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IP/99/824
Bruxelles, 9 novembre 1999
Commission européenne - gouvernement de la
République Tchèque: évaluation conjointe des
priorités de la politique économique de la république
tchèque
M. Pavel Mertlík, vice-premier ministre et ministre des finances de la
République tchèque et M. Pedro Solbes Mira, membre de la Commission
européenne chargé des affaires économiques et financières, ont signé
aujourd'hui, dans le cadre du Partenariat pour l'adhésion, une "évaluation
conjointe des priorités de la politique économique de la République tchèque"
qui couvre une période allant jusqu'à 2005.
Conformément aux recommandations du Partenariat pour l'adhésion, les autorités
tchèques ont préparé, avec la direction générale des affaires économiques et
financières de la Commission européenne, une évaluation conjointe des priorités à
moyen terme de la politique économique de la République tchèque. Ce document
présente un ensemble de politiques économiques de moyen terme défini d'un
commun accord et jugé nécessaire pour accélérer la transformation économique de
la République tchèque et la préparer à son adhésion à l'Union européenne. Il
contient également un scénario macroéconomique quantifié qui correspond à une
mise en oeuvre intégrale et dans les délais requis des mesures de politique
économique décrites. Les progrès réalisés dans l'application de ces politiques seront
régulièrement évalués dans le cadre de l'accord européen. L'évaluation conjointe est
destinée à servir de base à un suivi permanent des progrès économiques de la
République tchèque et de la façon dont ses priorités de politique économique à
moyen terme sont respectées.
M. Solbes a reconnu que "l'évaluation conjointe fixe un programme de réforme
ambitieux". Il a également souligné que "l'application des politiques économiques
définies dans ce document sera essentielle pour accroître la compétitivité de
l'économie tchèque et assurer une croissance économique forte et durable".
M. Mertlík a, pour sa part, affirmé que "le gouvernement tchèque prend
l'engagement ferme d'appliquer les politiques sociales et économiques décrites dans
le document et de veiller à ce que la dynamique au niveau des réformes structurelles
soit maintenue afin d'améliorer les perspectives d'une adhésion précoce de la
République tchèque à l'Union". Les deux responsables sont convenus de procéder
régulièrement, dans le cadre de l'Accord européen, à des évaluations des progrès
réalisés vers les objectifs de l'évaluation conjointe.
Le cadre mis en place
La procédure d'évaluation conjointe, dont la mise en place était considérée comme
une priorité de court terme par le Partenariat pour l'adhésion, vient compléter
d'autres documents essentiels. Les deux principaux sont, d'une part, le programme
national d'adoption de l'acquis de la République tchèque (qui traite plus
spécialement de l'intégration des aspects juridiques et institutionnels de l'acquis
communautaire) et, d'autre part, le document du gouvernement tchèque intitulé
"Stratégie économique pour l'adhésion à l'Union - compétitivité, croissance, emploi,
solidarité" (mai 1999). Les politiques structurelles étant examinées en détail dans
ces deux autres documents, l'évaluation conjointe ne s'intéresse aux politiques
structurelles que dans la mesure où elles ont un impact majeur et direct sur les
variables macroéconomiques. On doit par ailleurs signaler la rapidité des progrès
réalisés depuis mai dans un certain nombre de domaines de la politique
économique, progrès qui sont également pris en compte dans l'évaluation conjointe.
C'est ainsi, en particulier, que les documents dans lesquels la Banque centrale
expose sa stratégie monétaire à long terme et le gouvernement présente ses
projections budgétaires à moyen terme ont apporté des contributions majeures à
l'évaluation conjointe.
