Résumé des Workshops eHealth de la SATW des 12

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Résumé des Workshops eHealth de la SATW des 12, 17 et 26 janvier 2006
Dr. Michel Roulet, Membre individuel de la SATW, Directeur TMI Consulting
Environ 40 experts ont participé à ces Workshops sur le thème de la télématique de
la santé ou eHealth. Chaque Workshop a réuni 10 à 15 personnes provenant du
monde médical, des milieux académiques (Universités de Bâle, de Berne, de
Genève, de Lausanne, de Neuchâtel, de St-Gall), de l’administration fédérale
(OFCOM/BAKOM, OFSP/BAG), de l’administration cantonale des cantons de
Genève et du Tessin, du Conseil national, de la Conférence des Directeurs
cantonaux de la santé (GDK-CDS), de la FMH et des organisations de patients, ainsi
que des Académies SATW et SAMW. En outre les industries suivantes étaient
représentées :
Advimed, CSEM, Medgate, Medvantis, MedXchange, Philips Medical Systems,
Siemens Healthcare Switzerland, Sun Microsystem, Swisscom IT Solutions, Valmed,
Wisekey. Les noms des experts se trouvent en annexe.
Les discussions et les échanges d’idées ont eu lieu dans une approche
multidisciplinaire puisque des médecins, des ingénieurs, des juristes, des
économistes, des éthiciens, ainsi que trois des politiciens engagés au Parlement
dans les questions de santé étaient représentés. Cette configuration unique a permis
d’aborder la modernisation du système de santé dans une perspective holistique en
se penchant sur le rôle particulier qu’eHealth a à jouer pour moderniser le système
de santé en Suisse.
Les six thèmes suivants ont été traités :
No Thème
1
Stratégies pour exploiter le potentiel de eHealth dans le système de santé et scénarios
possibles pour son introduction en Suisse
2
La carte-santé ou carte-patient en tant que clé d’accès sécurisé aux données médicales
3
Interopérabilité des systèmes informatiques comme pré-condition pour la
communication et l’échange des données dans le système de santé
4
Sécurité des données et accès sécurisé ; confiance et protection de la sphère privée
dans le système de santé suisse
5
Aspects légaux, les 26 législations cantonales et conséquences pratiques
6
eHealth : Nouvelle activité économique pour la Suisse ? Facteur de croissance ?
Perspectives d’exportation ?
Les aspects transversaux des thèmes ont aussi été considérés, notamment l’éthique et
l’acceptation d’eHealth par les patients et les professionnels de la santé.
Les participants ont rédigé des contributions écrites qui ont été distribués aux autres
participants avant chacun des Workshops.
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Projet SATW eHealth
Contribution à la définition d’une stratégie eHealth en Suisse
Beitrag zur Definition einer eHealth-Strategie für die Schweiz
Il ressort notamment de ces Workshops les points suivants :
1. Le système de santé est en crise. La situation en ce qui concerne eHealth est
chaotique. Il est nécessaire et urgent de définir au niveau national une
stratégie eHealth. Les différentes parties prenantes (« stakeholders ») doivent
participer à cette définition, notamment les cantons qui jouent un rôle essentiel
en matière de système de santé. Pour qu’une stratégie puisse se réaliser de
manière rapide et efficace en tenant compte des contraintes budgétaires, une
approche PPP (Partenariat Privé Public ou Private Public Partnership) doit
être suivie. Il est essentiel que le patient soit au centre de la stratégie. Le
système de santé doit tirer le meilleur parti possible, à un coût raisonnable et
acceptable, des ICT. Ces technologies sont disponibles et il s’agit de les
mettre en œuvre en fonction de besoins clairement définis, permettant de
travailler en réseau et cohérents avec la stratégie. La gestion des informations
médicales au point de vue administratif pour satisfaire les besoins des
assureurs est nécessaire, mais pas suffisante. Le potentiel de la gestion
intelligente des données médicales doit être exploité : ces données doivent
être reliées à des événements de la vie des patients, afin d’assurer une bonne
compréhension et une bonne interprétation de leur signification et de leur
utilité pour permettre un diagnostic et une prise en charge adéquate et rapide
en cas de maladie ou d’accident.
