Allemagne 1850-1914

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Allemagne 1850-1914
Date importante dans l’histoire allemande 1848.
Vormärz : (« avant mars » (sous entendu « mars 1848) période qui va de 1815 (Congrès de Vienne) à 1848
(printemps des peuple), période à la fois de censure (décidée dans l’ensemble des Etats allemands et de montée
du libéralisme (conséquence indirecte de la Révolution française), cette période est décisive dans l’histoire
allemande.
I Les évènements de 1848
A. la situation
Depuis 1815 (fin du régime napoléonien), il existe une Confédération germanique, regroupant 39 Etats (très
divers : empire autrichien1, royaume de Prusse, des villes libres, etc.). Ces Etats sont en fait indépendant avec un
seul organe commun : une Diète (assemblée de diplomates non élus). Pratiquement aucun pouvoir, en fait. Du
coup les nationalistes allemands (qui rêvent d’une unité) sont déçus. Les grands Etats sont absolutistes. La série
de révolutions qui parcourt les Etats en 1848 est à la fois nationale et libérale (contre l’absolutisme).
B. Les révolutions
Révolution éclate d’abord en Autriche (révoltes contre l’absolutisme et révolte des minorités nationales) et en
Prusse (ou le roi Frédéric-Guillaume IV promet une assemblée constituante pour calmer les esprits). Les
nationalistes libéraux profitent d ces mouvements pour faire avancer l’idée d’une unité allemande. Ils décident la
réunion d’un « Parlement préparatoire » (Vorpalament) : peu de réaction de la part des dirigeants assez dépassés,
enthousiasme de l’opinion. Le Vorpalament décide l’élection d’un Parlement de toute la Confédération qui se
réunit à Francfort. Débats très importants entre tenant de la Grande Allemagne (avec l’Autriche qui ne comporte
en fait qu’une minorité d’allemands) et de la « petite Allemagne » (sans l’Autriche). Le Parlement décide2
l’établissement d’un Empire allemand (que refusent l’Autriche et certains Etats) dont la direction est confiée au
roi de Prusse… qui refuse (faiblesse de caractère, scrupule vis-à-vis de l’Autriche, dédain d’un Parlement
composé de représentant libéraux)
C. Les réactions
a) en Autriche : écrasement des libéraux et des minorités (guerre entre Autrichiens, appuyés par les Russes 3 et
les Hongrois4 qui sont vaincus.
b) en Prusse : appuyé sur l’armée , sur un petit groupe de nobles d’extrême droite très antilibéraux ( la Camarilla)
( dont le jeune Bismarck), le roi fait machine arrière, disperse l’assemblée constituante et octroie finalement une
constitution peu libérale qui dure jusqu’en 1918. Il y a une chambre des seigneurs, nommés par le roi et une
chambre des députés (Landtag) élue mais en fonction de « classes » (il y a trois classes en fonction du montant
de l’impôt acquitté et chaque classe a le même nombre de députés ce qui fait que les plus riches sont
proportionnellement mieux représentés que les plus pauvres)
c) ailleurs en Allemagne
Le Parlement de Francfort est finalement dispersé : fin d’un rêve d’une unité libérale de l’Allemagne). Le roi de
Prusse essaie de maintenir le projet d’une unité mais fondée sur l’accord des princes et non sur le parlement mais
il se heurte aux Autrichiens. Il doit reculer (« reculade d’Olmütz » du nom du lieu de l’entrevue entre ministres
autrichien et prussien). Fin des rêves d’unité fondée sur l’absolutisme.
II les années de l’unité (1850-1871)
A. L’Allemagne de 1850 à 1862
a) Forte rivalité austro prussienne. Bismarck se débrouille alors pour « saboter » toute politique
commune à la Diète et la rendre la plus inefficace possible. L’Autriche vaincue par la France (guerre
d’Italie) est peu soutenue, L’union douanière ( Zollverein) constitué par la Prusse et certains Etats
allemands reste fermée à l’Autriche et la Prusse l’utilise pour se renforcer économiquement et devenir
la première puissance économique d’Allemagne. 5
b) Renouveau national allemand
Attention : on parle d’ « empire d’Autriche » jusqu’en 1867 et d’ « empire austro-hongrois » ensuite.
Parmi les autre décisions : les droits fondamentaux des citoyens sont pris en compte…
3
Le tsar est souverain absolutiste donc soutient à l’empereur d’Autriche.
