L'organisation Gehlen
En juillet 1946, Gehlen est libéré en tant que prisonnier de guerre et rentre en avion-cargo en
Allemagne. À l'instigation clandestine de l'ancienne OSS, il va créer l' Organisation Gehlen et
retrouve le capitaine américain d'origine autrichienne Erich Waldmann qui l'avait interrogé en
Amérique et qui l'avait précédé, ainsi que le général Sibert, encore chef des services secrets
militaires américains, qui venait de remettre sur pied l'ancien réseau avec le capitaine Wessel
et Baun. Baun sera écarté par Gehlen[3].Ce réseau dont le siège était d'abord à Oberursel, était
initialement formé de 350 anciens agents secrets de l'Allemagne nazie. L' Organisation
Gehlen devient les yeux et les oreilles de l'ancienne OSS en Europe de l'Est et en
URSS[réf. nécessaire]. Le réseau n'est pas une émanation des services américains mais un
organisme allemand[3]. Il installe son QG au 25-acre, à Munich, sous le couvert d'une
entreprise : South German Industrial Development Organization. Ses agents aideront les
services américains à démasquer les fonctionnaires communistes et les organismes
sympathisants dans l'ensemble de l'Europe de l'Ouest.
Sa première action d'importance fut l' opération Hermès qui consista à interroger
systématiquement les centaines de milliers d'anciens prisonniers de guerre allemands qui
commençaient à revenir des camps d'URSS et qui avaient été obligés de participer à la
reconstruction et à la relance de la production en URSS. C'est ainsi qu'un ancien prisonnier du
combinat chimique de Dzerjinsk mit l'OG fortuitement au courant des préparatifs soviétiques
sur la radioactivité, nécessaire à l'industrie atomique.
L Organisation Gehlen, création de Gehlen, fournit déjà avant 1947 des informations
exagérées sur la puissance militaire et les ambitions de l'URSS[réf. nécessaire]. En 1947, Gehlen
avertit la CIA que l'URSS est sur point de lancer une guerre éclair sur l'Europe.[réf. nécessaire] Les
conséquences de ces renseignements falsifiés est une augmentation considérable de la
dotation de la CIA (qui leur fournit plus de 200 millions USD en fonds secrets, encourageant
une surenchère d'informations).[réf. nécessaire]
D'abord consacrée uniquement au renseignement militaire, l'organisation Gehlen élargit son
action au renseignement politique, économique et technique lorsqu'il entre en collaboration
avec la CIA en juin 1949[3]. Le réseau Gehlen est une source de renseignement capital pour
les Américains, lui fournissant 701% de ses informations militaires sur l'URSS[3].
La Gehlen Org aurait recruté et formé, dès 1946, plus de 5 000 agents est-européens et russes
anti-communistes, avec parmi eux nombre d'anciens agents nazis, qui exécutent une variété
d'opérations secrètes derrière le rideau de fer, comprenant l'espionnage, le sabotage, et de
fournir l'aide aux insurgés ukrainiens qui ont continué à entraver la mainmise soviétique
jusqu'en 1956[réf. nécessaire]. Elle fournit également à la CIA des rapports précis sur le parc de
missiles de l'armée rouge pointés vers l'Ouest.
Cependant, dans les années 1950, l'organisation, comme le MI-5, est infiltrée par des agents
doubles du KGB qui trahissent des « douzaines d'opérations, des centaines d'agents et de
milliers de civils innocents[réf. nécessaire] » et qui, plus tard, seront exécutés.
En octobre 1956, l'organisation Gehlen est transférée au gouvernement ouest-allemand. Elle
sera intégrée au Bundesnachrichtendienst naissant (abrégé par BND et que l'on peut traduire
par « Service fédéral de renseignement »). Gehlen est promu lieutenant-général dans la
Bundeswehr et devient directeur du BND. Il atteint le grade de général principal.