Au lieu de cela, il a été décidé de modifier les statuts. Dans la même logique : si la loi
ne nous permet pas de petits arrangements entre amis (népotisme), il n’y a qu’à
changer la loi et ouvrir la porte au clientélisme et à l’autocratie.
Je pourrais multiplier à l’envi les exemples qui expliquent qu’il m’est résolument
impossible de jouer le rôle que vous attribuez aux délégués : celui de la voix de leur
maître. Il s’agit d’abord d’une question de dignité, mais aussi de liberté. Je milite
depuis bien trop longtemps en faveur de la liberté individuelle, de la liberté de choix,
pour m’en priver aujourd’hui.
C’est pourquoi, non seulement je suis résolue à continuer de dénoncer les
modifications statutaires qui, je le crains, vont se poursuivre désormais rapidement,
dévoyant l’esprit qui m’avait attirée dans cette association, mais encore je ne puis me
satisfaire de l’absence de comptabilité analytique ou d’appel d’offres, non plus que de
la mise en place d’un système de cooptation à tous les échelons, qui maintient les
adhérents à l’extrême périphérie de l’ADMD et non au cœur de celle-ci, si ce n’est,
évidemment, en matière de financement...
Je suis choquée de l’amalgame que pratique systématiquement le président de
l’ADMD entre sa personne et cette association, confondant sa mise en cause
personnelle avec la mise en cause de l’association et de ses revendications.
De plus n’est-il pas inquiétant voire scandaleux que l’ADMD puisse réaffirmer, dans
sa lettre d’information du 18 septembre dernier, que pour protéger ses proches, il faut
les inscrire à cette association. Mais de quoi l’ADMD serait-elle capable de protéger
nos proches ? Ne vous apparaît-il pas que nous sommes là en présence d’une
publicité tout simplement mensongère ? Pour ma part, je ne peux me reconnaître un
seul instant dans ce type de propagande qui ressort non pas de l’acte militant de
revendication d’un droit mais tout simplement de la publicité pour une assurance
privée.
Bref, je ne me satisfais pas de toutes ces comportements ou actions qui entravent la
pleine expression d’une démocratie éclairée et privent de la réelle considération
qu’elles méritent, toutes les personnes qui ont adhéré et payé leur cotisation, quand
bien même elles ne disposent pas de gros moyens, ou souffrent de pathologies plus ou
moins invalidantes, sans pour autant rien réclamer pour elles, quelles que soient leurs
conditions de vie, si ce n’est la reconnaissance de leur dignité.
Ces personnes demandent de pouvoir choisir, de pouvoir bénéficier de leur droit à
mourir dans la dignité or, et c’est aussi extrêmement important à mes yeux, je ne
parviens plus à considérer aujourd’hui qu’il leur est accordé un droit à vivre leur