Santé publique : Isabelle Gentilhomme L’éducation pour la santé Les concepts et représentations PLAN La santé et la maladie La santé publique La santé communautaire La promotion de la santé La prévention Les concepts de santé et de maladie Professionnels et usagers des soins de santé ont chacun leurs représentations de la maladie et de la santé. Ces représentations sont souvent différentes voire contradictoires. Il est essentiel que le soignant décode les représentations de la maladie de son patient pour améliorer la compliance de celui-ci au diagnostic et au traitement. Important de reconnaître le « façonnement » par des représentations "savantes" mais essentiel de prêter une oreille attentive aux savoirs profanes, qui peuvent contribuer à une meilleure prise en charge du patient et de la maladie. Le concept de santé La santé est un concept neutre que chacun est appelé à définir. Quelles représentations avons –nous ? Finalité : s’entendre sur une définition collective de la santé. Moyen : donner 5 mots évoquant le mieux possible votre définition de la santé. Définitions OMS (1946) définition de la santé comme étant : « Un état complet de bien-être physique, mental et social, qui ne consiste pas seulement en l'absence de maladie ou d'infirmité"… » Autres définitions *… La santé holistique : La santé doit être envisagée dans une vision globale de l'être humain considéré comme un tout en osmose avec son environnement. (Cf. le concept du Yin et du Yang, on soigne une personne malade et pas seulement un organe). Du grec holos : tout, entier, complet. La santé holistique est simplement une approche globale à la santé (ou à la maladie) qui prend soin de l’être humain sous toutes ses facettes. Le but : la santé de l’individu et de la population, qui doivent se rendre acteurs pour l’atteindre; pour prendre soin du corps, l’information reste le meilleur outil. Le concept de santé peut être défini comme : un ensemble d’équilibres portant sur : une alimentation saine, un environnement sain et un équilibre psycho émotionnel sain La santé serait donc : la possibilité de bien et de mal être une organisation du système social un processus dynamique dans l’espace et le temps impliquant une dimension politique incluant les individus et les groupes des normes, valeurs, cultures, connaissances, représentations et un imaginaire social. 26/05/2017 Ecole de puéricultrice Santé publique : Isabelle Gentilhomme MODELE MEDICAL / MODELE EDUCATIONNEL L'objet principal : la maladie L'objet principal : la santé Traitement individuel. Prévention des maladies et promotion de la santé =la Conception dualiste du corps et de l'esprit. priorité Patient passif. La maladie = composante psychologique ET physique Intervention Soignant =personne ressource Patient actif Le concept de maladie Définie par le Larousse comme étant " l'altération de la santé, des fonctions des êtres vivants". Concept a évolué en fonction des cultures, des religions (punition divine), des époques… La maladie L’enjeu du processus d’adaptation psychosociale à la maladie est de se sentir suffisamment en vie pour pouvoir mener une vie normale… la compliance : finalité de la relation éducative et enjeu pour les soignants = pas de sens en tant que tel pour les patients… M.Toombs (1993), «ce qui importe le plus au patient, ce sont les effets que sa maladie va avoir sur sa vie de tous les jours». Tendances nouvelles: Approche psychosomatique Approche écologique Approche anthropologique Émergence des médecines dites parallèles : acupuncture, homéopathie, ostéopathie, phytothérapie, naturopathie, radiesthésie… La Charte de Ljubljana, (adoptée par les États membres européens de l'OMS le 19 juin 1996) Elle envisage la réforme des systèmes de santé en Europe. Elle est centrée sur le principe selon lequel les systèmes de santé ont avant tout pour objectif d'améliorer l'état de santé et la qualité de vie des individus. Écologie de la santé = tout ce qui contribue à l’état naturel de l’être humain dans toutes ses dimensions. Principes fondamentaux de la charte Un élément moteur : les valeurs fondamentales (dignité, équité, solidarité, éthique professionnelle) Un objectif : la santé Un acteur : l’individu Un pôle de convergence: la qualité Un mode de financement viable Un élément fondamental : les soins de santé primaires* La santé publique Historique et textes législatifs Au Moyen-âge : prise en charge des malades par un système d'assistance réalisé par les paroisses (Hôtel Dieu). Dès le 18ème siècle, mais surtout au 19ème, développement de l'hygiène et prévention des maladies épidémiques. 