COMITÉ DE SYNDICALISTES ROMANDS POUR LE OUI
À L’EXTENSION DE LA LIBRE CIRCULATION ET AUX NOUVELLES MESURES D’ACCOMPAGNEMENT
CONFÉRENCE DE PRESSE DU 17 AOÛT 2005
Christian Levrat,
Syndicat de la Communication, président central
Seules les paroles prononcées font foi
Une OUI convaincu forgé sur les chantiers et dans les entreprises, pas
dans les livres de mythologie grecque.
Les syndicalistes et militants syndicaux de Suisse romande diront OUI le 25 septembre, pour
la simple et seule raison que le OUI est dans l’intérêt des salarié-e-s. Ils diront OUI à
l’extension de la libre circulation et aux nouvelles mesures d’accompagnement, parce que,
contrairement à certains fomenteurs de peur, ils ont analysé sérieusement les enjeux de
cette votation en partant de la base des travailleuses et des travailleurs qu’ils représentent.
Ils ont d’abord écouté les craintes des salarié-e-s face aux risques de dumping salarial et
social. Ces craintes, ils les ont si bien entendues qu’ils ont obtenu, au Parlement, des
mesures d’accompagnement d’envergure. Ces mesures permettent non seulement d’éviter
une baisse du niveau des salaires en Suisse, mais elles constituent en outre un
renforcement fondamental et déterminant de la protection des travailleurs. Un renforcement
qui facilitera clairement notre combat incessant pour l’amélioration des conditions de travail
des salarié-e-s. Notre OUI n’est donc pas seulement un OUI qui permet de garantir la
situation actuelle ou de « sauver les meubles » : c’est aussi un OUI qui met entre les mains
des employé-e-s des instruments supplémentaires pour concrétiser leurs revendications
futures.
Cependant, si certains opposants ne craignent pas de céder une fois de plus à la technique
incantatoire de la diabolisation, nous refusons pour notre part de tomber dans la posture
inverse de l’angélisme. Avec ces nouvelles mesures, l’essai syndical a été marqué, mais
nous savons qu’il doit encore être transformé par une mise en œuvre complète et immédiate.
Mon collègue Bernard Fragnière démontrera par l’exemple que certains cantons ne semblent
pas encore avoir pris la mesure de leur responsabilité. Ces attitudes devront changer, et vite.
Notre appui résolu au OUI le 25 septembre se double donc d’exigences très fermes
adressées aux autorités cantonales. C’est tout le sens de l’APPEL qui est à l’origine du
Comité de syndicalistes romands pour le OUI.
Il n’y aurait pas d’appel sans constat. Or, ce que nous constatons, c’est que depuis
quelques, les salarié-e-s du secteur public comme du secteur privé sont soumis à une très
forte pression salariale. Mais cette pression n’est pas la conséquence de la libre circulation :
elle est la conséquence de facteurs internes à notre économie. Or, nous savons que les
nouvelles mesures d’accompagnement donnent aux syndicats, aux associations patronales
et aux cantons les moyens nécessaires pour combattre efficacement le dumping, et
également pour éviter que l’extension de la libre circulation n’offre à certains employeurs une
occasion supplémentaire d’augmenter la pression salariale. Mon collègue Aldo Ferrari
fournira à la fois des exemples de sous-enchère salariale et la preuve que les contrôles
permettent déjà de débusquer ces cas d’abus.
L’APPEL qui nous réunit tous s’adresse donc d’abord aux autorités cantonales, pour qu’elles
mettent en œuvre sans délai et avec la plus grande fermeté les mesures décidées, en
particulier l’engagement des 150 inspecteurs et inspectrices chargés de contrôler les salaires
et les conditions de travail. Il s’adresse ensuite bien évidemment à la population, pour qu’elle
accepte, le 25 septembre, la libre circulation des personnes et ces mesures
d’accompagnement qui renforcent substantiellement les droits des travailleurs dans ce pays,
qu’ils en soient ressortissants, résidents, ou qu’ils viennent de l’Union européenne.
Oskar Freysinger et sa bande se prévalent essentiellement de leurs connaissances en
mythologie grecque pour jouer les Cassandre et prédire la fin d’institutions sociales qu’ils
n’ont de cesse d’attaquer au Parlement à longueur d’année. Les membres de notre comité,
eux, ne puisent pas des formules toutes faites dans l’Iliade d’Homère. Ils forgent leurs
convictions sur le terrain. Pour leur travail quotidien en faveur des salarié-e-s, ils ne s’isolent
pas dans le confort des bibliothèques à la recherche de bons mots : ils vont sur les chantiers,
dans les entreprises, constater la réalité du monde du travail et discuter avec celles et ceux
qu’ils défendent.
Et c’est forts de cette expérience qu’en moins de trois semaines, déjà plus de 60
syndicalistes et militants syndicaux de tous les cantons romands se sont engagés en faveur
du OUI. Il s’agit de secrétaires syndicaux et de présidents élus de sections locales ou
cantonales, des gens qui travaillent dans les entreprises ou sur les chantiers et qui sont en
contact quotidien avec le monde du travail. C’est directement de leur avenir qu’il s’agit. Et
pour leur avenir, ces travailleurs disent résolument OUI à la libre circulation et aux mesures
d’accompagnement.
Berne, le 17 août 2005
Christian Levrat, président central
079 240 75 57
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