Questions_reponses_2016_2017

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QUESTIONS REPONSES
EDITION 2016 – 2017
En révisant mes cours sur les interventions des Etats, je me suis rendu compte que je n'étais pas
totalement au point sur la politique monétariste. Notamment car je pensais que pour eux, la
stabilité des prix passait par un contrôle de la masse monétaire, en contrôlant les marchés. Or je
viens de lire un article qui mentionne le fait que les politiques monétaristes se basent sur un
laisser-faire des marchés. Je trouve ça logique dans la mesure où Friedman est favorable aux
mécanismes de marché, mais je trouve ça paradoxal dans la mesure où le jeu des marchés
aboutit souvent sur une instabilité des prix à moyen et long terme. Pouvez-vous m'éclairer làdessus ?
Il est possible, je crois, de répondre simplement à ta question : les monetaristes sont des libéraux,
convaincus de l'efficacité des marchés mais dans le domaine monétaire, les autorités doivent
contrôler la croissance de la masse monétaire par des interventions sur les marchés monétaires.
La réponse tient donc dans l'adjectif adapté.
Dans mon dernier mail j'ai oublié de vous poser une question sur la politique menée par Reagan
aux USA dans les années 1980. En effet, elle est considérée comme une politique libérale,
cependant elle a plutôt des caractéristiques de policy mix dans la mesure où elle alterne relance
budgétaire et politique de restriction monétaire pour endiguer l'inflation. Que conclure ?
Deuxième chose, cette association entre relance et restriction n'est-elle pas problématique d'un
point de vue de l'inflation justement ou encore d'un point de vue de la quantité d'argent en
circulation, car cela me paraît contradictoire.
La politique de R. Reagan se définit comme une politique de l'offre avec une baisse simultanée
des prélèvements et des dépenses publiques.
Cependant si la baisse des prélèvements est mise en oeuvre, la baisse des dépenses ne se fait
pas ("Guerre des étoiles" + opposition du Congrès à la baisse des dépenses sociales) et le
contexte global est recessif suite à la politique monétaire Volcker.
Les premiers résultats sont donc les déficits jumeaux : creusement du déficit budgétaire et du
déficit des comptes extérieurs (perte de compétitivité US suite à la hausse du dollar).
Par contre à partir de l'été 82 (crise mexicaine), la politique monétaire devient expansionniste
(baisse des taux d'intérêt) ce qui amène à une logique contracyclique.
Aujourd'hui, concernant le police mix, on n'est plus dans la problématique des années 80 où les
objectifs de maîtrise de l'inflation et de relance pouvaient apparaître contradictoires. Actuellement
la question clé est de savoir si les politiques classiques peuvent avoir un impact sur le niveau de
l'activité.
J'aurais aimé savoir si ce que dit Hayek sur le free banking et le fait que l'état ne doit pas avoir un
monopole sur la monnaie peut être relié à une question de l'indépendance des banques centrales
?
Ce sont deux réponses différentes à la même question : comment limiter le pouvoir discrétionnaire
de l'Etat en matière monétaire, pouvoir jugé déstabilisant (crises pour Hayek, inflation pour la
NMC) ?
L'indépendance des banques centrales retire la gestion de la monnaie de la sphère d'intervention
de l'Etat et la centre sur la lutte contre l'inflation à travers le mandat de la Banque Centrale.
Hayek pose (dès les années 30) l'idée de concurrence monétaire (free banking). Dans ce contexte
plusieurs unités monétaires peuvent exister dans le même espace et la meilleure, c'est-à-dire celle
qui sera la plus efficacement gérée sera la seule à s'imposer.
J'ai juste une petite question à vous poser à propos du chapitre 11 (sur les politiques
conjoncturelles).
Dans la toute dernière partie sur la stagnation séculaire, vous faites référence à deux
formulations.
J'ai du mal à comprendre la première avec le taux d’intérêt de Wicksell et le "new normal".
Vous dite que le taux d’intérêt naturel est structurellement très faible car il y a un excès d'épargne
mondiale, donc que les taux d’intérêts nominaux sont trop élévés pour assurer la croissance.
Pourtant les taux d’intérêts sont à des taux les plus bas aujourd’hui.
Est-ce que cela veut dire que les taux d'intérêt n'ont pas et ne peuvent pas avoir d'effet sur la
croissance aujourd’hui (ce qui induit la stagnation séculaire) ? Et comment alors assurer la
croissance ?
L'analyse de Wicksell fait référence à un taux d'intérêt naturel permettant l'équilibre entre l'épargne
et l'investissement. Ce taux d'intérêt ne peut être directement constaté, contrairement au taux
d'intérêt effectif (nominal) en vigueur dans une économie à un moment donné.
Pour certains auteurs (Summers) il y a aujourd'hui un excès d'épargne à l'échelle mondiale, ce qui
générerait un taux d'intérêt naturel très faible, voire négatif (cf. note de la Banque de France vue
en cours). Dans ce cas, même avec des taux d'intérêt nominaux très faibles comme aujourd'hui, ils
restent trop élevés pour justifier l'investissement.
Une première question est de savoir s'il s'agit d'une situation ponctuelle ou d'une caractéristique
structurelle de l'économie ("New normal").
Ensuite pour Summers, l'activité ne peut être soutenue que par une politique monétaire très
expansionniste, quitte à générer des bulles.
Le texte de Philippe Waechter évoqué sur le blog me paraît clair sur ce point.
Je voulais vous poser une question à propos du chapitre 8. En quoi les différentes réformes des
retraités ou des dispositifs de cessation anticipée d'activité ont un impact sur le chômage ?
