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Analyse des sources et sujets d’après la bibliographie d’Historiens et géographes.
La revue Historiens et géographe propose chaque année une bibliographie sur chacune des questions
de concours. Cette bibliographie rédigée par des spécialistes se veut un outil de travail et recension exhaustive
des ressources disponibles sur tous les aspects du sujet. Elle comprend de nombreux titres, écrits dans un
grand nombre de langues et des articles parus dans des revues scientifiques dont certaines sont assez
confidentielle. Le but de cette liste n’est pas d’encourager à une lecture de tous les titres : une vie entière n’y
suffirait sans doute pas. Elle se veut un guide pour les chercheurs ou les étudiants souhaitant travailler sur un
sujet spéciali(notamment dans le cadre d’un exposé universitaire ou de la préparation de la leçon d’histoire
au CAPES et à l’agrégation externes. ) Pour le concours de l’agrégation interne cette bibliographie est utile pour
« baliser » le sujet c’est-à-dire attirer l’attention du candidat sur les champs de la recherche qui ont été
abondamment étudiés (et qui donc peuvent fournir des sujets ou qui nécessiteront un développement
structuré dans une copie) et les questions encore en friche sur lesquelles le jury n’attendra pas de
connaissances précises.
La bibliographie rédigée par C. Feyel (maître de conférences en histoire grecque à l’Université de Clermont-
Ferrand) et C. Pébarthe (maître de conférences en histoire grecque à l’Université de Bordeaux III) peut être
trouvée dans le N°399 de la revue, juillet-août 2007 pp 99-144.
J’ai gardé le découpage proposé par les auteurs mais les commentaires sont de mon cru.
Premières lectures (pp 99-101)
Globalement, pour notre sujet, il faut connaître la « vulgate finleysienne » (sic) : il n’y aurait en fait pas
« d’économie hellénistique » (primitivisme). Même s’il n’y pas à l’heure actuelle de modèle opposable au
modèle critiqué, il faut connaître les travaux de A. Bresson, La Cité marchande, Bordeaux 2000 qui s’intéresse à
la dimension des échanges dans l’espace de la cité.
I Sources et historiographie (pp 101-110)
A. Sources
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:
sources littéraires : l’ouvrage de M. Austin et P. Vidal-Naquet, Economies et sociétés en Grèce ancienne,
Paris 2007, 8ème edition, est un recueil de texte à connaître. Attention à l’introduction qui propose une analyse
de type primitiviste de l’économie grecque dans les premières éditions : dans la dernière édition Claude Mossé
prend une position différente dans la préface. .
Il faut connaître
a) les Economiques : nouveau type d’écrits apparus dans le dernier tiers du Vème siècle (le logos oikonomikos)
et qui traite de l’oikonomia. L’oikonomia suppose la maîtrise d’une technè ( un savoir pratique) ( agriculture,…)
qui permet d’être un chrématistès ( un individu qui sait gérer un patrimoine). On connaît une dizaine
d’Economiques mais deux seules nous sont parvenues : celle de Xénophon et celle du pseudo-Aristote (un
disciple d’Aristote qui étudiant l’économie du royaume perse distingue, mais sans vraiment identifier de
changement de nature, quatre niveaux : à l’échelle de l’Etat, de la région (satrapie) de la cité et de l’individu). Il
faut aussi connaître l’existence des Revenus (ou Poroï) de Xénophon qui rédigés après l’échec de la seconde
ligue de Délos en 355 propose de remplacer la ligue par des relations fondées sur les échanges économiques :
comme il est nécessaire pour ravitailler la cité d’importer du blé, il faut donc exporter (marbre, minerais) grâce
au Pirée. Pour ce faire, Xénophon préconise de louer des esclaves publics aux concessionnaires des mines,
d’augmenter les contributions pesants sur les étrangers que l’on attirerait par des mesures attractives. Il
semble y avoir un début d’application de ces mesures, début compromis par la guerre contre la Macédoine.
b) les écrits philosophiques. Notamment Platon et Aristote qui a beaucoup écrit sur la monnaie ou sur l’idéal
inatteignable dès que la cité a trop grandi de l’autarcie (autarcie menacée par la « chrématistique » qu’il définit
à cette occasion).
c) Thucydide
d) Aristophane (à utiliser pour les types sociaux dans ses pièces).