1902 : Charte de l'hygiène publique : hygiéniste, populationnelle et préventive… o Réglementation et organisation sanitaire au niveau départemental (dispensaires AT tuberculeux et vénérien) et communal. o Ce texte rend obligatoire la vaccination contre la variole, la déclaration des maladies infectieuses, la désinfection des locaux, la surveillance des sources d'eau potable. o Aide Médicale Gratuite. o Aide aux vieillards et infirmes. 26/05/2017 Ecole de puéricultrice Santé publique : Isabelle Gentilhomme 1945 : naissance de la Sécurité Sociale. Première partie du 20ème siècle = préoccupations sociales et sanitaires. o Hygiène alimentaire. o Hygiène des lieux de travail et prisons. o Prophylaxie des maladies infectieuses Début des années 80 : nouveau virage. o Les pays industrialisés traversent une série de crises sanitaires : épidémie de sida, la crise de la vache folle… o Problématiques jugées disparues ou ayant perdu leur acuité resurgissent : tuberculose, résistance aux ATB, persistance des infections nosocomiales, lutte contre les dépendances… o Prise de conscience de l’impact des facteurs environnementaux sur la santé. o Parallèlement, poids croissant des dépenses de santé oblige les pouvoirs publics à redéfinir des priorités de santé. o Nécessité de développer une politique de santé publique moderne et performante en matière de prévention et d’éducation pour la santé La loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé (création du réseau de santé) complète le dispositif en matière de prévention (réduire les risques éventuels pour la santé, améliorer les conditions de vie, réduire les inégalités sociales et territoriales de santé) et d’éducation pour la santé (création de l’INPES, établissement public, pour exercer une fonction d’expertise et assurer le développement de l’EPS) Loi relative à la politique de santé publique du 9 août 2004. Cette loi définit des objectifs nationaux de santé publique exprimés en résultats sur l’état de santé de la population: o Elle définit des plans et des programmes nationaux, des orientations stratégiques dans des domaines jugés prioritaires. o Elle donne les instruments d’action. o Elle organise le partenariat des acteurs du réseau de la santé (région=niveau optimal du partenariat). o Elle permet l’évaluation des actions menées Les principes Le principe de connaissance (=meilleures réponses aux besoins) Le principe de réduction des inégalités (= connaître les déterminants responsables des inégalités de santé et lutter contre) Le principe de parité et de protection de la jeunesse (spécificités de santé hommes/femmes et santé des nourrissons, enfants, ado.) Le principe de précocité (prévention) Le principe d’efficacité économique (ressources nécessaires) Le principe d’intersectorialité (interventions de tous les acteurs concernés) Le principe de concertation (entre prof. de santé, acteurs éco. et milieu associatif) Le principe d’évaluation (des actions menées//aux résultats attendus) Concrètement… Identification des problèmes de santé et leur importance Analyse des connaissances disponibles Définition d’objectifs Actions Evaluation Définition de la santé publique Ensemble de connaissances et de techniques spécifiques, propres à préserver, à améliorer, à promouvoir la santé, à prévenir et combattre les maladies par une action collective concertée. Discipline autonome qui s'occupe de la santé globale des populations sous tous ces aspects : curatif, préventif, éducatif et social. 26/05/2017 Ecole de puéricultrice Santé publique : Isabelle Gentilhomme Introduit les dimensions d'organisations administrative, politique et économique. Les acteurs de santé publique L’État* Elabore les lois précisant les orientations prioritaires* Répartit le budget (dépenses de santé) Organise la prévention (niveau national et européen) Les collectivités territoriales Le département Chargé de l’action sociale et protection de la famille Élabore un règlement (salubrité, conditions de vie….) Finance certaines actions sur fonds propres Exerce des activités en matière de vaccination, de lutte contre la tuberculose, la lèpre, le sida et les infections sexuellement