2- L’existence de cas de déportation pour homosexualité de Français travaillant dans le
cadre du Service du Travail Obligatoire (STO) en Allemagne
Au camp de Natzweiler, parmi les 215 personnes qui travaillaient dans le cadre du STO en
Allemagne et qui ont été déportés au titre du Paragraphe 175 il y a :
15 Français (tous Alsaciens et Mosellans) ont été identifiés.
171 Allemands (originaires de Berlin et Cologne), 4 Polonais, 1 Autrichien, 1 Tchèque, 1
Russe, 1 Norvégien…
91 sur 215 moururent en déportation.
8 Français moururent en déportation, 4 restèrent en vie, le destin des 3 derniers reste
méconnu.
3- L’existence d’un Strasbourgeois déporté pour homosexualité ayant fait valoir ses
droits à une pension
Après avoir été arrêté le 28 février 1942, condamné à une peine de prison le 11 mai 1942, il
est emprisonné à la Maison d’arrêt de Mulhouse le 20 mai 1942. Sa trace est retrouvée au
Camp de Schirmeck où les Allemands l’obligent à porter une casquette distinctive de couleur
bleue.
Libéré en 1944, il garde le silence jusqu’en 1964, année où il sollicite une pension de la
Commission Départementale chargée d’indemniser les victimes.
Ayant essuyé un refus, il forme un recours et saisit la Commission Nationale qui confirme le
refus.
Il décide alors de saisir le Tribunal Administratif de sa ville. Il meut le 9 février 1965 à l’âge
de 68 ans. N’ayant ni descendant, ni héritier, la plainte disparaît avec lui.
Les nouveaux résultats révélés viennent valider a posteriori les convictions défendues par
le MDH depuis sa création en 1989.
Les décennies qui ont suivi la fin de la Seconde Guerre Mondiale ont été marquées du sceau
du tabou, du silence, de l’occultation et même de la négation de la déportation pour motif
d’homosexualité.
Grâce à Pierre Seel (premier français à avoir témoigné de sa déportation pour motif
d’homosexualité), grâce à l’engagement du journaliste militant Jean Le Bitoux, grâce à
la persévérance du MDH, et plus récemment grâce aux travaux des historiens et des
universitaires, nous arrivons progressivement à faire la lumière sur cette sombre page
de l’Histoire de France.
Nous ne considérons pas ce nouveau rapport comme une fin en soi car de l’aveu même de ses
auteurs, il reste des dizaines de cas mis à jour et dont l’itinéraire reste à reconstituer.
Aussi le MDH demande à Hervé MORIN, Ministre de la Défense et à Alain MARLEIX,
Secrétaire d'Etat à la Défense d’inclure la poursuite des recherches sur la déportation
pour motif d’homosexualité depuis la France dans la convention triennale (2008-2011)
qui sera signée prochainement avec la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
Pour le MDH