CHAPITRE 14
OPTIMISER SON SYSTÈME IMMUNITAIRE
Le système immunitaire joue deux rôles vitaux dans l’organisme.
1. D’abord, il réagit aux corps étrangers en produisant des anticorps et stimule les
cellules spécialisées qui détruisent ces organismes ou neutralise leurs produits
toxiques. C’est ainsi qu’il nous défend contre ces envahisseurs étrangers, à savoir les
germes, les virus, les bactéries, et les choses semblables.
2. Ensuite, il monte la garde pour les cellules de l’organisme afin de s’assurer qu’elles ne
soient pas anormales ni dégénérées.
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Votre Système immunitaire
Sous plusieurs aspects, le système immunitaire est le plus étonnant système de l’organisme,
rivalisant facilement avec le cerveau, que ce soit en complexité, subtilité, et « auto-
conscience ». Voici juste quelques exemples de choses que fait le système immunitaire :
Votre système immunitaire est capable d’identifier chaque cellule de l’organisme et de
reconnaître chacune d’elle en tant qu’amie.
Réciproquement, il est capable d’isoler et d’identifier les envahisseurs étrangers, que ce
soient des bactéries, virus, champignons ou des parasites.
Une fois qu’il a identifié un envahisseur, votre système immunitaire développe alors
rapidement une arme défensive sur mesure qui cible de façon spécifique le point faible de
l’envahisseur.
Puis il fait encore mieux. Après avoir conçu l’arme spécifique requis, votre système
immunitaire commence alors à construire une manufacture qui produit ces armes en
masses suffisantes pour écraser l’envahisseur.
Et une fois que l’envahisseur est vaincu, le système immunitaire a acquis la conscience
de « se mettre en veille » et passer, comme on dit dans l’armée, de DEFCON 5 à
DEFCON 1.
Et aussi surprenant que ce puisse l’être, nous n’avons pas encore parlé des trois plus
importants aspects du système immunitaire : les aspects qui mettent en évidence son
intelligence, à savoir :
D’abord, une fois qu’il a vaincu un envahisseur, le système immunitaire se souvient de
celui-ci et de la défense qu’il a utilisée pour le vaincre. Si jamais cet envahisseur fait
une autre apparition, même des décennies plus tard, le système immunitaire peut
lancer une défensive immédiate.
Encore plus étonnant, toutefois, est le fait que le système immunitaire peut identifier
lorsqu’une cellule de l’organisme a changé, est « passée chez l’ennemi » si jamais
c’est le cas. Ceci est extraordinairement sophistiqué. Parmi les billions de cellules de
l’organisme, le système immunitaire peut dire lorsqu’une seule cellule a muté et est
devenue cancéreuse et, dans la plupart des cas, se rend sur place et la détruit avant
qu’elle ne puisse faire de dommage. En fait, il accomplit ceci des millions de fois par
jour.
Et, le plus étonnant de tous, le système immunitaire est en complète communication
avec chaque partie de lui-même. « Et puis après, diriez-vous ? le cerveau fait la même
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Il existe normalement quelque chose comme entre 100 et 10,000 cellules anormales circulant dans
l’organisme en tout temps.
chose ! » Oui, mais souvenez-vous que les milliards et milliards de cellules du système
immunitaire ne sont pas en contact les unes avec les autres. Pour paraphraser
Einstein : « En son sein, le système immunitaire ressemble à rien d’autre qu’une
« grande pensée. »
Dans les quelques chapitres suivants, je vais tâcher de résumer le fonctionnement du
système immunitaire. En réalité, une discussion complète prendrait plusieurs volumes juste
pour clarifier la quantité limitée de ce que nous savons à son sujet en ce moment même.
Néanmoins, ce que j’aimerais faire est de vous donner au moins un résumé, un bref aperçu
contextuel si vous voulez, sur la façon dont ce merveilleux système fonctionne.
