Thermodynamique
Partie de la physique qui étudie les phénomènes faisant intervenir les notions de température,
de chaleur et d'entropie. La thermodynamique repose sur deux principes fondamentaux: la
conservation de l'énergie et le concept d'entropie, définissant l'état de désordre d'un système.
La thermodynamique est née au XIXe siècle, lorsque, à propos de la machine à vapeur, on a
voulu étudier la transformation de la chaleur en travail.
Historique
Bien entendu, du XVe siècle au XVIIIe siècle, le concept d'énergie interne n'est pas
encore constitué; la réalité de cette énergie est alors perçue comme un phénomène de
nature purement mécanique.
XVIIIe-XIXe siècle: l'aventure de la chaleur L'interprétation du feu – l'un des quatre
éléments de l'alchimie – a conduit le chimiste et médecin allemand Georg Ernst Stahl à
exposer, en 1697, la théorie du phlogistique (phlogistos, en grec, signifie «inflammable»).
Le phlogistique : Dans la théorie du phlogistique, le feu apparaît comme «quelque
chose» qui se dégage lors de la combustion – il s'agirait d'un fluide volatil caché dans la
matière. En l'admettant, Stahl put classer les corps combustibles selon leur plus ou
moins grande teneur en phlogistique. Cette théorie, très aristotélicienne, connut un
succès remarquable parce qu'elle tentait la première explication globale du feu et de la
chaleur. Malheureusement, certains faits expérimentaux contredisaient son hypothèse: le
produit de la combustion du zinc était plus lourd que la masse de zinc initiale. Pour
interpréter ce fait, les phlogisticiens convaincus attribuèrent une pesanteur,
éventuellement négative, au phlogistique et expliquèrent les réactions chimiques entre
corps par de mystérieuses affinités. Plus les corps étaient en affinité, plus ils pouvaient
se combiner.
Ces idées, dominantes au XVIIIe siècle, furent ruinées à la fin du siècle par Antoine
Laurent de Lavoisier, dont le célèbre principe «rien ne se perd, rien ne se crée, tout se
transforme» est devenu le fondement de la chimie moderne. En découvrant les gaz, en
expliquant la réaction d'évaporation-condensation liquide gaz, il affirma que les corps
simples demeurent inaltérés dans les transformations, qu'ils sont simplement
recombinés. Le statut phlogistique des quatre éléments (terre, eau, air, feu) considérés
comme constitutifs de la nature fut alors abandonné au profit d'une classification des
corps simples.
Le feu n'est autre que l'effet observable de l'oxydation, simple réaction entre l'oxygène de
l'air et le combustible (d'où le fait que l'oxyde de zinc, ZnO, est bien plus lourd que le
zinc, Zn). C'est précisément pour interpréter la chaleur qui accompagne ces réactions
chimiques que Lavoisier inventa la notion de «calorique», substance indestructible, mais
impondérable, dont l'écoulement même constitue le transfert de chaleur.
Réflexions sur la puissance motrice du feu : L'ingénieur Sadi Carnot publia ses
Réflexions sur la puissance motrice du feu et sur les machines propres à développer
cette puissance en 1824. Ce modeste ouvrage, qui passa inaperçu, concernait la
machine à vapeur, alors florissante; la question qui le motiva était celle-ci: peut-on
dégager du fonctionnement d'une telle machine des lois simples, permettant d'évaluer
avec précision son rendement pour mieux le maîtriser et l'améliorer? À cette question
d'ingénieur il fut donné une réponse de physicien.
L'étude de la machine à vapeur : Rappelons le fonctionnement de la machine à vapeur: une
chaudière à eau reçoit de la chaleur produite par la combustion de bois ou de charbon. Dans un
circuit, l'eau s'évapore sous une haute pression P; elle passe ensuite dans un détendeur, qui la
porte à une pression p, plus faible, puis, traversant un condenseur, elle délivre à l'extérieur une
chaleur de condensation. Le gain de pression P – p au détendeur active une turbine ou des
pistons, et est alors récupéré sous forme de mouvement. La machine fournit donc de la force
motrice grâce à la chaleur. Carnot raisonna sur le principe de la machine d'une manière plus
abstraite, en termes d'obtention du mouvement par la chaleur. Il écrivit: «Il faut le [le processus