2. On peut déduire que les structures actuelles administratives ne conviennent
pas pour définir et appliquer une vraie stratégie nationale eHealth, puisque les
questions relatives à cette problématique n’ont pas été adressées jusqu’à
maintenant. Il apparaît donc qu’une nouvelle instance ayant une fonction de
comité stratégique et d’organe d’évaluation du déploiement de cette stratégie
doit être mise en place dans une perspective PPP, c’est-à-dire qu’elle devrait
comprendre des représentants de l’administration fédérale et cantonale et de
l’industrie concernée. La Conférence des directeurs cantonaux de la santé
(GDK-CDS) devrait évidemment en faire partie. Cette instance pourrait
s’appuyer sur un « Joint Project Office », soutenu lui-même par un bureau
technique chargé de couvrir les normes et les standards à utiliser et de
s’assurer de leur euro-compatibilité.
Lors des débats a été soulevée la problématique juridique qui pouvait survenir
dans le cadre de l’établissement de démarches de type PPP par rapport au
cadre légale que constitue l’Accord Intercantonal sur les Marchés Publics
(AIMP). Il est en effet difficile de formaliser une approche sous forme de
partenariat, alors que la loi force le recours à un processus d’appel d’offre.
3. Le système de santé suisse représente une charge annuelle d’environ 45
milliard de francs. La question des économies amenées par eHealth est
controversée. Néanmoins, il est reconnu qu’eHealth doit certainement freiner
l’augmentation des coûts et qu’il existe un potentiel d’économies de 5 à 10%.
Ce potentiel de plusieurs milliards de francs par an est lié à l’amélioration
escomptée grâce aux ICT de l’efficience du système de santé (par exemple
suppression de la duplication d’analyses ou d’examens médicaux). Pour
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Projet SATW eHealth
Contribution à la définition d’une stratégie eHealth en Suisse
Beitrag zur Definition einer eHealth-Strategie für die Schweiz
concrétiser ce potentiel il faut être prêt à faire maintenant des investissements,
notamment pour des infrastructures, même si les retombées positives
n’apparaîtront que plus tard. Quoi qu’il en soit, il est reconnu indépendamment
de la question des coûts qu’eHealth apporte incontestablement une
amélioration de la qualité de la vie. Le patient est mieux informé et peut être
associé aux décisions médicales le concernant. Il est donc responsabilisé
(« patient empowerment »). Grâce à eHealth la continuité des soins entre
l’hôpital, le domicile et si nécessaire un EMS peut être assurée. Par ailleurs,
les malades chroniques peuvent être bien suivis, même en limitant les
prestations médicales.
4. La démarche eHealth vise à faire évoluer les processus du secteur de la santé
grâce au recours à de nouvelles technologies tant liées aux secteurs des
télécommunications que des systèmes d’information. Pouvant porter sur les
données médiales stricto sensu, les processus eHealth doivent être perçus
plus globalement comme des mécanismes de la politique de santé globale.
eHealth permet notamment de gérer des dossiers médicaux grâce à des
infrastructures informatiques opérant en réseau. Les ICT permettent d’avoir un
accès quasiment immédiat à des données médicales qui peuvent être
partagées par du personnel soignant se trouvant à des endroits différents.
L’utilisation des ICT dans le système de santé a des effets structurants sur les
processus mettant en jeu le patient et le personnel soignant, ainsi que sur les
structures informatiques. La mise en réseau des compétences humaines et
des moyens informatiques modernes offrent d’immenses possibilités pour
améliorer et moderniser le système de santé en Suisse. Il faut se préoccuper
de mettre en place une architecture fonctionnelle du système informatique et
des composantes informatiques « métiers » répondant aux besoins. D’autre
part, des règles de gestion doivent être établies. Elles doivent couvrir aussi
bien les aspects informatiques que les processus impliquant le patient et le
personnel soignant.
5. Les questions éthiques doivent être aussi considérées. Certains aspects, tel la
confidentialité des données personnelles, sont couverts par la législation
existante. Pour éviter un mauvais usage d’eHealth, qui serait contraire aux
intérêts des patients et de la société, des règles de gouvernance doivent être
élaborées. Elles doivent aussi tenir compte des spécificités liées aux patients
malvoyants ou qui n’ont pas toutes leurs facultés intellectuelles. Les principes
reconnus de l’éthique peuvent s’appliquer sans autre et il n’y a pas besoin de
créer une nouvelle éthique pour eHealth. Il faut aussi se rendre compte au
point de vue éthique que les principes faisant partie de l’approche eHealth
constituent une chance pour les patients puisqu’ils seront mieux pris en
charge au point de vue de leur santé et qu’ils pourront en outre être davantage
responsables de leur santé. eHealth représente aussi un instrument qui offre
davantage de solidarité. Il est indispensable que les questions éthiques soient
bien réglées pour gagner l’acceptation d’eHealth par la société. La répartition
des responsabilités entre les différents acteurs doit être clairement définie.
