MIDI sur le Mékong
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La nature se tait. La rivière et la plaine
Ont l’immobilité muette de la mort ;
L’anéantissement, pesant comme un remords,
Ecrase les rumeurs dont la terre était pleine ;
Nul bruit ; l’on entendrait le vol d’une phalène ;
Les oiseaux haletants éteignent leurs voix d’or ;
Et l’homme, au bercement de son hamac, s’endort
Sous les feuilles qu’effleure une fiévreuse haleine.
Ainsi le sommeil lourd, enivrant, anxieux,
Porté par les rayons, glisse le long des cieux
Où le soleil lassé mollement se balance…
Tandis que la paresse impassible descend
Sur les sens assoupis du monde languissant,
Ma pensée engourdie écoute le silence.
Maurice Olivaint
[Fleurs du Mé-Kong.)
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