Plusieurs niveaux de réponse :
La cessation anticipée d'activité se traduit par une baisse du chômage, mais cela n'agit que sur le
chiffre du chômage et non le fond du phénomène. Certains considèrent cependant qu'il s'agit d'une
forme de baisse du temps de travail (sur l'ensemble de la vie).
Les réformes des retraites, telles qu'elles ont été mises en place en France avec allongement de la
durée de cotisation et report de l'age de départ, se traduisent plutôt, dans un premier temps, par
une hausse du chômage. A plus long terme leur impact reste difficile à mesurer.
J'aurais quelques questions concernant les derniers chapitres d'ESH :
Pour les analyses régulationnistes de l'inflation de Bennasy, Boyer et Gelpi je n'ai pas compris la
régulation monopolistique : Est-elle source d'inflation ou comme la régulation concurrentielle elle la
limite ?
Dans le chapitre 11 au tout début il y a " Freiner les tensions inflationnistes avec des plans de
« stabilisation » ", mais qu'est ce qu'un plan de stabilisation ?
Toujours dans ce même chapitre, pourriez vous me rappelez la distinction du LTRO et TLTRO car
je ne l'ai pas très bien compris ?
Concernant la régulation monopolistique, elle favorise selon Boyer, l'inflation à partir de trois
logiques : une concurrence moins poussée sur les marchés qui limite la flexibilité à la baisse des
prix, le développement d'une monnaie scripturale plus que métallique et la rigidité croissante des
salaires à la baisse compte tenu des mutations du rapport de force entre salariés et employeurs.
L'expression "plan de stabilisation" apparaît dans les 30 Glorieuses et désigne des politiques
conjoncturelles orientées vers la maîtrise de l'inflation. Son sens s'élargit ensuite et cela devient un
euphémisme pour caractériser les politiques d'austérité ou de rigueur.
Le TLTRO reprend le principe du LTRO (prêt de la BCE aux banques à long terme afin de
sécuriser leur refinancement) mais en associant une condition : les sommes fournies doivent être
reprêtées aux acteurs économiques (entreprises).
Je suis en train de relire le chapitre 4 et il y a une notion importante qui m'apparait floue.
Dans le paragraphe sur la balance des Paiements, j'ai écrit les deux significations opposées pour
le crédit et le débit.
Pouvez-vous m'éclairez sur ce qu'est le crédit et qu'elle mouvement de capitaux cela implique pour
l'économie nationale et de même pour le débit, s'il vous plait.
Je colle la définition de la Banque de France
Par convention, un chiffre positif (crédit) correspond à une exportation ou à une recette lorsqu'il se
rapporte à une opération réelle, c'est-à-dire à des échanges de biens, de services et des
paiements de revenus. Un chiffre négatif (débit) représente une importation ou une dépense.
S'agissant du compte financier, un chiffre positif reflète une diminution des avoirs ou une
augmentation des engagements, qu'ils soient financiers ou monétaires. Un chiffre négatif
représente une augmentation des avoirs ou une diminution des engagements. Ainsi, un chiffre
négatif au titre des avoirs de réserve signifie-t-il que les réserves ont augmenté.
Pour le compte financier cela signifie que si l'on emprunte à l'étranger (augmentation des
engagements) on a un crédit, si on prête à l'étranger on a un débit.
En relisant mon cours sur la dynamique des échanges, j'ai trouvé une note en particulier qui
m'apparait floue.
En quoi le cas d'Alstom Belfort et de la PAC sont des exemples de mercantilisme aujourd'hui ?
Pour Alstom et la PAC, on est en présence d'actions de l'Etat (Alstom) ou de l'Europe (PAC) qui
ont pour objectif de soutenir une entreprise ou un secteur à partir de commandes publiques
(Alstom) ou de politiques douanières (PAC) qui visent à lui donner un avantage vis à vis des
concurrents. Pour la PAC on est dans un schéma de type protectionniste mais qui vise l'expansion
des agricultures européennes, pour Alstom on est dans un soutien public d'une entreprise
confrontée à une concurrence internationale. Les deux situations justifient la référence au
mercantilisme, dans un sens moderne du terme.
Il y a certains points du cours que je ne parviens pas à saisir. Dans le cours sur l'inflation et le
chômage, 2 analyses me posent problème: il s'agit des analyses regulationnistes et du modèle
WS-PS. Également dans le cours sur l'Etat, je ne comprends pas le lien entre l'école du Public
Choice et les 3 théories qui suivent (action publique, bureaucratie et marché politique). Pourriez
vous m'aider à mieux comprendre ces points ?
Pour le modèle WS – PS, voir plus bas dans ce document
Pour l'analyse régulationniste de l'inflation, la montée de l'inflation de l'inflation dans la période de
l'après guerre s'explique par les transformations de la régulation de l'économie : des marchés
moins concurrentiels (concentration, concurrence par les produits plus que les prix), la modification
de la formation des salaires (rôle croissant de l'Etat et des syndicats, rigidité des salaires à la
baisse) et le passage à une monnaie essentiellement scripturale expliquent l'accélération et la
constance de l'inflation (alors que le 19ème siècle voit l'alternance de phases de hausse et de
baisse des prix)
J'ai présenté l'école du Public Choice comme l'articulation de trois analyses qui toutes convergent
vers la même idée : il y a une tendance à la hausse des dépenses publiques et ces dépenses ne
sont pas définies par un principe d'optimalité, soit parce que le jeu du marché politique (Buchanan
et Tullock) pousse au développement de mesures électorales favorisant la dépense publique, soit
parce que dans la bureaucratie, le pouvoir est lié au budget contrôlé (Niskanen) et parce que dans
l'action collective les bénéficiaires d'une mesure publique ont plus de probabilité de se mobiliser
pour obtenir la mise en oeuvre de cette mesure que ceux qui en supporteraient les coûts (Olson).
