Immunologie – Immunité anti-virale – page 3/4
Cytotoxicité cellulaire
En ce qui concerne les cellules infectées, les effecteurs les plus importants sont les cellules
cytotoxiques. Il en existe 2 types : les natural killer (NK) et les LT CD8 (exprimant le TCR qui
reconnait le peptide viral présenté par le CMH-1 des CPA).
La cellule cytotoxique, lorsqu’elle arrive dans le tissu, scanne toutes les cellules les unes après les
autres (elle « roule » dans le tissu). Les molécules d’adhésion exprimées par les cellules tissulaires
permettent de ralentir les cellules cytotoxiques juste le temps que son TCR entre en contact avec le
CMH de classe 1. Il y a alors 2 possibilités :
- si la cellule est saine : le TCR ne reconnait pas de peptide viral et la cellule cytotoxique
se détache et continue son screening.
- Si la cellule est infectée : dans les secondes qui suivent, la cellule cytotoxique donne le
« baiser de la mort » en libérant le contenu de ses granules, avant de continuer son
screening. Une cellule cytotoxique peut tuer plusieurs centaines voir plusieurs milliers de
cellules infectées. Ces cellules sont donc très efficaces mais aussi très dangereuses (si
elles baisent des cellules de l’organisme non infectées).
Une cascade de signaux provoque alors la mort par apoptose de la cellule ayant reçu le baiser de la
mort. Ce type de mort cellulaire a 2 avantages :
- c’est une mort contrôlée où le contenu du cytoplasme n’est pas libéré. Cela limite
l’inflammation et prévient la mise en contact des lymphocytes avec les protéines
intracellulaires et nucléaires, limitant ainsi les risques de réactions auto-immunes
- l’apoptose déclenche la destruction du matériel génétique, empêchant ainsi la survie du
virus grâce aux phénomènes de latence.
Les cellules cytotoxiques ont un mode d’action bien précis. Elles sont préchargées avec deux types
molécules:
- perforines et granzymes. Ces molécules sont contenues dans des granules.
La perforine fait des trous dans la membrane des cellules cibles, non pour la faire exploser mais
pour permettre l’entrée du granzyme dans le cytoplasme. La granzyme est une protéase très
polyvalente et très puissante. Son action a pour conséquence une cascade d’activation et la mort par
apoptose.
Si la cellule cytotoxique libère un excès de perforine, la cellule explose et meurt par nécrose, ce qui
n’est pas souhaitable (libération protéines intracellulaires, libération du virus, inflammation…) Il est
donc nécessaire que les cellules cytotoxiques soient bien régulées.
- le FAS ligand : c’est une protéine de surface de la cellule cytotoxique. Son récepteur, le
FAS, est exprimé par toutes les cellules activées et toutes celles dont le métabolisme est perturbé.
Son activation induit une signalisation cellulaire qui favorise la mort par apoptose.
Les 2 types de molécules de mort sont associés.
On a alors pu visionner de magnifiques vidéos permettant de voir l’extrême rapidité d’action des
cellules cytotoxiques grâce à des marqueurs fluorescents (le vert est un colorant vital des cellules
infectées, le bleu colore les TCR et le rouge colore la granzyme de LTc). A revoir, la vitesse est
réelle, tout se passe en quelques secondes.
La mémoire immunitaire
La caractéristique de la réponse immunitaire spécifique est de posséder une mémoire. On sait que
cette mémoire existe mais on ne sait pas comment elle marche.
Elle est plus rapide et efficace que la réponse primaire. La qualité, l’intensité, la durée est très
variable d’un Ag à un autre, d’un individu à un autre. C’est sur ce principe que se base la
vaccination.
Les LT CD4, LT CD8 et LB mémoire ont déjà vu l’agent pathogène et circulent dans tout
l’organisme, avec un accès facile aux tissus. Lorsqu’ils rencontrent à nouveau leur antigène, ils sont
capables d’agir immédiatement sans retourner dans le nœud lymphatique.