Introduction :
La mondialisation est aujourd’hui à l’origine de nombreuses polémiques. Alors que certaines
personnes critiquent son modèle, d’autres en tirent des bénéficies. Nous allons donc à travers ce
rapport nous poser la question suivante : « l’ouverture à la compétition internationale d’économies
libéralisées contribue-t-elle à la croissance mondiale, ou accroit-elle les inégalités de
développement ? ».
I. La mondialisation est-elle similaire à la globalisation :
Pour mieux comprendre la mondialisation, nous allons d’abord nous intéresser à la globalisation. La
globalisation est centrée autour d’une puissance centrale, à savoir les Etats-Unis. La puissance
dominante impose son économie, et considère que tout ce qui est bon pour ses entreprises est bon
pour le pays, ce qui doit être favorable au monde extérieur. Cela entraine donc un contrôle des
entreprises extérieures, une domination boursière ce qui au final exploite les inégalités. On peut en
quelque sorte dire que la globalisation est la mondialisation vue par les autres, vue par ceux qui la
subissent, ceux qui tentent de s’y adapter. La globalisation a pour but de projeter partout les
modèles de la puissance dominante, celle de la mondialisation est de rechercher une régulation
multilatérale. Dans la théorie, ces deux systèmes sont donc différents, pourtant la mondialisation est
souvent perçue comme la globalisation. Nous allons donc chercher si cette perception est justifiée.
On peut tout de même déjà remarquer que pour les grandes puissances de ce monde, la question
actuelle n’est pas de savoir si ce système fonctionne bien, mais plutôt de savoir s’il sera viable à long
terme.
II. La mondialisation, source d’inégalité :
A. Des exemples de l’accroissement des inégalités :
Contrairement à ce que nous pourrions penser, le premier exemple de ces inégalités se trouve dans
les pays développés. Pour des raisons de compétitivité à l’échelle mondiale, la mondialisation pousse
les entreprises à délocaliser leur production dans les pays émergents, des problèmes de
spécialisation vont donc se poser. Ensuite le commerce de produits manufacturés représente 70% du
commerce mondial, qu’exporteront alors les pays développés pour financer leurs importations ? La
mondialisation creuse bien des inégalités au sein des pays du Nord, les ouvriers non qualifiés du
secteur manufacturier en sont les premières victimes. Mais ces exclusions et ces inégalités sont de
plus en plus présentes dans l’espace mondial actuel. Il existe ainsi de nombreux pays en
développement qui possèdent en fait une croissance en trompe-l’œil (cf. partie sur la Chine). En
effet, la croissance ne profite qu’à une partie de la population, ce qui accroit encore plus les
inégalités. La mondialisation a la prétention d’inclure tout le monde mais elle génère de plus en plus
d’exclusion.
La mondialisation est fondée sur la communication, pourtant : 90% des utilisateurs d’internet sont
des occidentaux, la seule ville de New-York possède plus de postes téléphoniques que toute
l’Afrique. On remarque que la mondialisation profite fortement mais uniquement à certains pays
émergents (Chine, Inde…) mais les PED les plus pauvres (Afrique subsaharienne) souffrent encore
plus de cette situation (on compte de plus en plus de pauvres en Afrique où 40% des habitants ont
moins de 1 dollar par jour pour vivre). Même au sein des pays qui en profitent, comme le Mexique,
ces bénéfices ne reviennent qu’à une petite partie de la population (50 millions de Mexicains vivent
avec moins de 400 pesos par jour alors que 10% de la population possède la moitié du PIB).
On pourrait cependant penser que la délocalisation certaines productions de pays du Nord contribue
au développement technologique des PED. Il n’en n’est rien, les PED sont à l’origine de 8,4% des
dépenses recherche-développement dans le monde, mais 97% de ces dépenses se trouvent en Asie.
De plus, la Chine ne représente aujourd’hui que 0,3% du stock mondial de brevets, en effet, 82% de
l’industrie électronique chinoise est aux mains de capitaux étrangers. Ces inégalités sont d’ailleurs si
bien perçues par les cerveaux des PED, qu’on assiste à des migrations massives de médecins,
d’ingénieurs, de cadres commerciaux vers les pays du Nord. Tant que ces migrations persisteront, ces
pays ne pourront pas se développer correctement.
