- APEDYS PACA Siège Social : Voie Aurélienne – Quartier La Pinède - 13250 CORNILLON-CONFOUX - Tél 04 90 50 43 75 BULLETIN de l'ASSOCIATION des DYSLEXIQUES de la REGION P.A.C.A. FEDERATION APEDYS FRANCE Bulletin régulier de liaison des adhérents de l'Association – juin 2009 - Numéro 39 EDITORIAL "Les dyslexiques cherchent … désespérément des tunneliers" Message urgent ? ! Comme l'écrit le Dr Habib, responsable du Résodys Paca, dans un éditorial récent : "Prise en charge des troubles DYS : A quand le bout du tunnel ?" Ce douloureux et sincère constat est désespérant, 9 ans après le rapport Ringard, pour tous ceux que la dyslexie concerne. Pourtant il y a des challenges et des tunnels qui réussissent. L'Angleterre n'est plus une île ! Nous avons tous en mémoire ce moment d'émotion intense, lorsqu'en direct, sur nos écrans, les deux tunneliers, énormes taupes robotisées, se sont rencontrés à mi chemin sous la Manche ! L'un avait creusé en partant des côtes anglaises, l'autre venait des plages françaises. Ce superbe exemple devrait être une leçon de bon sens et de modestie pour l'avenir du tunnel qui nous tient tant à cœur. Je pense que, dès le départ, le problème a été mal posé. Certains -ils se reconnaîtront- sont responsables : ils ont décidé qu'il s'agissait d'un problème de santé publique. Erreur ! Il s'agit en réalité d'un vrai problème de société Suite p. 2 Editorial p. 1 Lu, vu, entendu pour vous p. 4 Les sites informatiques p. 7 Brèves p. 8 Une table de multiplication facile : 9 p. 8 Leçon de vocabulaire p. 9 Bonnes Lectures p. 11 La base neuropsychologique des Différences Intellectuelles et des troubles d'apprentissage p. 12 Et, page en page, des mots d'enfants et de parents pour respirer un peu entre les articles En ANNEXE : le CR des Assemblées générales ordinaire et extraordinaire du 14 mars 2009 APEDYS PACA Bulletin n° 39 – juin 2009 2 Fédération Apedys France Il s'agit de l'avenir de 10 % de la population française qui subit dès l'école une discrimination (nous avons saisi la Halde récemment (*)). Aujourd'hui le parcours qui va du CP à la vie professionnelle est à très haut risque pour un dyslexique en France. Par le passé, la société était plus souple et chacun pouvait y trouver une place selon ses compétences. Aujourd'hui, ce n'est plus possible. Revenons à notre tunnel, décidemment l'image est bonne, elle me plaît, je la garde. Donc le tunnelier médical s'est mis en route, persuadé être le seul capable de trouver le "bon terrain", considérant seulement l'anatomie cérébrale rendue visible par l'imagerie médicale et l'exploration des fonctions du cerveau. Le terme dyslexie définit une pathologie relevant du 100 % de la CPAM – maladie de longue durée- ; c'est méconnaître que la plasticité du cerveau et ses capacités d'apprentissage ouvrent de nouvelles voies en pédagogie et nous donnent de l'espoir. Les principales actions du tunnelier médical furent : prévention, dépistage de cette pathologie, diagnostic, rééducation et formation des enseignants. La loi 2005 en mettant les Dys dans la catégorie Handicap a stoppé définitivement le tunnelier médical. Toutes ces bonnes intentions ont mené à une impasse … sans parler du coût du chantier, je ne veux pas aborder ce domaine, je signale seulement que certaines associations, entreprises commerciales ont su utiliser la dyslexie à des fins très lucratives. Et le tunnelier pédagogique ? Celui qui devait creuser à la rencontre du tunnel médical, pour ouvrir la voie aux dyslexiques, à la lecture et à la culture et faire ainsi la moitié du trajet est donc resté sur sa rive, laissant l'entière responsabilité au médical, convaincu qu'il était de son incompétence, de son manque de formation initiale ou continue en pédagogie, de son ignorance de la géographie du cerveau –bref à chacun son métier, c'est bien connu-. Bien sûr, il y a eu des documents du ministère de l'Education Nationale : un plan, des circulaires, des recommandations, suites logiques de l'excellent Rapport Ringard … La définition : "troubles spécifiques du langage oral et écrit" remplace le terme Dyslexie, trop médical qui cache les possibilités pédagogiques. APEDYS PACA Bulletin n° 39 – juin 2009 3 Fédération Apedys France L'intelligence de cet élève et ses facultés de compensation et d'adaptation lui permettent d'apprendre différemment, autrement ; c'est dans cette voie que les pédagogues doivent creuser. En 2005, j'ai découvert que j'étais