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CHRONOLOGIE DU SECOND EMPIRE
1855 : Crimée.
Le 15 février, au large de Bonifacio, la frégate La Sémillante coule avec ses 300 hommes
d’équipage et les 700 soldats qu’elle transporte en Crimée, il n’y a aucun survivant.
Avec les beaux jours, les assiégeants de Sébastopol reprennent l’offensive. Les généraux
alliés ne sont pas d’accord entre eux sur la tactique et certains sont remplacés. Le 1er mai, le
22 mai, assauts des Français (1er et 2e Étrangers, 98e d‘Infanterie, Chasseurs à pieds) qui
prennent quelques redoutes et bastions. Il apparaît vite évident que le bastion de Malakoff est
l'élément clé de la défense de Sébastopol. De plus, ce bastion est protégé par d'autres ouvrages
plus petits, eux aussi puissamment armés. L'offensive française va s'attaquer aux lignes du
"Mamelon Vert" et les "Ouvrages Blancs", qui sont défendus par 27 bataillons russes,
soutenus par les batteries du Redan.
Pendant que les Français attaquent pour s'emparer du Mamelon Vert, le 88e d'Infanterie
anglais attaque les premières batteries du Redan, et s’en empare en moins de vingt minutes.
Mais il y en a d'autres. La lutte va se poursuivre jusqu’à 22H30. Le Mamelon Vert et les
ouvrages qui l’entourent sont quatre fois conquis par les soldats français, mais à chaque fois
qu’ils y nètrent, ils sont foudroyés par le feu des bordées du Redan. Ce qui les forcent à
battre en retraite. Deux bataillons d'élite anglais vont de nouveau attaquer le Redan dont le feu
massacre les Français. Mais, trop peu nombreux, les Anglais doivent céder à des forces russes
supérieures en nombre. Ils ont pu cependant enclouer des pièces qui se trouvent ainsi
inutilisables. Vers 22H30, les Français, qui n’ont plus à redouter ces canons, gl Bosquet en
tête, remontent à l’assaut. Les Russes sont culbutés à la baïonnette, et s'enfuient. Après cette
lutte sanglante, une des plus forte de ce siège, le Mamelon Vert, les Ouvrages Blancs et les
Carrières tombent définitivement aux mains des Français et des Anglais. 62 canons et 6
mortiers sont capturés mais seulement 9 canons sont encore en état que les Français vont
retourner. Les Français seuls ont perdu plus de 2 000 hommes tués ou blessés. Les pertes
russes sont évaluées à 6 000 tués et blessés.
Dans la nuit du 15 au 16, le gl d’Allonville, qui bivouaque avec sa division de cavalerie à la
naissance de la vallée de Baïda, envoie prévenir le général en chef qu’il a du monde devant lui.
Le gros des troupes russes, descendu des hauteurs de Mackensie ou débouchant par -Todor,
s’avance à la faveur de la nuit sur la Tchernaïa. A droite les 7e, 5e et 12e divisions traversent
la plaine, et à gauche la 17e division, une partie de la 6e et la 4e suivent les plateaux du
Chouliou. Une cavalerie nombreuse et 160 canons soutiennent l'infanterie. Les postes avancés
de l’Armée sarde se replient, et annoncent que l’ennemi s’avance avec des masses
importantes. Les Russes mettent leurs pièces en position sur les hauteurs de la Tchernaïa, et
ouvrent le feu.
Le gl Herbillon, qui commande les troupes françaises avait pris ses dispositions de combat : à
droite, la division Faucheux, avec la 3e batterie du 12e d’artillerie ; au centre la division
Herbillon, avec la 6e batterie du 13e ; à gauche la division Camou, avec la 4e batterie du 13e.
Le gl de la Marmora a lui aussi disposé ses troupes sur des positions de combat. La division
Morris de Chasseurs d’Afrique rapidement rejointe par la cavalerie anglaise du gl Scarlett, se
place en arrière des mamelons de Kamara et de Tratkir. Le colonel Forgeot, commandant
l’artillerie de la ligne de la Tchernaïa, tient prête une réserve de 6 batteries à cheval, dont 2 de
la Garde Impériale. 6 bataillons turcs amenés par Sefer-Pacha, viennent se joindre aux troupes
franco-anglaises. La division Levaillant, la division Dulac, et la Garde Impériale sont en
réserve.