6. Pour définir une stratégie eHealth, il y a d’autres obstacles à surmonter que
les coûts et les aspects éthiques, il s’agit notamment de la résistance aux
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Projet SATW eHealth
Contribution à la définition d’une stratégie eHealth en Suisse
Beitrag zur Definition einer eHealth-Strategie für die Schweiz
changements et de la protection des données. Les solutions impliquent
plusieurs aspects. En plus de l’acceptation d’eHealth par les patients, il faut
obtenir un consensus politique de fond sur les buts poursuivis. Les acteurs de
l’approche PPP mentionnées ci-dessus doivent être prêts à apporter
ensemble des préfinancements ou des avances de fonds. Des projets pilotes
ciblés et complémentaires doivent être définis. Des partenaires forts et fiables
de la branche des ICT doivent être impliqués (voir aussi le point 13 concernant
le leadership).
7. La carte santé, ou carte patient, constitue un passage obligé pour déployer
eHealth. Il est urgent que l’article 42a de la LaMal, qui rend obligatoire la carte
d’assuré à partir du 1er janvier 2008, soit étendu à la carte santé. Le législateur
a prévu dans le 4ème alinéa la possibilité d’une telle évolution pour autant que
le consentement du patient soit obtenu. Il serait souhaitable que cette question
puisse être rapidement réglée par le Parlement sans que le recours à une
votation populaire soit nécessaire. L’initiative parlementaire e-power lancée en
2005 devrait permettre de faciliter la sensibilisation du Parlement à
l’introduction d’une carte santé. Les parlementaires soutenant cette initiative
pourraient jouer un rôle moteur en tant que responsables au niveau fédéral
pour définir la stratégie nationale eHealth. Certains d’entre eux, notamment le
Conseiller national Ruedi Noser et les Conseillères nationales Thérèse MeyerKaelin et Doris Stump ont déjà déposé des motions concernant le rôle et le
potentiel des ICT et de la carte santé dans le système de santé. La carte
santé peut bien sûr être considérée comme un facteur de risque par rapport à
la confidentialité des données médicales. Cependant puisqu’il existe des
solutions techniques pour maîtriser de manière très sûre la confidentialité, il
faut voir la carte santé surtout comme une chance par rapport aux patients qui
cherchent évidemment à rester en bonne santé et à se soigner le plus
efficacement et le plus rapidement possible.
La carte d’assuré prévue dans la LAMal ne pourra pas sans autre être
transformée en carte-santé, notamment en raison des problèmes de
compétences législatives (partagées entre la Confédération et les cantons)
évoquées sous chiffre 11 ci-dessous. En outre, il serait sans doute utile de ne
pas oublier l’existence des données de santé traitées dans le cadre d’autres
assurances sociales que l’assurance-maladie (en particulier les assurances
accidents, invalidité ou militaire), ou bien traitées sans que des assurances
sociale ou privée n’aient à intervenir.
8. La stratégie eHealth en Suisse doit préciser les aspects syntaxiques et
sémantiques concernant la saisie et le transfert des données médicales. Il faut
clarifier la durée d’enregistrement des données et les droits pour les effacer.
L’utilisation de normes reconnues sur le plan européen doit être rendue
obligatoire pour permettre l’euro-compatibilité. La norme HL7 (www.hl7.org )
qui est déjà répandue également en Suisse pourrait, après évaluation, devenir
obligatoire. Le site Internet www.hin.ch de Health on the Net (ou Health Info
Net), qui est une plateforme Extranet sécurisée du système de santé suisse et
qui permet entres autres à des hôpitaux et des cliniques d’envoyer des emails
de manière sécurisée, pourrait, après évaluation, être intégré dans la stratégie.