depuis mon CP … une handicapée (nul ne doit ignorer la loi) sans le savoir ! C'est vrai que j'ai été une élève différente, "désappointante", rebelle, insolente ; j'ai perturbé toutes mes maîtresses jusqu'au CM2, mais j'ai été respectée, aidée et soutenue dans mes faiblesses, encouragée dans mes compétences, par ces femmes du passé qui ont mis -et ma reconnaissance est immense- toute leur énergie pour réussir à m'enseigner la lecture, l'écriture et l'orthographe et me permettre de réussir l'examen d'entrée en 6e à 11 ans. C'était à l'époque le but à atteindre en fin de primaire : la porte ouverte vers le lycée, la culture, la Réussite. Mais où sont les maîtresses d'antan ? dirait François Villon. Elles, ils sont toujours là, passionnés de pédagogie, je le sais, j'en rencontre et je les écoute. Ils réclament de vraies formations pédagogiques et non des théories de chercheurs sur les ectopies, l'épaisseur du corps calleux, la génétique. Je le redis encore : à chacun son métier. Ils ont une moitié du tunnel à creuser. Beau projet pour délivrer les enfants qui y sont prisonniers. Bonnes vacances à tous, oubliez l'école, soyez heureux, amusez-vous les enfants. A bientôt. Michèle Gola-Malaterre (*) La Halde (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et l'Egalité) Communiqué de presse du 23 février 2009 : scolarisation des enfants handicapés en milieu ordinaire. La Halde a transmis les résultats d'un sondage et ses recommandations au Gouvernement, aux MDPH, à la CNSA (Caisse Nationale de solidarité pour l'autonomie), aux associations concernées. www.halde.fr APEDYS PACA Bulletin n° 39 – juin 2009 4 Fédération Apedys France LU, VU, ENTENDU POUR VOUS Quelques informations glanées, en particulier dans le Café Pédagogique (site internet), qui nous ont paru intéressantes : Un rappel : A quoi servent les neurosciences ? A nous aider à mieux comprendre ce que veut dire "apprendre à lire et compter". Le toucher facilite l'apprentissage de la lecture (extrait) "Le toucher permet de mieux connecter la vision et l'audition et donc facilite l'apprentissage de la lecture chez les adultes" affirme le CNRS dans un communiqué. "C'est ce que viennent de montrer l'équipe d'Édouard Gentaz, chercheur CNRS au laboratoire de Psychologie et Neurocognition de Grenoble (CNRS/Université Pierre Mendès France de Grenoble). Ces résultats, publiés le 16 mars dans la revue PloS One, devraient permettre d'améliorer les méthodes destinées à favoriser l'apprentissage de la lecture aussi bien chez les enfants qui apprennent à lire que les adultes qui essaient d'acquérir une langue étrangère". Selon cet article, "lorsque les stimuli visuels sont explorés à la fois par la vision et le toucher, les adultes apprennent plus efficacement des associations arbitraires entre stimuli auditifs et visuels". Ces travaux corroborent des recherches précédentes menées auprès d'enfants. L'efficacité de la méthode multisensorielle s'explique par des propriétés spécifiques du sens haptique qui favorise la connexion entre la vision et l'audition. Article PlosOne (*) D'après Wikipedia : L’haptique désigne la science du toucher (provient du grec "haptomai" qui signifie "je touche"). Au sens strict, l’haptique englobe le toucher et les phénomènes kinesthésiques, c'est-à-dire la perception du corps (ou d'objets) dans l’environnement. Cela peut se résumer aussi par l'exploration de l'espace (et des objets) avec la main. http://www.plosone.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0004844 APEDYS PACA Bulletin n° 39 – juin 2009 5 Fédération Apedys France Sommeil : la nuit porte vraiment conseil Paru le 2009-06-05 13:22:00 (Maxisciences) France - Des chercheurs du laboratoire de physiologie de la perception et de l'action du CNRS et de l'université d'Amsterdam ont prouvé la véracité de l'adage « La nuit porte conseil ». Pendant le sommeil, le cerveau reste actif. Mais la nuit, il réorganise et stocke les informations pour retenir celles qui amèneraient au meilleur résultat lors de la prise d'une décision. Les chercheurs ont étudié le cerveau de rats durant leur sommeil alors que, dans la journée, ceux-ci avaient dû trouver des récompenses dans un labyrinthe. Ils ont alors constaté que les neurones du cerveau des rats étaient aussi actifs la nuit que le jour. Mais les neurones impliqués dans la compréhension de la tâche et dans la prise de décision durant les expériences de la journée se réactivent