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La brume épaisse qui couvre les bords de la Tchernaïa, et la fumée des canons empêche de
voir les Russes poussent leur attaque. La 7e division russe vient donner contre la division
Camou . Il y a : le 50e de Ligne, le 3e Zouaves, qui les reçoivent à la baïonnette, et le 82e
de Ligne, qui les attaque de flanc. Les Russes font demi-tour, pilonnés par l'artillerie française.
On ne reverra plus la 7e division russe. Au centre, l'ennemi a landeux divisions contre le
pont de Traktir . Plusieurs de ses colonnes se ruent à la fois et sur le pont et sur des passages
improvisés à l’aide d’échelles, de ponts volants et de madriers. Elles dépassent la Tchernaïa,
puis le fossé de la dérivation, et enfin s’avancent sur nos positions Les divisions Faucheux et
de Failly, culbutent les Russes qui sont forcés de repasser le pont qu’occupe le 95e de Ligne,
et sont poursuivis par le 2e Zouaves, le 97e de Ligne et une partie du 19e Bataillon de
Chasseurs à pied. La brume s’est dissipée, et il maintenant possible de voir les mouvements
des Russes. La 17e division russe, descendue des hauteurs du Chouliou, tente, sans succès, de
repartir au combat. Cette division es repoussée. A 09H00, il est visible que les Russes
amorcent un mouvement de retraite. A 15H00, toute l'Armée russe a disparu. Prudemment les
Français et les Anglais ne poursuivent pas. Dans l’Armée française, on compte environ 1 500
soldats tués ou blessés, et dans l’Armée sarde, 250 tués ou blessés environ. Les Russes
perdent dans cette affaire plus de 6 000 soldats, dont 2 200 blessés et prisonniers.
L’artillerie française avait acheminée 600 canons vers Malakoff et de leur côté, les Anglais,
bien que ralenti par le terrain avaient environ 200 canons en batterie. Les Russes n'étaient pas
resté inactifs et du coté de Malakoff ont construit une seconde enceinte. Le 5 septembre,
l'artillerie alliée commence son travail qui va durer 3 jours. Dès le matin du 8 septembre,
toutes les troupes d'assaut sont à leurs postes. A midi juste, toutes les batteries allongent leur
tir sur les réserves de l’ennemi. Les divisions françaises de Mac-Mahon, Dulac et de la Motte-
Rouge sortent des tranchées. Tambours et clairons battent, sonnant la charge. Au cri de “ Vive
l’Empereur!”, les soldats français se précipitent sur l’ennemi. Le 1er Zouaves suivi du 7e de
Ligne, avec à sa gauche le 4e Chasseurs à pied, s’élancent contre la face gauche et le saillant
de l’ouvrage de Malakoff. L'ascension en est difficile, la largeur et la profondeur du fossé, la
hauteur et l’escarpement des talus ralentissent les hommes. Mais les soldats parviennent sur le
parapet, garni de soldats russes, qui se font tuer sur place, et qui, à défaut de fusils, se font
armés de pioches, de pierres, d’écouvillons, de tout ce qui se trouve sous leur main. Les
Français repoussent les Russes à coups de crosses et de baïonnettes, s’emparent des premiers
retranchements. Les Russes contre-attaquent mais sont finalement refoulés. Peu d’instant
après le drapeau français flotte au sommet de Malakoff. Mais tout le bastion n'est pas encore
définitivement conquis. A droite et au centre, dans le même élan, les divisions Dulac et de la
Motte-Rouge, se sont emparées du Petit-Redan, du Carénage et de la Courtine. Elles
atteignent la seconde enceinte en construction. Le gl Pélissier fait alors le signal convenu avec
le général anglais Simpson pour l’attaque du Grand Redan. Malgré des efforts inouïs, les
Anglais sont repoussés avec des pertes énormes. Les Français qui sont toujours maîtres de la
tour Malakoff, subissent pendant près de cinq heures, les attaques des Russes qui veulent
reprendre cette position capitale pour la défense de Sébastopol. Mac-Mahon avec la brigade
de Vinoy, les Zouaves de la Garde Impériale, la réserve française de Wimpfen, et une partie
des voltigeurs de la Garde Impériale, tiennent la position. On prête la phrase "J'y suis, j'y
reste" à Mac-Mahon.
Les Russes tentent encore de reprendre l'ouvrage. Formés en colonnes profondes, ils attaquent
par trois fois l’ouvrage, et trois fois ils sont obligés de se retirer, avec des pertes importantes.
