J'ai juste une petite question à vous poser à propos du chapitre 11 (sur les politiques
conjoncturelles).
Dans la toute dernière partie sur la stagnation séculaire, vous faites référence à deux
formulations.
J'ai du mal à comprendre la première avec le taux d’intérêt de Wicksell et le "new normal".
Vous dite que le taux d’intérêt naturel est structurellement très faible car il y a un excès d'épargne
mondiale, donc que les taux d’intérêts nominaux sont trop élévés pour assurer la croissance.
Pourtant les taux d’intérêts sont à des taux les plus bas aujourd’hui.
Est-ce que cela veut dire que les taux d'intérêt n'ont pas et ne peuvent pas avoir d'effet sur la
croissance aujourd’hui (ce qui induit la stagnation séculaire) ? Et comment alors assurer la
croissance ?
L'analyse de Wicksell fait référence à un taux d'intérêt naturel permettant l'équilibre entre l'épargne
et l'investissement. Ce taux d'intérêt ne peut être directement constaté, contrairement au taux
d'intérêt effectif (nominal) en vigueur dans une économie à un moment donné.
Pour certains auteurs (Summers) il y a aujourd'hui un excès d'épargne à l'échelle mondiale, ce qui
générerait un taux d'intérêt naturel très faible, voire négatif (cf. note de la Banque de France vue
en cours). Dans ce cas, même avec des taux d'intérêt nominaux très faibles comme aujourd'hui, ils
restent trop élevés pour justifier l'investissement.
Une première question est de savoir s'il s'agit d'une situation ponctuelle ou d'une caractéristique
structurelle de l'économie ("New normal").
Ensuite pour Summers, l'activité ne peut être soutenue que par une politique monétaire très
expansionniste, quitte à générer des bulles.
Le texte de Philippe Waechter évoqué sur le blog me paraît clair sur ce point.
Je voulais vous poser une question à propos du chapitre 8. En quoi les différentes réformes des
retraités ou des dispositifs de cessation anticipée d'activité ont un impact sur le chômage ?
Plusieurs niveaux de réponse :
La cessation anticipée d'activité se traduit par une baisse du chômage, mais cela n'agit que sur le
chiffre du chômage et non le fond du phénomène. Certains considèrent cependant qu'il s'agit d'une
forme de baisse du temps de travail (sur l'ensemble de la vie).
Les réformes des retraites, telles qu'elles ont été mises en place en France avec allongement de la
durée de cotisation et report de l'age de départ, se traduisent plutôt, dans un premier temps, par
une hausse du chômage. A plus long terme leur impact reste difficile à mesurer.
J'aurais quelques questions concernant les derniers chapitres d'ESH :
Pour les analyses régulationnistes de l'inflation de Bennasy, Boyer et Gelpi je n'ai pas compris la
régulation monopolistique : Est-elle source d'inflation ou comme la régulation concurrentielle elle la
limite ?
Dans le chapitre 11 au tout début il y a " Freiner les tensions inflationnistes avec des plans de
« stabilisation » ", mais qu'est ce qu'un plan de stabilisation ?
Toujours dans ce même chapitre, pourriez vous me rappelez la distinction du LTRO et TLTRO car
je ne l'ai pas très bien compris ?
Concernant la régulation monopolistique, elle favorise selon Boyer, l'inflation à partir de trois
logiques : une concurrence moins poussée sur les marchés qui limite la flexibilité à la baisse des
prix, le développement d'une monnaie scripturale plus que métallique et la rigidité croissante des
salaires à la baisse compte tenu des mutations du rapport de force entre salariés et employeurs.
L'expression "plan de stabilisation" apparaît dans les 30 Glorieuses et désigne des politiques
conjoncturelles orientées vers la maîtrise de l'inflation. Son sens s'élargit ensuite et cela devient un
euphémisme pour caractériser les politiques d'austérité ou de rigueur.
Le TLTRO reprend le principe du LTRO (prêt de la BCE aux banques à long terme afin de
sécuriser leur refinancement) mais en associant une condition : les sommes fournies doivent être
reprêtées aux acteurs économiques (entreprises).