I. Cité et citoyen à Athènes:
1. Pourquoi la Grèce ?1
Des grenouilles autour d’une mare
Les Grecs sont un peuple indo-européen arrivé dans la péninsule grecque vers la fin du IIème millénaire av.
J.C. De cette époque nous avons une double épopée: l'Iliade, et l'Odyssée, et des vestiges archéologiques.
Plus tard, vers le VIIIème et le VIIème siècle, les Grecs essaiment. De leurs cités grecques, égéennes, et
asiatiques, ils colonisent le pourtour de la Méditerranée. A diverses reprises, les cités, poussées par un essor
démographique qui les gêne, envoient des colons, pour fonder à plusieurs centaines, voire milliers de km,
des colonies. C'est ainsi que Massalia (Marseille) est fondée vers -600 par des colons phocéens, venus donc
d'une cité prospère des rives asiatiques de l'Egée (dans la Turquie actuelle). Ce n'est pas une colonisation au
sens des XVIIIème et XIXème siècles, ni même une colonisation de peuplement comme la pratiqueront les
Européens en Amérique au XIXème siècle. Les Grecs ne cherchent pas à dominer des espaces, surtout pas des
espaces continentaux, comme le feront les Romains. Ils installent des comptoirs, et commercent avec les
Barbares locaux (tels les Phocéens de Marseille avec les Ligures). Ils gardent plus de relations avec leur
métropole qu'avec les colonies les plus proches. C'est pourquoi dès l'Antiquité on a pu les comparer à des
"grenouilles autour dune mare".
Leur expansion est toutefois impressionnante: de Marseille à l'ouest à Chypre à l'est, de la Crimée au nord, à
la Cyrénaïque (en Libye) au sud. Les régions les plus hellénisées étant les pourtours de l'Egée, et l'ensemble
formé par la Sicile et le sud de l'Italie, et que l'on appelle la "Grande Grèce", du fait de la richesse de ses
villes (Syracuse, Naples...)
Un peuple original
Les Grecs sont un peuple original, et qui a une grande conscience de son originalité. Malgré les
guerres incessantes qui vont les déchirer, les Grecs ont soin de se reconnaître comme tels et de se
distinguer des "Barbares" (littéralement 'Iceux qui parlent une langue incompréhensible"). Ils
partagent une langue, et utilisent une écriture, inspirée de l'alphabet phénicien, auxquels les grecs
ont ajouté des voyelles. Ils ont une religion, c'est à dire une vision de monde, qui est commune, ils
partagent surtout une littérature, et notamment l'épopée homérique, véritable oeuvre fondatrice de la
Grèce, où des héros humains, ou des demi- dieux s'affrontent sous les yeux des Dieux. Ils organisent
aussi des jeux, à Delphes, à Corinthe, à Athènes, à Olympie, qui sont des manifestations sportives,
littéraires, qui ont une connotation religieuse, et qui permettent de rassembler des "champions"
venus de l'ensemble du monde grec.
Les Grecs se distinguent de leurs voisins antiques par leur goût de la liberté: ils méprisent par
exemple la coutume perse qui veut que tout sujet doit se prosterner devant le grand roi ou ses
représentants. Les guerres médiques, contre l'Empire Perse, au début du Vème siècle, qui verront le
début de l'apogée d'Athènes, sont clairement perçues comme un conflit idéologique, les Grecs
luttant pour défendre leur liberté ( cela peut être compris dans deux sens: défendre les libertés de
chaque citoyen, qui lors d'un conflit, peut être réduit en esclavage, mais aussi défendre les libertés
garanties par les institutions de chaque cité ou Polis
2. Les différentes formes de pouvoir
Il faut ici parler de la Polis (qui a donné le mot français politique) et que l'on doit traduire par cité. (en
faisant attention à ce mot, polysémique en français).
La Polis grecque est l'unité politique essentielle de chaque Grec. C'est une ville, mais aussI l'arrière pays qui
lui appartient, les ruraux formant, même à Athènes, une grande part, et souvent la plus grande part de la
population. Cet arrière pays est le plus souvent petit: quelques milliers de krn2 pour les plus grandes cités
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