Il est 17H00, les Russes suspendent leurs attaques. Le général en chef se prépare à repousser
de nouvelles attaques pendant la nuit, et prend des dispositions pour s’établir solidement sur la
position. Précautions inutiles, car on s'aperçoit vite que les Russes commencent à évacuer la
ville de Sébastopol. De longues files de troupes et de bagages défilent sur la rive nord. Bientôt
des incendies embrasent la ville. Tout saute, défenses, magasins à poudre, édifices publics,
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établissements industriels. S'aventurer en ville serait une folie. Les soldats attendent. Au jour,
c'est un spectacle tragique. Les derniers vaisseaux russes mouillés la veille dans la rade sont
coulés. L’ennemi enlève ses derniers fugitifs sur des vapeurs sauvés de la destruction. La ville
brûle de partout. Les pertes, dans cette bataille de Malakoff, sont pour les Français de 7 551
tués, blessés et disparus. Les Alliés entrent dans la ville.
Ceux de la bataille de Malakoff, sous les ordres du Général Pélissier : Au Premier Corps
d'armée : les 5e, 6e, 9e, 10e Bataillons de Chasseurs à pied ; les 19e, 26e, 39e, 74e, 21e, 42e,
46e, 80e, 28e, 98e, 18e, 79e, 14e et 43e Régiments d'Infanterie ; les 1er et 2e Régiments de
Légion Étrangère ; et en cavalerie les 1er, 3e, 2e et 4e giments de Chasseurs d'Afrique. Au
Deuxième Corps d'armée : les 1er, 3e, 19e, 17e, 4e Bataillons de Chasseurs à pied ; les 7e,
20e, 27e, 50e, 82e, 6e, 95e, 97e, 57e, 85e, 10e, 61e, 86e, 94e, 49e et 100e Régiments
d'infanterie ; les 1er, 3e, 2e Régiments de Zouaves, un régiment de marche des Tirailleurs
algériens ; le 4e Régiment d'infanterie coloniale et en cavalerie : les 1er et 4e Hussards et les
6e et 7e Dragons. Au Corps d'armée de réserve : un régiment de marche des Zouaves, les 1er
et 2e Voltigeurs de la Garde, le Bataillon de chasseurs de la Garde, les 1er et 2e Grenadiers de
la Garde, les 14e, 7e, 17e Bataillons de Chasseurs à pied ; les 47e, 52e, 62e, 73e, 9e, 32e, 15e,
96e, 57e, 85e,10e et 61e Régiments d'Infanterie et en cavalerie : les 6e et 9e Cuirassiers.
N'oublions pas les régiments d'artillerie, les services. N'oublions pas non plus, les marins et
les canonniers qui sont transportés à terre et qui vont combattre comme des fantassins.
Après la prise de Sébastopol, les Russes accepteront la paix signée à Vienne en 1856.
310 000 Français ont pris la mer pour la Crimée, bilan : 94 000 morts (dont 75 000 de
maladie).
1855 : France.
Le remplacement est supprimé. Mais contre une somme de 2 800 Francs versée à l’Armée, un
appelé peut être dispensé du service actif (loi dite de donation de l‘armée).
1856 : France.
L’Infanterie de marine cesse d’être employée à bord des navires. Pour assurer le service à
bord est créé le corps des Fusiliers-marins.
Napoléon III institue la Médaille de Saint Hélène. Elle est destinée à récompenser les vétérans
des guerres du Ier Empire encore en vie. Ils sont encore 390 000 à recevoir cette médaille.
1857 : Algérie.
La conquête de la Grande Kabylie qui résiste encore en Algérie s’achève après l’arrivée de 35
000 hommes retour de Crimée. Le 19 mai 1957, 40 000 hommes de 3 divisions partent vers
Tizi-Ouzou. Les Kabyles s’accrochent. Tout le massif montagneux est encerclé et les Français
progressent partout, rasant les villages, massacrant la population, pilonnant les oueds et les
crêtes. A Icheriden, la résistance de 4 000 guerriers est finalement brisée. Une quatrième
colonne rejoint les 3 autres pour soumettre le Djurdjura. En 6 semaines c’est terminé. Les
Français ont perdus 1 500 tués et blessés. Quand aux Kabyles ?
