L’aeshne printanière, la bien nommée Au début du printemps, il est encore peu fréquent d’observer des libellules. Au fond d’une mare, d’un étang ou d’un cours d’eau, la plupart attendent à l’état de larve le bon moment pour entamer leur métamorphose. Mais dès les premiers jours d’avril, les espèces les plus précoces apparaissent. C’est le cas de la très belle aeshne printanière. Les aeshnes regroupent des libellules de grande taille, au corps robuste et souvent très coloré. Généralement, on les observe en vol, car contrairement à d’autres espèces, elles se posent beaucoup moins souvent. La plupart volent durant les mois d’été. L’aeshne printanière est donc un cas à part ! Plus petite que ses cousines (autour de 6 cm), celle-ci se reconnaît à son corps particulièrement velu et à son abdomen non étranglé aux premiers segments, un cas unique chez les aeshnes. Chez le mâle, l’abdomen est noir avec des points bleus (noir avec des points jaunes pour la femelle), les côtés du thorax sont vert avec des lignes noires (jaunes avec des lignes noires pour la femelle). Les gros yeux bleus, collés en un bloc, sont superbes. Photo : Ghislain RIOU Son comportement est également tellement particulier qu’il peut permettre l’identification de cette espèce. En effet, le mâle vole souvent à très basse altitude, près de la surface de l’eau, et surtout parmi les végétaux hélophytes. On peut entendre alors ses ailes frôler les cannes de roseaux, de joncs ou autres plantes qui émergent des eaux peu profondes. Pour pouvoir observer les femelles, c’est plus difficile. Celles-ci sont très discrètes et se montrent surtout lorsqu’elles pondent, le matin ou le soir. C'est-à-dire quand les mâles sont plus calmes et ont moins de chance de les importuner… L’aeshne printanière fréquente essentiellement les eaux stagnantes bordées de végétaux du type roseau. On peut l’observer dans tous les départements bretons d’avril à juin. Si vous l’observez, faites nous le savoir : [email protected] Pour en savoir plus : http://educatif.eau-et-rivieres.asso.fr/index.php?Rub=3&SsRub=2 Un mâle (à gauche) et une femelle (à droite) – Photos Michel RIOU