spécifiquement pendant le sommeil. Pour les chercheurs, toutes les informations mémorisées ne se consolident pas de la même façon : les plus pertinentes sont les seules à être stabilisées et consolidées. En comprenant mieux la façon dont les informations sont codées par le cerveau, les scientifiques espèrent améliorer leurs connaissances sur la dégénérescence des neurones, impliquée notamment dans la maladie d'Alzheimer. P.S. Cela me rappelle un souvenir d'enfance. Ayant dit à ma petite sœur que j'apprenais la nuit mes leçons, c'est-à-dire que je me couchais sans les savoir parfaitement mais que je les connaissais au matin, celle-ci s'est couchée sans avoir rien lu et a été très déçue de ne pas savoir sa leçon à son réveil. Il a fallu des explications … Elle n'avait pas compris que je lisais ma leçon avant de me coucher et me la répétait avant de m'endormir. La rêverie serait bonne pour le cerveau Paru le 2009-05-29 12:12:00 (Maxisciences) Canada - L’équipe du Pr Christoff de l’université de Colombie Britannique vient de démontrer qu’un esprit qui vagabonde se fait le reflet d’un cerveau très actif. Grâce à l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), les chercheurs ont constaté que certaines zones du cerveau étaient très actives quand on rêvasse, particulièrement celles impliquées dans le résolution des problèmes complexes. Le Pr Christoff le confirme : « L’errance de l’esprit est généralement associée à des choses négatives, comme la paresse ou l’inattention. Mais cette étude témoigne que Bulletin n° 39 – juin 2009 APEDYS PACA 6 Fédération Apedys France notre cerveau est très actif quand on rêve éveillé, beaucoup plus actif que lorsque nous nous concentrons sur des tâches de routine ». Pour gérer les tâches simples, c’est « le réseau cérébral par défaut » qui est en activité. Mais quand l’esprit vagabonde, le « réseau cérébral exécutif » est plus actif. Cette zone du cerveau est impliquée dans la gestion de tâches plus compliquées. Cette découverte, comme le confirme le Nouvel Observateur, va à l’encontre de ce que pensaient les scientifiques jusqu’alors, à savoir que ces deux zones ne pouvaient pas fonctionner ensemble. Pour le Pr Christoff, il vaut mieux laisser son esprit vagabonder pour résoudre des problèmes complexes : « Quand on rêve éveillé, on peut ne pas atteindre son objectif immédiat (par exemple lire un livre ou être attentif en classe) mais l’esprit prend alors le temps de régler des questions plus importantes, comme la promotion de sa carrière ou ses relations personnelles ». Médecine & enfance : Une information intéressante à la fois "Bonnes Lectures" et "sites informatiques" signalée par nos amis de l'Oise. La revue Médecine & enfance est le magazine des pédiatres. Or, tous les articles parus depuis 1999 sont consultables en ligne, à l’exception de ceux des quatre derniers numéros sur le site, libre d'accès, medecine-et-enfance.net Voir en particulier les articles suivants : - Troubles du langage oral : pièges, difficultés et erreurs, 06/06 La Fée des Mots ou prescrire le plaisir de lire, 12/06 Quand faut-il évoquer le trouble de dyspraxie ? 04/07 Le rôle de l’orthoptiste, 06/08- Troubles des fonctions cognitives et/ou des apprentissages : démarche diagnostique 9/08. MOTS d' ENFANTS… et de PARENTS Papy demande à Safwan s'il est le premier à l'école. "Oui papy, le premier à sortir" Safwan 3 ans (C'est vrai quoi, on ne peut pas non plus être performant dans tous les domaines !) Bulletin n° 39 – juin 2009 APEDYS PACA 7 Fédération Apedys France Les SITES INFORMATIQUES Peut-on remédier à la dyscalculie ? Le laboratoire de Stanislas Dehaene, (auteur des Neurones de la Lecture Edition Odile Jacob dont nous avons déjà parlé) propose en téléchargement un jeu électronique "La course des nombres" destiné aux enfants. Il leur permet de manipuler des quantités, de les transcrire en nombres et en mots. Le logiciel est capable de détecter les domaines où l'enfant est en difficulté et de proposer des problèmes qui évitent le découragement. http://www.unicog.org/main/pages.php?page=NumberRace Le site MAXI SCIENCES www.maxisciences.com N'hésitez pas à consulter ce site qui traite de questions d'actualité des sciences et de l'environnement, avec des chapitres santé, espace, technologie. Très intéressant, il stimule la curiosité. Le site L'ECOLE POUR TOUS http://www.lecolepourtous.education.fr/ Ce site, complet, rassemble les textes officiels, répond sous forme de questionsréponses aux questions que vous vous posez quant aux démarches à accomplir (demande d'AVS, refus d'AVS, la procédure pour demander un aménagement d’examen -nota, eux aussi indiquent le délai de 2 mois AVANT la 1 ère épreuve, alors que, dans l'Académie d'Aix-Marseille, les dossiers doivent être déposés au MOIS DE DECEMBRE précédent.