4
Qui sont l’une des minorités les plus importantes de l’empire autrichien
5
Se rappeler que la Prusse, située à l’est possèdent également de riches régions minières à l’ouest ( Sarre, Rhur).
Consulter sur ce point un atlas historique.
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1
Mouvement antifrançais ( victoire de Napoléon III contre l’Autriche) appuyé notamment sur les universités (
voir le rôle de l’historien allemand Mommsen). Le mouvement à connaître est la Nationalverein. (« union
nationale » patriotique et libérale dont le but est d’obtenir la consolidation d’une confédération organisée autour
de la Prusse). Cette dernière évolue d’ailleurs considérablement : le nouveau roi Guillaume Ier souhaite réformer
l’armée : besoin de fonds. Se heurte aux libéraux qui (« parti progressiste ») qui veulent un abaissement de la
durée du service et surtout des réformes libérales.
Du coup Guillaume nomme comme premier ministre (nommé en septembre 1862) un homme fort
Bismarck.(junker typique, royaliste, conservateur, très antifrançais ( propriétés familiales dévastées du temps des
guerres de Napoléon Ier), formé dans les universités de doit prussiennes, court passage dans l’administration et
l’armée puis administre ses propriétés familiales). Retour aux affaires politiques en 1847-1848 : hostile à
l’Autriche, écoeuré par la faiblesse du roi de Prusse. Grâce à son action dans la Camarilla, nommé diplomate (ce
qui lui permet d’avoir une très bonne analyse des hommes politiques européens qu’il rencontre et de la situation
stratégique de son pays). Bismarck est un antilibéral mais il peut parfois se servir des libéraux : par exemple, il
propose de faire élire un reichstag au suffrage universel pour obtenir leur appui ( voir plus loin)
B. Le gouvernement de Bismarck.
Sur le plan intérieur B. est très critiqué (limite la liberté de la Presse, se heurte au Landtag, fait voter le budget
uniquement par la Chambre des Seigneurs.). En politique extérieure, se rapproche de la Russie ( en l’appuyant
contre les révoltes polonaises)6
Trois guerres très importantes renforcent la Prusse.
a) « guerre des duchés ». trois petits duchés au sud du Danemark, sous autorités danoises sont
peuplés d’Allemand. Théoriquement, l’autorité danoise est garantie par un accord entre
grandes puissances (traité de Londres 1852). En 1863, le Danemark décide de renforcer son
autorité sur ces trois duchés : révolte de la population allemande soutenue par la Diète de
Francfort et l’opinion allemande. ( Mommsen est originaire de la région par exemple). En fait,
la Prusse et l’Autriche ( qui souhaitent récupérer les duchés) s’allient et envahissent le
Danemark. Finalement en 1865, les deux pays obtiennent les duchés (convention de Galstein)
mais cela avantage plus la Prusse ( proche géographiquement de la zone) que l’Autriche. Les
libéraux allemands sont une fois de plus déçu de voir ces petits Etats passer sous l’influence de
grands Etats antilibéraux.
b) Guerre austro prussienne ( 1866). Voulue par Bismarck pour écarter définitivement l’Autriche
de l’unité allemande et laisser libre champs à la Prusse. Armée prussienne réformée, très
efficace (commandée par Von Moltke). Bismarck se cherche des appuis : celui de l’Italie ( très
antiautrichienne)7 et celui de la Russie ( voir plus haut) lui sont acquis. Le Royaume uni reste
dans son « splendide isolement « comme on disait à l’époque. Bismarck rencontre Napoléon
III et lui fait de vague promesse en échange de sa neutralité. Il a désormais les mains libres.
Pour déclancher la guerre, il utilise une manoeuvre très habile : il propose une réforme de la
confédération (qu’il a lui-même contribué volontairement à rendre inefficace pour mieux
pouvoir la supprimer) avec une assemblée élue au suffrage universel… à l’immense surprise
des libéraux. Evidemment l’Autriche refuse et mobilise ayant appris que la Prusse multipliait
les manoeuvres militaires (qui étaient une provocation). La Prusse envahit facilement le
Holstein (duché danois récupéré par l’Autriche). Du coup l’Autriche demande l’appui du reste
de la confédération contre l’Autriche. Elle est d’ailleurs suivie par une majorité d’Etats
allemands sauf ceux du nord qui soutiennent la Prusse. Bismarck annonce alors la dissolution
de la Confédération (son but est atteint). La victoire militaire est rapidement obtenue contre les
Etats allemands et l’Autriche (bataille de Sadowa en 1866)°. Bismarck accepte alors la
médiation française pour les négociations avec l’Autriche : il ne cherche pas à écraser
l’Autriche (Il a besoin de son appui ultérieur) donc ne veut pas la dépecer mais la fait exclure
de l’Allemagne. L’unité allemande se fait donc sans elle. Autour de la Prusse est crée une
confédération d’Allemagne du Nord8 (certains Etats ont même été annexés par la Prusse). Les
Se rappeler qu’il n’y pas de Pologne indépendante : divisée entre Autriche, Russie et Prusse.