En lisant l’article d’Antoine Belgodere à propos du revenu universel, je ne parviens pas à saisir
comment les aides sociales conditionnées ont des effets seuil pouvant générer des trappes à
pauvreté, et ce malgré son exemple.
Pourriez-vous m’éclairer sur ce raisonnement ?
Par aides sociales conditionnées, il faut entendre des aides sociales qui ne sont accordées qu'en
dessous d'un certain niveau de revenu.
L'obtention d'un emploi entraîne une hausse du revenu mais peut se traduire par la perte de
certaines aides, ce qui fait que le gain net de l'emploi est réduit, pouvant pousser certains à rester
inactifs et à bénéficier des aides sociales. C'est l'idée de la trappe à pauvreté : il n'y a pas
d'incitations à travailler et accroître son revenu.
Il faut noter que les études ne confirment pas un phénomène significatif de trappe à pauvreté (sauf
dans quelques cas particulier : passage d'un RSA à un mi temps) ; une réponse possible est une
baisse progressive des aides sociales lorsque le revenu s'élève (donner la possibilité de cumuler
quelques temps ou jusqu'à un certain montant revenu d'activité et aide sociale).
Je n'ai pas très bien assimilé l'analyse de Kindleberger, est-ce que vous pourriez me l'expliquer de
nouveau brièvement s'il vous plaît ?
Concernant Kindelberger, ce qu'il faut retenir c'est le retour régulier des crises financières dans la
dynamique du capitalisme et l'idée que ce retour se fait à travers des étapes qui se reproduisent
régulièrement : une flambée spéculative (mania), l'émergence de doutes, un retournement brutal
(panic) suivi d'une dépression.
Je ne comprends pas bien ce qu'est le shadow banking et son rôle dans la crise des subprimes.
Pourriez vous me reexpliquer cela rapidement s'il vous plaît ?
Le shadow banking doit se comprendre par opposition à la banque "classique" :
le modèle "traditionnel" de la banque suppose des dépôts qui permettent de financer des prêts à
des acteurs économiques ; dans le "shadow banking", pour faire simple, des structures financières
empruntent sur des marchés des ressources qui servent ensuite à accorder des financements (en
particulier en achetant des produits financiers liés à la titrisation).
Le développement de ce système pose deux questions clé : celle du risque qui apparaît dilué et
difficile à contrôler à travers les nouveaux instruments financiers (cf cours) et celle du
refinancement : si les marchés se bloquent (ce qui est le cas dans le cadre de la crise des
subprime) les acteurs du "shadow banking" ne peuvent plus trouver les ressources permettant de
poursuivre leurs activités. (cf Northern Rock).
J'ai lu les documents complémentaires du chapitre 2 cet après-midi, et je n'arrive pas à saisir la
différence et la relation entre IDE vertical et IDE horizontal, pourriez-vous m'éclairer s'il vous plaît ?
On retrouve ici une distinction assez classique en matière de concentration :
l'IDE vertical correspond à une logique d'intégration du processus de production : l'IDE
correspond à une étape amont ou aval du processus de production (fabrication de pièces
détachées par exemple)
l'IDE horizontal réplique l'activité productive : implantation d'une nouvelle usine dans un
autre pays.
J'ai fiché les extraits du Bréal que vous avez conseillé dans le plan du Chapitre 10. Il y a deux
points sur lesquels je souhaiterais que vous reveniez :
- P601 : Daniel Kahneman : les individus sont souvent victimes d'illusions cognitives (ex: "art de la
négociation") --> je ne comprends pas très bien cette partie ni l'exemple..
- P632 : la référence au "Brevet unitaire européen" qui serait créé en 2014 --> qu'en est-il
aujourd'hui ?
On est ici dans une interrogation sur le processus de rationalité (cf. cours d'EA -1ère année).
Au delà de la présentation, un peu laborieuse, de la thèse de Kahneman (qui souligne que
l'aversion au risque peut rendre complexe une négociation puisque les individus concernés ne font
pas une balance "correcte" entre gains et pertes attendus), on peut retenir que les situations de
biais cognitifs peuvent renforcer (ou créer) des limites du marché.
Concernant le brevet européen, le texte a été adopté en 2013. Il faut que 13 États le ratifient pour
qu'il entre en vigueur. Nous en sommes actuellement à 12.
J'aurais une petite question à vous poser. Je viens de lire un article de Natacha Valla dans
Challenges intitulé «Le dollar, grand gagnant de la politique économique de Trump». Vers la fin de
cet article il est écrit que «à court terme la devise européenne bénéficie de la hausse du cours du
pétrole. Car les pays producteurs d'or noir vendent leurs dollars, monnaie dans laquelle ils sont
facturés, pour acheter des euros. Certains experts estiment que cet appétit de la Russie et des
pays de l'Opep pour l'euro représente une prime de 6 centimes pour l'euro par rapport au dollar.
Ce mouvement confirme aussi le statut de monnaie de réserve de la devise européenne, alors que
certains s'interrogent sur sa pérennité.»
Je ne comprends pas pourquoi les pays producteurs de pétrole achètent des euros alors que le
dollar a plutôt tendance à s'apprécier par rapport à l'euro et que les investisseurs auraient donc
plutôt intérêt à acquérir des dollars. Par ailleurs, qu'est-ce que cette prime de 6 centimes pour
l'Euro par rapport au dollar?
Je ne suis pas spécialiste en placement des excédents pétroliers mais il me semble que
l'explication tient en la volonté des pays de l' OPEP et de la Russie de diversifier leurs avoirs et de
garder un équilibre entre dollars et euros (en français classique, ne pas mettre tous ses oeufs dans
le même panier).
