Dissertation
Qu’est-ce qu’un bon indicateur du développement ?
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Document 1
Il était vain, prétentieux et légèrement ridicule de vouloir résumer en un seul chiffre le développement humain dans toute la
complexité de ses multiples dimensions, mais on peut reporter la question plus loin, à un niveau différent et en quelque sorte
plus bas. Certes, comme le bonheur, un concept aussi complexe que le développement humain ne saurait être résumé,
quantifié, calculé, décrit par un seul chiffre, classé ; peut-on cependant le faire pour des concepts de dimensions moindres,
comme le niveau de vie ou la santé ? Vaut-il mieux décrire le niveau d'éducation d'un pays ou d'un groupe à l'aide de multiples
statistiques, au risque que les non-spécialistes s'y perdent, et en sachant que cette multiplicité entraîne l'impossibilité d'établir
un classement ordinal simple, échelonné, de la société la mieux éduquée à la société la plus mal éduquée ? Est-il au contraire
préférable de garder la possibilité d'établir un tel classement international (et, ce qui est peut-être plus important, la possibilité
d'étalonner clairement le progrès accompli par un même pays), en regroupant diverses statistiques selon une pondération
forcément arbitraire, au risque d'occulter certains aspects du problème et d'imposer des préférences inévitablement arbitraires
et rarement explicitées ?
Jean Baneth. Source : Futuribles n° 231, mai 1998
Document 2
Pays
IDH1 en
2006
PIB/hab.
en 2006
en $
constants
2006
Rang d'IDH
-
rang de PIB par
hab. en 2006
Taux de
croissance
annuel moyen
du PIB réel
1980-2006
Variation de
l’IDH entre
1980 et 2006
Rapport entre le revenu moyen des
10% de la population les plus
riches et celui des 10% les plus
pauvres en 2008
Canada
0.967
9
4,84%
0.075
8,9
France
0.955
12
3,65%
0.080
6,3
Etats-Unis
0.950
-7
5,06%
0.058
16
Royaume-Uni
0.942
1
4,86%
0.084
9
Costa Rica
0.847
19
6,22%
0.088
Non communiqué
Brésil
0.807
7
6,07%
0.123
Non communiqué
Chine
0.762
10
13,07%
0.233
Non communiqué
Gabon
0.729
-55
3,28%
-0,015
Non communiqué
Source : PNUD, 2008 et OCDE pour les inégalités de revenus
Document 3
Indice de Biodiversité* (1970 = 1.0) Empreinte écologique (en nombre de planètes terre)
Source : Living Planet Report 2009
*L’indice de biodiversité reflète le nombre d’espèces vivantes.
Document 4
Les indicateurs statistiques sont importants pour concevoir et évaluer les politiques visant à assurer le progrès des sociétés.
Leur rôle s’est accru de manière significative au cours des vingt dernières années sous l’effet du niveau plus élevé d’éducation
de la population, de la complexité accrue des économies modernes et de la large diffusion des technologies de l’information.
Ce que l’on mesure a une incidence sur ce que l’on fait ; or, si les mesures sont défectueuses, les décisions peuvent être
inadaptées. Le choix entre accroître le PIB et protéger l’environnement peut se révéler être un faux choix dès lors que la
dégradation de l’environnement est prise en compte de manière appropriée dans nos mesures des performances économiques.
De même, on sélectionne fréquemment les bonnes politiques à conduire sur le critère de leur effet positif sur la croissance de
l’économie ; or, si nos mesures des performances sont faussées, il peut en aller de même des conclusions de politique
économique que nous en tirons.
Rapport de la commission sur la mesure des performances économiques et du progrès social (2009)
Document 5 La France prône une nouvelle mesure des richesses, Article paru dans Le
Monde, édition du 15.09.09
Le rapport [Stiglitz], dont les trois maîtres d'oeuvre ont été Joseph Stiglitz, Amartya Sen -
deux Prix Nobel d'économie - et Jean-Paul Fitoussi, président de l'Observatoire français des
conjonctures économiques (OFCE), propose de développer de nouveaux instruments de
mesure de la richesse des nations. Idée-clé des travaux : mettre davantage l'accent sur la
mesure du bien-être de la population plutôt que sur celle de la production économique. Ainsi,
au produit intérieur brut (PIB), on préférera le produit national net (PNN), qui prend en
compte les effets de la dépréciation du capital dans toutes ses dimensions : naturel, humain,
etc. En clair, mettre un terme aux aberrations du PIB : par exemple, il augmente en cas de
catastrophe naturelle, grâce aux dépenses de reconstruction engagées, mais le coût de la
catastrophe, lui, n'est pas comptabilisé.(...)
Pour autant, tout reste à faire. Pas question, en effet, que la France modifie sa comptabilité nationale en solo : le mouvement
doit être international. (…) Mais l'harmonisation risque de prendre beaucoup de temps.
Marie-Béatrice Baudet et Stéphane Lauer
Document 6
Source : PNUD
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