B. L’exemple de la Chine
La participation de la chine à la mondialisation lui a permis de maintenir un taux de croissance élevé
(9%) et en même temps de réduire la pauvreté dans le pays. Ainsi la chine se positionne au 4ème rang
mondial de par son PIB, et on note une progression importante des exportations chinoises.
Cependant, la mondialisation à entrainé un accroissement de la pauvreté relative ainsi que des
fractures entre les villes et les campagnes, entre les provinces côtières et de l’intérieur, entre les
groupes sociaux et enfin entre les travailleurs qualifiés ou non. L’exemple chinois confirme ainsi que
la mondialisation génère tout à la fois des gagnants et des perdants et qu’elle est donc
potentiellement génératrice d’inégalités internes. Cependant, la persistance des inégalités entre
population urbaine et rurale ne semble pas imputable à la mondialisation. En effet il semble que les
autorités aient fait le choix de l’efficacité aux dépens de l’équité, avec l’espoir d’une diffusion des
effets positifs, laquelle restera finalement limitée. Le jugement sur le rôle de la mondialisation dans
le creusement ou l’atténuation des inégalités se doit donc être extrêmement nuancé. Et les efforts
des autorités doivent porter à la fois sur la réforme de certaines réglementations et sur des mesures
de rééquilibrage entre provinces. Il ne s’agit donc pas pour la chine de renoncer à la mondialisation
mais plutôt de mettre en place des mesures d’accompagnement et de poursuite des réformes
internes.
III. Les changements engendrés par la mondialisation :
A la fin des années 1970, la mondialisation à pris un tour nouveau, désormais les états ne sont plus
en mesure de gérer l’économie, seules des économies régulées par des marchés et ouvertes à la
concurrence internationale peuvent conduire à une amélioration du bien-être général dans une
économie mondiale. Mais ceci est contestable, en effets les états ont toujours un rôle important,
puisqu’ils détiennent les leviers de la politique économique. Les états permettent donc de réduire
l’instabilité et les inégalités.
Le monde est de plus en plus équitable, entre 1970 et nos jours, le revenu moyen par habitant à
doublé. Et la mortalité infantile, l’un des plus significatif indice de développement a été réduite de
moitié au cours de la même période.
En France, la mondialisation a été source d’efficacité pour les entreprises françaises, car elles sont
soumises à la concurrence internationale.
Une fracture numérique est apparue entre les personnes toujours pas connecté à une société qui
l’est de plus en plus. La fracture numérique correspond à l’équipement informatique, notamment
internet, et la téléphonie, fixe ou mobile. Pour les pays pauvres, le risque est celui d’une aggravation
de la fracture existante entre le Nord et le Sud. En effet l’économie mondiale s’appuie de plus en plus
sur l’information et l’immatériel. Cependant les pays les plus touchés sont ceux de difficultés
économique et sociale. Il faudrait donc d’abord se concentrer sur la croissance économique du pays.
IV. Les problèmes de la mondialisation :
Pour pouvoir être plus fort face à la mondialisation, certains états se concentrent pour former des
associations comme l’union européenne ou l’ASEAN (Association des nations de l’Asie du Sud Est).
Cependant ces regroupements qui pourraient leur donner un poids important dans l’économie
mondiale les fragilisent de l’intérieur. En effet, les décisions se prennent la plupart du temps lorsqu’il
y a l’unanimité, or ce n’est pas toujours le cas. Ceci bloque alors les réformes et les initiatives des
associations qui ne peuvent alors pas continuer à vivre sur la scène mondiale comme des acteurs
importants car ils ne progressent plus. Ce sont des colosses aux pieds d’argile.
Nous pouvons prendre l’exemple de l’ASEAN. L’idée d’un sommet regroupant l’Asie du Sud Est est
apparu en 1991, avec le premier ministre de Malaisie en chef de file. Cependant il fallu attendre 10
ans pour l’organiser, ce qui montre que le projet ne paraissait pas si nécessaire, voire souhaitable, à
la majorité des participants. Pendant ce sommet, nous avons pu voir tout ce qui stigmatise les
problèmes internes à cette association. Le principal point est en effet la rivalité croissante entre la
Chine et le Japon. Le refus de Pékin de soutenir le Japon au conseil des Nations Unis, le dossier des
ressources énergétiques et les relations difficiles depuis la 2nde guerre mondiale sont autant de
raisons à la rivalité entre les japonais et les chinois. Cette rivalité affaiblit l’ASEAN car ce sont les deux
plus grands acteurs.
