IP/11/413 Bruxelles, le 6 avril 2011 Fiscalité: pour un dialogue entre l'Union européenne et les États-Unis sur le «Foreign Account Tax Compliance Act» Dans une lettre adressée hier aux autorités fiscales des États-Unis, la présidence hongroise du Conseil de l'Union européenne et la Commission européenne ont invité les instances américaines compétentes à engager un dialogue sur la meilleure manière de réaliser les objectifs fixés par la loi américaine désignée sous le nom de «Foreign Account Tax compliance Act» (FATCA). Ce texte vise à permettre aux autorités fiscales des États-Unis d'obtenir des informations sur les investissements réalisés par les résidents américains auprès des établissements financiers étrangers, y compris européens. Ses objectifs sont à cet égard semblables à ceux de la directive de l'UE sur la fiscalité de l'épargne, qui prévoit des échanges d'informations entre les autorités fiscales des États membres de l'Union. Cependant, l'application des dispositions de la FACTA imposerait une lourde charge aux établissements financiers de l'UE (c'est-à-dire notamment les banques, les fonds d'investissement et les compagnies d'assurance). Compte tenu des outils existants en matière d'échanges d'informations entre administrations fiscales, et à la lumière des discussions en cours sur l'extension du champ d'application de la directive sur la fiscalité de l'épargne, qui constitue une priorité pour la présidence hongroise comme pour la Commission, celles-ci ont convié les autorités américaines à envisager des synergies qui permettent aux deux parties de réaliser leurs objectifs communs au meilleur coût et sans nuire à leurs entreprises commerciales. Hier, le président du Conseil «Affaires économiques et financières», à savoir le ministre hongrois des finances, M. György Matolcsy, et M. Algirdas Šemeta, membre de la Commission européenne chargé de la fiscalité, ont adressé une lettre cosignée à M. Timothy F. Geithner et à M. Douglas H. Shulman, respectivement secrétaire au trésor et chef de l'administration fiscale (Internal Revenue Service Commissioner) du gouvernement des États-Unis, afin de les alerter sur les effets négatifs que la FATCA risquerait d'entraîner pour le secteur financier de l'Union européenne. Depuis l'adoption de la FATCA le 18 mars 2010, les interprofessionnelles du secteur commercial et financier de l'UE ont exprimé des préoccupations en ce qui concerne ce texte législatif, notamment sur la question des coûts liés à son application et des pénalités encourues en cas de non-respect de ses dispositions. La présidence de l'Union et la Commission ont débattu du problème avec les États membres et obtenu l'appui de ces derniers en faveur d'une démarche commune à toute l'UE visant à explorer les solutions qui pourraient permettre aux autorités fiscales américaines d'obtenir les renseignements qu'elles demandent sur les investissements effectués par les résidents des États-Unis dans les établissements financiers étrangers sans faire peser de trop lourdes charges sur le secteur financier de l'UE. Tout comme la FATCA, la directive de l'Union européenne sur la fiscalité de l'épargne impose aux intermédiaires financiers des obligations contraignant les agents payeurs à communiquer aux autorités fiscales des informations relatives aux intérêts payés à tout investisseur. Une nouvelle version de cette directive, qui vise à en élargir le champ d'application, en est actuellement à un stade avancé de sa préparation. Les autorités fiscales de l'UE s'échangent également des informations dans le cadre prévu par la directive de l'UE sur la coopération administrative. Avec des pays tiers, dont les États-Unis, elles échangent des informations dans le cadre des clauses correspondantes des traités bilatéraux conclus en matière de double taxation. En vertu de la FATCA, les établissements financiers étrangers qui comptent des clients américains et les établissements étrangers autres que financiers qui comptent d'importants actionnaires américains sont tenus de transmettre directement à l'administration fiscale américaine (l'Internal Revenue Service) un certain nombre de renseignements relatifs aux contribuables américains concernés. En cas de non-respect de cette obligation, les recettes d'origine américaine à verser aux intermédiaires financiers non américains sont grevées d'une taxe de 30 %. Selon les estimations du secteur financier européen, les coûts de modification des systèmes informatiques seraient considérables, de même que la charge administrative liée à l'application des dispositions de la FATCA. 2