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J’ai sur ce point complété la bibliographie de la revue par celle parue dans le manuel publié sous la direction de M-F. Baslez, Economies et
sociétés Grèce ancienne, Atlande, 2007.
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e) les orateurs attiques (V-IVème siècle) (il y en a dix dont Lysias, Isocrate, mosthène, Eschine,…) : série de
discours prononcés lors de procès privés…
f) écrits grecs sur l’agriculture : en fait ils ne nous sont connus que de manière indirecte : par Xénophon
(Economiques) ou par des auteurs latins bien plus tardifs qui en conservent des échos (notamment celui de
Cassianus Bassius au VIème siècle après JC). Quelques textes d’Aristote traitent du sujet.
• les sources numismatiques
• les sources épigraphiques essentielles notamment pour analyser l’évergétisme notamment les décrets
honorifiques octroyant l’exemption des taxes (atélie), l’immunité personnelle (asylie) ou le droit de propriété
pour étrangers (enktésis). Il existe des écrits glementaires (lois,…), comptabilité publique (notamment
lorsque les comptes de Delphes sont gravés dans du marbre pour bien montrer qu’ils sont en règle : le dieu
Apollon étant le propriétaire des terres du sanctuaire….)
Il reste peu d’écrits privés (sur des supports périssables). Il existe quatre autres types d’inscriptions sur notre
sujet: les comptes et inventaires de cités ou de temples (notamment les grands sanctuaires), les contrats
d’entreprise (« devis de construction »), les contrats agraires.
On notera en matière d’épigraphie que sur l’époque classique Athènes est notre source essentielle mais que les
sources sont plus diversifiées lors de la période hellénistique.
• les sources archéologiques :
Objets (qui voyagent plus que les hommes dans l’antiquité) comme les amphores, monnaie, archéologie
industrielle (fouilles du Laurion).
B. historiographie :
(je ne reprends pas les principales étapes : vues ensemble à plusieurs occasions. )
II Echelles, instrument et monétarisations
• Echelles
Le problème du découpage de l’espace étudié provient des conceptions différentes que l’on se fait du monde
antique : par exemple la coupure monde romaine t grec/monde égyptien et mésopotamien par exemple est
très discutée depuis les années 1980. Ce découpage doit beaucoup aux perspectives évolutionnistes
« d’abord » un développement oriental qui s’épuise et un développement occidental qui le relaie. Par exemple
M. Weber explique le clivage par une rationalité occidentale qui émerge et des structures politiques différentes
(Etats construits autour de la nécessaire irrigation en Orient/ décentralisation voire démocratisation en
Occident). Polanyi hérite du modèle wébérien en opposant Proche Orient (propriépalatiale et redistribution)
et Occident (réciprocité et propriété individuelle).
F. Braudel propose, au contraire, un nouvel espace de réflexion étendu à la Méditerranée vue comme espace
d’échanges.
Le travail le plus novateur (et actuellement le plus discuté) est celui de P. Horden (un médiéviste) et N. Purcell
(antiquisant) The Corrupting Sea (paru en 2000) : selon eux, Braudel a plus fait une histoire « en »
Méditerranée qu’une histoire « de » la Méditerranée (la leur). Se situant dans la longue durée, ils pensent que
l’espace méditerranéen est un espace qui par sa fragmentation même favorise les échanges maritime : la
« connectivity » (vous pouvez dans vos devoirs utiliser le concept, éventuellement en le traduisant en
« connectivité » à condition de l’expliquer (c’est un néologisme)). Sur la longue durée, les permanences grâce à
ces échanges, l’emportent sur les changements.
