situe dans la foi), fortifiez-vous (c'est donc quelqu'un qui compte sur la force de
Dieu pour tous les jours). Que tout ce que vous faites se fasse avec amour.
Je ne sais si l'homme espère un jour pouvoir établir ce genre de choses sur la
surface de la terre, mais je sais que ce genre de chose n'existera jamais en dehors
de Christ.
Nous vivons un siècle absolument étourdissant de conquêtes, époustouflant de
progrès à nous donner le vertige, et ces dernières décennies l'ont changé de
façon considérable. Au plan scientifique par exemple comme sur d'autres plans,
nous vivons une fin de siècle absolument fascinante. Donc par certains côtés,
éblouissant, ce siècle, mais par d'autres, tellement dangereux qu'il met en jeu la
survie de la terre en même temps que celle des hommes sur la surface de la terre.
Mais il faut absolument convenir que, en cherchant à se mettre à l'aise dans le
monde, l'homme s'est donné, surtout dans notre Occident, un confort matériel
comme jamais précédemment dans toute son histoire. Il vit mieux que jamais,
plus que jamais au plan matériel. Pourtant, quels qu'ils soient, nos savants
affirment que les plus grandes détresses morales sont couramment rencontrées
justement dans les pays riches et il y a un tel mal de vivre dans ces pays que très
souvent, l'occidental, l'homme moderne, a perdu tout goût et tout appétit de
vivre, au contraire de ce qui se passe dans les pays en voie de développement.
Quand nous pensons par exemple qu'aujourd'hui, en ce même jour du 10
septembre 1992, quarante mille enfants sont morts de faim ! Nous aurions de
quoi nous réjouir de ce que nous avons ici, en Occident, dans nos pays riches et
nous ne sommes cependant pas du tout heureux ni satisfaits. Nous en voulons
encore davantage et tout ce que nous possédons tombe, comme dit la Bible, dans
un sac percé. Dans les pays en voie de développement, on cherche, on veut
vivre, on crie au secours. On ne se suicide pas, en Somalie, au Sahel, ni dans ces
pays où l'on meurt tous les jours de ne pas manger assez. Dans notre Occident,
on meurt de trop manger. Quel drôle de monde que le nôtre ! Dans notre
richesse, nous perdons souvent le goût de vivre ! Que de suicides, en France, en
Allemagne, aux États-Unis ! En Suède, où le niveau de vie est élevé, et où
l'homme pourrait vraiment au plan matériel être parfaitement satisfait, il ne l'est
pas du tout. Quand on nous dit qu'en Allemagne on dénombre une tentative de
suicide toutes les trois minutes ! Qu'arrive-t-il aux allemands ? Un suicide réussi
toutes les quarante minutes, ils se sont certainement trompés de direction ! Si un
allemand est frappé par le chômage, il est assuré d'une indemnité tout comme un
français ou un belge, mais allez dans des pays comme la Somalie ou le Sahel, il
n'y a pas d'indemnité de chômage ! Là, quand vous perdez votre travail, vous ne
savez plus comment vivre, tandis que dans nos pays, on nous assure au moins du
minimum. Mais je dirais : ce qui est évident, c'est que dans nos pays riches, plus
nous nous remplissons les mains, plus nous nous vidons le cœur ! Jean Jaurès,
un homme de la gauche française des années 1900, a pu dire : " Je ne crois pas
du tout que la vie naturelle et sociale suffise à l'homme ; dès que l'homme aura