Quant aux 6 centimes, ils signifieraient qu'en l'absence de ce comportement, le dollar serait plus
élevé de 6 centimes face à l'euro.
Mais cela reste mon interprétation.
Je ne comprend toujours pas la courbe WS PS. On dit que WS est la fonction des salaires réels
décroissante par rapport au taux de chômage, je ne suis pas sûre de comprendre pourquoi...
Et pour la courbe PS, je ne vois pas comment peuvent intervenir les prix et pourquoi on dit qu'elle
est décroissante par rapport au taux de chômage alors que sur le graphique elle est croissante...
La réponse à la première question est assez simple : le taux de chômage élevé limite les
possibilités de négociation des salariés. On a donc une relation inverse entre chômage et
croissance des salaires.
Pour la deuxième : en chômage élevé, la concurrence entre les firmes est plus forte. Elles ont
donc moins de possibilité d'appliquer une marge élevée à partir de leurs coûts. La relation est alors
décroissante mais pour le graphique, elle est construite de manière inverse, donc devient
"formellement" croissante.
Je te propose de garder à l'esprit que dans le modèle WS - PS le chômage est un moyen de
maintenir un équilibre en cas de conflit de répartition entre salaires et marges (le chômage élevé
entraîne a la fois une pression à la baisse sur les prix et les salaires).
Je voulais savoir si la politique régionale (fond de développement européen régional) était prévue
dès le traité de Rome ou plus tard dans le processus de construction européenne ? J
Le principe de la politique régionale (permettre la convergence des niveaux de vie) est présent dès
le Traité de Rome, sa mise en oeuvre fait partie des schémas de la PAC et du FSE au début des
années 60, mais le véritable démarrage ne se fera qu'à partir de 1975 et la mise en place du
Feder.
Dans le cours nous avons étudié les différents point de vue sur la politique de concurrence
(suivant les commissions il y avait différentes interprétations de ce qu'elle devait être), dont la
critique envers de la politique de Mario Monti. Dans le document sur l'acier, il proposait une
concentration dans ce domaine, plusieurs fois j'ai entendu dire qu'il fallait créer un "Google
Européen", et il me semble aussi que la concentration dans les télécoms avait été souhaité par les
professionnels de ce milieu. Mais cela est-il vraiment concret dans le sens où il y a vraiment des
signes politiques émanant de la commission qui vont dans ce sens ?
Le document du Cepii sur l'obsession de la compétitivité en Europe met en avant le fait que les
excédent commerciaux européens sont le signe d'un déséquilibre. Notamment en Allemagne par
le biais des salaires qui n'augmentent pas malgré une forte productivité et compétitivité. Mais y-at'il des données, théories, estimations qui montrent de manière plus précise et chiffrée l'impact du
déséquilibre Allemand sur la l'économie de l'Europe (ou sur certains pays) ?
A propos du Budget Européen :
Tout d'abord, nous avons dit dans le cours que les Etats ne veulent pas d'une Europe avec un fort
budget car ils veulent garder le contrôle de leurs budgets nationaux. Mais pour ceux qui ont
énoncé l'idée des euro-bonds pour financer un budget européen. Serait-ce une alternative à un
budget européen (que les Etats ne veulent pas voir) ou serait-ce plutôt un levier de budget
important pour l'Europe (qu'il faudrait mettre en place réellement) et dont le remboursement des
bonds serait basés sur ce dit budget ?
D'après ces mêmes personnes : un euro-bond serait-il émis à faible taux d'intérêt comme le Bund
Allemand ou les Bons du Trésor de manière continu ou serait-il émis à taux plus élevé ?
Ensuite, j'ai compris que selon Anne Laure Delate : En théorie il faut choisir entre avoir des
monnaies Nationales et pas de budget européen OU avoir l'Euro mais de ce fait un budget
européen conséquent. l'UE en a telle conscience ? est-elle seule à le penser ?
Dans le document sur le pilotage de zone euro, le terme "consolidation budgétaire" revient
fréquemment, juste pour être sur : est-ce que la consolidation budgétaire c'est le fait que les Etats
diminuent leurs déficits pour rentrer dans le cadre du PSC ?
Questions riches pour lesquelles je n'ai pas toutes les réponses.
En matière de concurrence, la Commission contrôle les abus. Il n'est donc pas de sa compétence,
sinon très indirectement, de pousser à telle ou telle concentration. Disons que depuis le mandat de
Mario Monti, la position de la Commission est plus souple en matière de concentration.
A ma connaissance il n'y a pas d'étude chiffrée sur le coût en terme de croissance européenne des
excédents allemands.
L'idée des euro bonds (qui n'est plus vraiment d'une actualité brulante aujourd'hui) est de voir ces
titres émis directement au niveau européen, ce qui permettrait un faible taux d'intérêt. Il s'agirait
d'avoir un financement alternatif à la dette publique nationale. La question de leur utilisation n'était
pas clairement évoquée dans des projets qui sont restés très généraux.
L'idée d'Anne Laure Delatte est partagée par un certain nombre d'économistes. Elle s’inscrit à la
fois dans la perspective de certaines conceptions de la ZMO mais aussi dans le courant de ceux
qui considèrent qu'une monnaie ne peut être durablement viable sans Etat disposant d'un pouvoir
budgétaire (A. Orléan). Je n'ai pas un accès direct à la conscience de l'UE donc je ne peux
répondre précisément. Ce qu'on peut dire aujourd'hui c'st que l'euro existe et fonctionne sans réel
budget européen. La situation est-elle tenable à terme ? Le débat reste ouvert, en sachant que la
perspective d'avoir rapidement un budget européen significatif est extrêmement faible (et ce point
de vue est optimiste).
