Faire de la philosophie, c'est comme regarder une foire.....
« Tout est chez nous comme dans une foire : on y amène des bêtes de somme et des bœufs pour les
vendre et la plupart des hommes y sont acheteurs ou vendeurs. Mais un petit nombre d’entre eux
viennent à la foire comme à un spectacle, pour voir comment cela se passe, pourquoi cette foire, qui
l’a instituée et à propos de quoi elle l’a été. Il en est ainsi dans cette foire qu’est le monde ; il est des
gens qui, comme les bêtes, ne s’inquiètent de rien que de l’herbe ; c’est vous tous, qui vous occupez
de votre avoir, de vos champs, de vos serviteurs, de vos magistratures ; tout cela n’est rien que votre
herbe. Parmi ceux qui sont dans cette foire, bien peu ont le goût de la contemplation et se
demandent ce qu’est le monde et qui le gouverne. N’est-ce personne ? Et comment est-il possible
qu’une ville ou une maison ne puisse subsister, si peu de temps que ce soit, sans un gouverneur ou
un intendant, et qu’une organisation si grande et si belle soit régie avec un ordre si parfait au hasard
et par accident ? Il y a donc un être qui la gouverne. Quel est-il ? Comment la gouverne-t-il ? Et
nous, qui sommes-nous ? Par qui venons-nous à l’existence et pour accomplir quelle œuvre ?Avons-
nous quelque liaison et relation avec lui ? N’en avons-nous aucune ? Voilà les pensées de ce petit
nombre d’hommes ; ils n’ont qu’un souci, c’est de raconter ce qu’est la foire avant de partir ».
EPICTETE, Entretiens, II, 14.
Faire de la philosophie, c'est comme vouloir vivre au milieu des glaces et des hautes
montagnes
: « La philosophie, telle que je l’ai vécue, telle que je l’ai entendue jusqu’à présent, c’est l’existence
volontaire au milieu des glaces et des hautes montagnes - la recherche de tout ce qui est étrange et
problématique dans la vie, de tout ce qui, jusqu’à présent, a été mis au ban par la morale. Une
longue expérience, que je tiens de ce voyage dans tout ce qui est interdit, m’a enseigné à regarder,
d’une autre façon qu’il pourrait être souhaitable, les causes qui jusqu’à présent ont poussé à
moraliser et à idéaliser. »
Nietzsche
Faire de la philosophie, c'est comme trier des fruits pourris
« Je me servirai ici d’un exemple fort familier pour lui faire ici entendre la conduite de
mon procédé, afin que désormais il ne l’ignore plus, ou qu’il n’ose plus feindre qu’il ne
l’entend pas.
Si d’aventure il avait une corbeille pleine de pommes, et qu’il appréhendât que quelques
unes ne fussent pourries, et qu’il voulût les ôter de peur qu’elles ne corrompissent le
reste, comment s’y prendrait-il pour le faire ? Ne commencerait-il pas tout d’abord à
vider sa corbeille ; et après cela, regardant toutes ces pommes les unes après les autres,
ne choisirait-il pas celles-là seules qu’il verrait n’être point gâtées, et, laissant là les
autres, ne les remettrait-il pas dedans son panier : Tout de même aussi, ceux qui n’ont
jamais bien philosophé ont diverses opinions en leur esprit qu’ils ont commencé à y