L’unité italienne s’est faite avec l’appui de la France contre l’Autriche qui contrôlait une grande partie de la
péninsule.
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L’organisation de cette confédération montre l’habileté de Bismarck qui cherche le soutien des libéraux : c’est
un Bund ( Confédération) et non un Reich ( empire). Il n’y a pas d’empereur (Kaiser) mais une présidence
(Praesidium). Le roi de Prusse est donc « président de la Confédération », assisté d’un chancelier fédéral
(Bismarck). Il y a deux assemblées : un Bundesrat (diplomates envoyés par les Etats) et un Reichstag ( élu au
suffrage universel comme l’a promis Bismarck. ( à noter sur les 290 députés… 240 sont prussiens !)
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Etats du sud de l’Allemagne restent indépendant mais se rapprochent de l’Allemagne, le
Zollverein leur est étendu. Napoléon III ayant échoué à susciter une confédération
d’Allemagne du sud, contrepoids de la Prusse.
Les tensions montent entre la France et la Prusse attisées à dessein par Bismarck. Napoléon réclamant des
compensations territoriales (appelées avec mépris « pourboires » par Bismarck). En fait Napoléon III n’obtient
rien. Pire, Bismarck tenant au courant les intéressés des appétits français, il se heurte à la Belgique, au
Luxembourg (revendiqués par la France et que Bismarck avertit…). Aucune alliance prussienne n’est obtenue
par les Français. Conscient du danger grandissant que représente la Prusse, Napoléon III essaie de se rapprocher
de l’Italie et de l’Autriche . En vain. Ces deux pays étant hostiles l’un à l’autre et l’Italie reprochant le soutien
français au pape contre l’unité italienne. 9
c) guerre franco prussienne de 1870 10.
La guerre est déclenchée à la suite d’une provocation de Bismarck : il suscite une candidature d’un prince
allemand parent du roi de Prusse au trône d’Espagne devenu vacant. Refus de la France qui a peur d’être prise en
tenaille. En fait , la candidature est retirée mais Bismarck fait paraître dans la presse un communiqué insultant
pour l’ambassadeur de France ( disant que le roi refusait de le recevoir). Emotion de l’opinion française.
Napoléon III qui a besoin d’une victoire militaire pour redorer son blason, qui souhaite réduire l’influence
prussienne en Europe et qui est convaincu de la puissance militaire française se laisse convaincre de déclarer la
guerre dont les résultats sont rapidement catastrophiques. Les Etats d’Allemagne du sud rejoignent la Prusse qui
inflige à la France une défaite aussi rapide qu’importante. Proclamation de l’unité allemande après la défaite
française dans la galerie des glaces au château de Versailles sous la pression de l’enthousiasme populaire
allemand. En fait deux problèmes se posaient
a) l’attitude de la Bavière qui hésitait à perdre son indépendance. En fait, elle obtint de continuer à
posséder son armée, sa diplomatie, ses chemins de fers et postes.
b) L’attitude de l’empereur allemand qui répugnait à abandonner son titre de roi de Prusse. Il accepterait
celui d’ « empereur d’Allemagne » à la rigueur alors que Bismarck voulait qu’il utilise celui
d’ « empereur allemand » (pour faire moins « unitaire » et ne pas mécontenter la Bavière). Il réussit à
l’imposer ainsi que le nom d’empire pour remplacer celui de Confédération.