- …). MOTS d' ENFANTS… et de PARENTS "Marc, 8 ans, dit à sa maman : "Moi quand je serai grand, je serai architecte et je construirai des écoles rondes. Comme ça, les maîtres, ils ne pourront plus mettre les enfants au coin". Est-ce un enfant dyslexique ? Bulletin n° 39 – juin 2009 APEDYS PACA 8 Fédération Apedys France BREVES Parution du livre écrit par une adhérente du département 04, Corinne Richard, intitulé "De la diselcsi à la dyslexie, du très compliqué au pas simple" , préfacé par Michèle Gola et post-facé par le professeur Marcel RUFO. Ce livre, brûlant d'actualité, est de la même veine que celui de Gisèle Plantier qui, il y a 30 ans, a fait connaître "les malheurs d'un enfant dyslexique". Voir page 11 : "Bonnes Lectures" pour plus de détails. Le Service de Santé Scolaire du Rectorat de l'Académie d'Aix Marseille, à notre demande, doit nous adresser la marche à suivre pour monter les dossiers de demande d'aménagements scolaires. (voir bulletin de rentrée 2009) Une table de multiplication facile : celle de 9. Je vous propose un moyen facile de compter sur vos doigts. Cette méthode m'a été confiée par un professeur des écoles de CE1 qui l'a lue dans un magazine féminin, il y a plusieurs années. Elle l'utilise régulièrement dans sa classe. - Ouvrir les mains, les paumes vers vous - Plier le doigt de la main gauche correspondant au multiplicateur de 9. Le plus dur c'est de plier le doigt - Lire le résultat sur les mains : - le chiffre des dizaines est à gauche (ou avant) du doigt plié, - celui des unités est à droite (ou après) du doigt plié. Exemple : Pour 9 x 3 = plier le majeur (3e doigt à partir du pouce) Avant le doigt plié : Pour 9 x 5 = Avant le doigt plié : 2 doigt – et 7 après le doigt plié RESULTAT 27 plier l'auriculaire gauche (5e doigt à partir du pouce) 4 doigts – après le doigt plié : 5 FACILE, N'EST-CE PAS ? Ma petite fille de 7 ans a tout de suite compris. RESULTAT 45 Bulletin n° 39 – juin 2009 APEDYS PACA 9 Fédération Apedys France LECON DE VOCABULAIRE … Pour aider les Parents et Enseignants à comprendre les termes médicaux des bilans des enfants dyslexiques. Définitions du Robert, dictionnaire d'aujourd'hui (pages 600 et 601) DYS : élément qui signifie mal, mauvais, difficile (ne pas confondre avec "DIS" qui signifie MANQUE DE : exemple DISGRACE). DYSFONCTIONNEMENT : n.m. – 1916 – trouble dans le fonctionnement d'un organe, mauvais fonctionnement DYSFONCTION : nom féminin. pour le sens médical 1 – Sans déficiences intellectuelles ou lésions - dyslexique : adj et nom 1959, qui est atteint de dyslexie. - dyslexie : nom féminin 19e siècle – trouble de la capacité de lire ou difficulté à reconnaître et à reproduire le langage écrit. - dysorthographie : nom féminin 1960, trouble de l'acquisition et de la maîtrise des règles de l'orthographe (sans déficiences intellectuelles) - dyscalculie : nom féminin 1970 – trouble dans l'apprentissage du calcul (non lié à des déficiences intellectuelles) - dysgraphie : nom féminin 19e siècle – difficulté dans l'acquisition ou l'éxecutoin de l'écriture liée à des troubles fonctionnels (en l'absence de déficiences intellectuelles) - dyspraxie : nom féminin 1945 – praxis = action Difficulté à effectuer des mouvements coordonnés à situer son propre corps dans l'espace, en l'absence de toute lésion. Chez l'enfant, trouble évolutif d'ordre psychomoteur (et parfois affectif) souvent accompagné de difficultés d'apprentissage de la lecture, l'écriture et du calcul. Bulletin n° 39 – juin 2009 APEDYS PACA 10 Fédération Apedys France 2- Avec altération des fonctions physiologiques - dyslogie : nom féminin 1906 – trouble du langage lié à une altération des fonctions intellectuelles - dysphasie : nom féminin 19e siècle – troubles du langage parole ou fonction langagière dû à des lésions des centres cérébraux. - dysphonie : nom féminin 18e siècle – trouble de la voix dû à un dysfonctionnement des cordes vocales. - dystomie : nom féminin 1931 – troubles divers de la prononciation, zézaiement, chuintement, etc - dysarthrie : nom féminin 19e siècle – difficulté de l'élocution, l'articulation, due à une lésion des centres moteurs du langage. - dyskinésie : nom féminin 18e siècle – trouble dans l'accomplissement des mouvements. - dysmnésie : nom féminin 19e siècle – amnésie partielle, altération de la mémoire : paramnésie, dysmnésie portant sur les noms propres, les dates. - dysphagie : nom féminin 19e siècle – difficulté à avaler 3- cause psychologique - Bégaiement : trouble de la parole d'origine psychologique et transitoire. Répétition saccadée d'une syllabe et arrêt involontaire du débit des mots. MOTS d' ENFANTS… et de Le maître explique à la classe d'Yvan, les différents goûts culinaires : "il y a le sucré, le salé, et l'amer" Yvan s'étonne : "moi, je croyais que la MER c'était salé" Belle logique. N'hésitez pas à nous envoyer les vôtres. PARENTS APEDYS PACA Bulletin n° 39 – juin 2009 11 Fédération Apedys France Viennent de paraître : "De la diselcsi à la dyslexie, du très compliqué au pas simple" De Corinne Richard – Edition Cheminements – Collection Noème - 978-2-84478-755-2 216 pages - 15 € . A signaler : Corinne est une adhérente APEDYS. http://www.cheminements.fr/index.htm Cet ouvrage, écrit par une maman, a été préfacé par Michèle Gola, la Présidente de notre Association. Corinne est une maman ordinaire qui se retrouve au cœur d’une machine extraordinaire. Une spirale dans laquelle elle découvrira les incohérences du système auquel elle avait confié ses enfants. Après la solitude et la peur de l’échec, elle se révolte en découvrant que des solutions existent mais ne sont mises en place qu’au compte-gouttes et de façon très éparse. Ce livre n’est pas seulement le témoignage du quotidien de cette maman d’enfants dyslexiques, il met en évidence certains dysfonctionnements parfois même là où on ne les soupçonnerait pas. Il donne de bons conseils et des axes de réflexions. "100 idées pour venir en aide aux élèves Dyslexiques" de G. Reid et S. Green – 19 € - ed. www.tompousse.fr-2008 Quand l'Ecosse et le Canada se rencontrent pour parler Dys … cela donne un guide indispensable et pratique ! "La dyslexie" A Dumont, une orthophoniste décortique les idées préconçues. Document utile et clair. 9 € ed. www.lecavalierbleu.com 2008 "La vie en désordre, voyage en adolescence" du Professeur M. Rufo Le célèbre psychiatre du Sud-Est nous donne des clefs pour aider les adolescents et éviter les malentendus. 18 € - Ed. Anne Carrière – 2007 "Embrasser le ciel immense" De Daniel TAMMET 22 €. Ed. [email protected] - 2009 Le cerveau des génies, les apprentissages et les fonctions cérébrales expliquées par un des 100 génies vivants, un livre transcendant, qui se lit comme un roman. APEDYS PACA Bulletin n° 39 – juin 2009 12 Fédération Apedys France LA BASE NEUROPSYCHOLOGIQUE DES DIFFERENCES INTELLECTUELLES ET DES TROUBLES D'APPRENTISSAGE Par Esther Benezra, neuropsychologue à Montréal 4e colloque international Européen – Ministère de la Santé Paris 1994 Notre avis : Déjà en 1994, le problème de l'orientation des dys-verbaux était bien posé en mettant en évidence la place de chacun dans la société et des familles professionnelles en fonction du type intellectuel. I- LES CONSTATS de BASE Afin de bien comprendre les troubles d'apprentissage, il est important d'être sensibilisé aux différences individuelles, à la fois en ce qui a trait à l'intellect et à l'apprentissage. Tout d'abord, il y aurait trois constats fondamentaux à souligner : - Le premier est que le cerveau est l'organe de l'apprentissage, car, sans cerveau, nous serions incapables d'effectuer un apprentissage quelconque. De ce fait, il devient nécessaire de prendre connaissance des fonctions de base de cet organe, brièvement décrites ici-bas et lesquelles sous-tendent tout apprentissage et toute expérience. - Le deuxième constat est que chaque cerveau est une création unique. Il n'existe pas deux cerveaux identiques dans le monde tout comme il n'existe pas deux visages identiques, les ressemblances nonobstant. Il est difficile d'imaginer que des 5,3 milliards d'habitants qu'il y a sur la terre, il n'y en ait pas deux qui soient identiques ; une évidence simple mais peu banale qui nous met face à l'émerveillement et à la diversité infinie qu'est la création. Il va de soi que l'immense diversité humaine au plan cérébral a des implications importantes pour l'enseignement et certes doit mener à une reconceptualisation, partielle ou totale, des structures pédagogiques