
- C’est plus facile en italien parce que quand on parle, on entend si c’est pluriel ou singulier alors qu’en
français, souvent on n'entend rien :
i ragazzi pour les garçons… gli alunni pour les élèves…
Ils notent que c’est aussi le cas, certaines fois, pour les verbes :
le ragazze parlano pour les filles parlent…
- Ils réalisent que, bien souvent, la structure de la phrase italienne « ressemble » à celle du français :
Mi chiamo Julien pour Je m’appelle Julien (Sujet + verbe : structure similaire)…
- Ils prennent conscience de racines communes dans l’étymologie de certains mots :
scuola pour école (mais aussi scolaire, scolarité…)
Ils notent aussi des différences :
- Les italiens utilisent le pronom personnel devant le verbe uniquement pour insister mais rarement dans
une discussion.
- « Il y a » en français peut-être suivi du singulier ou du pluriel, alors qu’en italien, le verbe s’accorde soit
au singulier soit au pluriel :
c’è una donna ci sono due ucelli
A noter que certains élèves ont fait des parallèles avec l’anglais qu’ils étudient aussi et ont remarqué que
pour ce dernier exemple on pouvait noter des ressemblances avec l’italien :
there is a boy there are two girls
DU COTE DES ENSEIGNANTS
Enseigner les langues vivantes, c’est remettre très souvent en cause son enseignement avec le souci de faire
participer un maximum d’élèves. En effet les langues vivantes se pratiquant essentiellement à l’oral et dans des
classes dont les effectifs dépassent souvent 25 élèves, se pose le problème du temps consacré à la pratique
linguistique orale par chacun des élèves. En prenant sur soi et en acceptant que les élèves s’aident mutuellement,
on peut imaginer de travailler en groupes. Dans ce cas-là, l’enseignant ne pouvant être présent avec tous les
élèves en même temps, (réajustement de la diction par exemple), il doit offrir aux élèves la possibilité de
prendre en main leur apprentissage soit en s’auto corrigeant, soit en guidant les copains. S’installe alors un
climat d’entraide qui permet sûrement des progrès indéniables.
Les discussions avec des collègues professeurs au collège et nos expériences propres nous font aussi penser que
l’enseignement des langues vivantes semble beaucoup plus efficace à l’école élémentaire lorsque l’enfant est plus
réceptif et moins préoccupé par le « qu’en dira-t-on » des copains du collège. En règle générale, il est plus actif
et plus naturel. Quant à parler d’un âge idéal pour apprendre une langue étrangère ? Sûrement le plus tôt
possible…
Ce qui nous importe, au risque de se répéter, est que l’enfant devienne acteur de cet enseignement, qu’il
s’approprie des structures pour mieux les réinvestir dans des situations de communication, même si celles-ci
sont créées en classe, alors qu’elles sont réelles lors d’un échange physique (nos 3 expériences dans ce domaine,
en 2001, en 2003 et en 2005 nous l’ont montré).
Citons aussi Christian PUREN, professeur des universités à l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne qui, lors
de son intervention du mardi 13 octobre 2005 à l’IUFM de Saint-Etienne expliquait :
« Il faut privilégier la communication si l’on veut voir nos enfants communiquer… »
Il pousse les enseignants à « faire réfléchir sur la langue… »
Nous n’avons pas encore trouvé la réponse à toutes nos questions mais ce travail de réflexion nous a permis de
progresser dans notre pratique pédagogique. Nous espérons être sur la bonne voie !