Oui la consolidation signifie une politique budgétaire restrictive afin de rester (ou de se rapprocher)
des critères de stabilité.
En lisant le Breal (page 511 sur la formation des salaires), il est dit que les négociations de
branches sont décisives dans le modèle de négociation Français. Or il me semblait qu'avec la loi
travail, le but de cette loi était de faire passer le droit de travail (niveau national) du niveau le plus
contraignant au niveau le moins contraignant. Donc pour moi c'était le droit du travail le plus
décisif. Pourriez-vous m éclairer un peu sur ce sujet ?
La question est assez complexe : il faut distinguer les règles essentielles (dans le domaine du
revenu le salaire minimum et la durée du travail) de leurs applications (ici la dynamique des
salaires) et de la réalité concrète.
En France le droit (niveau centralisé) fixe les règles de base, et, de ce point de vue, la loi travail
permet un certain nombre d'assouplissements par rapport à des principes globaux. Pour la
négociation salariale, la branche apparaît comme un lieu important mais pas le seul : l'impact de
décisions nationales (hausse du Smic) et les négociations à l'échelle des entreprises sont
également significatives. Il ne faut pas non plus oublier que l'on passe d'un système où les
augmentations générales (à l'échelle d'une branche ou d'une entreprise) prédominent à un
système où les augmentations individuelles prennent de plus en plus d'importance.
Dans ce domaine il est extrêmement difficile en France aujourd'hui de dégager une ligne directrice
simple.
J’aurai une question en relation au cours sur l’Europe et sur les documents donnés sur l’inflation.
Dans les inconvénients pour sortir de l’euro vous dites qu’il y a un risque majeur quant à l’inflation.
Mais dans les documents, il est dit que l’inflation est quelque chose qui pourrait relancer
l’économie et que les taux actuels d’inflation sont aussi ce qui empêchent la croissance de
reprendre.
Mais alors en quoi une reprise de l’inflation dans le cas de l’euro serait un inconvénient ?
On peut effectivement considérer qu'il y a contradiction.
Mais aujourd'hui beaucoup d'auteurs considèrent qu'il faut distinguer deux types d'inflation : une
inflation importée (prix des matières premières, dépréciation monétaire) qui pèse sur le pouvoir
d'achat des ménages sans effets positifs (surtout en période de faible croissance des revenus) et
une inflation interne qui, à la fois, révèle et facilite une dynamique de croissance.
Pourquoi peut-on observer que les PED à faible croissance attirent davantage de capitaux que les
PED à forte croissance. Il me semble que cela va à l'encontre du paradoxe de Lucas. Cela a-t-il un
lien avec l'idée de rémunération du risque ?
La question n'est pas exactement celle que tu poses : on constate que les flux de capitaux ne sont
pas corrélés avec la croissance des PED, plus précisément que des flux importants ne
garantissent pas le développement.
Ce que l'on relie généralement à la qualité des institutions des pays concernés.
Je ne comprends pas le rapport qu'il y a entre ce qu'on a dit que l'hégémon et les BPM. En quoi
cela peut il correspondre dans les Biens publics mondiaux ?
Dans la perspective de Kindleberger, l'hegemon décrit une situation où une puissance est capable
de "produire" des biens publics mondiaux qui correspondent à la fois à ses intérêts propres et à
ceux de l'essentiel des autres acteurs. Cela correspond à la situation des USA après la 2ème GM
et à la mise en place des institutions du système Bretton Woods - Gatt.
Pendant la période d'entre deux guerres, les Etats proposent de mettre en place le Gold exchange
standard à la conférence de Gênes, mais sur quelle monnaie se basent-ils pour les échanges en
plus de l'or ? la livre étant donné la position du RU à cette époque et dans la conférence ? ou le
dollar comme ensuite avec Bretton Woods?
Pour le GES peuvent être utilisées comme monnaies de réserves toutes les monnaies convertibles
en or. Un des problèmes concernant la stabilité du GES est justement ce grand nombre de
monnaies jouant un rôle dans le SMI.
Les questions sont les suivantes:
Lorsque vous avez évoqué la question de l’instabilité des changes, j’aimerais savoir si vous
pourriez me réexpliquer brièvement l’explications avec les chocs monétaires.
Pour l’analyse d'André Orléan, je n’ai pas totalement assimilé sa thèse par rapport au
développement de comportements mimétiques.
En ce qui concerne les inconvénients du change flottant je n’ai pas compris pourquoi les bulles
spéculatives seraient un inconvénient alors que les spéculation complexe serait, en soi, un
avantage.
Au niveau de l’étalon de change or, je n’ai pas bien assimilé le risque inflationniste.
Sur les chocs monétaires et leur impact sur les changes, la réflexion de référence est celle de R.
Dornbusch : pour lui lorsqu'il y a une expansion monétaire dans un pays cela doit entraîner une
dépréciation de la valeur de la monnaie mais, les marchés financiers s'ajustant plus vite que les
marchés réels, la variation des changes est beaucoup plus forte que ce qui serait nécessaire pour
compenser le choc monétaire. On a donc un phénomène de surréaction.
Pour André Orléan, un grand nombre d'agents sont dans une situation d'incertitude (au sens de
Keynes) sur les marchés financiers. Ils vont donc rechercher une information pertinente leur
permettant d'adapter leur comportement et de prendre des décisions. le moyen mis en oeuvre est
de copier le comportement d'autres agents dont ils considèrent que l'information est meilleure. On
est donc ici dans une logique de mimétisme : je prends une décision en fonction de ce que font
d'autres agents. Ces comportements mimétiques vont alors avoir tendance à accroître l'instabilité
sur les marchés.