• Sur l’environnement
Il y a une grande diversité de situation et une grande variation pour chaque « microrégion » (sic). L’ouvrage
important sur la question de l’adaptation de l’homme et de l’agriculture face aux risques est T.W. Gallant Risk
and survival in Ancient Greece, (NB Nous avons vu un petit résumé de ses travaux dans le corrigé que nous
avons fait en cours sur les crises). Il existe des études comparatistes mais qui sont assez largement discutées :
faute de sources abondantes, beaucoup de travaux se sont fondés sur l’ethnologie et présuppose en cas de
lacune documentaire une continuité des pratiques.
Il y a peu de travaux sur les déplacements des hommes en tant que tels (il vaut mieux passer par l’étude sur les
étrangers) alors que c’est un aspect essentiel notamment du sujet sur les échanges. Par contre la bibliographie
sur la navigation (les routes commerciales par exemple) est abondante. Le cas de Ténédos par exemple a été
étudié par C.L.H Barnes qui montre comment les habitants de cette île utilisent sa position favorable pour
3
organiser un lucratif transport maritime. (voir C..L.H. Barnes, « The Ferries of Tenedos », Historia 55 (2006) pp
167-177. Il ya également quelques études sur la piraterie. Une série d’articles sur la question du transport
terrestre existe mais dans des revues peu accessibles. Il vaut mieux se contenter d’évoquer le problème dans
un devoir en e limitant aux exemples éventuellement donnés dans des manuels. Il existe un ouvrage traitant de
la circulation de l’information (en fait des actes publiés d’une table ronde) dans l’antiquité avec trois articles
intéressants pour notre sujet. L. Capdetrey et J. Nelis-Clément dir. La Circulation de l’information dans les Etats
antiques, Bordeaux, 2006.
Alors que le modèle finleyien ne s’intéresse guère aux nuances régionales des échanges économiques, il existe
une abondante littérature régionale qui tend à montrer l’impact d’échange même quelquefois dans des cités
de taille fort modeste qui ne sont nullement de simples « communautés paysannes ». IL ne faut pas non plus
opposer de façon binaire marché international (pour les grandes cités) et marché local (pour les petites). Par
exemple en ce qui concerne Délos, A. Bresson montre que « le marché délien doit être pensé dans l’articulation
d’un marché régional (…) et du marché international. (…°) Il n’y a nulle contradiction mais complémentarité
entre les deux perspectives. Voir A. Bresson « Marché et prix à Délos : charbon, bois, porc, huiles et grains ». in
R. Descat éd. Approches de l’économie hellénistique, Saint-Bertrand de Comminges, 2006, p 335.
Petite précaution utile : pour notre sujet, il na faut pas se limiter aux échanges intra égéens : il faut envisager
les relations avec d’autres gions (essentielle notamment avec la question de l’approvisionnement en blé :
voir le corrigé sur les ports, vu en cours).
On peut aussi réfléchir à des échelles plus grandes notamment lorsque la cité est entièrement tournée vers des
perspectives régionales : il y a par exemple toute une série de travaux sur Thasos et sa pérée
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mais ces travaux
sont malheureusement peu accessibles. L’empire athénien est aussi largement étudié. Si les travaux précis qui
en décrivent le type de domination et l’organisation sont peu accessibles, vous pouvez facilement vous
constituer une petite fiche sur la question à partir des manuels généraux qui reprennent ce point important.
En ce qui concerne l’empire athénien d’ailleurs trois thèmes sont particulièrement bien étudiés. :
a) une série d’articles parus dans des revues scientifiques anglo-saxonnes, dans les années 1990, revoit à
la baisse le poids du tribut exigé par les Athéniens et le rôle de celui-ci dans le financement des
constructions sur l’Acropole (contrairement à ce qu’affirme Plutarque. Il s’agit d’un point actuellement
discuté.
b) L’institution des clérouquies
3
.
c) Le décret imposant l’usage des poids, mesures et de la monnaie athénienne aux alliés. (voir
chronologie). Ce décret (ou plutôt les fragments que nous en avons) est très discuté.
