19 mai 2013.
Jean 15/26 et 16/13 -15 Actes 2 / 1 à 14 et 32-33. 2 Timothée 1/7
Quel Saint-Esprit ?
La fête de Pentecôte de Jérusalem telle qu’elle est racontée dans les Actes constitue le point de
départ de ce que l’on n’appelait pas encore l’ « église chrétienne ». C’est bien une fête juive qui
avait fait converger tous ces Juifs à Jérusalem. Ce rendez-vous international, comme nos congrès
d’aujourd’hui, était une occasion en or pour diffuser des enseignements que chacun répercuterait
dans sa communauté une fois rentré. Quand Luc raconte cet épisode, il fait le récit d’un événement
fondateur extraordinaire, mais historiquement unique. Nous devons nous interroger sur le contenu,
le sens et la validité de tout cela.
Quel est, aujourd’hui, dans nos vies, le rôle et la manifestation à attendre du Saint-Esprit ? Que
reste-t-il de cette Pentecôte-là ? Est-ce le même St-Esprit hier et aujourd’hui ?
Un coup de théâtre ou un épisode dans une histoire ?
Quand on lit le récit de cette première Pentecôte de manière isolée, on a l’impression d’un coup de
théâtre : voici que des gens venus pour autre chose, leur fête joyeuse de 50 jours après la moisson
instituée dans le Deutéronome (16/9-11) sont surpris car des nouveaux croyants en Jésus se mettent
à leur raconter un message, celui des « grandes œuvres de Dieu » (1/11), chacun dans sa langue.
Après le « bruit du ciel » (v.2), les sortes de langues de feu, le tintamarre des croisements de
messages en direction des auditeurs divers fait l’effet extraordinaire de quelque chose de tout à fait
inattendu, nouveau. Les sceptiques ont d’ailleurs raillé tout cela en imputant tout cela à l’alcool.
Or, il fait articuler ce début du livre des Actes à la fin des Evangiles car il s’agit d’une seule
et même trajectoire, celle de Jésus et du même auteur, Luc. Avant de commencer son ministère,
Jésus a été baptisé (Luc 2) et a reçu à cette occasion l’Esprit de Dieu sous forme d’une colombe
(3/22) qui, précise Luc, est une « puissance » (4/14). C’est revêtu de cette puissance qu’il a pu
repousser le diable qui tentait de l’empêcher de servir Dieu, qu’il a annoncé son message dont sa
mort sur la croix pour le salut de tous. Cette mort suivie de sa résurrection et de son retour à Dieu
signifiait la fin de sa présence physique parmi les hommes.
Jésus a donc préparé ce départ longtemps en avance en formant les disciples puis en les avertissant
de l’envoi d’un « remplaçant ». Il leur a aussi dit, juste avant de partir, de rester à l’attendre à
Jérusalem : « attendez dans la ville jusqu’à ce que vous soyez remplis de la puissance d’en-haut »
(Luc 24/49), « attendez ce que le Père a promis, le don que je vous ai annoncé […] vous serez
baptisés avec le St-Esprit » (Actes 1/4-5).
Il y avait donc un plan, mais qui, comme souvent avec Dieu, ne contenait pas toutes les modalités
de son déroulement, d’où l’effet de rupture à la lecture et l’interprétation sans ambiguïté de Pierre.
Voyons comment était défini ce remplaçant attendu et qui semble si bruyant.
Jésus le définit lui-même plusieurs fois comme « l’Esprit de vérité » (Jean 15/26 et 16/13) qui
« vient en aide » (Jean 15/25). Il n’a pas d’autonomie (« il ne parlera pas en son propre nom »,
16/13) car il remplace Jésus en recevant ce qui vient de lui (Jean 16/14-15).
Qui donne l’Esprit à qui ?
Jésus prévient les disciples qu’Il vient du Père mais aussitôt il affirme aussi « je vous l’enverrai de
la part du Père » (Jean 15/26). C’est que au moment où il fera cela, il sera déjà retourné à son Père
si bien que les deux auront tout en commun, la gloire, l’amour pour les hommes et le souci de ne
pas les laisser seuls dans le monde hostile.
Cet Esprit est destiné aux disciples, à ceux qui croient ou qui demandent à croire. Les deux, Père et
Fils, sont les décideurs ; ils envoient l’Esprit avec des objectifs précis qui nous permettent
aujourd’hui de discerner sa présence.
A quoi sert l’Esprit ?
Il sert à fortifier les croyants fragilisés par la disparition de Jésus. Après la Résurrection,
c’est-à-dire maintenant, les croyants sans présence visible de leur Seigneur, peuvent douter.
L’Esprit vient les rassurer, les convaincre de la nécessité de venir à Lui pour être sauvés, leur
donner la paix, l’assurance d’être enfants de Dieu, il vient aussi éclairer le sens de la Parole. Il est