III L’Allemagne de Bismarck ( 1871-1890)
A. L’Empire allemand
Empire fédéral de 40 millions d’habitants avec un certains nombre de contradictions : tendance unitaire contre
particularisme locaux, rivalités entre conservateurs prussiens et développement de la bourgeoisie libérale liée à
l’essor industriel.
a) Le caractère fédéral permet dans un premier temps de respecter les particularismes locaux: chaque Etat arde
ses lois, sa constitution, sa gestion des affaires locales.
b) Un gouvernement d’empire gère les affaires d’intérêt commun.
b.1 avec un pouvoir exécutif : empereur allemand ( commande armées, promulgue les lois,
chef de l’administration, peut déclarer la guerre,) assisté d’un chancelier d’Empire ( Bismarck bien sûr)
b.2 un pouvoir législatif avec
b.2.1 un Bundesrat sorte de conseil d’Empire (délégués des Etats peut dissoudre le
Reichstag, approuve les lois, arbitre les litiges entre l’Etat fédéral et les Etats).
b.2.2 un Reichstag élu au suffrage universel.
En fait ce fédéralisme est une façade. La présence prussienne reste très forte. Les 2/3 des députés au Reichstag
sont prussiens ( la Prusse est l’Etat le plus riche et le plus peuplé). Au Bundesrat, la Prusse a 17 délégués sur 58
mais comme il suffit de 14 délégués pour bloquer une décision : la Prusse peut bloquer seule ce qu’elle veut.
Enfin le gouvernement d’empire est au main des Prussiens. Or la Prusse reste conservatrice (même constitution).
c) les partis politiques se développent mais plus sur la base de la défense d’intérêt que sur des positions
doctrinales.
c.1 les partis de gouvernement.
c.1. 1 le parti conservateur (prussiens, aristocrates, antilibéraux, protestants, peur de la
fin des particularités prussiennes, attachés à l’armée, protectionniste ( pour écouler leurs productions agricoles
sur le marché allemand)
Il faut attendre la défaite française de 1870 pour que l’Italie puisse s’emparer de Rome (longtemps défendue
par les troupes françaises) et en refasse sa capitale.
10
Je ne reviens pas sur les conséquences très lourdes pour la France de cette guerre : voir votre cours sur la
question.
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3
c.1.2 le parti national libéral (plus national que libéral) nationalistes, pro Bismarck,
bourgeoisie industrielle de l’ouest, favorable au libre échange, beaucoup de professeurs de juristes. Favorable au
développement du rôle du Reichstag.
c.1.3 le parti progressiste : bourgeoisie intellectuelle, réclament un régime
parlementaire, restés fidèles au libéralisme c. Pour la responsabilité ministérielle devant le Parlement ( alors que
le chancelier n’est responsable que devant l’empereur)
c.1.4 centre catholique surtout à l’ouest et au sud. Acceptent l’unité allemande mais la
jugent suffisante : défense du libéralisme de peur de se trouver contraints à l’abandon de leurs spécificités
religieuses dans une Allemagne en majorité protestante. Recrutement assez divers : du coup sans être
antilibéraux, ils réclament des réformes sociales.
c.2 les partis d’opposition. ( qui défendent des points de vue locaux ou s’opposent au
conservatisme prussien)
c.2.1Des monarchistes qui refusent l’annexion prussienne (ex monarchistes
hanovriens) ,
c.2.2 un parti démocratique du Wurtemberg (laïque et anti prussien).
c.2.3 Il y a des socialistes également : un parti socialiste prussien assez modéré mais
aussi un parti ouvrier social démocrate qui se développe et réclame par exemple l’abolition de
l’armée ( Liebknecht, le futur spartakiste en fait parti).
c.2.3 des députés protestataires (représentent des populations annexée : Alsaciens,
Danois, Polonais,…)
le rôle de ces partis est limité ( pas de responsabilité ministérielle). Du coup le gouvernement reste très stable.
Mais le chancelier s’appuie sur des majorités changeantes selon sa politique du moment : du coup les majorités,
elles, sont instables.