actuelles. Ceci dit, il convient de signaler que la question de la réforme pédagogique, de par l'ampleur du sujet, ne peut être traitée dans ce texte ; cependant certaines propositions seront faites à cet égard par rapport au traitement des troubles d'apprentissage. - Le troisième point à soulever concerne l'hérédité et consiste à dire que nous héritons les caractéristiques physiques des organes internes du corps de la même façon que nous héritons les caractéristiques physiques externes. Dans le cas des caractéristiques externes du corps, ce constat nous paraît tout à fait évident, étant donné que celles-ci sont à la portée de la vue. En effet, il nous est facile de retracer les composantes physiques de notre corps à d'autres membres de la famille. A titre d'exemple, nous remarquons que nous avons hérité les yeux bleus de maman, le nez long de papa, la petite taille de grand-mère, les cheveux noirs d'une tante maternelle et ainsi de suite. Dans le cas des composantes internes du corps, il nous est également possible de déduire leur caractère héréditaire, malgré leur invisibilité, et ce de par la présence de certaines maladies ou conditions physiques chez plusieurs membres d'une même famille et à travers APEDYS PACA Bulletin n° 39 – juin 2009 13 Fédération Apedys France plusieurs générations. En ce qui a trait tout particulièrement aux caractéristiques internes du cerveau, des similitudes au niveau de la performance intellectuelle peuvent également être relevées dans le cadre d'une même famille et dans le passage d'une génération à une autre. II- LES FONCTIONS CEREBRALES Tout comme chaque visage humain est composé d'un front, de deux yeux, d'un nez, d'une bouche … les vastes différences individuelles nonobstant, chaque cerveau humain est structuré selon un certain nombre de fonctions cognitives. Ill s'agit notamment de fonctions sensorielles et motrices, de fonctions verbales et non-verbales, de fonctions exécutives et attentionnelles ainsi que de fonctions ayant rapport avec les capacités d'abstraction. Les fonctions sensorielles sont celles impliquées dans l'analyse et la synthèse de toute information visuelle, auditive, tactile, olfactive et gustative qui traversent le corps. Les fonctions motrices se réfèrent à celles qui intègrent, synchronisent et exécutent tous les mouvements du corps. Les fonctions verbales sont celles impliquées dans le traitement et l'usage de toutes informations d'ordre linguistique, indépendamment de la modalité sensorielle. Donc, sont, y compris la parole et le langage expressif, l'analyse et la synthèse du langage réceptif, ainsi que la lecture et le langage écrit. Soulignons que le terme "verbale" est utilisé ici dans son sens neuropsychologique, c'est-à-dire qu'il dénote tous les aspects du langage et non strictement l'expression orale. Les fonctions non-verbales se réfèrent aux processus d'assimilation et d'exécution de toute tâche visuelle, auditive ou tactile dont les données sont autres que linguistiques. Il est question ici d'images et de figures visuo-spatiales, de sons musicaux et de bruits environnementaux (e.g. sifflet, cloche, claquement, cri), ainsi que de sensations tactiles de formes et d'objets. Il est intéressant de noter que le cerveau humain distingue nettement entre l'information linguistique ou verbale et toute autre information, proprement dit, non verbale. Le paramètre du langage est donc fondamental à l'organisation cérébrale humaine. Les fonctions attentionnelles sont celles impliquées dans l'éveil et le niveau général de stimulation corticale. Les fonctions exécutives constituent les processus cognitifs d'initiation, de planification et d'organisation. Il est important de reconnaître que la capacité d'organisation de quelconque individu est en fait une composante cérébrale et non strictement un acte de volonté, comme il est souvent supposé. De plus, cette capacité comme toutes autres, varie d'un individu à l'autre. La capacité d'abstraction essentielle au raisonnement constitue une fonction cérébrale fondamentale. Grâce à celle-ci, il devient possible de générer des représentations mentales du monde extérieur, de plus en plus complexifiées et symboliques, permettant ainsi la pensée APEDYS PACA Bulletin n° 39 – juin 2009 14 Fédération Apedys France en l'absence de matière concrète et tangible. De façon générale, le niveau d'abstraction de l'individu correspond à son degré de puissance