Larve et méconium (Scradh/A. LHOSTE-DROUINEAU)
Les œufs des espèces prédatrices de pucerons ont l’allure d’un
tonnelet allongé blanc d’1 mm déposé au milieu des pucerons à
la face inférieure des feuilles. L’émergence de la larve se fait
par une fente à l’extrémité.
Les larves, de 10 à 20 mm, sont de couleur variable selon les
espèces. Les prédatrices de pucerons (ou aphidiphages) sont
légèrement translucides et elles rampent au milieu de leurs
proies sur les feuilles ou les tiges. Elles consomment la nuit de
nombreuses espèces de pucerons. Au dernier stade, elles
cessent de s’alimenter et purgent leur intestin, laissant derrière
elles des excréments caractéristiques noirs sur les feuilles
appelés méconium (photos ci-dessus).
Les nymphes ou pupes ont la forme d’une gouttelette d’environ
8 mm restant accrochées au végétal. Elles sont vertes ou
marrons.
Nymphe (www.idata.over-blog.com) et pontes (Scradh/A. L-D)
BIOLOGIE ET COMPORTEMENT
En automne, une partie de la population migre vers le sud de
l’Europe ou l’Afrique du Nord. Une petite proportion hiverne, se
sont les femelles fécondées qui réalisent leur diapause dans le
sol.
Sorties de l’hivernation, elles détectent très tôt les pucerons,
attirées par leur miellat. Au huitième jour de leur vie, elles
pondent au milieu des colonies de pucerons en moyenne 500
œufs à 20°C. A cette température l’éclosion a lieu trois jours
après donnant des larves de plus en plus prédatrices durant
leur développement. La température a une forte influence sur la
durée du cycle biologique de l’œuf à l’adulte de 81 jours à 10°C
et 17 jours à 22°C. Sous 15°C les syrphes cessent la
reproduction et sous 7,5°C leur développement est interrompu.
La faible propension de la larve à quitter la plante, son
insensibilité aux secousses et le fait qu’elle soit active dès 8°C
lui confère un intérêt pour la lutte biologique contre les
pucerons en extérieur.
Les syrphes peuvent être observés sur les fleurs le jour même
de leur éclosion. Il est probable qu’une femelle ne reste pas
dans la bordure fleurie durant toute sa période de maturation,
elle peut se déplacer pour aller pondre à des distances très
importantes. Des études belges ont révélé la capacité de
prospection des adultes sur un rayon de 40 m et la bonne
concordance entre la phénologie des pucerons et les pontes
d’Episyrphus balteatus en culture de froment et de maïs.
Visible du printemps à l’automne en extérieur ou sous abri,
l’adulte peut butiner les fleurs cultivées que sont les bidens,
gerbera, hélianthus et lantana. Il a été relevé sur les
productions de fleurs coupées d’anémone, pivoine et
renoncule. L’abondance de fleurs nectarifères dans
l’environnement cultural favorise donc leur installation rapide.
UN ALLIE A FAVORISER
En arrêtant les applications d’insecticides qui affaiblissent les
adultes et en limitant le travail des parcelles sans cultures :
Les sols nus, les allées, les chemins, ne devraient pas être
travaillés pour maintenir les femelles fécondées dans les
interstices du sol notamment autour des bandes mellifères en
fin de floraison.
Le risque du labour est d’exposer les adultes en diapause au
froid et aux volatiles. De même qu’il sera préférable de faucher
à la fin de l’automne, en alternative au désherbage chimique.
En favorisant l’implantation des adultes :
Le fleurissement des bordures de cultures extérieures ou sous
abris est le moyen de mettre à disposition des adultes une
nourriture variée de pollen qui stimule plus particulièrement
l’activité de pontes. Si le système cultural est largement adopté
l’effet ne se limite pas aux cultures adjacentes mais à toutes les
productions végétales d’une région.
Les bordures ou haies fleuries peuvent être composées de
plantes horticoles (bidens, lantana, …) et indigènes telles les
ombellifères (carottes sauvages, aneth, fenouil,…) les
astéracées (Inule visqueuse), les plantes pubescentes comme
la bourrache et le coquelicot les attirent aussi. Les plantes à
forte pilosité sont à éviter car les larves peuvent se blesser sur
les poils des feuilles. Le compagnonnage de plantes (bleuet,
achillée mille feuille) qui ont leur propre espèce de pucerons
sont des garde-manger pour les syrphes et sont sans risque
pour les cultures. Les espèces les mieux adaptées à la région
seront à favoriser dans les mélanges fleuris.
Photo 3 : adulte de Scaeva pirestri sur feuille, la larve est
aphidiphage (François BERTAUX / SRAPV)
Remerciements au service de documentation de l’institut Astredhor.
Sources bibliographiques :
CHINERY M., 1988 : Insectes de France et d’Europe occidentale Ed. Arthaud,
pages 204-207.
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KOPPERT, 2006. Connaître et reconnaître p158-160.
LHOSTE-DROUINEAU A., RONCO L., 2009 : Valorisation des espèces utiles
dans le cadre d’une protection biologique intégrée de l’horticulture
méditerranéenne. In Atout-Fleurs n° 73, pages 37 à 46.
MARTINEZ M., 2001 : Les insectes d’importance agronomique, « Pratique de
l’identification au laboratoire » session de formation du 12 au 16 mars de l’INRA-
ENSA de Montpellier.
NGAMO I., DELABYE G., HANCE Th., 1998. Relations phénologiques Syrphes-
Pucerons dans la perspective de la lutte biologique en grandes cultures. In 1er
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