La conquête de l’Algérie est terminée. Du moins le croit-on. Car pendant les 5 années qui
vont suivre, des soulèvements épisodiques vont se produire. Cette conquête de l’Algérie aurait
coûté à la France la vie de 2 600 à 10 000 hommes selon les sources. Mais 189 000 Européens
sont désormais installés en Algérie.
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1857 : Mer de Chine.
Les occidentaux veulent obtenir de la Chine un libre accès à ses ports. Une flotte de 32
corvettes et canonnières à vapeur transportant 4000 soldats est envoyée. Le 28 décembre 1857,
prise de Canton. L’escadre de l’amiral Charner, commandant des forces navales françaises
des mers de Chine, s’illustre au cours de la prise de Tché-Fou, du débarquement de Pétang et
de la destruction des forts de Peï-Ho (20 mai 1858) et de Tien-Tsin. Puis la paix est signée,
pour peu de temps.
1857 : Colonies
Le décret impérial du 21 juillet 1857 institue les unités de Tirailleurs sénégalais (sous
l'impulsion de Faidherbe). Ceux ci cessent des laptots (marins embarqués) et des supplétifs
pour devenir des soldats réguliers des armées françaises.
1858 : Indochine.
Le 31 août, des forces franco-espagnoles (14 bâtiments et environ 2 000 hommes) arrivent
dans la baie de Tourane (aujourd'hui Da Nang) sous le commandement du vice-amiral Rigault
de Genouilly. Après un ultimatum d'une journée, les forts sont bombardés, et enlevés par les
compagnies de marins. Les Annamites avaient prévu notre attaque et mis la région en état de
défense. Genouilly a des effectifs trop faibles pour lui permettre d'atteindre la capitale Hué.
De plus la chaleur et les maladies (choléra, scorbut) déciment ses effectifs. L’amiral
Genouilly laisse à Tourane juste des effectifs réduits et décide d'orienter ces efforts vers un
autre point. Tourane sera entièrement évacué entre février et mars 1860.
1859 : Chine.
Un nouvel affrontement à l'embouchure du Peï-Ho se solde par un désastre pour les
Européens. Les pertes en hommes sont sévères et l'affront cinglant.
1859 : Italie.
Dès le mois de mars, l'Autriche et le Piémont mobilisent leurs troupes et bientôt l'Autriche,
rejetant les offres de médiation des grandes puissances, déclare la guerre au Piémont le 26
avril 1859. L'Armée autrichienne est forte de 100 000 hommes, divisés en 5 corps. Elle laisse
échapper l'occasion d'entamer, avant l'arrivée des Français, l'Armée sarde (appelée aussi
piémontaise) et ses 60 000 hommes dirigés par Victor-Emmanuel. Napoléon III a engagé la
France aux cotés des Piémontais. L'Armée française (116 000 hommes) pénètre en Italie par
deux voies opposées. Dans les premiers jours de mai : le IIIe et le IVe corps (Canrobert et
Niel) arrivent par le Mont Cenis et le Mont Genèvre sur Turin ; le 1er et le IIe corps
(Baraguay d'Hilliers et Mac-Mahon), ainsi que l'Empereur et la garde Impériale, débarquent à
Gênes et se concentrent sur Alexandrie. Napoléon III est le commandant en chef. Un
cinquième corps d'armée sera ensuite constitué.
Pour la Garde Impériale : un Régiment de marche des Zouaves, les 1er, 2e, 3e Régiments de
Grenadiers de la Garde, le Bataillon de Chasseurs de la Garde, les 1er, 2e, 3e et 4e Voltigeurs.
En cavalerie, les 1er et 2e Cuirassiers, les Dragons, les Lanciers, les Chasseurs à cheval et les
Guides de la Garde.
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Au Premier Corps d'armée : les 17e et 10e Bataillons de Chasseurs à pied, les 74e, 84e, 91e,
98e, 15e, 21e, 61e, 100e, 33e, 34e, 37e et 75e Régiments d'infanterie, le 1er Régiment de
Zouaves et en cavalerie : les 1er, 2e et 3e Chasseurs d'Afrique et le 5e Hussards.
Au Deuxième Corps d'armée : Un régiment de marche des Tirailleurs Algériens, les 45e, 65e,
70e, 71e et 72e Régiments d'Infanterie, le 11e Bataillons de Chasseurs à pied, le 2e Zouaves,
les 1er et 2e régiments Étrangers et en cavalerie : les 4e et 7e Chasseurs à cheval.