Toujours dans cette réflexion par échelle, l’influence d’autres institutions sur le fonctionnement de la cité :
empire perse, monarchies hellénistiques, doit être pris en compte. Mais là encore on peut réfléchir à partir des
manuels généraux qui donnent quelques ouvertures sur ce point. Il faut également envisager le poids de
l’influence romaine. Il n’y a guère de synthèse récente sur le sujet et les auteurs de la bibliographie conseillent
de consulter sur les negotiatores un ouvrage de J. Hatzfeld… de 1919.
La cité et les lieux d’échanges et de productions sont bien étudiés mais dans des ouvrages peu accessibles. Il
faut se constituer des fiches à partir d’ouvrages plus généraux notamment sur les lieux suivants :
oikos (particulièrement son rôle dans production).
l’emporion
l’agora
Il ne faut pas non plus oublier les lieux éphémères d’échanges : foires et panégyries.
B. Instruments et acteurs des économies.
Monnaie
Les auteurs de la bibliographie rappellent que « La monnaie est à la fois un moyen d’échange, une réserve de
valeurs, un moyen de prêt de valeur (crédit) et un étalon. ». Elle est connue non seulement par les traces
archéologiques mais aussi par un certain nombre de cret, les Grecs ayant légiféré dans ce domaine ainsi que
par des textes philosophiques qui montrent l’intérêt que les Grecs lui portaient. La vision de beaucoup
d’historiens actuels s’appuie une fois encore sur la conception que Finley se faisait de la monnaie. Pour lui, la
monnaie grec se réduit aux pièces (le crédit, selon lui, ne permet pas un accroissement de la masse monétaire
car il est insuffisant). L’offre monétaire grecque serait donc « inélastique » car il y a peu de ressources en
2
C’est-à-dire la zone continentale dominée par une île.
3
Possessions foncières athénienne sur le sol des cités alliées mises en valeurs par des soldats citoyens athéniens, les clérouques
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métaux précieux et pas de crédit. Toujours selon Finley, la monétarisation de l’économie ne s’accompagne pas
d’une plus grande rationalité des acteurs économiques et la frappe monétaire repose surtout sur des
impératifs politiques (prestige).
En fait les recherches récentes montrent que l’économie grecque (notamment sur les petites dénominations,
c’est-à-dire les subdivisions de la drachme) est bien plus monétarisée qu’on ne le croyait : voir d’ailleurs le
Contre Phénippos de Démosthène. Ce grand propriétaire terrien avait visiblement un grand besoin de monnaie
et organisait sa production de façon à maximiser son profit.
La vision purement politique de la frappe de monnaie est elle aussi battue en brèche : par exemple par Th. R.
Martin dans Sovereignty and Coinage in ancient Greece, Princeton, 1985. On a longtemps attribué la
suppression des monnaies des cités passées sous le contrôle de Philippe de Macédoine à une volonté politique
du roi ( mieux contrôler politiquement en imposant sa monnaie) et , selon cet auteur, c’est une erreur car le
manque de métal précieux et l’acceptation d’un meilleur outil ; plus pratique. Ce point de vue est discuté. La
question de la naissance de la monnaie frappée recoupe en partie ce débat du poids de la politique sur la
monnaie. Par exemple selon G. Le Rider, La Naissance de la monnaie, Paris, 2001 cette création s’explique
davantage par la volonté d’obtenir un bénéfice du fait du seigneuriage
4
.
Enfin certains auteurs montrent que la volonté de faciliter les échanges serait l’une des causes de la création de
la monnaie et qu’il y aurait même une spécificité grecque qui tiendrait à l’universalité de la monnaie qui
couvrirait l’ensemble de la sphère des échanges. « L’argent monnayé était la forme symbolique de la monnaie
de la circulation de la valeur, qui, tout à la fois était la traduction de l’égalité formelle entre des partenaires
juridiquement égaux dans l’échange et assurait la cohésion de la communauté civique ». A. Bresson
« Monnayage et société dans les mondes antiques » Revue numismatique, n°157, 2001, pp 51-68. Ce point de
vue se retrouve chez de nombreux autres auteurs, par exemple E. Will » Fonctions de la monnaie dans les cités
grecques de l’époque classique » in J.M. Dentzer, Ph. Gauthier, T. Hackens. Numismatiques antique. Problèmes
et méthodes, Nancy et Louvain, 1975.pp 233-246.