L'évaluation conjointe des priorités à moyen terme de la politique économique traduit
l'accord auquel sont parvenus le gouvernement tchèque et les services de la
Commission européenne sur les politiques économiques et sociales qu'il convient de
mettre en oeuvre à moyen terme en République tchèque. Ces politiques doivent
contribuer à consolider le processus de transformation économique tout en créant
les conditions d'une croissance forte et durable de l'activité économique et d'une
amélioration des conditions de vie de la population. L'adhésion a l'UE est certes le
but ultime de la République tchèque, mais il ne s'agit pas en soi d'un objectif de
politique économique. Les efforts consentis en vue de l'adhésion à l'UE contribuent
également à maintenir la dynamique des réformes structurelles, lesquelles sont de
toute façon nécessaires pour que la République tchèque puisse rattraper, à une
échéance plus lointaine, les économies plus développées et industrialisées de
l'Union.
Objectifs
Le principal objectif de politique économique que s'est fixé le gouvernement tchèque
est de remplir les critères de Copenhague et de rapprocher le PIB par habitant du
pays de celui de l'Union européenne. Pour y parvenir, l'objectif de moyen terme de
croissance économique a été fixé 2 à 3 points de pourcentage au-dessus du taux de
croissance du PIB de l'Union. En rupture avec le passé, la politique économique doit
dorénavant accorder plus d'attention à une croissance soutenue de la compétitivité
de l'économie nationale plutôt que de se préoccuper trop exclusivement de la
politique macroéconomique. Dans ce contexte, il est également essentiel de
maîtriser l'évolution des salaires.
L'objectif de l'évaluation conjointe est d'aider à hiérarchiser les politiques en fonction
des priorités et à définir le calendrier de leur mise en oeuvre. Les priorités
économiques et le calendrier de réalisation de la réforme sociale et structurelle
doivent être fixés de manière réaliste et avec soin. Si le gouvernement veut trop en
faire sur une période trop courte, il se heurtera rapidement à des contraintes
budgétaires importantes:
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l'accumulation de déficits publics élevés deviendrait de moins en moins soutenable à
long terme et permettrait difficilement aux autorités monétaires de mener une
politique plus accommodante. D'autre part, si le gouvernement ne parvient pas à
réduire le niveau élevé des dépenses obligatoires dans les budgets publics et ne
réussit pas à rendre les finances publiques plus transparentes, il y a tout lieu de
craindre qu'il rencontre le même problème, même sans avoir mis en marche les
réformes préconisées.
La ligne que s'est fixée le gouvernement actuel, identique à celle suivie par les
gouvernements de l'Union dans la phase précédant l'UEM, est la seule façon de
sortir de ce dilemme. En premier lieu, les finances publiques doivent être rendues
complètement transparentes et les dettes cachées doivent apparaître. En second
lieu, les prix encore administrés doivent être libérés sur la base d'un calendrier clair.
La politique monétaire pourra ainsi s'appuyer sur une convergence, à un rythme
raisonnable, des taux d'inflation vers ceux de la zone euro, ce qui contribuera à
assurer un consensus social durable malgré la nécessité de contenir la hausse des
salaires réels en dessous de l'amélioration tendancielle de la productivité du travail.
Pour ce faire, il est indispensable que les négociations salariales puissent être
fondées sur des anticipations d'inflation fiables et que les autorités monétaires
fournissent des explications au public chaque fois où elles ne sont pas en mesure de
contenir l'inflation dans l'intervalle prévu. De même, l'obligation de maintenir un
niveau suffisant de stabilité du taux de change sera un instrument précieux imposant
la discipline aux autorités budgétaires.
Les performances de l'économie tchèque jusqu'à présent
La République tchèque a engagé son processus de transformation dans des
conditions relativement favorables, le pays attirant des flux considérables
d'investissement étranger. L'économie a commencé à sortir de la première récession
de la phase transitoire dès 1993, avec un taux de croissance du PIB atteignant plus
de 6 % en 1995, avant d'affronter une deuxième récession, imputable à un certain
nombre de faiblesses dans le secteur des entreprises et le secteur financier. Ces
deux dernières années, des mesures ont été prises pour s'attaquer aux problèmes
les plus fondamentaux, mais il est peu probable que leur impact favorable se fasse
sentir à moyen terme. Le taux de chômage a connu une hausse rapide, passant de
4 % en 1996 à près de 9 % en 1999, et continue à augmenter. Pour 2000, on prévoit
un retour de la croissance, alimentée par la reprise des demandes intérieure et
étrangère et la poursuite des entrées d'investissement direct étranger.
