Stop à l’économie casino et aux paradis fiscaux -,F.Gobbe – Kairos Europe
14 février 2009
espagnol, puis vers des institutions financières et bancaires (américaines au départ, puis
européennes), qui refusent désormais de se prêter vu l’opacité de leurs bilans réels.
- Cette opacité porte tout autant sur la valeur réelle de certains produits (opaques et dont la valeur est
marquée par l’absence de réels acheteurs ou illiquidité), que sur les bilans et l’identification des filiales
situées notamment dans les paradis fiscaux
. Rappelons que les faillites de Enron, de Parmalat ou les
nationalisations de AIG, Northern Rock…ont mis en évidence ce type de structures. Et que bon
nombre de questions criminelles ou touchant aux dictatures du Toiers-Monde, voire les questions de
corruption s’y perdent également (Eva Joly, l’Appel de Genève…)
- C’est la dégringolade : les Bourses devant les dépréciations de valeurs des produits jugés peu sûrs
et les bilans accusant des pertes, suivent ( chute de 40% de la Bourse américaine) et des vedettes
bancaires sont nationalisées à la hâte, seulement dans le but de les sauver de la faillite ; les Hedge
Funds fondent vu les retraits financiers des banques notamment ou des gros investisseurs ; pour
compenser leurs pertes les Hedge Funds se retirent à leur tour des Bourses, les fonds de pension les
suivent, la chute de la Bourse s’accélère avec la faillite de Lehmans Brothers et l’absorption de deux
autres banque d’affaires comme Bear Stearns et Merryl Lynch
, la dégringolade de Citigroup… ou
la faillite frauduleuse des fonds spéculatifs Madoff (pyramide financière de 50 milliards $) ; les fonds
à court terme et/ou spéculatifs se retirent des pays émergents et précipitent à leur tour les économies
les plus fragiles ou exposées (Islande, Irlande, Hongrie en Europe, …) qui ont recours au FMI. Vu ces
diverses pertes financières et immobilières, la demande et/ou la consommation baisse.
- La crise se transforme en récession mondiale.
Il n’y aura pas de découplage entre économies émergentes qui auraient développé leur propre marché
et pays du Nord en crise. Personne n’y échappe : les institutions financières du Nord veulent renforcer
leurs fonds propres par vente d’actifs ou des fusions. Les banques demandent des aides de
recapitalisation aux Etats (plan Paulson aux USA, Brown en GB, Merckel en Allemagne,
transformation et aide à Fortis et Dexia…) pour affronter des dépréciations dues aux produits toxiques
et à la baisse de leurs positions en Bourse. Les Etats se substituent aux marchés interbancaires et se
mettent en position de prêteur de dernier ressort pour rétablir la confiance.
- Face à la récession, la question de la stimulation des économies se pose et est réglée Etat par
Etat : plan Obama, concertation européenne, relance chinoise… Les Etats s’endettent encore et
recourent à l’emprunt. La dette publique se substitue aux dettes privées
. Mais la récession entraîne la
spirale du chômage croissant, la baisse de l’activité économique, la baisse des rentrées fiscales et donc
le déficit accru des budgets des Etats.
Il y a une socialisation de la dette pour relancer l’activité économique, la possibilité existe pour
alléger la dette de créer de l’inflation. Jusqu’où les Etats pourront-ils aller et que devra payer le
citoyen-contribuable à la fin ?
Plusieurs centaines pour Fortis, consécutif aux reprises de Mees Pierson, Générale de Banque…, mais aussi
pour Dexia, KBC et ING d’après Test-Achats et SOMO (Nl). Les banques anglaises comme Barclays, Royal
Bank of Scotland, HSBC et Lloyds ont plus de mille filiales dans les paradis fiscaux. (P.Sikka - Guardian
4/2/09); voir aussi le site www.transnationale.org
La faillite de Lehman Brothers a provoqué une grande incertitude. 400 milliards de CDS portaient sur les
dettes de Lehman. Une enchère a été organisée comme pour Fannie et Freddie mis sous tutelle précédemment
par le gouvernement US. En début de séance, les acheteurs proposaient les CDS au 1/10° de leur valeur (soit
9,75 cents par dollar), les vendeurs perdaient donc 90%.
Pour la Belgique, selon la BNB les moins-values boursières en 2008 pourraient s’élever à 150 milliards €, soit
une baisse de 17% des patrimoines, constituant un des canaux de contagion de la crise financière à l’économie
réelle. La perte par ménage (inégalement répartie cependant) est de 33.000 euros ! Aux Etats-Unis, les pertes de
10.000 milliards $ en Bourse aux USA en 2008, réduisent les dépenses annuelles de consommation américaine
de 400 milliards$ qui doivent s’additionner aux 200 milliards dus à l’effondrement des prix de l’immobilier.
Cette chute de la demande de 600 milliards représente 3% du PIB. La baisse des taux d’intérêt ne remplace pas
cette chute brutale de la demande. Le facteur confiance n’étant pas au rendez-vous.
Aux USA (3° trimestre 2008), le total de l’endettement privé + public = 3,58 x PIB, avec la plus grande partie
contractée par le privé (2,94 x PIB en 2007) en hausse de 105% en 10 ans ; dans ce total, l’endettement des
ménages représente la valeur du PIB et est en hausse de 50% en 10 ans.