Pour les changes flottants, les tenants de l'efficacité de ce système (à partir de Milton Friedman)
considèrent que les ajustements de change étant permanents et de petite amplitude, la
spéculation sera moins intéressante que dans un régime de changes fixes où l'on peut attendre de
fortes variations brutales, donc un gain important. Ce régime devrait donc stabilisateur, les agents
ayant moins d'intérêt à spéculer. Cependant l'expérience historique des changes flottants montre
qu'ils sont caractérisés par d'importantes bulles spéculatives et qu'ils n'assurent pas un équilibre
stable et progressif du système (cf. logique de comportement mimétique).
Dans le système inspiré des accords de Gênes, les critiques de l'étalon de change or considèrent
qu'il peut y avoir une "pyramide" de création monétaire : par exemple une hausse du stock d'or
anglais va entraîner l'émission de livres sterling. ces livres sterling peuvent constituer une réserve
pour la Banque de France et donc entraîner la création de Francs. Ces francs, à leur tour, peuvent
entraîner la création de lires italiennes s'ils entrent dans les réserves de la Banque d'Italie et ainsi
de suite...
Tout d'abord, qu'est-ce qui explique les résultats de l'étude menée en 2007 par Prasan, Raian et
Subramian qui mentionnait que les flux de capitaux se dirigeaient majoritairement en direction des
PED qui affichaient la plus faible croissance ? Était-ce une sorte de fly to quality au sein des PED
?
Qu'est-ce que l'inverted smile curb ?
Pourquoi la Chine qui bénéficie depuis une décennie de ses excédents qu'elle accumule risque-telle une crise de la dette ? Est-ce relatif au fait qu'elle risque un non-remboursement de ceux-ci ?
1- L’étude citée montre qu'il n'y a pas de corrélation entre le degré d'ouverture aux flux de capitaux
et la croissance d'un pays. Au contraire une corrélation inverse peut être identifiée. Il ne s'agit donc
pas de flux absolus.
2- La courbe du "sourire inversé" indique qu'une libéralisation et ouverture financière est, dans un
premier temps, corrélée positivement avec la croissance mais qu'ensuite la relation constatée
s'inverse. Une analyse du même type est proposée à partir du rapport activités financières / PIB
qui ne serait plus corrélé à la croissance au delà de 100 % (voir document du Cepii en ligne).
3- Pour la Chine les interrogations portent aujourd'hui sur la dette interne : le gouvernement
chinois a largement favorisé le crédit pour soutenir la croissance à partir de 2009 et aujourd'hui les
entreprises et les collectivités locales sont très fortement endettées, ce qui suscite des
interrogations sur la soutenabilité de ce type de croissance.
J'avais bien compris ce que disait l'étude, mais qu'est-ce qui explique de tels résultats ? Pourquoi
a-t-on cette corrélation inverse entre croissance et flux de capitaux ?
Est-ce que cette étude montre que les capitaux ne garantissent pas la croissance ou alors que la
croissance ne garantit pas l'afflux de capitaux ?
L'interprétation privilégiée est la première : l'afflux de capitaux ne garantit pas la croissance. On
retrouve la question des capacités d'absorption mais aussi du gaspillage des fonds (crony
capitalism). Il y a des pistes dans le corrigé mis en ligne à propos du sujet sur les capitaux
étrangers.
J'avais quelques questions relatives tout d'abord aux documents complémentaires sur le chapitre 4
sur lesquelles j'aimerais quelques éclaircissements :
Pourquoi une entrée de monnaie étrangère, qui est convertie en monnaie nationale se traduit-elle
par une appréciation du taux de change ? Est-ce relatif à la diminution des stocks de monnaie
nationale ?
Qu'est-ce que l'inversion brutale des entrées de capitaux que les pays émergents ont pu connaître
dans les années 1990 ? A quoi est-elle due ?
Pourquoi la politique macroéconomique est impossible dans le cadre du triangle d'incompatibilité ?
Par quel(s) mécanisme(s) cela s'explique-t-il ?
Quelques éléments de réponse :
L'entrée de devises pousse à l'appréciation du change car elle représente une demande de
monnaie nationale, ce qui élève son prix. L'entrée de devises entraîne une hausse non une baisse
de quantité de monnaie nationale.
Pour les PED on est en présence d'un "sudden stop" : les flux de capitaux vers les PED
s'inversent, ce qui pose des problèmes financiers.
Cela peut s'expliquer par des facteurs financiers (remboursement de dettes antérieures) et des
problèmes conjoncturels, essentiellement la crise de l'Asie du Sud Est qui pousse les capitaux à
rechercher des placements plus sûrs dans les PDEM (fly to quality).
Dans le triangle de Mundell c'est une politique monétaire autonome qui est impossible en régime
de changes fixes avec mobilité des capitaux (et seulement dans ce cas). Le mécanisme ressort du
fonctionnement du modèle IS LM BP.
Étant en train de ficher le chapitre 5 je m'aperçois que les années 1990 sont marquées par un
déplacement des flux vers les PED par la libéralisation et la financiarisation de leurs marchés, estce normal qu'il y ait en même temps ce sudden-stop ?
De plus, les années 1980 étaient aussi marquées par le fly to quality, le processus se remet donc
en marche apres la crise de 1997 des pays asiatiques ?
Et pour ce qui est de la politique monétaire autonome impossible, pouvez-vous me ré expliquer le
mécanisme qui la rend inefficace avec des changes fixes et une mobilité des capitaux ?
Oui il y a un flux de capitaux vers les PED qui s'accélère au début des années 90 (PECO,
croissance de l'Asie du Sud Est, privatisations en Amérique latine) ce qui rend ces pays de plus en
plus dépendants aux capitaux étrangers.