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Projet SATW eHealth
Contribution à la définition d’une stratégie eHealth en Suisse
Beitrag zur Definition einer eHealth-Strategie für die Schweiz
La définition des données pertinentes à mettre sur la carte santé doit faire
l’objet d’une entente qui tient compte aussi de leur utilisation dans des cas
d’urgence.
9. L’accès sécurisé au dossier informatique du patient doit être garanti. Les
systèmes informatiques de gestion fédérée d’identité basée sur des standards
informatiques ouverts, donc disponibles sans restriction, tels que développés
par Liberty Alliance (www.projectliberty.org ) offrent déjà maintenant des
solutions qui répondent à de hautes exigences pour des applications
industrielles ou économiques (plus de 2 milliards d’identités de ce type ont
déjà été définies !). Aux USA, Liberty Alliance est déjà utilisé pour eHealth de
manière importante. Comme le montre l’essor de téléphones mobiles et des
disques compacts (CD), l’adoption de standards ouverts facilite énormément
la diffusion à des coûts raisonnables de nouvelles technologies dans le grand
public.
Il faut par ailleurs comprendre l’accès sécurisé comme étant sous le contrôle
absolu du patient. La souveraineté du patient signifie qu’il a accès sans
restriction à son patrimoine de données médicales et qu’il décide à qui il
donne l’autorisation d’y accéder par l’intermédiaire du réseau informatique. Le
principe de souveraineté du patient fait d’ailleurs partie des principes de base
de l’Union européenne en matière d’eHealth. Pour résoudre la question de la
souveraineté, le recours à une solution du type PKI (Public Key Infrastructure)
permet un contrôle optimal de l’information : schématiquement les données
sont stockées et ne peuvent y accéder que les porteurs dûment autorisés
d’une clé informatique, l’autorisation ayant été préalablement donnée par le
patient. Le système informatique s’assure que la clé de la personne qui veut
lire les données jouit des caractéristiques requises. Les personnes autorisées
à avoir accès aux données, ou à seulement à une partie des données,
peuvent être des médecins ou d’autres membres du personnel soignant du
système de santé. L’accréditation du fabricant de clés permet d’apporter les
garanties voulues en termes d’assurance qualité pour l’identification,
l’authentification et l’autorisation d’une signature électronique conformément à
la législation fédérale applicable au 1er janvier 2005. L’accréditation de
l’autorité de certification telle que définie par la loi n’est nécessaire que pour le
recours à des signatures qualifiées, qui correspondent à un niveau de qualité
supérieur d’accès sécurisé. Dans le cadre d’un PKI eHealth, l’ensemble des
études montre que le recours à ce type de certificat, dont le coût est élevé, ne
se justifie que pour certains groupes d’intervenants (par exemple les médecins)
dont la responsabilité est régie par des lois, mais en aucun cas pour
l’ensemble des patients. Par conséquent pour assurer la sécurité du modèle, il
suffit que les patients, qui ne doivent prouver que leur identité, disposent de
certificats standards. L’utilisation systématique de signatures avec certificat
accrédité correspondrait à de la surqualité et engendrerait des surcoûts
importants non nécessaire pour couvrir les besoins définis. Swisscom IT
Solutions est le premier organisme suisse certifié par le METAS (organe
accrédité de la Confédération) pour l’émission de certificats qualifiés.
Néanmoins, comme mentionné ci-dessus, les certificats qualifiés sont onéreux
et ne sont nécessaire que pour une partie limitée des acteurs. Il est donc tout
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Beitrag zur Definition einer eHealth-Strategie für die Schweiz
à fait possible d’avoir recours à d’autres autorités de certification non
reconnues par le METAS pour l’émission des certificats patients qui présente
le même degré de qualité mais sont nettement moins chers. Outre Swisscom
IT Solutions, d’autres entreprises, telles que e-Prica, La Poste OFAC et
Wisekey, sont actives dans le domaine de la certification en Suisse de
systèmes PKI. Ces entreprises sont appelées à jouer un rôle important pour
pouvoir offrir rapidement une solution PKI à large échelle pour la gestion de
l’identité.