intellectuelle. Il convient de mentionner que, contrairement aux autres fonctions cérébrales, la base anatomique des processus d'abstraction est inconnue. Typiquement, ces processus ne sont pas localisables car ils dépendent, tout particulièrement de l'interaction dynamique de divers sites anatomiques. Il n'en demeure pas moins que la spécification neurologique de la pensée abstraite représente un défi pour les neurosciences. Soulignons que chacune des fonctions mentionnées ci-haut a plusieurs composantes. Cellesci, cependant, ne seront pas abordées dans le cadre du présent exposé. III- L'EVALUATION NEUROPSYCHOLOGIQUE L'évaluation neuropsychologique est une évaluation intellectuelle approfondie qui vise à déterminer le niveau de rendement d'un individu par rapport aux composantes de chacune des fonctions cérébrales ou neuropsychologiques décrites ci-haut. Le neuropsychologue tente donc de déterminer si la performance de l'individu se situe dans la moyenne, au dessus de la moyenne, supérieure à la moyenne, ou encore en-dessous de la moyenne ou au niveau de la déficience par rapport aux fonctions sensorielles, motrices verbales, non-verbales, attentionnelles, exécutives ainsi que celles du raisonnement abstrait. Les individus varient selon les niveaux de performance atteints à l'intérieur de chacun des domaines neuropsychologiques ainsi que selon les domaines dans lesquels se manifestent leurs forces et leurs faiblesses intellectuelles. Par conséquent, chaque être humain se distingue par une combinaison particulière de forces et de faiblesses intellectuelles ou autrement dit par un profil neuropsychologique à caractère unique. IV- LES TYPES INTELLECTUELS ET PROFESSIONNELS Il existe dans une société autant de types intellectuels que de types physiques. Tout comme nous retrouvons des personnes de toutes tailles, formes et couleurs, nous retrouvons aussi des personnes de tous les niveaux intellectuels et de tous types de force cognitive prépondérante. Les intérêts intellectuels et professionnels ainsi que les choix de carrière de l'individu reflètent souvent son type particulier de force ou de puissance neuropsychologique. Ainsi, il est possible d'identifier différents types intellectuels à partir des fonctions neuropsychologiques ci-décrites. On peut donc parler du type sensoriel, moteur, verbal, non-verbal ou exécutif. Etant donné que ces différents types seront brièvement décrits dans la liste qui suit, il importe de souligner que celle-ci n'est pas censée être exhaustive car toutes les combinaisons possibles des types intellectuels présentés ne sont pas considérées. Censément, quelconque individu peut avoir des forces dans plus d'un domaine intellectuel sinon dans tous les domaines. Soulignons aussi que le rendement intellectuel typique dépend de l'interaction complexe et continue de différentes aires et fonctions cérébrales. Ceci pour dire que les interprétations simplistes de APEDYS PACA Bulletin n° 39 – juin 2009 15 Fédération Apedys France l'information présentée sont à éviter. Quoi qu'il en soit, le type intellectuel se définit ici en terme de la force neuropsychologique prépondérante et ce afin d'établir et de cerner les paramètres des différences intellectuelles. Dans le cas analogue des types physiques, la procédure serait de marquer les extrêmes, c'est-à-dire grand, petit, gros, mince, blanc, noir, afin de donner un contour à la matière et d'établir ainsi les paramètres selon lesquels les différences physiques peuvent être identifiées et classifiées. Type Sensoriel Celui-ci fait preuve d'une acuité sensorielle particulière pouvant s'appliquer à des champs spécifiques d'activités. Par exemple, ceux avec une acuité olfactive pourraient s'intéresser à la technologie du parfum ou de la détection du feu ; ceux avec une acuité gustative à la haute cuisine ou à la dégustation des vins. L'acuité visuelle serait utile au pilote d'avion, l'acuité auditive aux techniciens de son œuvrant à la radio ou à la télévision et l'acuité tactile aux producteurs ou créateurs de textiles. Types Moteur L'athlète est le type moteur par excellence. Les joueurs professionnels de hockey, les champions de la course à pied, de la natation, du ski, du patin, du tennis et ainsi de suite sont tous des types sportifs dont le rendement moteur est du plus haut calibre. En ce qui a trait aux danseurs et patineurs artistiques, leur performance dépend tout autant d'une représentation