Sur les acteurs individuels des économies
La seule synthèse accessible est celle de Cl. Mos« L’homme et l’économie » in JP Vernant, L’Homme grec,
Paris, pp35-73. pp 35-74. Mais la vision proposée qui accentue la coupure entre V et IV siècle est celle d’un
« désencastrement » de l’économie au cours du IV siècle (on rejoint ici les théories de K. Polanyi qui sont
aujourd’hui très discutées).
Rationalité, mentalité et progrès.
Un débat scientifique d’enjeu. La thèse finleyienne tient pour un défaut de rationalité économique et une
paralysie du développement économique par les mentalités. En fait, aujourd’hui on tend à prouver le contraire.
Les publications sur le sujet sont malheureusement peu accessibles. On peut retenir par l’exemple d’un dossier
papyrologique (mais du IIIème siècle après J.C) étudié par D. Rathbone qui montrerait l’existence d’une volonté
de rationnaliser la production en maximisant la production, minimisant pertes et risques, dans l’antiquité,
même si ce corpus est largement en dehors de la période qui nous intéresse ici. A. et Fr. Bresson parviennent à
la même conclusion en s’appuyant sur un texte de notre période le Contre Phormion de Démosthène. « Max
Weber, la comptabilité rationnelle et l’économie du monde gréco-romain » in H. Bruhns et J. Andreau éd.
Sociologie économique et économie de l’antiquité. A propos de Max Weber (table ronde du 18 janvier 2003)
Paris, 2004, pp 91-114.
De la même façon, ces auteurs, dans le même ouvrage, montrent que contrairement à la position Finley qui
limite la fonction de la comptabilité publique à un simple contrôle social, il semblerait qu’il y ait une plus
grande complexité de la comptabilité publique des Anciens.
Enfin l’archéologie montre elle aussi un développement de l’agriculture spéculative (oléiculture) : fouille de la
cité d’Halieis dans le sud de l’Argolide (Travaux de Br. A. Ault parus dans la revue Hesperia en 1999).
Démographie, peuplement, famille.
Les manuels de concours présentent assez bien cet aspect. Il convient d’avoir quelques notions de
démographie antique et de pouvoir expliquer les différentes techniques de dénombrement.
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Citoyens et non citoyens
4
C’est-à-dire de l’avantage financier direct découlant de l’émission de monnaie. Ici lié à la différence entre la valeur pondérale et la valeur
faciale. En termes simples, la monnaie vaut « plus » par la quantité de bien qu’elle permet d’acheter que par la quantité de métal précieux
qu’elle contient réellement. Les cités jouent consciemment sur cette différence (qui constitue donc leur bénéfice).
5
Sur cet aspect, voir le travail fait en cours.
5
Il existe deux ouvrages généraux sur la question Cl. Vatin, Citoyens et non-citoyens dans le monde grec, Paris,
1984 et R. Lonis, L’Etranger dans le monde grec, Nancy, 1993. Cependant encore les manuels de concours
font bien le point sur des notions centrales, sur lesquelles il ya finalement peu de bat. Par contre il faut
absolument connaître le débat sur la nature de l’évergétisme entre P. Veyne, Le Pain et le cirque, Paris, 1976, et
Ph. Gauthier, Les Cités grecques et leurs bienfaiteurs, Athènes, 1985.
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Dans le cadre de l’épreuve sur dossier, il
faudra faire très attention aux documents épigraphiques éventuellement proposés en se gardant de quatre
erreurs :
1°) surévaluer le rôle de l’évergète : il se peut que le don soit ou très modeste ou destiné seulement à une
partie de la population. Il faudra pour cela avoir une idée assez nette de la valeur des subdivisions monétaires.
