L’Algérie profonde / Actualités
EHU d’Oran
Réalisation de la première allogreffe de cellules
souches
Le projet de greffe de la moelle osseuse lancé en 2007 à Oran, au sein de l’établissement hospitalo-universitaire
1er-Novembre (EHU) vient de franchir un palier important avec la réalisation de la première allogreffe, le 18
février dernier, sur un patient âgé d’une trentaine d’années et qui souffrait d’une leucémie aigüe.
L’annonce a été faite par le professeur Bekadja, lors d’un point de presse donné au sein du service de greffe de
moelle osseuse, en présence des équipes médicales et des cadres dirigeants de la structure hospitalière. Cette
première médicale à l’Ouest a été rendue possible après des années de travail et de persévérance, expliquera
l’intervenant, rendant hommage au passage au professeur Hamladji du Centre Pierre et Marie Curie d’ Alger qui
a été la première et seule en Algérie, il y a 15 ans, à lancer ce projet de greffe de moelle osseuse, que ce soit
l’autogreffe ou l’allogreffe. En effet, l’allogreffe consiste à prélever chez une personne, un donneur apparenté et
compatible, des cellules saines que l’on transfère ensuite chez le sujet malade. Un processus long et complexe
nécessitant de très nombreux examens, faisant intervenir pas moins de 10 spécialités. De même, la prise en
charge est multidisciplinaire, avec des risques importants pour le patient qui, durant plusieurs mois, se trouve
privé de défense immunitaire. Pour le cas du patient d’Oran, originaire de Tiaret, la première phase critique, de
l’ordre de deux semaines, dites d’aplasie, a été franchie avec succès, permettant à ce dernier de quitter
l’hôpital depuis 48 heures.
Mais, pour autant, le suivi du malade va être constant pendant plus d’un an, avec un protocole strict que lui-
même devra suivre. Il est acquis que les risques de décès dans ce type de thérapie cellulaire dans le cas d’une
leucémie aigüe est de 15 à 20 % pendant la première phase, et de 30 % suivant les 3 premiers mois. La survie
pour les greffés atteint les 60 % au-delà des 3 ans.
Les premières années de suivie doivent éviter tous risques de contamination par des germes qui pourraient
s’avérer fatale. Les affections cutanées, respiratoires, digestives, hépatiques, par exemple, représentent les
complications le plus souvent rencontrées chez les patients ayant subi un allogreffe. Le coût en France d’une
allogreffe est de 40 000 euros, en Algérie il est divisé par trois. Cinq autres patients sont programmés en
attente d’une allogreffe à l’EHU, et le professeur Bekadja espère réaliser des allogreffes toutes les 3 ou 4
semaines si les conditions et la disponibilité des équipes reste constante.
D. L