Les Parties du Système immunitaire
Toutes les cellules du sang, que ce soient les globules rouges ou blancs, sont formées à
partir de la moelle osseuse. Ces cellules commencent sans distinction aucune à assumer
des caractéristiques individuelles et deviennent soit des globules rouges (des transporteurs
d’oxygène) ou des globules blancs (les cellules du système immunitaire). Voici maintenant
une plus grande différenciation au sein des globules blancs (aussi appelés leucocytes), qui
se subdivisent en quatre principaux types de cellule :
Les lymphocytes
Les phagocytes
Les granulocytes
Les cellules dendritiques
Cellules souches
(source de toutes les cellules sanguines)
(globules rouges et blancs)
|
Leucocytes
(tous les globules blancs)
________________________________________|_____________________________________________
| | | |
Lymphocytes Phagocytes Granulocytes Cellules dendritiques
| | |
______________________________ ___________ ___________
| | | | | | |
Lymphocytes T Lymphocytes B Cellules tueuses Monocyte Neutrophile Éosinophile Basophile
| | naturelles | |
_____________ | | |
| | |
T-3 T-4 T-8 Plasma cellulaire Macrophage Bâtonnets
| | |
T-auxiliaire Lymphocytes T Anticorps/
cytotoxiques Immunoglobulines
Les Lymphocytes
Les lymphocytes sont de petits globules blancs qui servent à effectuer des opérations-clés
du système immunitaire. Dans un corps sain, non assailli, on en trouve environ un par
million. Il existe trois principales classes de lymphocytes.
1. Les cellules B. Chaque cellule B est programmée pour fabriquer un anticorps
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spécifique pour se défendre contre un envahisseur en particulier. Par exemple, une
cellule B produit un anticorps pour se défendre contre seulement une souche de grippe
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Un anticorps est une protéine soluble produite par les cellules B qui est capable de s’attacher à une
substance étrangère spécifique (aussi appelée un antigène) pour la détruire ou la neutraliser dans
l’organisme. Les anticorps appartiennent à une famille particulière de neuf protéines appelées les
immunoglobulines.
particulière. Tandis qu’une cellule B entièrement différente est nécessaire pour une
autre grippe spécifique et une troisième cellule B pour la bactérie du streptocoque. Les
cellules B travaillent pratiquement sur les fluides de l’organisme et à la défense contre
les envahisseurs « étrangers » et les molécules toxiques. Elles sont incapables de le
défendre contre ses propres cellules qui ont « mal tournées ».
Une fois qu’une cellule B rencontre un envahisseur en particulier pour lequel elle fut
conçue pour la défense de l’organisme,
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elle produit une grande quantité de plasma de
cellules. Un plasma de cellules n’est rien d’autre qu’une « manufacture » qui produit
des millions et des millions d’anticorps spécifiques pour les libérer dans le flux sanguin.
Une fois l’envahisseur éliminé, les cellules B cessent la production de plasma cellulaire
et retournent à leur mode d’attente.
2. Les cellules T sont plus intelligentes que les cellules B. C’est comme si elles étaient
allées à l’école. Après avoir été produites dans la moelle osseuse, les cellules T se
fraient un chemin vers le thymus elles sont éduquées sur la façon de distinguer les
cellules propres à l’organisme des cellules envahissantes ; et à distinguer les cellules
normales saines des cellules mutantes dévoyées.
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Chaque cellule T porte un
marqueur, une molécule distinctive à sa surface, qui détermine son comportement.
Chaque cellule T porte un marqueur T-3.
De plus, certaines cellules T portent un marqueur T-4. Celles-ci sont connues comme
étant les cellules T auxiliaires, qui servent le but d’identifier les envahisseurs étrangers,
puis ensuite à activer les cellules B, d’autres cellules T, les cellules auxiliaires
naturelles, et les macrophages pour attaquer l’envahisseur.
Et finalement, certaines cellules T portent un marqueur T-8. La plupart des cellules T-8
sont connues comme étant les cellules T cytotoxiques,
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qui identifient les cellules
mutantes dévoyées de l’organisme ou les cellules qui se sont fait envahir par des virus
et compromettre. Une fois qu’elles ont identifié l’ennemi, les cellules T cytotoxiques
attaquent les cellules de l’organisme qui ont été infectées ou sont devenues malignes,
pour les détruire.
3. Les cellules auxiliaires naturelles. Contrairement aux cellules T cytotoxiques, les
cellules auxiliaires naturelles n’ont pas besoin de reconnaître un envahisseur
spécifique pour agir. Elles attaquent toute une gamme de microbes en plus des
tumeurs des cellules. Tout comme les cellules T cytotoxiques, elles tuent les cellules
ennemies par contact en leur envoyant des éclats mortels de grains chimiques qui
trouent les cellules visées en les « brûlant », les faisant éclater pour ensuite se vider de
leur contenu.