Il ne faut pas perdre de vue que pour gagner la confiance des usagers de
eHealth, un pré-requis est la mise en place d’une solution crédible pour la
gestion de l’accès sécurisé aux données médicales et par conséquent de la
gestion de l’identité. Les solutions PKI permettent de garantir que de vrais
« faux certificats » d’identité ne sont pas fabriqués, ce qui constitue un gage
de confiance. Comme ce point est essentiel, il faudrait que la Confédération
assume le risque financier pour introduire rapidement la carte santé et
l’infrastructure PKI qui est nécessaire pour établir le climat de confiance à son
utilisation sans réticence. Pour faire les cartes en évitant de gaspiller des
moyens, il est recommandé qu’il n’y ait en Suisse qu’une seule entreprise (ou
une holding) qui offre ce service. La décision de cette participation financière
de la Confédération serait vraiment un signal très fort pour permettre la mise
en place d’un modèle PPP avec d’autres financements de la main publique et
de l’économie pour faire les investissements requis dans le cadre d’une
stratégie nationale eHealth préalablement clairement définie avec leur soutien.
10. Le stockage des données médicales n’a pas besoin d’être centralisé. La
question du stockage centralisé ou décentralisé des informations est donc un
faux problème. Les données doivent être préférablement stockées à l’endroit
où la compétence se trouve, mais elles doivent être accessibles de partout.
Ce qui est important est de pouvoir interroger avec le système informatique
les différentes bases de données pour en extraire les données médicales dont
on a besoin par rapport à des critères bien définis : le concept correspondant
est donc le concept de dossier virtuel. Pour être vraiment performante, cette
interrogation doit pouvoir être faite de manière à corréler les informations
médicales avec les événements importants de la vie d’un patient. Aujourd’hui
il n’existe pas de moyen rapide de fournir le traitement adéquat face à un
événement concernant le patient, par exemple une urgence ou un accident.
Les informations sont éparses et non accessibles dans les délais requis, si
bien qu’il faut reconstituer à grands frais un dossier qui souvent reste
incomplet. Les solutions informatiques existent preuve en soit les recherches
sur Internet largement répandues aujourd’hui qui se font avec des moteurs de
recherche et des filtres de navigation puissants. En Suisse, la société
MedXchange (www.medXchange.org), en tant que Centre de compétence, a
développé une application qui permet d’échanger par Internet (HIN), 24 h/24
et 7 jours/7 des données pour autant que l’autorisation ait été donnée par le
patient. Elles sont structurées grâce à une interopérabilité logique afin
d´être intuitivement comprises par des médecins dans le monde entier. Toutes
les informations recueillies en Suisse ou à l’étranger sont actualisées dans la
base de données. La gestion en temps réel de données médicales fiables et
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Contribution à la définition d’une stratégie eHealth en Suisse
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multi-langues permet donc de prendre des décisions de manière pertinente en
tenant également compte d’autres informations (métadonnées) concernant le
patient. En effet pour bien cerner le patient, il est apparu nécessaire que
l’approche médicale se globalise et qu’elle ne soit pas limitée seulement aux
données médicales. En d’autres termes les données n’ont d’importance que
par rapport à un événement, sinon elles ne sont pas interprétables et donc
pas pertinentes pour faire un diagnostic ou prescrire des médicaments à un
patient. L’approche à suivre consiste donc en une approche basée sur la
durée et l’évolution correspondante de l’état de santé d’une personne (« Long
Life Line »). Cette approche est aussi suivie dans le Canton de Genève dans
le cadre de son grand projet eHealth « e-toile ». Le modèle d’un « google »
suisse de données médicales, utilisé conjointement avec un système PKI,
devrait faire l’objet d’une évaluation détaillée qui couvrirait les systèmes
existant de base de données dont celui de MedXchange. Cette évaluation
devrait aboutir à la recommandation de sélectionner un seul système pour la
Suisse, ce qui permettrait d’avoir une approche unique qui appuierait la vision
d’une stratégie unique eHealth pour la Suisse. Un mini-CD, tel que
MedXchange l’offre en complément de son approche Meta Database IEHR
(Integrated Electronic Health Record), est aisé à réaliser pour permettre de
rendre en compte la mobilité de patients même à l’étranger lorsque les
infrastructures informatiques ne sont pas disponibles.