Au Troisième Corps d'armée : les 8e, 19e, 18e Bataillons de Chasseurs à pied, les 23e, 90e,
56e, 41e, 43e, 44e, 64e, 88e, 11e, 14e, 46e et 56e Régiments d'infanterie et en cavalerie : les
2e, 7e, 6e et 8e Hussards.
Au Quatrième Corps d'armée : les 5e et 6e Bataillons de Chasseurs à pied, les 30e, 49e, 6e, 8e,
52e, 73e, 85e, 86e, 2e, 53e, 55e et 75e Régiments d'infanterie et en cavalerie les 2e et 10e
Chasseurs à cheval.
Au Cinquième Corps d'armée : le 3e Zouaves, le 14e Bataillon de Chasseurs à pied, les 75e,
89e, 93e, 99e, 18e, 26e, 80e, 82e Régiments d'infanterie et en cavalerie : les 6e et 8e Hussards.
Avec toutes les batteries d'artillerie divisionnaires, le Train, le Service de Santé, le Génie, etc...
Le commandant de l'Armée autrichienne (Giulay) pense que Napoléon III va reprendre la
tactique de son oncle en 1796 et il retire ses troupes dirigées vers Turin, évacue
définitivement Verceil le 19 mai, et pour se rapprocher du théâtre supposé des opérations
futures, transporte son quartier général de Mortara à Garlasco. Il garnit en même temps sa
droite et son centre (Novare, Mortara) pour porter le gros de ses forces à gauche. Il organise
sur la rive droite du Pô, une reconnaissance offensive avec 2 divisions. Les premiers éléments
français (division Forey) rencontrent ces deux divisions à Montebello. Il est 16H30, le général
Forey n'hésite pas à lancer ses hommes sur la position autrichienne, car pour lui, la retraite
serait désastreuse. Combinant une attaque de front avec une attaque de flanc, il lance ses
soldats contre les troupes autrichiennes massées autour de Montebello. Après des combats
dans les rues, dans les jardins, dans les maisons, les Autrichiens sont acculés dans le cimetière
qu'ils ont transformé en réduit. Ils y effectuent une ultime résistance, puis battent en retraite
sur Casteggio. Loin de poursuivre l'ennemi, Forey, dont les troupes sont épuisées par cette
lutte acharnée, regagne dans la nuit ses cantonnements de Voghera. Il a perdu 700 hommes
pendant que les Autrichiens ont perdu 1 200 hommes.
Giulay suppose que l'Armée française se prépare à traverser le à Plaisance. Pour maintenir
Giulay dans son erreur, l'Empereur concentre les différents corps français sur sa droite, puis
brusquement, en utilisant les routes et les chemins de fer d'Alexandrie à Verceil, il fait
exécuter à tous ses corps une marche de flanc de plus de 100 kilomètres qui lui permet de
déborder la droite autrichienne et de se porter sur Milan. Cette marche s'effectue à l'insu de
l'ennemi du 21 au 31 mai. Le corps seul doit rester à Voghera pour continuer à donner le
change aux Autrichiens. L'Armée sarde qui forme l'aile gauche reçoit pour mission de
masquer le mouvement des troupes françaises en occupant Verceil, et en chassant de la rive
gauche de la Sésia la droite autrichienne qui occupe Palestro. Le 29 mai, Verceil est occupé.
Le 30 mai, Victor-Emmanuel franchit la Sésia et se heurte aux Autrichiens à Palestro. L'action
de l'Armée française se limite aux exploits des Zouaves du 3e Régiment qui campaient sur les
bords de la Sésia. Masqués par les accidents de terrain, ils débouchent dans le flanc des
Autrichiens. Rien ne les arrête, ni les fossés, ni les haies, ni les rizières. Un canal les sépare
ensuite de l’ennemi, ils le franchissent, de l'eau jusqu'à la ceinture, se reforment sur la rive
opposée, courent à une batterie et s'emparent de cinq canons. Sous cette attaque foudroyante,
les Autrichiens reculent et bientôt s'enfuient vers Rivoltella et Robbio. Le reste du combat a
été supporté par les Piémontais de Victor-Emmanuel.
Tandis que se livrent ces combats, l'Armée française continue son mouvement tournant, et le
31 mai, Napoléon III établit son quartier général à Novare. Giulay, revenu enfin de son erreur,
se replie en toute hâte derrière le Tessin qu'il choisit comme ligne de défense. Reste donc aux
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