Dans la deuxième moitié des années 90, les sudden stop se produisent plus fréquemment :
Mexique en 1995, Asie du Sud Est en 1997 -98, Russie en 1998, Brésil en 1998, Argentine au tout
début des années 2000.
Il n'y a pas contradiction donc mais succession de deux séquences : flux et reflux.
La réponse à la dernière partie de ta question est dans le cours d'EA (et dans le contrôle de mardi
dernier).
En changes fixes, une politique monétaire expansionniste entraîne une hausse du revenu qui
génère des importations donc un déficit commercial.
Il faut des entrées de capitaux donc une hausse du taux d'intérêt qui annule la relance monétaire
En révisant les politiques monétaires et budgétaires par rapport aux courbes ISLM, nous nous
sommes aperçues que nous n'arrivions pas à comprendre la synthèse (diapo 25) sur le fait qu'elles
soient efficaces seulement dans certaines conditions et pourquoi le sont-elles.
Ce que l'on peut garder en tête à propos de la politique conjoncturelle dans IS - LM, c'est que les
deux politiques, budgétaire et monétaire, sont efficaces pour agir sur le niveau d'activité.
Mais la politique budgétaire sera d'autant plus efficace qu'on est proche d'hypothèses plutôt
keynesiennes : l'investissement dépend des anticipations plus que du taux d'intérêt et la demande
de monnaie de spéculation est importante.
Par contre si on est dans des hypothèses plutôt classiques : l'investissement dépend du prix des
facteurs, donc du taux d'intérêt et la demande de monnaie est essentiellement une demande de
transaction, alors la politique monétaire sera plus pertinente.
Graphiquement cela renvoie à la pente respective des courbes.
Je n'ai pas très bien compris le raisonnement de Milton Friedman que vous nous avez proposé
dans le chapitre 4 (le gros encadré bleu dans le diaporama), pourriez-vous me l'expliquer ?
On peut résumer ainsi la pensée de Milton Friedman : en change fixe, si une monnaie est attaquée
(vente de la monnaie) le pays doit "défendre sa parité" en particulier en augmentant les taux
d'intérêt, ce qui peut empêcher toute politique de relance (on remue le chien pour bouger la
queue). En change flottant, le pays peut laisser sa monnaie se déprécier et garde le contrôle de sa
politique monétaire (la queue remue seule)
Toujours dans le chapitre 4 j'ai noté à plusieurs reprises les "Fondamentaux d'une devise"
mais je ne trouve pas une définition qui m'explique ce que c'est vraiment, est-ce-que vous
pourriez m'en donner une ?
Les "fondamentaux" sont des phénomènes de l'économie réelle qui peuvent avoir un impact sur la
valeur externe d'une monnaie (taux d'inflation, taux d'intérêt sont les principaux)
Avec toute l'actualité d'Alstom j'ai constaté dans la presse que : Alstom et General Eletric à
l'époque avait deux sites ,qui était spécialisé dans le même domaine, dans la même rue
partageant même des prestataires comme le restaurant d'entreprise. De même avec les
nouveaux contrats RATP pour le RER j'ai constaté que Alstom et Bombardier avait des sites
de productions séparé de seulement quelques kilomètres. Est-ce que l'on peux considérer
ces deux exemples de proximité géographique comme des Effets d'agglomération ou cela
correspond à d'autres logiques ?
Pour Alstom et Bombardier, oui on est en présence d'effets d'agglomération ; pour Alstom et
General Electric, c'est GE qui a racheté certaines des activités d'Alstom
Dans le glossaire la Pente des taux est défini comme : l'écart entre les taux de références du
marché monétaire et ceux du marché monétaire à plusieurs dates consécutives. Mais je n'ai
pas vraiment compris, pourriez vous m'expliquer plus précisément ce que cela veux dire ?
Quant on emprunte, plus le taux d'intérêt est élevé, le risque de non remboursement étant plus
élevé. La pente des taux décrit ce processus d'augmentation des taux d'intérêt selon le terme de
l'emprunt. L'interprétation de la courbe des taux sera revue dans le chapitre 11
J'ai entendu parler d'un plan Juncker de protectionnisme, dans lequel il voulait doter l'UE
d'un arsenal administratif de protectionnisme mais à part les impacts de ces mesures ( si
elles étaient mis en place) sur l'acier chinois je n'ai pas trouvé en quoi elles correspondaient
vraiment. Savez-vous ce qu'il en est ou est-ce la commission qui n'a pas laissé filtrer
d'informations ?
Ce point reste assez flou. A ma connaissance, la Commission veut utiliser plus largement les
possibilités de mesures protectionnistes face à des comportements de concurrence déloyale (la
Chine est bien évidemment visée). La question posée est celle de l'ampleur et du ciblage de ces
mesures qui influera sur leur effectivité.
Récemment l'Allemagne a stoppé des acquisitions d'entreprises technologiques par des
capitaux chinois. Pourtant il n'y a pas de motivations de délocalisations à court terme (à long
terme il semblerait qu'il y aurait transfert de technologie en Chine) est-ce une forme de
protectionnisme ?