11. Le fédéralisme constitue, sur le plan légal, un important obstacle à l’utilisation
d’eHealth en Suisse. En effet, et schématiquement, la législation fédérale régit,
outre la lutte contre les maladies transmissibles et la médecine de pointe, les
assurances sociales, notamment la LAMal, alors que les cantons sont
prioritairement compétents pour réglementer l’essentiel du domaine de la
santé. Comme il paraît peu probable que la législation fédérale puisse
rapidement supplanter les 26 législations cantonales en matière de système
de santé, à défaut d’une compétence de la Confédération en la matière, il faut
plutôt suivre la voie pragmatique qui passe par des accords inter cantonaux
permettant d’harmoniser les différences des législations cantonales qui
constituent des barrières pour l’utilisation d’eHealth. Cette recommandation ne
supprime nullement le besoin d’examiner au plan fédéral si des adaptations
des lois ou mesures législatives nouvelles n’auraient pas lieu d’être introduites
pour supprimer d’éventuelles autres barrières résultant de la législation
fédérale. Les projets pilotes cantonaux ou inter cantonaux, respectivement
régionaux, qui seront définis, doivent dès le départ pouvoir s’appuyer sur une
réglementation juridique compatible avec les buts visés, afin de ne pas créer
de vide juridique qui pourrait compromettre le bien-fondé des résultats acquis.
Cependant, il est clair que la stratégie globale requiert de toute manière une
réglementation juridique sur le plan fédéral. Elle doit notamment imposer que
patients bénéficient des prestations eHealth et qu’elles soient prises en
charges par les assurances sociales comme n’importent quelles autres
prestations fournies par le système de santé. Etant donné qu’eHealth n’est
pas seulement un projet de société au sens habituel du terme, mais aussi un
projet de société économique, il faut qu’il tienne compte des aspects
économiques. Dès lors il est recommandé de faire une analyse pour dégager
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Projet SATW eHealth
Contribution à la définition d’une stratégie eHealth en Suisse
Beitrag zur Definition einer eHealth-Strategie für die Schweiz
un business model de la partie eHealth du système de santé. Il est en
particulier recommandé d’analyser si la manière de faire de TARMED peut
être reprise pour eHealth et si l’approche du tiers garant convient ou pas. Il
faut notamment se soucier d’éviter que n’apparaissent des distorsions des
marchés (en l’occurrence celui de la santé dans le domaine eHealth) créées
par des règles ne satisfaisant pas des principes économiques de base
12. Le succès d’eHealth en Suisse dépend aussi de la manière dont la gestion de
changement se fera sur les plans institutionnel, relationnel et technique. Une
bonne stratégie ne peut donner de bons résultats que si la gestion des
compétences techniques est faite conjointement avec des actions de
formation et avec des garde-fous qui permettent de vérifier que les normes
qualité sont respectées. Des lignes de conduites sous forme de « Best
practices » doivent être élaborées et périodiquement mises à jour. Dans
l’intérêt des patients, l’approche eHealth doit faire l’objet de mesures de
contrôle permettant d’éviter des dysfonctionnements et permettant également
de progresser pour la rendre de plus en plus efficiente. Il est donc
recommandé de définir des organes de régulation au sens cybernétique du
terme (voir aussi le point 2 ci-dessus).
13. Les aspects économiques d’eHealth ne doivent pas seulement être
considérés au point de vue des coûts. La modernisation du système de santé
en Suisse grâce à eHealth constitue aussi une opportunité pour stimuler des
activités économiques ayant un potentiel à l’exportation. Une étude
économique récemment faite aux USA conclut que les perspectives de
développement et de croissance du marché eHealth sont en tête de liste
(avant celui des nanotechnologies !). Si la Suisse a l’ambition et la volonté de
jouer un rôle de leader dans les services eHealth, on peut admettre qu’elle est
bien placée à plusieurs égards, mais cela implique de prendre rapidement des
décisions. Les perspectives économiques pour la Suisse peuvent être
considérées comme bonnes. La définition d’une stratégie eHealth en Suisse
doit non seulement être faite rapidement, mais doit être mise en place ensuite
immédiatement. Un rôle de leader ne peut être envisagé dans la conjoncture
économique actuelle assez tendue, que si un partenariat PPP est réalisé. Un
ou deux acteurs économiques majeurs sont indispensables en complément
des petites et moyennes entreprises, qui ont aussi un rôle important à jouer,
pour que des investissements suffisants soient faits pour aller de l’avant de
manière sur-critique. Swisscom, qui a défini en 2005 eHealth comme une
activité stratégique, s’est déjà déclaré prêt à prendre le leadership technique si
la volonté politique est là. Ce leadership implique :
a) des objectifs clairs et quantifiables
b) une sensibilité, partagée dans les divers milieux en Suisse, concernant
eHealth au moins égale à la sensibilité actuelle concernant l’énergie
c) des conditions aux limites et des contraintes bien définies
d) un plan d’action (liste de projets spécifiques bien définis, inter reliés et
cohérents par rapport à un programme global en phases (« Road map »)
e) une nouvelle instance ayant une fonction de comité stratégique et d’organe
d’évaluation du déploiement de la stratégie ayant l’autorité et la compétence
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Projet SATW eHealth
Contribution à la définition d’une stratégie eHealth en Suisse
Beitrag zur Definition einer eHealth-Strategie für die Schweiz
technique et managériale nécessaires pour gérer le changement (voir point 2)
f) des investissements partagés entre la main publique (Confédération et
cantons) et l’économie
g) un positionnement des activités sur le plan international, car le marché
suisse est trop petit.