De même l’aide apportée doit être examinée avec soin : s’agit-il vraiment d’une réponse efficace à une crise
(notamment dans le cas d’un embellissement de la cité) ?
2°) se leurrer sur ses objectifs. Ce don peut avoir des conséquences politiques lourdes.
3°) confondre liturgie et évergétisme.
4°) associer mort de la vie civique et veloppement de l’évergétisme. Cette erreur assez fréquente est due à
une approbation sans réserve du point de vue d’auteurs antiques. La fin de la vie civique n’est pas
nécessairement corrélée avec la fin de la démocratie ni même avec la réduction d’une puissance.
Les femmes.
L’histoire des femmes (gender studies) est récente mais s’est largement développée. Sur ce thème, le
professeur d’histoire-géographie doit avoir lu le dossier consacré par la revue Historiens et géographes à ce
sujet. Voir donc F. Ruzé « La place des femmes dans la société et l’économie grecque » in Historiens et
géographes, n°392, octobre 2005, pp 107-118. Chacun étant supposé l’avoir lu et le jury d’agrégation interne
prenant en compte la difficulté des candidats à disposer d’une bonne documentation en dehors des centres
universitaires……
7
. Les candidats inscrits à la préparation ont normalement reçu par mail la reproduction de cet
article essentiel. Si vous ne l’avez pas eu et que vous ne disposiez pas chez vous du numéro concerné d’H&G,
manifestez-vous le plus vite possible. Les candidats peuvent également consulter relativement facilement le
premier tome sous la direction de M. Schmitt-Pantel de l’Histoire des femmes en Occident de M. Perrot et G.
Duby. L’archéologie permet d’avoir accès à des représentations de femmes au travail (stèle funéraires
souvent) : on peut en trouver des reproductions dans certains manuels scolaires. Il faut enfin connaître une
femme évergète : Archippè de Kymé qui montre bien que l’évergétisme n’est pas seulement une affaire
masculine.
Les esclaves.
Il existe un ouvrage sur la question J. Andreau et R. Descat Etre esclave en Grèce et à Rome. Paris, 2006 mais
qui est largement repris par les manuels de concours. En fait les débats, qui d’ailleurs se sont apaisés depuis
une quinzaine d’année portaient sur l’importance respective du travail libre et du travail servile dans
l’agriculture grecque. Ce débat n’est pas tranché. Pour JH. Hameson, le rôle des esclaves est essentiel dans les
grandes et moyennes exploitations, par exemple. Un des débats a été aussi centré sur la fonction des
nombreuses tours que l’on retrouve en zones rurales : s’agit-il de lieux l’on enfermait la nuit les esclaves
travaillant aux champs ou dasn la mine, ce qui confirmerait une large présence servile dans le secteur agricole ?
Certains auteurs comme SP Morris et J.K. Papadopoulos le pensent.
Les marchands
Il n’y a pas vraiment de synthèse accessible sur ce groupe. Leur le a été longtemps mino par les
primitivistes (voir J. Hasebroek) : par exemple ils auraient été majoritairement analphabètes et dépourvu de
tout rôle politique. Ces points de vue sont aujourd’hui largement infirmés : par exemple Chr Prébarthe dans
Cité, démocratie et écriture. Histoire de l’alphabétisation d’Athènes, Paris, 2006 montre par exemple que les
preuves écrites (contrats et testaments) sont fondamentales devant les tribunaux athéniens.
A titre personnel, j’ajouterai un ouvrage d’accès commode qui ne se trouve pas dans la bibliographie d’H &G,
C. Salle, Les bas-fonds de l’Antiquité, Payot et Rivages, 2004. Cet ouvrage rédigé par une sépcialiste de la
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Voir le travail fait en cours sur ce point.
7
Il est vrai qu’en 2004, sur une question de contemporaine, Religion et sociétés, le sujet de la dissertation était déjà tombé sur les femmes….
Mais comme les femmes sont un sujet inépuisable et que 2004 commence à s’éloigner, un sujet à nouveau sur cette question est
envisageable……
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