B. Le gouvernement de Bismarck
Le vieux roi Guillaume laisse faire son chancelier qui est au pouvoir depuis 1862 . Il a 56 ans en 1871 donc
jeune encore. Ne tolère pas de fortes personnalités autour de lui, gouverne seul, irritable et méfiant. Son objectif
principal après 1871 est de renforcer l’unité.
a) ses appuis
S’appuie sur les libéraux contre les particularisme et les catholiques : crée une monnaie unique ( le mark),
augmente les impôts indirects pour alimenter le budget fédéral. Unifie droit pénal et commercial. Fait voter les
crédits militaires pour 7 ans ce qui permet de diminuer le contrôle parlementaire. Développe réseau ferrés et
unification poids et mesures. Peu favorables aux colonies, favorise commerce extérieur et marine marchande
(expansion économique stimulée par les réparations françaises)
En 1879 change de stratégie économique revient au protectionnisme (suivi d’ailleurs des autres pays
européens) pour protéger productions des junkers allemands (concurrence des blés russes et américains) et
industrielles les droits de douanes renforcées enrichissent le budget fédéral et donc consolident l’unité.
b) ses ennemis
Bismarck déclanche la lutte contre les catholiques (Kulturkampf) il se situe sur le terrain politique et pas
religieux. Peur d’un séparatisme des Allemands catholiques (bavarois notamment). L’occasion est donnée par un
conflit interne aux catholiques allemands : certains (les vieux catholiques) refusant de reconnaître le nouveau
dogme de l’infaillibilité pontificale, décidée par le pape conservateur Pie IX. Bismarck décide de les soutenir. En
Prusse, par une série de loi (les « lois de mai ») pour l’ensemble de l’Empire,les jésuites sont expulsés, l’état
civil laïcisé, la formation du clergé est contrôlée. En Prusse, le gouvernement nomme désormais les évêques. Le
conflit est alors très fort entre 1872 et 1875 : les évêques catholiques excommunient ceux qui acceptent ces lois,
ils subissent de fortes amendes, des peines de prison. Devant l’ampleur du conflit, l’empereur, le gouvernement
bavarois s’inquiètent. De plus, Bismarck est critiqué par les libéraux qui refusent le protectionnisme. Les
socialistes progressent. Le Centre catholique se renforce. Bismarck a perdu. Il décide le rapprochement avec le
nouveau pape, plus souple, Léon XIII, et les lois de Mai (sauf état civil et mariage civil) sont abrogées.
Lutte contre les socialistes. Devant les progrès électoraux les attentats11 anarchistes notamment contre le vieil
empereur (qui en réchappe) Bismarck propose des lois d’exception : il rencontre alors l’opposition de la majorité
libérale du Reichstag ( attachée aux libertés individuelles), il la fait dissoudre et fait donc coup double : une
nouvelle majorité ( conservatrice) est élue et il peut faire passer des lois qui servent à contrôler l’opinion
11
Problème que l’on retrouve à l’échelle européenne, voir la situation en France.
4
(emprisonnement, interdiction de certains journaux, réunions ou associations) ce qui dure jusqu’en 1890. Pour
détacher les masses du socialismes, Bismarck utilise une deuxième arme : une législation sociale très avancée (
la plus avancée d’Europe) : assurances vieillesse, accident et renoue avec la vieille idée aristocratique de
protection des plus faibles par le pouvoir royal. Ces manœuvres pourtant sont vaines, les socialistes poursuivent
leur renforcement sur la période.
Contre les nationalités (c’est-à-dire les minorités non allemandes du Reich). Les Danois choisissent
l’émigration vers le Danemark. Les Polonais (1 millions) souvent des paysans refusent à la fois le
protestantisme et la langue allemande. Les mesures prises par Bismarck ne servent qu’à renforcer leur sentiment
national. Les Alsaciens Lorrains : beaucoup ont émigré vers la France. Assez hostiles au départ. Bismarck leur
accorde une Diète qui vote des lois, la possibilité d’avoir des élus au Parlement, s’appuie sur un parti
autonomiste qui sans approuver l’annexion accepte l’état de fait et veut représenter l’Alsace et la Moselle dans le
reich. Cependant il ne parvient pas à faire approuver par l’annexion par la population. Du coup, déçu, Bismarck
diminue les concessions.
La mort du vieux Guillaume Ier en 1888 entraîne la chute de son chancelier. C’est son petit fils Guillaume II 12
bien décider à régner seul qui lui succède. ( il n’a que 27 ans) d’autant que Bismarck ( 73 ans) envisage de rester
à son poste et de voir son fils, Hebert, lui succéder. Le roi et son ministre son t en conflit sur trois points
a) le choix de l’alliance russe (Guillaume est contre)
b) répression des socialistes -(Guillaume même s’il ne les porte pas dans son cœur ne veut pas débuter son
règne par des fusillades)
c) le rôle des ministres : Guillaume veut discuter avec eux sans passer par son chancelier ;
Bismarck déçu et aigri se retire sur ses terres où il meurt quelques années plus tard.