Le Conseil fédéral a adopté le 18 janvier 2006 la Stratégie révisée de la
Société de l’information pour la Suisse. Il a décidé que les deux axes majeurs
de cette stratégie sont e-government et eHealth et que le Département fédéral
de l’intérieur doit proposer pour décembre 2006 une stratégie eHealth avec un
plan d’actions, qui apportent des éclaircissements sur les objectifs, les
domaines d’action, les coûts, les partenariats et la manière de procéder, ainsi
qu’un calendrier de réalisation (voir www.infosociety.ch). L’Office fédéral de la
santé publique (OFSP/BAG) est chargé par le Chef du DFI de préparer le
dossier. Si les partis politiques se rallient à ces priorités décidées par le
Conseil fédéral, on peut tout-à-fait concevoir que les choses aillent aller assez
vite et que le programme de législature pour les années 2008-2011, qui donne
un poids important à l’innovation, joue un rôle de bras de levier pour
permettre à la Suisse d’avoir le leadership dans le domaine eHealth. La
Suisse pourrait notamment, entre autres, prendre la responsabilité sur le plan
international de « broker eHealth » en offrant des prestations de gestion
fédérée d’identité de patients (concept Liberty Alliance du point 9 ci-dessus).
Néanmoins, il est légitime de se demander s’il n’est pas trop tard pour viser
une position de leadership. Compte tenu de la situation internationale, la
réponse est non, mais à condition de prendre les bonnes décisions dans un
délai rapproché.
Ces trois Workshops d’experts sont des Workshops préparatoires de la
Conférence nationale eHealth, qui aura lieu le jeudi 18 mai 2006 et qui réunira
environ 150 personnes.
V3/11.3.06
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Projet SATW eHealth
Contribution à la définition d’une stratégie eHealth en Suisse
Beitrag zur Definition einer eHealth-Strategie für die Schweiz
Liste des participants aux 3 Workshops de janvier 2006
Directeur du Centre d’éthique lémanique,Université de Lausanne
Health on the net
Ancien Président de la COMCOM,
[email protected]
Vice-président de la SATW
Dr. J.-D. DECOTIGNIE
Chef Real Time and Software, CSEM
[email protected] Prof. à l’EPFL
Dr. med. M. DENZ
Président de la Société Suisse d’informatique médicale (SSIM), ancien
[email protected]
Chef eHealth Unit, FMH
Dr. med. R. GUETG
Santésuisse
[email protected]
M. KESSLER
Stiftung Patientenorganisation
[email protected]
J.-M. LECLERC
[email protected]
Chef du Service informatique de l’Etat de Genève
Dr. med. A. MEER
Medvantis AG , Bern
[email protected]
R. MOREL
Président de la commission ICT de la SATW, Directeur Institut TECFA de
[email protected]
l’Univerité de Genève
Prof. K. MUEHLEMANN [email protected]
Head Infection Control, Hôpital universitaire de Berne
A. NAGEL
BAG/OFSP
[email protected]
Dr. med. S. REICHLIN
Medgate AG, Basel
[email protected]
Dr. M. ROULET
Directeur, TMI Consulting Sàrl et
[email protected]
Senior Manager, CSEM SA
R. SCHEGG
[email protected]
Swisscom IT Services, Leiter Healthcare
P. TAUBE
Swisscom, IT Services, Leiter Business Development, Healthcare
[email protected]
Prof. A. BONDOLFI
C. BOYER
Dr. F. CACCIA
[email protected]
[email protected]
Workshop A 12.1.06
16 Participants
Mise à jour : 10.1.06
10
Projet SATW eHealth