Au sens strict du protectionnisme (obstacles au commerce des biens), non. Cela concerne le
contrôle des IDE on est aux marges du protectionnisme
Je suis tombé sur une liste grise de paradis fiscaux de l'OCDE où il y a un certains nombre
de territoires outre-mer rattaché au Royaume-Uni (Iles Vierges, Caimans, Gibraltar,
Bermudes) et aux Pays-Bas (Aruba, Curaçao, Saint Maarten). De base ces deux pays sont
connus pour leurs politiques fiscales accommodantes, mais est -ce un hasard de les trouve
dans cette liste ou est-ce bien voulu (bien que certainement non reconnu) de les y trouver (je
pensais notamment à une extension plus opaque des banques du RU et PB dans les paradis
fiscaux de la même administration afin de conserver une certaine clientèle)
Question complexe. Le meilleur spécialiste des paradis fiscaux est Gabriel Zucman qui a publié il y
a deux ans un livre sur le sujet. Historiquement les paradis fiscaux se sont développés pour
l'essentiel dans d'anciennes colonies occidentales (principalement Anglaises et néerlandaises,
comme tu l'as noté mais également proche des USA), les banques anglaises jouent un rôle
important dans ce processus bien sûr mais on peut considérer qu'aujourd'hui ces paradis fiscaux
sont largement autonomes face à leurs anciennes métropoles (contrairement à l'Ile de Man et aux
Iles anglo-normandes).
J'ai oublié de vous poser une question aujourd'hui mais j'aimerais savoir si c'était possible de
m'expliquer la différence entre FTN et FMN ?
Dans les années 80 - 90, certains économistes ont proposé de différencier les FMN et les FTN
(essentiellement autour de l'idée que dans les FTN, le capital est international c'est-à-dire que les
firmes sont contrôlées par des actionnaires de nationalité différente).
Aujourd'hui la question ne se pose plus vraiment, on réfléchit surtout sur les différentes stratégies
de multinationalisation
En lisant les documents complémentaires que vous avez proposé sur le chapitre 2 en rapport avec
les IDÉES et le commerce mondial, je suis tombé sur "effet de substitution" et j'aimerais savoir
(même si on l'a déjà vu auparavant) s'il était possible de me rappeler cela s'il vous plaît.
L'effet substitution désigne une des modalités de variation de la consommation lorsque le prix
relatif d'un bien varie.
La consommation du prix du bien dont le prix relatif baisse s'accroît (et inversement pour la
consommation de celui dont le prix augmente).
En lisant un article complémentaire sur le chapitre 1 (celui de Fouquin, Hugot et Jean), je n'ai pas
totalement compris le passage sur "ce qui rapproche et ce qui sépare les deux mondialisations"
lorsque les auteurs parlent du rôle de la distance. Est-ce que vous pourriez m'éclairer davantage ?
Pour le dire simplement, les auteurs considèrent que, même si on parle de mondialisation, les
échanges se développent surtout avec les économies les plus proches géographiquement (on
retrouve une idée assez proche de celle de l'équation de gravité).
C'est un point commun entre les deux mondialisations.
En révisant l’introduction du premier chapitre d’ESH sur la dynamique de la mondialisation, je me
suis arrêtée sur le point « élargissement de la problématique au-delà de la sphère économique ».
Je n’ai pas saisi le rapprochement que nous avions opéré entre le point de vue de Francis
FUKUYAMA dans son ouvrage La fin de l’histoire et celui de Samuel HUNTINGTON, deux visions
apparemment opposées.
Pourriez-vous m’éclairer sur ce point ?
On est ici aux marges des problématiques "classiques" d'ESH.
Si on veut dégager les idées clé des deux auteurs (quitte à les schématiser à la limite de la
caricature) : pour Huntington, la planète est caractérisée par l'existence d'un certain nombre de
civilisations antagonistes (7 de mémoire) qu'il caractérise à partir de valeurs. Ces civilisations
entrent en conflit plus ou moins marqué. Dans ce domaine, la mondialisation rencontre une limite
majeure.
Pour Fukuyama, la chute du mur de Berlin marque une (et non la) "fin de l'histoire". Dans la
perspective d'Hegel, il n'y a plus de conflits majeurs à l'échelle planétaire, le modèle occidental
s'étant imposé. On aurait ici l'achèvement d'une logique de mondialisation, au moins en ce qui
concerne les grandes valeurs politiques.
Je n'ai pas totalement assimilé le prolongement du modèle HOS par Stolper et Samuelson. Est-ce
que vous pourriez me le ré expliquer brièvement s'il vous plait.
Pour aller à l'essentiel, Stolper et Samuelson considèrent que la spécialisation d'un pays dans la
production utilisant le facteur dont il dispose en abondance doit amener à une hausse du prix de
ce facteur (puisque sa demande va augmenter suite à la hausse de la production du bien
concerné). Le prix de l'autre facteur va lui baisser.
Au bout du compte, on va déboucher sur un processus d'égalisation internationale du prix des
facteurs (le pays se spécialisant dans les biens intensifs en travail va voir une hausse des salaires
alors que le pays se spécialisant dans les biens intensifs en capital va voir une baisse des
salaires).
Sur le Breal il y a marqué qu'un déficit des transactions courantes et des investissements directs
se traduisent par des sorties de capitaux. Cela signifie les IDE sortants sont plus importants que
les IDE entrants.
Mais dans l'article "a quoi sert la balance des paiements" il y a marqué qu'une position extérieur
déficitaire signifie que l'ensemble du pays est débiteur du reste du monde. Or pour être un pays
créditeur du reste du monde il faut que des IDE sortent du territoire. Comment un pays peut être à
la fois débiteur du reste du monde et avoir des flux d'IDE sortants plus importants que des flux
d'IDE entrants ?
Et lorsque l'on parle de déséquilibre extérieur cela signifie que c'est en termes de balance des
paiements ou de position extérieur ?
L'élément clé de réponse est que la balance des paiements mesure des flux sur une période
donnée (généralement un an) alors que la position extérieure mesure un stock (le solde des avoirs
et des engagements vis à vis de l'extérieur).
Il faut donc qu'il y ait eu sorties de capitaux (pas seulement d'IDE) pour accumuler des avoirs mais
à un moment donné il est possible d'avoir une position nette débitrice et des sorties de capitaux.
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