Les Phagocytes
Les phagocytes sont de gros globules blancs qui mangent et digèrent (principalement grâce
à leur activité enzymatique) les pathogènes envahissants. Il existe plusieurs sortes de
phagocyte : les monocytes, les neutrophiles, et les macrophages. Les macrophages, en
particulier, sont plutôt fascinants et ont plusieurs fonctions au sein du système immunitaire.
Non seulement attaquent-elles les envahisseurs étrangers, elles jouent également un rôle
clé en tant qu’éboueurs en « dévorant » les cellules affaiblies et d’autres déchets de
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Même si les cellules B sont capables de reconnaître des envahisseurs par elles-mêmes, cette
fonction revient d’abord aux cellules T.
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Les cellules T qui ne peuvent faire cette distinction sont éliminées à ce point de sorte qu’elles ne
puissent plus circuler dans l’organisme pour l’attaquer.
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On les appelle aussi « cellules suppressives ».
l’organisme.
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Et finalement, une fois que les macrophages ont « digéré » un envahisseur, ils
présentent alors la clé d’identification des molécules, ou les antigènes, aux cellules T pour
initier la réponse immunitaire.
Les Granulocytes
Les granulocytes comprennent les éosiniphiles, les basophiles et les neutrophiles (les
neutrophiles sont à la fois phagocytes et granulocytes), puis les cellules bâtonnets (mast
cells). Les granulocytes détruisent les envahisseurs en libérant des granules remplies de
puissants produits chimiques.
Les Cellules dendritiques
Les cellules dendritiques se reconnaissent à leurs genres de longs tentacules traînants
servant à enrober non seulement les antigènes mais aussi les lymphocytes puis à les
acheminer aux nodus lymphatiques pour qu’ils soient expulsés de l’organisme.
Les Organes du Système immunitaire
Nous avons déjà parlé de deux organes-clés, la moelle osseuse (qui produit les cellules du
système immunitaire) et le thymus (qui entraîne les cellules T). Parmi les autres organes-
clés, on retrouve les nodus lymphatiques, la rate, les amygdales et les végétations, puis
l’appendicite. Bien que l’on puisse survivre sans un ou plusieurs de ces organes, ils sont
vitaux et irremplaçables. L’ablation de l’un d’entre eux compromet sérieusement le système
immunitaire. La rate, par exemple, sert à la fois en tant que zone de relais pour les globules
blancs défensifs et en tant qu’usine de filtration sanguine pour éliminer les cellules sanguines
épuisées. L’ablation de la rate rend quelqu’un très vulnérable aux infections. Même les
amygdales et les végétations ne sont pas sans valeur unique. On a des évidences comme
quoi les seuls organes pouvant produire une défense contre la polio sont les amygdales et
les végétations. Si cela est vrai, l’ablation de ces organes chez les enfants les rendrait
vulnérables à la polio.
Le Système immunitaire complémentaire
À un moment donné, lorsque le système immunitaire macrophage est entièrement
submergé, le « système immunitaire complémentaire » se met en branle. Ce système
secondaire est fait d’environ 25 protéines/enzymes qui s’activent en cascades séquentielles
et se terminent avec ce qu’on appelle « l’attaque combinée de la membrane ». Comme son
nom le dit, ce composé attaque les membranes cellulaires des envahisseurs. Une fonction
secondaire du système immunitaire complémentaire est d’aider à débarrasser l’organisme
des CIC (Composés Immunitaires en Circulation), ce dont on a parlé au chapitre 5. Lorsque
la surcharge du système immunitaire complémentaire est assez grande, il peut en résulter
une sévère inflammation des tissus, causée par l’activité d’albumines. Ce qu’il est important
de voir là-dedans, c’est que les tissus de l’organisme commencent littéralement à s’attaquer
entre eux. C’est-dire qu’on se retrouve alors avec une condition auto-immune !
