Corrigé commenté de la 2e dictée ludique de Sèvres : Samedi 27 septembre 2008
- cycliste en quête d’un tandem : cycliste est au singulier, parce que le terme désigne
l’héroïne de l’histoire, Elodie. Laquelle, cycliste, est en quête d’un mari… pour former
un tandem dans la vie.
- minuit passé : minuit étant masculin, passé est donc accordé au masculin.
- les mercredi et samedi de chaque semaine : étant donné qu’il était précisé « de
chaque semaine », mercredi et samedi sont forcément au singulier. En revanche, s’il
n’y avait pas eu cette précision, l’accord au pluriel aurait été normal : « les mercredis
et samedis », au sens de « tous les mercredis et les samedis ». (Mais, dans ce cas, il eût
été mieux d’écrire « les mercredis et les samedis »…)
- aux yeux pers : des yeux où se mêlent le vert, le bleu et le gris (cf. « Athéna la déesse
aux yeux pers »). Le mot vient de Perse, de persan… « Pairs » n’était pas plausible,
puisque pair équivaut à « ce qui est pareil, égal », « nombre qui est divisible par
deux »…
- auburn : ce mot anglais est invariable, et équivaut à peu près à « acajou ».
- Tartan (tartan) : il ne s’agit pas, bien sûr, du tissu écossais, mais du revêtement
utilisé pour des pistes de cyclisme, des courts de tennis, etc. C’est une marque
déposée, avec une majuscule, en principe. Les deux dictionnaires de référence (Petit
Larousse illustré et Petit Robert) ne donnant pas la même graphie, Tartan et tartan
sont licites.
- vieillot : ne pas oublier le second « i » ! Le féminin est vieillotte, avec deux « t ».
- cahoteux : de la famille de cahot, et non de chaos. Attention à ne pas confondre
cahoteux (-euse), « qui entraîne, qui provoque, des cahots », et cahotant(e), « qui
cahote ». (Le Petit Robert a tort de donner pour cahotant une acception délaissée qui
en ferait un synonyme de cahoteux.)
- entraînant : accent circonflexe sur le « i », comme dans traîner.
- nombre de… : au sens de « beaucoup, maint » ; nombre est figé au singulier.
- plus d’un devait… : la logique devrait imposer l’accord au pluriel, puisque « plus
d’un » c’est au moins deux ! Il n’en est rien, car en fait on garde à l’oreille le mot un…
Et, par le même illogisme, on accorde au pluriel avec moins de deux, parce que
l’oreille a en tête le mot deux (Moins de deux marcheurs ont fait la randonnée…). Si
cela aboutit à une phrase ressentie comme vraiment trop absurde, il faut la reformuler.
Il y a deux exceptions à l’accord au singulier après plus d’un : a) lorsqu’il y a
répétition de plus d’un(e) : plus d’un employé, plus d’un ouvrier ont fait grève ; b)
lorsque le verbe, en lui-même, impose l’évidence d’une action réalisée par plusieurs
personnes : plus d’une acheteuse se sont arraché les robes en solde.
- précipitamment : faute de pouvoir se férer à un adjectif, comme avec
prudent/prudemment ou savant/savamment, pour déterminer l’orthographe de
l’adverbe, il faut, ici, penser à précipiTAtion.
- voie libre : et non pas voix.
- tout-terrain : l’usage a figé au singulier ce nom et adj. (en dépit de l’orthographe
incohérente donnée par le Petit Robert, au pluriel : « tout-terrains » ; graphie
inacceptable : le véhicule n’est pas « totalement terrains » ! Il pourrait être « tous-
terrains », que ce soit au singulier ou au pluriel : destiné à rouler dans tous les terrains
possibles…).
- froufroutantes : en un seul mot, sans trait d’union, comme froufrou, froufroutement
et froufrouter. Un seul « t » devant le « a ».
- deux-roues : nom composé avec trait d’union, comme deux-mâts, deux-pièces, deux-
points, etc.
- quasi insane : il n’y a pas de trait d’union entre quasi et un adjectif, mais il y en a un
entre quasi et un nom (quasi totale, quasi-totalité) ; insane signifie « fou, insensé ».
- eût-on dit : ne pas oublier l’accent circonflexe au passé 2e forme du conditionnel (=
on pourrait remplacer eût-on dit par « aurait-on dit »…).
- nyctalope : Elodie a la faculté de bien voir dans l’obscurité et/ou dans la nuit (grec
nuktos, « nuit », et ôps, « vue »).
- au grand dam : « au grand dommage de, au préjudice de… » ; aujourd’hui, tout le
monde prononce « dam’ », et non plus « dans ».
- hulotte : deux « t ». Il n’y a malheureusement pas de règle permettant de savoir quels
mots prennent un « t » et lesquels en ont deux. Il faut s’en tenir au par cœur et aux
formulettes mnémoniques : « La hulotte en calotte a chaussé des bottes et enfilé une
culotte » !
- futaie : pas d’accent circonflexe, contrairement à fût. Tous les dérivés suffixés de ce
dernier mot s’écrivent sans accent : futaille également.
- contiguë : l’accent circonflexe est sur le « e ». On prononce : « con-ti-gu ».
