Le dernier convoi du 25 août 1944 au départ de Moulins Parmi les 66 déportés, de la prison de la « Mal coiffée » Un policier et un gendarme. La « Mal-Coiffée », prison militaire allemande de Moulins avait le même statut que celle de Montluc à Lyon. Ce sinistre lieu d’internement est peu connu. A notre connaissance, un seul ouvrage, très ancien lui a été consacré et plus récemment, elle est étudiée dans un mémoire d’une étudiante de l’IEP de Lyon. Les Amis de la Fondation de la mémoire de l’Allier rappellent sur leur site Internet ce douloureux passé. Elle est considérée comme la prison de la Gestapo. Le donjon de l’ancien château des ducs de Bourbon a été transformé en prison au 19e siècle. En 1941, la maison d’arrêt de Moulins devient une "KriegsWehrmachtsHaftAnstalt", littéralement une « institution pénitentiaire pour les prisonniers de guerre de la Wehrmacht » ou plus couramment une prison militaire allemande. Les détenus de droit commun sont transférés dans d’autres établissements pénitentiaires et en particulier à Nevers. A partir du 30 janvier 1943, la prison est exclusivement sous administration allemande. Son directeur est l’Oberfeldwebel Zimmermann.1 Du 20 au 24 août 1944, 305 internés sont libérés à la suite de négociations avec Bischoff2, commandant militaire allemand de la place de Moulins Le 25 août, les 66 prisonniers qui n’ont pu être libérés sont transférés par train à Belfort, dans un convoi militaire allemand, venant de Nevers et se repliant sur l’Allemagne. Ils doivent être déportés à Buchenwald pour les hommes et Ravensbrück pour les femmes. Parmi eux, le gardien de la paix du commissariat de police de Commentry, Henri, Charles Brunet. Ce dernier avait tenté de rejoindre le Maquis de Giat, en Haute-Combraille. Blessé, il était fait prisonnier, le 8 juin 1944, à Saint-Avit, lors de l'attaque par les Allemands du convoi des Corps-Francs de Libération Nationale en route pour le Mont-Mouchet. Le 31 août, il est interné au fort Hatry3 à Belfort et, le 5 septembre, déporté sur Buchenwald par le convoi I.285. Il est affecté au Kommando de Langenstein. Il meurt, le 11 avril 1945, à Langenstein4, Il est reconnu « Mort pour la France » et « Mort en déportation ». Dans le même convoi, le sous-officier de gendarmerie, Jean-Baptiste Durand, de la brigade de Bourbon-l'Archambault, capturé par les Allemands. Il décède, le 4 mars 1945, à Langenstein, WeimarBuchenwald. Il est reconnu « Mort pour la France » et « Mort en déportation ».5 Sources et bibliographie - ADAll (Archives départementales Allier), ADPdD (Archives départementales du Puy-de-Dôme), FMD (Fondation pour la Mémoire de la Déportation), ONACVG 63, SGA Mémoire des hommes, MémorialGenweb http://www.memorial-genweb.org/~memorial2/ - Margaux Mignard, Quand la croix gammée empoisonne la fleur de lys : chronique d'une ville bourbonnaise écartelée à l'heure allemande (1940-1943), mémoire de fin d'études, Institut d'Etudes Politiques de Lyon (IEP), Séminaire d'Histoire politique, sous la direction de Gilles Vergnon, soutenu le 6 septembre 2011 - Yvonne Monceau, Une prison militaire allemande à Moulins «La Mal-Coiffée, Crépin-Leblond, 1946 - Amis de la Fondation de la Mémoire de la Déportation de l’Allier, AFMD de l'Allier, « Le dernier convoi », http://www.afmd-allier.com/PBCPPlayer.asp?ID=1235842. - Slhp et SGAMI Lyon Michel Salager 1 ADPdD 908W 200 Menées par Jean Bardot 3 Caserne du 35e RI 4 JO N° 158 du 10 juillet 2010 à Hôpital d'Halberstadt (rectificatif) 5 http://www.afmd-allier.com/PBCPPlayer.asp?ID=1235842 - JO n° 079 du 1er avril 2012. 2 Société lyonnaise d’histoire de la police © Tous droits réservés [email protected] http://www.slhp-raa.fr Août 2014