Contribution à la définition d’une stratégie eHealth en Suisse
Beitrag zur Definition einer eHealth-Strategie für die Schweiz
Dr. M. DELLA SANTA
Dr. med. M. DENZ
Dr. med. P. EERDMANS
P. ERNST
Dr. med. S. Reichlin
M. JORDI
Dr. med. J. KELL
R. NOSER
L. PORTENIER
Dr. M. ROULET
U. SCHNEIDER
Dr. D. STUMP
K. SCHUPPISSER
Bureau cantonal de la santé du Tessin, économiste
Président de la Société suisse d’informatique médicale, anc. Chef Ehealth Unit de la FMH
VP Research & Development Products Valmed SA, Sion
Schweizerische Patientenorganisation
Medgate AG, Basel
Schweizerische Konferenz der kantonalen Gesundheitsdirectoren/-innen GDK, Conférence
[email protected]
des directeurs cantonaux de la santé CDS, Leiter Gesundheitsökonomie, Bern
CEO MedXchange AG, Zurich
[email protected]
Conseiller national
[email protected]
SBK-ASAI, Schweizer Verband der Pflegefachfrauen und Pflegefachmänner
[email protected]
Directeur TMI Technology, Management, Innovation Sàrl, Auvernier
[email protected]
et Senior Manager CSEM SA
Philips AG Medical Systems, Chief Medical Officer, Zurich
[email protected]
Conseillère nationale
[email protected]
[email protected] OFCOM/BAKOM, Abt. Koordination Informationsgesellschaft, Biel
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
Workshop B 17.1.06
13 Participants
Etat au 14.1.06
11
Projet SATW eHealth
Contribution à la définition d’une stratégie eHealth en Suisse
Beitrag zur Definition einer eHealth-Strategie für die Schweiz
Dr. med A. ASSIMACOPOULOS
Dr. S. BELLUCCI
M. BENG
M. BESSON
Prof. G. BESTETTI
Dr. H. BRODA
N. BRUNNER
Prof. R. DAENDLIKER
Dr. med. M. DENZ
P. DE VOS
D. FINSTERWALD
A. GERICKE
T. MEYER-KAELIN
Dr. M. ROULET
A. SCHMID
P. SCHAEFER
Dr. med G. von BELOW
[email protected]
Advimed Sàrl, Genève
[email protected] Directeur, TA Swiss, Berne
[email protected]
Siemens Switzerland AG, General Management, Head Key Account
Management Healthcare, Zurich
[email protected]
Wisekey SA Directeur Services professionnels, Genève
[email protected] VR Präsident Novo Business Consultants, Head Life Sciences, Bern
[email protected]
Sun Microsystems (Schweiz) AG, CTO, Distinguished Director Strategy
[email protected]
Institut du droit de la santé, université de Neuchâtel
[email protected]
Président de la SATW
[email protected]
Président de la Société suisse d’informatique médicale, anc. Chef Ehealth
Unit de la FMH
[email protected]
Etat de Genève
[email protected] Schweizerische Konferenz der kantonalen Gesundheitsdirectoren/-innen
GDK, Conférence des directeurs cantonaux de la santé
CDS ,Wissenschaftlicher Mitarbeiter
Uni St-Gall, Inst. of Information Mngt, Competence Center Health Network
[email protected]
Engineering, Lehrstuhl Prof. R. Winter
[email protected]
Conseillère nationale
[email protected]
Directeur TMI Technology, Management, Innovation Sàrl, Auvernier
et Senior Manager CSEM SA
[email protected] BAG/OFSP ; Projekleiter Versichertenkarte
[email protected]
Institut für Pflegewissenschaft, Universität Basel
[email protected]
FMH
Workshop C 26.1.06
17 Participants
Mise à jour : 19.1.06
12
Projet SATW eHealth
Contribution à la définition d’une stratégie eHealth en Suisse
Beitrag zur Definition einer eHealth-Strategie für die Schweiz
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