- ses chromes aux hommes : calembour (logique !) = on avait parlé des chromes dans
ce même paragraphe, et la prononciation était sans ambiguïté.
- couru : un seul « r », comme dans l’infinitif courir. A l’exception du futur et du
conditionnel : je courrai, tu courras… ; elle courrait, nous courrions…
- sigisbée : nom masculin (de l’italien cicisbeo), pluriel : des sigisbées.
- péronnelle : deux « n » et deux « l » ; diminutif du prénom Perronne, féminin de
Perron, Pierre, ou bien de Pétronille.
- hadales : « abyssales ». Par férence aux Enfers, régnait Hadès (mythologie
grecque).
- caquetage : un seul « t », comme dans l’infinitif caqueter.
- cotés : qui ont la cote = pas d’accent circonflexe, un seul « t ».
- enturbannée et enrubannée : deux « n », mais rubané : un « n » !
- madras : antonomase sur le nom de Madras, ville indienne. Prononciation :
« madrass’ », voire « madra ».
- rouge Carpaccio : « du rouge rendu célèbre par le peintre vénitien Carpaccio ». D’où
la majuscule, obligatoire, à Carpaccio. Cas comparables : des soies bleu Nattier, des
murs bleu Klein, des nappes vert Véronèse…En revanche, par antonomase, le
patronyme est devenu, en cuisine, un nom commun variable : des carpaccios de
saumon.
- brocart : avec un « t » final (italien broccato, « broché »). Ne pas confondre avec
brocard (de brocarder, « railler ») : « sarcasme, raillerie, moquerie ». Par ailleurs,
brocard (ou brocart) est le nom d’un chevreuil d’un an, et aussi un adage juridique.
- prétendument : pas d’accent circonflexe ; ne pas se laisser influencer par dûment et
indûment.
- hyménée : « mariage ». Mot masculin en « -ée », comme lycée, gynécée, prytanée,
etc.
- décrépit : « qui est usé, vieux » ; féminin décrépite. Ne pas confondre avec
décrépi(e), « qui a perdu son crépi ».
- abbaye donnée en commende : « dont le bénéfice est concédé à un religieux séculier
ou à un laïc » (du latin commendare, « confier »).
- grand-oncle : ce n’est pas un oncle qui serait grand, mais une personne de la
génération précédente, un grand-oncle (avec trait d’union).
- scélérat : la construction de la phrase et la prononciation « célé » écartaient la version
« c’est les rats » !
- extravaguant : la construction de la phrase exigeait un participe présent (avec « gu »),
et non l’adjectif extravagant.
- coupés court : accord de coupés sur cheveux, mais court a ici un emploi adverbial et
doit rester invariable.
- exhaussée : la logique imposait cette graphie dans l’expression « exhaussée sur un
pavois ».
- quoique : synonyme de « bien que », de « encore que » (pour vérifier l’orthographe,
on peut remplacer la conjonction par bien que). Précède une subordonnée conjonctive
de concession.
- d’ores et déjà : « dès maintenant ».
- yeux vairons : vairon est un adjectif masculin variable désignant généralement des
yeux qui sont de couleur différente, ou bien dont l’iris est cerclé d’un anneau
blanchâtre.
- sauternes : nom commun de vin obtenu par antonomase sur le nom de la ville
bordelaise de Sauternes. Boire du sauternes avec du foie gras.
- exubérance : pas de « h » derrière le « x » (du latin exuberantia).
- l’Entre-deux-Mers : région viticole du Bordelais se situant non pas entre deux
« mers », mais entre deux fleuves remonte la « marée » (la Dordogne et la
Garonne).
- sur-le-champ : « immédiatement », et non « sur le champ » (dans le pré) !
- marri : deux « r » ; « penaud, chagrin, chagriné… ». Un mari peut être marri… et un
célibataire peut aussi être marri !
- unis vers Cythère : les jeunes gens n’avaient le moindre diplôme, ils ne pouvaient pas
être « universitaires »En revanche, se mariant, ils allaient vers le pays de l’amour,
l’île paradisiaque de Cythère, en mer Egée, fut érigé un célèbre sanctuaire
d’Aphrodite, déesse de l’Amour (mythologie grecque). Plusieurs peintres classiques
ont évoqué ce lieu mythique, notamment Watteau.
Un des airs les plus fameux de l’opérette d’Offenbach la Belle Hélène est : « Pars
pour Cythère ! ».
- justes noces : on écrit toujours au pluriel convoler en justes noces, épouser en
secondes noces (en troisièmes noces), et le plus souvent au pluriel aussi : nuit de
noces, voyage de noces.
- la Saint-Médard : les fêtes sont des noms propres s’écrivant avec deux majuscules et
un trait d’union : les feux de la Saint-Jean, le réveillon de la Saint-Sylvestre… (Alors
que le mot saint est un nom commun quand il désigne une personne : saint Pierre fut
le premier pape ; c’est à Lyon que sainte Blandine subit le martyre…)
- calembour : personne ne sait avec certitude quelle est l’étymologie de ce mot, qui a
été mis en scène dans la dictée avec « chromes aux hommes » et « unis vers
Cythère » !
© Jean-Pierre Colignon, septembre 2008.
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