Comment le Système immunitaire communique avec lui-même
Nous savons maintenant quelque peu comment le système immunitaire fonctionne,
comment il identifie les envahisseurs en préparant une réaction, mais par tous les saints,
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Les macrophages jouent un rôle-clé dans le jeûne. Lorsqu’on cesse de manger et qu’il se crée des
déchets dans l’organisme, les macrophages ont une chance de se pointer dans le jeu pour aller
nettoyer les débris. Le temps du jeûne devient un temps de nettoyage de printemps pour les
macrophages.
comment fait-il pour communiquer avec lui-même ? La réponse se trouve dans une série de
puissants messagers chimiques secrétés par les cellules du système immunitaire appelées
les cytokines. Vous avez probablement entendu parler de plusieurs de ces cytokines, y
compris l’interféron et le Facteur nécrosant les tumeurs ; mais ce sont les interleukines qui
se propagent à travers l’organisme comme des milliards de petits messagers qui :
activent les cellules B et les cellules T ;
entraînent les cellules ;
favorisent la croissance rapide des défenseurs « entraînés » ;
sonne la retraite des défenseurs lorsque la menace est passée ;
contrôlent la réponse à l’inflammation.
Renforcir son immunité
À toutes les fois que les cellules T ou les cellules B s’activent à cause d’un envahisseur,
quelques-unes de ces cellules deviennent des cellules mémorielles. À savoir qu’elles codent
une « mémoire » de l’antigène particulier associé avec l’envahisseur de sorte qu’à la
prochaine rencontre de ce même antigène, le système immunitaire puisse répondre sans
délais.
Il existe plusieurs facteurs affectant le niveau de réponse immunitaire que l’on peut
cumuler. La génétique joue un rôle certain. Certains individus naissent tout simplement avec
un système immunitaire plus forts que d’autres. La diète, le style de vie et l’environnement
peuvent également soit améliorer ou détériorer le système immunitaire. De plus, la force de
la réponse immunitaire de même que la durée de la mémoire immunitaire sont grandement
influencées par le type d’antigène impliqué, et la quantité ayant pénétrée l’organisme.
En naissant, nos systèmes immunitaires sont faibles ; peu importe l’immunité que nous
avons reçue de nos mères. Presque immédiatement, cependant, en prenant pour acquis
qu’on est allaité, cette immunité commence à s’établir. Le premier « lait » que nous recevons
de notre mère est, en fait, non pas du lait. C’est une substance appelée colostrum, dont le
principal but est d’établir notre immunité. Le colostrum est rempli de multiplicateurs
immunitaires naturels comme le lactoférin, les alkyglicérols et le facteur de mutation. De
plus, comme nous en avons parlé au chapitre 4, l’allaitement aide à établir les cultures
probiotiques dans les intestins, ce qui aide également à développer nos systèmes
immunitaires.
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Les Vaccins
Dans la grande sagesse de la médecine moderne, nous avons créé des vaccins afin de
« construire à l’avance une mémoire » pour nos systèmes immunitaires la mémoire de
maladies significatives que nous n’avons jamais eues comme la rougeole, les oreillons, la
polio, la diphtérie, la petite vérole, etc. Les vaccins contiennent une version stérilisée affaiblie
de microorganismes (ou de protéines de ces microorganismes) capables de produire une
réponse immunitaire dans l’organisme sans induire une installation complète d’une maladie
en soi. Bien que les vaccins aient joué un rôle significatif pour aider à réduire le nombre de
morts parmi les enfants, les bénéfices ne sont pas sans coûts.
Je ne vais pas m’attarder là-dessus, étant donné un douloureux souvenir émotif qui fait
qu’il m’est impossible d’être objectif sur ce sujet. Mon plus jeune frère a fait partie de ce
« petit pourcentage » d’enfants qui a mal répondu à la série de trois piqûres qu’il reçut au
début des années 60. À chaque fois qu’il recevait une de ces piqûres, il faisait beaucoup de
température et pleurait toute la nuit la dernière fois, il a littéralement hurlé durant des
heures. Chaque fois, ma mère appelait le pédiatre, qui la rassurait en disant qu’il n’y avait
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Les enfants à qui on donne immédiatement le biberon de lait non maternel ne profitent pas de ces
bienfaits. Non seulement le lait non maternel donne à ces enfants des coliques, des infections
oculaires et des rhumes, etc., mais il y a une preuve accablante que, dans la plupart des cas, leurs
systèmes immunitaires ne réussissent jamais à « s’établir pleinement ».
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