IV L’Allemagne de Guillaume II
A. Un pays en expansion
Très forte poussée démographique (contrairement à la France que ça inquiète) surtout en ville. La population en
1870 était de …… millions13 pour passer à 68 millions en 1914 (soit une augmentation de 80 % à peu près).
D’ailleurs comme la situation économique s’améliore, les Allemands émigrent beaucoup moins.
L’agriculture se développe grâce aux machines, aux engrais (chimie allemande en pleine expansion) et au
protectionnisme douanier.
L’industrialisation (modeste en 1870) se développe à grande vitesse : la production de charbon à la veille de la
guerre de 1914 rattrape celle du Royaume Un, premier rang mondial pour l’industrie chimique (colorants,…) :
rôle des grandes entreprises allemandes (Krupp, Thyssen), puissance des banques qui n’hésitent pas à prêter aux
industriels des sommes colossales, rôle là encore du protectionnisme, de la recherche très liée avec les
entreprises. Se pose alors le problème des débouchés : pour vendre à l’étranger, les industriels s’entendent sur les
prix (formation de cartels), vendent sur le marché national protégé à des prix avantageux pour eux et vend à des
prix très bas (quelquefois à perte) sur l’étranger pour éliminer la concurrence. La flotte commerciale se
développe (le double de la flotte française) et Hambourg devient le premier port d’Europe continentale.
Le prestige du pays (richesse, puissance militaire, qualité de ses intellectuels : Wagner, Nietzsche, Thomas
Mann, Einstein) est grand. Dans les milieux nationaliste des développe des théories pangermanistes : regrouper
tous les « peuples germaniques » dans un vaste Etat dirigé par les Allemands. La croyance en une « race
allemande » se développe dont la suprématie sur l’Europe centrale (Mitteleuropa) doit se développer. De plus
ces milieux sont facilement militaristes et bellicistes. On peut retenir le nom d’une de leurs associations
influentes dans les milieux universitaires et intellectuels : la Ligue Pangermaniste.
B. Les choix de Guillaume II
a) la vie politique : médiocre.
Veut absolument gouverner seul mais le rôle de son entourage est souvent déterminant. Le rôle du chancelier
(Guillaume choisit des hommes accommodants ou âgés) diminue. La vie politique reste figée : même le système
électoral archaïque de Prusse ne change pas. Seule petite amélioration : l’indemnité parlementaire accordée en
1906. Les partis continuent à ne représenter que des intérêts spécifiques (par exemple le parti national- libéral
qui décline représente surtout la grosse industrie). Les socialistes restent dans l’opposition (Guillaume II poursuit
Le fils de Guillaume Ier, Frédéric III (oui je sais les rois de Prusse et les empereurs allemands s’appellent
tous, « Guillaume », « Frédéric » ou « Frédéric-Guillaume », remarquez, nous nos rois c’est « Louis »
« Philippe » ou « Louis-Philippe »… Pas mieux finalement. Heureusement aujourd’hui ils ont Angéla et nous
Nicolas, ça change) est mort au bout de trois mois de règne étant gravement malade.
13
Cherchez je l’ai déjà dit… Ah si vous écoutiez un peu ….. Incorrigible
12
5
le développement des lois sociales de Bismarck). Le seul changement important est le développement du parti
social-démocrate14 qui a renoncé à ses ambitions révolutionnaires à partir de 1900 (influence de Bernstein 15) et
qui donc remporte des succès électoraux (au point de devenir le parti le plus important du Reichstag).
b) le problème des minorités
b.1 Polonais germanisation de la Pologne : installation d’agriculteurs allemands après avoir exproprié (en les
indemnisant d’ailleurs) les Polonais. Echec pour imposer la langue allemande dans l’enseignement en Pologne 16.
b.2 Alsace-Lorraine détente et tentative de rapprochement après le départ de Bismarck. D’autant que les
Alsaciens et Lorrains sont choqués par l’affaire Dreyfus puis les tensions entre l’Eglise et l’Etat en France. Du
coup, le parti autonomiste reprend de l’influence. Mais les Alsaciens Mosellans restent assez repliés sur eux
même (effort pour développer leur langue, les musées et l’histoire locale…). Guillaume II leur accorde une
constitution plus libérale que celle de Bismarck en 1911 mais qui reste très insuffisante selon les Alsaciens
Lorrains (l’essentiel du pouvoir reste encore entre les mains du Gouverneurs) du coup avant la guerre de 1914,
les tensions reprennent.