Les scénarios macroéconomiques
La présente évaluation conjointe, qui décrit la politique mise en oeuvre par le
gouvernement pour atteindre ses objectifs de politique économique, présente deux
scénarios macroéconomiques quantitatifs. Ces scénarios couvrent une période qui
s'étend jusqu'en 2005 et illustrent les résultats macroéconomiques probables
attachés à différents choix de politique économique.
Scénario "pro-croissance"
Le scénario "pro-croissance", qui est le principal scénario et le plus optimiste, repose
sur l'hypothèse que le gouvernement adoptera des politiques macro et
microéconomiques actives conçues pour éliminer les faiblesses structurelles
subsistant dans l'économie et pour promouvoir la compétitivité.
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Ce scénario pro-croissance prévoit une croissance annuelle faible mais positive du
PIB, de 2,1 % en moyenne sur la période 2000-2002, s'accompagnant d'une hausse
du chômage provoquée par l'accélération de la restructuration de l'économie. À partir
de 2003, le rythme de croissance devrait être beaucoup plus rapide, de l'ordre de
5 %. La hausse des prix à la consommation sera plus forte lors des trois premières
années, du fait notamment des dernières étapes de la libération des prix, qui devrait
être achevée en 2002. La tendance sous-jacente de l'inflation nette reste toutefois
orientée à la baisse et le scénario est compatible avec l'objectif d'inflation à long
terme proposé par la Banque centrale tchèque, à savoir un taux de 2 % (± 1 %) pour
la fin de 2005. Le déficit des administrations publiques, supérieur à 3 % du PIB en
2000 (ou à 5 % avant la prise en compte de la capacité de financement des
administrations publiques) devrait être ramené à des niveaux soutenables
après 2002. La projection pour la balance courante table sur un quasi retour à
l'équilibre pour 2000.
Scénario "d'inaction"
Pour mieux souligner ce qui risque de se produire si les autorités ne prennent pas en
temps utile des mesures appropriées et décisives, les résultats du scénario
pro-croissance sont mis en rapport avec ceux d'un scénario "d'inaction". Ce
deuxième scénario ne retient aucune des mesures destinées à améliorer la
compétitivité, le gouvernement d'entreprise et la structure de l'économie. Dans ce
scénario, la croissance sera plus faible quel que soit l'horizon retenu, court terme ou
long terme. Sur 2003-2005, le rythme annuel de croissance du PIB serait faible, de
l'ordre de 2 % en moyenne. Le déficit des administrations publiques approcherait les
6 % du PIB et la balance courante resterait déficitaire. Ce scénario illustre les
risques qui seraient encourus si les mesures de politique économique à moyen
terme préconisées dans l'évaluation conjointe n'étaient pas adoptées.
De plus, si la reprise soutenue de la croissance économique (qui ne peut résulter
que d'un approfondissement régulier des réformes structurelles) n'est pas au
rendez-vous, le consensus social sur la réforme et la modération salariale risque de
s'effondrer. Dans ce cas, il pourrait y avoir un risque sérieux de retards, que ce soit
dans la mise en oeuvre de la réforme du secteur financier et des entreprises ou au
niveau de la libération des prix. Or, si l'achèvement de la déréglementation des prix
est reporté, la République tchèque risque d'être confrontée à une bouffée d'inflation
au moment de son entrée dans l'UE.
La version intégrale du rapport d'évaluation conjointe peut être obtenue en
s'adressant au bureau de Gerassimos Thomas, service Presse et Communication,
BREY 6/92.
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