Allocution de Knut Falkenberg (Norvège) à l’occasion du 30e
anniversaire de la Table de l’Europe, lors du 41e Forum de Grossarl
le 15 janvier 2009
Table de l’ Europe 1979- 2009
En 1979, en surplomb de la vallée de Grossarl et dans la direction bien précise du
Himmelsknoten, on a installé ici la Table de l’Europe.
Il y a 30 ans, l’Europe était divisée entre l’est et l’ouest. Un rideau de fer séparait les pays
européens et à Berlin, on avait érigé un solide mur, qui séparait ainsi les familles proches de
cette ville.
L’une des idées majeures du Forum européen de Grossarl consistait à passer outre les
divisions de l’Europe et de tendre la main à nos voisins. Lorsque Erich Sauer réalisa sa
Table de l’Europe, il voulut symboliser la rencontre des mains tendues dans le scoutisme et
l’espoir que nous partagions tous il y a 30 ans. Dix ans après, le rêve s’est concrétisé et les
murs se sont écroulés, comme ceux de Jéricho. Nous gardons tous en mémoire l’image de
cette soirée où la population de Berlin a commencé à démanteler le mur et où l’Europe s’est
réunifiée.
Aujourd’hui, nous avons une nouvelle réalité en Europe. Notre Union, qui englobe aussi des
pays non-membres comme la Norvège et l’Islande, a été sur le point de créer un nouveau
mur. Des pays sont la cible d’une immigration venue de l’est et du sud. Des personnes de
cultures différentes, de religion différente frappent à nos portes avec l’espoir de pouvoir
entrer dans ce qui leur semble être la terre promise.
Nos attitudes vis-à-vis de cette situation ont de nombreuses facettes. Une fraction souhaite
fermer les frontières, craignant que l’immigration venue de pays « à bas prix » ne chipe le
travail de sa propre main d’œuvre et génère plus de chômage. Une autre fraction craint que
l’Islam ne soit une religion violente avec comme arme la terreur.
Cette année, le Forum européen de Grossarl a choisi comme thème «Les migrations et
l’Islam en Europe ». C’est un sujet grave qui doit être abordé avec beaucoup de délicatesse.
Tendrons-nous la main vers eux et nous tendront-ils la main? Espérons et prions pour
qu’elles se rencontrent dans l’esprit scout et dans l’amitié scoute.
La guerre n’est jamais une bonne solution pour surmonter les problèmes.
Knut Falkenberg
Amitié norvégienne