c) la Weltpolitik17
Le problème des débouchés reste entier pour l’industrie allemande, d’autant qu’à partir de 1910, la concurrence
est de plus en plus vive au niveau international, que les traités commerciaux favorables aux Allemands ne sont
pas renouvelés. Guillaume II décide une « politique « mondiale » (« notre avenir est sur l’eau » dit-il). Il
s’intéresse donc aux conquêtes coloniales (mais l’essentiel du continent africain est déjà sous influence
européenne) et surtout à des zones d’influence économiques surtout Turquie). Le développement de la flotte de
guerre et de commerce est considérable.
Exemples de crises coloniales : les crises marocaines.
a) crise de 1905 : au début du siècle le Maroc est l’un des trois seuls pays indépendants (Avec le Libéria et
l’Ethiopie18). La France s’efforce d’en prendre le contrôle. Guillaume II se rend alors en visite à Tanger
et prononce un discours qui condamne la France sans la nommer (il s’agit de défendre le rôle de grande
puissance de l’Allemagne ainsi que ses intérêts commerciaux au Maroc). En fait l’Allemagne isolée ( la
France a le soutien du Royaume-Uni que les ambitions navales allemandes inquiètent), de la Russie (
entente franco-russe de 1905), elle obtient gain de cause à la conférence internationale d’Algésiras : ses
alliés l’ont soutenue et elle peut contrôler certains ports marocains.
b) Crise de 1911 ; La France veut accroître sa mainmise sur le Maroc en le transformant en protectorat.
L’occasion en est l’appel au secours lancé par le sultan du Maroc Moulay Hafid menacé par une révolte
de tribus. L’armée française intervient. L’Allemagne utilise cette rupture des traités internationaux ( la
France n’avait en fait pas le droit d’intervenir sans demander l’avis des autres puissances) pour faire
arriver dans le port d’Agadir l’un de ses bateaux de guerre : la canonnière Panther ( c’est le « coup
d’Agadir »). En fait il s’agit moins de mettre la main sur le Maroc (voulue pourtant par les nationalistes
pangermanistes et le Secrétaire aux colonies, Lindequist) que de proposer un échange à la France ( le
Congo 19 contre le droit d’installer un protectorat au Maroc). 20. Finalement, l’appui britannique à la
France fit revoir les ambitions allemandes à la baisse et un accord fut trouvé: la France eut les mains
libres au Maroc en échange d’une partie seulement du Congo. D’ailleurs pour que cela ait l’air d’un
« échange de territoires africains» entre puissances et non de l’abandon d’un pays indépendant (le
Maroc) aux appétits coloniaux français , l’Allemagne abandonna un petit territoire au nord de sa colonie
du Cameroun ( surnommé à l’époque le « bec de canard » du fait de sa forme. 21
L’expression de social démocratie très importante en Allemagne prend ici naissance même si elle recouvre
aujourd’hui un sens bien différent
15
Bernstein est « révisionniste » : ce théoricien allemand qui a vécu en Angleterre et qui a été influencé par les
idées qui s’y développent propose d’abandonner la « lutte des classes » comme unique référence. De fait le
syndicalisme allemand, même d’inspiration marxiste laisse au parti socialiste le soin de conquérir le pouvoir et
se limite aux revendications liées à l’amélioration des conditions de vie.
16
Guillaume II est continuateur de Bismarck sur ce point.
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C’est-à-dire « politique mondiale ».
18
Qui a d’ailleurs repoussé une tentative d’invasion italienne en 1896 ;
19
Attention il ne s’agit pas du Congo belge mais de la colonie française qui porte le même nom, bien plus petite.
20
Pour les Allemands et notamment le chancelier Bethmann-Hollweg qui su convaincre Guillaume II, le Congo
était plus intéressant car il permettait de créer en le joignant aux colonies allemandes déjà existantes une
Mittelafrika allemande)
21
Cet accord fut d’ailleurs dénoncé par les nationalistes des deux pays qui y virent une reculade : Lidequist
démissionna avec fracas en Allemagne et Caillaux fut renversé peu après.
14
6
Fin de la période : première guerre qui éclate entre la Russie et l’Autriche Hongrie, où l’Allemagne se
retrouve entraînée du fait de son alliance avec l’Autriceh-Hongrie ;
7
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