‘’tient !, …bonjour cher voisin’’ aussi léger que possible.
De retour au foyer on imagine le compte rendu au conjoint :
‘’j’ai rencontré Lionel au cagarel avec sin siau d’ pisse’’
air étonné du conjoint :
‘’il a la chaud’ pisse ?’’
‘’Mais non ! sin siau estiu plein pisse’’
Et le rencontré compterendant à son conjoint respectif :
‘’j’ai vu l’ Favin au cagarel il a changé d’seau, il en a un à fleurs maintenant !’’
Comme on le dit de quelqu’un qui aurait changé de bagnole :
‘’le Favin il a une Dacia maintenant’’
On imagine le bourgeois aux fesses pincées comme son sourire, retenant avec peine une taupe
impatiente d’atteindre le bord du trou, marchand à pas serrés et courts, en ayant soin de ne pas trop
ouvrir les cuisses par crainte d’accident, vers une retraite connue de lui seul, à coté d’une touffe
d’herbe propice aux usages réservés.
On imagine la mauvaise surprise de celui qui a pris beaucoup de précautions pour passer inaperçu
dans l’obscur d’un bouquet de feuilles en contrebas du fossé (le petit bourgeois sus mentionné par
exemple) et qui est soudain débusqué par un impétrant qui avait repéré le même coin pour son
usage personnel. Le sphincter soudain se con-tracte, la brusque rétention du colombin le refoule au
plus profond des hauteurs du colon à la limite du grêle, le sourire crispé trahissant la soudaine
humiliation de se trouver en si mauvaise posture, l’œil exprimant tout à la fois la gène, une forme de
soumission à l’infortune du moment, et une demande muette de discrétion. Le malaise s’empare des
deux camps, un court instant, un court instant seulement, car la position verticale est nettement plus
avantageuse que la position accroupie. Ainsi en va-t-il des situations militaires : le haut de la colline
est préférable au fond de la vallée
Mais le cagarel avait ses heures, surtout celles qu’il fallait éviter. La pire était celles de la sortie de
l’école. Internet et l’éducation directe des jeunes n’ayant pas encore fait son apparition, il fallait bien
que les plus délurés trouvent la réponse à cette question autour de laquelle le monde tourne :
‘’Est-ce vrai que les garçons naissent dans les choux ?’’.
Surtout si la sortie intervient juste après l’apprentissage du verbe ‘’aimer’’ (1er groupe). Ces
apprentissages sont rébarbatifs, ennuyeux et que veut dire ‘’aimer’’ quand on a 10 ou 11 ans. Au
premier groupe il existe des verbes autrement plus drôles à conjuguer et qui vous font retenir les
tournures les plus rebelles.
Précisément Aymé et Iréné revenant par le petit chemin au sortir de l’école, entendirent un pet. Pas
un petit pet de curé tout en retenue et dévotion, non, un Pêt un vrai, gras et volontaire qu’une none