transmissibles. La commune Peut exercer la responsabilité de la politique de résorption de l’insalubrité dans l’habitat Idem que département en matière de politique sanitaire Santé publique: les acteurs Les professionnels de santé: Formés Permettent l’accès aux services rendus Les différentes institutions (CPAM, CRAM, CNAM…). Les associations (Comité d'Éducation pour la Santé, INPES, ligue nationale contre le cancer, les comités de lutte contre le tabac…) Les assurances privées et les mutuelles. Les objectifs Réduire les mortalité et morbidité évitables et augmenter l'espérance de vie. Réduire les incapacités évitables et ainsi améliorer la qualité de vie des personnes en situation de handicap. Réduire les inégalités face à la santé et prendre en compte dans leur globalité les déterminants de santé. Les actions Prévention * Planification sanitaire * Santé publique Promotion de la santé * Education pour la santé * 26/05/2017 Ecole de puéricultrice Santé publique : Isabelle Gentilhomme Planification sanitaire* (qui détermine les besoins à partir de l'épidémiologie): obligation de formation continue pour les professionnels de santé, ... La prévention : consultations de prévention de pré-ado. en classe de 5ème, prévention et gestion des crises sanitaires… La promotion de la santé : santé au travail et santé environnementale … L'éducation pour la santé : éducation nutritionnelle, lutte contre l’obésité… Prévention, éducation et promotion de la santé ? o Utilisation de ces termes : parfois un peu imprécise… o Essayer de les clarifier est utile : o Pour mieux communiquer o Pour mieux agir o Deux niveaux distincts : o Celui du cadre d’intervention o Celui des méthodes d’intervention : (dont fait partie) l’éducation pour la santé. Les champs d’actions Cinq plans nationaux sont prévus pour la période 2004-2008 concernant : La lutte contre le cancer La lutte contre la violence, les comportements à risques et les conduites addictives La santé et l’environnement La qualité de vie des personnes atteintes de maladies chroniques La prise en charge des maladies rares. Les enjeux Santé = préoccupation première des citoyens, des élus, des pouvoirs publics. Etat de santé des Français : 2 paradoxes : o En France : l’espérance de vie est une des meilleures au monde, mais la plus faible en Europe pour les moins de 65 ans. Ces morts prématurées sont presque toutes évitables car liées à des comportements individuels ou collectifs modifiables. o Ensemble des soins en partie accessibles à la majorité mais toujours inégalités de santé liées aux conditions sociales, géographiques ou aux handicaps. Progrès médicaux, vieillissement de la population, croissance des dépenses de santé, crises de sécurité sanitaire, défis de la bioéthique, renforcement des droits des malades et des usagers... Nécessité de corriger le système de santé: o Cesser d’opposer soins et prévention : un même acte médical = à la fois visée curative et préventive. o Développer l’organisation de la prévention en fonction des différents groupes de population (les cibler, les rassembler et les organiser en un système cohérent) o Renforcer l’approche collective qui prend en compte l’ensemble des déterminants de santé. Prendre en compte l’ensemble des déterminants de santé : pour adapter au mieux demande de soins et activités des professionnels, les pouvoirs publics doivent intervenir sur l’environnement : Physique : lutte contre la pollution, amélioration des infrastructures routières, des conditions d’habitat… Professionnel : amélioration des conditions de travail… Social : en favorisant l’adoption de comportements souhaitables par et pour l’individu et la collectivité. 26/05/2017 Ecole de puéricultrice Santé publique : Isabelle Gentilhomme La santé communautaire Définition La santé communautaire peut se définir comme « l'art et la science d'améliorer l'état de santé de la population, de prévenir la maladie et de promouvoir l'efficacité des services de santé par la coordination des efforts communautaires ». L’OMS à Alma Ata en 1978 : Nécessité d'une action urgente de tous les gouvernements, de tous les personnels des secteurs de la santé et du développement ainsi que de la communauté internationale pour protéger et promouvoir la santé de tous les peuples du monde. But : Permettre à tous l'accès aux soins de santé primaire (curatifs, préventifs et