mentale précise des mouvements corporels dans l'espace que d'habiletés strictement motrices. Type Verbal Celui-ci excelle au plan du traitement et de la production de toutes informations linguistiques. Parmi les professions compatibles avec ce type de force intellectuelle sont celles de professeur, enseignant, acteur, orateur, politicien, avocat, écrivain, éditeur, journaliste, poète et philosophe. Type non-Verbal Cette catégorie regroupe ceux ayant une capacité poussée au plan de la représentation et manipulation des images, des figures abstraites ou visuo-spatiales et des symboles non-verbaux. Ce type de force intellectuelle se manifeste à travers une gamme de types professionnels ; notamment les peintres, les sculpteurs, les artisans, les dessinateurs graphiques et industriels, les dessinateurs de mode, les décorateurs intérieurs, les caricaturistes, les architectes, les photographes, les cinématographes ainsi que les médecins ou chirurgiens. Ceux ayant des capacités à la fois visuo-spatiale et manuelle, sont portés vers la mécanique ou la menuiserie. D'autres encore sont particulièrement habiles au niveau de la pensée abstraite symbolique et donc s'orientent vers les professions de mathématicien, ingénieur, scientifique, informaticien, musicien ou compositeur. Comme on peu le constater, la catégorie non-verbale comprend des types intellectuels et professionnels très diversifiés. APEDYS PACA Bulletin n° 39 – juin 2009 16 Fédération Apedys France Type Exécutif Ce classement fait appel à ceux qui se distinguent intellectuellement de par leur capacité marquée à planifier et à organiser. Leur fonctionnement systématique, ordonné et efficace se prête tout particulièrement aux postes de secrétariat, d'administration et de gestion. V- LA BASE DE L'ENSEIGNEMENT SCOLAIRE L'enseignement académique à l'intérieur de systèmes traditionnels scolaires s'effectue à base du langage ; c'est-à-dire, que le langage est l'outil privilégié de communication dans la transmission des matières académiques requises. Les étudiants sont donc tenus de faire tous leurs apprentissages en écoutant, en parlant, en lisant et en écrivant du LANGAGE. De ce fait et compte tenu des propos présentés jusqu'ici, il convient de dire que le système traditionnel scolaire privilégie, quoique par inadvertance, ceux qui sont du type intellectuel verbal. "Les verbaux" sont donc favorisés au détriment de ceux dont les forces intellectuelles se situent ailleurs que dans le domaine linguistique. Face à cette réalité, les structures pédagogiques actuelles devront être élargies pour inclure des moyens complémentaires de communication ainsi que modifiées afin d'accompagner les différences individuelles en ce qui a trait aux capacités langagières. Il n'est pas étonnant de constater que parmi les étudiants éprouvant des difficultés d'apprentissage et se trouvant en situation d'échec scolaire, il y ait une prépondérance de dysfonctions ou d'inefficacités spécifiques d'ordre verbal ou langagier. Cela ne veut pas dire toutefois que les troubles verbaux soient d'emblée prépondérants dans une société, bien au contraire. Les difficultés linguistiques sont tout simplement plus apparentes parce que le langage est l'outil privilégié en situation d'apprentissage scolaire. Si l'enseignement scolaire était basé sur des moyens de communications non-verbaux ou visuo-spatiaux, les difficultés le plus en évidence seraient alors d'ordre visuospatial. Il existe alors toutes sortes d'inefficacités intellectuelles, celles d'ordre linguistique étant particulièrement apparentes de par leur nuisibilité à l'apprentissage scolaire. Compte tenu des faits présentés, il serait souhaitable que les enseignants soient sensibilisés à la richesse des différences intellectuelles et ce afin de dépister et de valoriser la contribution intellectuelle unique que chaque individu apporte à la société. On peut imaginer un monde qui ne serait rempli que de types verbaux ; c'est-à-dire, un monde dénué de ces artistes, ses athlètes et ses musiciens où la richesse de la diversité humaine serait forcément et sensiblement réduite. Soulignons que cette richesse, bien que toujours présente dans nos écoles, passe souvent inaperçue. En conclusion, heureusement que les "dysverbaux" existent ; ils sont le sel de la terre ; créatifs et réactifs au langage. S'il n'y avait que des "normaux lecteurs", notre monde serait très ennuyeux ! Merci de m'avoir écoutée."