De plus la faiblesse de l’ASEAN est un obstacle à la construction régionale, en effet depuis que
certains Etats sont devenus membres de l’association comme le Laos en 1997 ou le Cambodge en
1999, ces pays se sont toujours opposés aux réformes institutionnelles proposées. L’ASEAN n’a pas
pu exercer la moindre force d’entrainement dans la région.
L’ASEAN est aussi sous la coupe du Japon et de la Chine car si ces 2 pays se désintéressaient du
projet, cela reviendrait à saborder l’association qui ne peut pas se permettre de les perdre si elle veut
continuer à exister sur un plan international.
La question se pose alors de savoir quels pays faudrait il vraiment accepter dans cette association ?
Car des lignes de partage géostratégique risque de se dessiner se qui forcerait des petits Etats a se
positionner.
Le cadre institutionnel de l’ASEAN reste complètement à définir car aucune procédure de vote, de
contribution financière ni même de partage des éléments de souveraineté n’a été exposé. Ainsi
l’ASEAN ne peut pas encore avoir la prétention de pouvoir être un organisme institutionnel qui ait un
quelconque poids dans le monde économique international.
Cependant si des règles ne sont pas fixés rapidement, un pays comme la Chine va continuer de se
développer en laissant de coté des petits Etats qui ne pourrons rien faire face à la mondialisation, ce
qui continuera d’entrainer des inégalités de développement.
V. L’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) :
L’Organisation Mondiale du Commerce a pour rôle de négocier les échanges de façon
équitable, de protéger et de promouvoir en même temps le commerce des pays en développement.
Cependant, l’OMC rencontre des difficultés : une grande inégalité nord/sud et elle ne possède pas le
pouvoir d’imposer ses décisions aux Etats.
Les grandes puissances conservent leur droit de veto mais le recours au vote par majorité en cas
d’échec de consensus n’est jamais utilisé. Une autre raison à cela est l’organisation de réunions
techniques où les pays pauvres ne peuvent pas suivre car ils ne sont pas informés ou ils n’ont pas les
qualifications.
L’OMC a connu plusieurs crises elle a été remise en cause et les négociations ont
stoppé net. Si les négociations ne reprennent plus cela signifie l’échec de l’OMC et l’incapacité du
monde à gérer les inégalités qui vont continuer de se creuser. Par exemple :
- discussion sur la création d’un Conseil de sécurité économique,
- les firmes multinationales sont actrices de la mondialisation surtout dans le nord et les
pays émergents mais non respect des intérêts spéciaux, des normes de travail
- développement des régionalismes pour protéger les marchés et les insérer dans la
mondialisation (Union Européenne, Union Africaine…)
VI. La vision altermondialiste :
Les alter mondialistes protestent contre les firmes multinationales, les Etats-Unis, le G8 : existence
d’une domination et exclusion des non désirés comme le sud, les migrants, les chômeurs… Ils
préconisent l’instauration d’un nouvel ordre économique global. Au niveau de la répartition des
richesses, ce sont les pays du sud et les catégories exposées dans les pays industrialisés qui
s’appauvrissent. La solution des alter mondialistes est d’annuler la dette des pays pauvres ou en
développement, d’augmenter les flux d’aide actuelle, d’instaurer des taxes internationales, d’insister
sur la notion de souveraineté alimentaire : ce qui est produit dans le pays suffit à le nourrir. Au
niveau de l’accès au bien communs et aux services fondamentaux comme l’eau ou l’éducation : la
solution est de recenser en tant que bien commun l’énergie, le savoir, ou la forêt tropicale et de
refuser le brevet de tout organisme vivant, ce qui évite leur marchandisation par les entreprises
privées.
Au niveau de la répartition des pouvoirs et des droits les Etats-Unis prédominent : la solution est
la démocratisation par la création d’un référendum universel, un Parlement mondial, une
fiscalisation internationale et de donner du pouvoir aux institutions économiques. L’alter
mondialisme est une réaction aux excès de la mondialisation, ce n’est pas une alternative mais une
critique à prendre en compte pour une meilleure mondialisation.
Conclusion :
La théorie économique nous enseigne que l’ouverture des marchés améliore le bien-être global, mais
cette amélioration s’accompagne d’une hausse des inégalités. La mondialisation a donc ses gagnants
et ses perdants : pays, régions ou individus ne profitent pas tous de l’accélération des échanges.
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