Virus de l`immunodéficience humaine (VIH)

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MALADIES INFECTIEUSES – VIRUS DE L'IMMUNODÉFICIENCE HUMAINE (VIH)
VIRUS DE L'IMMUNODÉFICIENCE HUMAINE (VIH)
(INFECTION AU)
MADO (si don ou réception de sang, produits sanguins, organes ou tissus)
INFORMATIONS GÉNÉRALES
Définition
Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) est un rétrovirus qui peut être de type 1 (VIH-1)
ou 2 (VIH-2). Le second type est extrêmement rare en Amérique. Les premiers cas d’infection au VIH ont
été décrits en 1983 et depuis l’épidémie, l’infection à VIH s’est répandue sur tous les continents. La
majorité des cas d’infection infantile au VIH résultent d’une transmission de la mère infectée à son enfant.
Les programmes de dépistage et de prévention de la transmission de l’infection au VIH pendant la
grossesse, l’accouchement et la période néonatale sont tellement efficaces que l’on a observé une chute
spectaculaire du nombre de nouveau-nés infectés dans les pays industrialisés. Malheureusement, ces
programmes ne sont pas toujours accessibles dans les pays où ils sont le plus nécessaires et leur mise
en application soulève toutes sortes de difficultés éthiques.
Tableau clinique
L’infection au VIH donne une variété de manifestations cliniques allant de l’infection asymptomatique
jusqu’au sida (syndrome d’immunodéficience acquise). Les manifestations cliniques les plus fréquentes
du sida chez les enfants sont les suivantes : lymphadénopathies généralisées, retard de croissance,
diarrhées récurrentes, pneumonie interstitielle lymphoïde et infections opportunistes.
Complications
Les complications sont les infections opportunistes, les néoplasies et le décès.
Durée de la maladie
L’infection au virus de l’immunodéficience humaine est incurable et durera toute la vie de l’individu.
Quoique les thérapies antirétrovirales aient beaucoup amélioré la survie des enfants infectés par le VIH, le
pronostic demeure sombre pour ceux infectés en période périnatale et qui deviennent symptomatiques de
l’infection durant la première année de vie.
Modes d’acquisition et de transmission
Acquisition
L’infection au virus de l’immunodéficience humaine s’acquiert de trois façons :
– par relations sexuelles (mode de transmission le plus fréquent);
– de la mère à l’enfant durant la grossesse, l’accouchement ou l’allaitement;
– par voie sanguine.
Le contact du sang avec une peau saine n'est pas un mode d’acquisition du VIH. Afin d’être transmis, le
VIH présent dans le sang doit être inoculé par voie percutanée (ex. : piqûre d'aiguille contaminée), ou être
en contact avec une muqueuse (ex. : nez, œil, bouche) ou une plaie cutanée. Dans ces deux derniers
cas, le risque de transmission est jugé presque nul. De plus, les occasions permettant de tels contacts
sont rares en service de garde.
Une morsure sans bris cutané n’est pas une porte d’entrée pour le VIH. Seule une morsure avec bris
cutané pourrait transmettre le VIH si l’agresseur a du sang dans la bouche. Cette situation est
exceptionnelle en service de garde.
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La personne infectée dont la maladie est mal contrôlée (charge virale élevée, lymphocytes CD4 effondrés)
risque davantage de transmettre le virus que celle dont la maladie est bien contrôlée.
Transmission
Exposition des muqueuses
liquides biologiques infectieux.
ou
percutanée
à
des
Période d’incubation
La période d’incubation est variable, allant de quelques mois à quelques années. Les symptômes
apparaissent souvent autour de l'âge de 12 à 18 mois chez les enfants infectés en période périnatale et
non traités, mais certains sont asymptomatiques pendant plusieurs années. Sous thérapie antirétrovirale,
de plus en plus d'enfants sont encore asymptomatiques à l’adolescence.
Période de contagiosité
La période de contagiosité dure toute la vie.
Réceptivité
Tout le monde est susceptible de contracter l’infection au virus de l’immunodéficience humaine.
Immunité
L’infection au virus de l’immunodéficience humaine ne confère aucune immunité. La présence d’anticorps
n’est pas protectrice.
Il n’existe aucun vaccin.
Méthodes diagnostiques

Habituelles
- Sérologie : jusqu’à l’âge de 18 mois, les anticorps de la mère peuvent encore être présents et une
sérologie positive ne signifie pas que l’enfant est infecté.
- Test d’amplification des acides nucléiques (TAAN).
- Détection de l’antigène p-24.
- Culture virale pour VIH (pour diagnostic d’infection périnatale dans les premiers mois de vie).

Exceptionnelles
Aucune.
Traitement

Spécifique
Thérapie antirétrovirale selon certains critères cliniques, immunologiques et de laboratoire.

De soutien
Prophylaxie des infections opportunistes, traitement des infections et des néoplasies.

Prophylactique
Thérapie antirétrovirale à la suite d’une exposition à risque.
Particularités associées au service de garde
Aucun cas de transmission du VIH en service de garde n’a été rapporté dans la littérature mondiale. Un
enfant infecté par le VIH ne représente pas un risque de transmission du virus aux autres enfants par les
contacts de la vie courante (boire dans le même verre, donner une accolade, partager des jeux, utiliser le
même siège de toilettes, etc.).
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En service de garde, le seul liquide biologique avec lequel il faut prendre des précautions est le sang. Les
larmes, la salive, l’urine, les sécrétions nasales, la sueur et les selles ne représentent aucun risque de
transmission du VIH s’ils ne sont pas visiblement teintés de sang.
Pour plus d’information, voir le document Prévention des infections chez les personnes travaillant en
service de garde à l’enfance incluant les stagiaires (2007).
Particularités associées à la femme enceinte
L’administration d’antirétroviraux, durant la grossesse et l’accouchement, aux femmes enceintes infectées
par le VIH diminue considérablement le risque de transmission du virus de la mère à l’enfant.
MESURES À PRENDRE
Enquête
Aucune.
Rien n’oblige les parents à divulguer l’état sérologique de leur enfant au service de garde. C’est aux
parents qu’il revient de considérer les avantages (protection de l’enfant) et les inconvénients
(discrimination, rejet) pouvant découler de leur décision.
Le droit de l’enfant et de ses parents à la confidentialité doit être respecté.
Mesures de contrôle

Sujet
- Ne pas exclure le sujet pour la seule raison d’une infection au VIH.
- C’est le médecin traitant qui, en collaboration avec les parents, décide de la pertinence pour
l’enfant infecté de fréquenter un service de garde. L’état du système immunitaire, le comportement
de l’enfant, l’état général, les soins requis et la médication sont des facteurs à considérer.

Contacts
- Aucune intervention n’est justifiée pour les contacts à moins d’une exposition significative à du
sang. Dans un tel cas, diriger immédiatement la personne exposée vers son CSSS ou un centre
hospitalier (selon l’organisation locale) afin d'évaluer la nécessité d'une prophylaxie postexposition. Lorsqu’elle est indiquée, la prophylaxie post-exposition devrait être administrée dans
les heures qui suivent l’exposition.
- Toute mesure visant à dépister le VIH chez les enfants ou le personnel susceptibles d’être infectés
est à proscrire.
Environnement
Pratiques de base.
S’assurer que les mesures de prévention des maladies transmissibles par le sang sont appliquées au
service de garde.
Voir le chapitre III, section « Contrôle de la transmission des infections ».
Suivi
Fournir au personnel toute l’information et tout le soutien nécessaires.
Organiser des séances d’information à l’intention des parents au besoin.
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