promotionnels) et en encourager le recours (financièrement, culturellement, géographiquement). Les soins primaires : 5 principes : Distribution équitable (éducation pour tous) Participation communautaire (agriculture, élevage, production alimentaire, approvisionnement en eau, fournitures de vaccins ou de médicaments…) Prédominance de la prévention Technologie appropriée Approche multisectorielle 3 types de communautés Une idée sociodémographique : groupe de population avec propriétés communes (âge, sexe, CSP, habitat…) : la ménagère de – de 50 ans. Une idée ethnique et culturelle : appartenance ethnique, culturelle, voire religieuse. Une idée de réseaux de solidarité : formels ou informels La promotion de la santé De la déclaration d’Alma Ata (1978)…à la charte de Bangkok (2005). Définition : C’est le processus qui confère aux populations les moyens d’assurer un plus grand contrôle sur leur propre santé et de l’améliorer. Buts : Agir sur les déterminants de santé Contribuer à la réduction des inégalités en matière de santé, promouvoir les droits fondamentaux de l’homme et le développement social La charte d’Ottawa. 1986 Affirme que la santé exige des conditions et des ressources préalables : la paix, un logement, une éducation, de la nourriture, des revenus, un écosystème stable, des ressources durables, la justice sociale et l’équité. Cinq axes : - Politique - Environnemental - Communautaire - Éducatif - Institutionnel Tous doivent œuvrer ensemble à la création d’un système de soins servant les intérêts de la santé. 26/05/2017 Ecole de puéricultrice Santé publique : Isabelle Gentilhomme Déclaration de Jakarta (1997) Témoigne des préoccupations grandissantes quant au processus de mondialisation de l’économie et de ses effets sur la santé. Déclaration de Mexico (2000) Met l’accent sur la responsabilité sociale de la santé, la capacité communautaire en matière de santé, et la consolidation de la promotion de la santé dans toutes les politiques de santé. Objectif : la santé pour tous = réalité pour l’an 2000… Cette charte : confortée en 2001, par le lancement du Plan National d’Éducation pour la Santé. Charte de Bangkok 2005 Confirme l’importance de la Charte d’Ottawa et les recommandations des conférences sur la promotion de la santé. Mentionne la nécessité de s’adapter au 21e siècle et de trouver de nouvelles formes d’action. Donne une nouvelle orientation :Promouvoir la santé consiste à permettre aux gens de mieux maîtriser leur santé et les facteurs qui la déterminent et par là même d’améliorer leur santé La prévention Les objectifs Les moyens Les grands secteurs d’intervention Évolutions principales Questions Exemples Définition : les différents stades Consiste à anticiper les phénomènes risquant d'entraîner ou d'aggraver des problèmes de santé. C'est l'ensemble des actions mises en place pour éviter ou réduire le nombre et la gravité des maladies ou accidents. SECONDAIRE= TERTIAIRE= QUATERNAIRE PRIMAIRE dépistage réadaptation Éviter l'apparition, diminuer l'incidence des maladies et des accidents. Réduire le développement, diminuer la prévalence des maladies et accidents et retarder l’apparition des maladies. Prévenir les rechutes ou complications Réduire les conséquences Accompagner les mourants (soins palliatifs dispensés aux malades en phase terminale) La prévention doit se penser autrement que par rapport au seul système des soins. Elle vise à réduire les risques subis collectivement et ceux liés aux comportements, en assurant l’intégrité physique et mentale de chacun. Elle doit s’envisager par rapport à la santé et au bien-être, et non plus par rapport à la maladie. La santé est en effet devenue une valeur sociale centrale, identifiée à l’accomplissement personnel. La longue absence d’une politique globale de prévention en matière de santé Depuis le développement de la médecine moderne, la prévention = place très secondaire dans le système de santé français. Le XXème siècle a marqué l’avènement de la médecine dite curative, et pendant des décennies notre société a davantage été intéressée par les progrès de la médecine que par la promotion de la santé. 26/05/2017 Ecole de puéricultrice Santé publique : Isabelle Gentilhomme Evolutions principales Développement des politiques de prévention. Réduction de la tolérance sociale par rapport aux risques (cf. risque zéro) Principe de précaution (cf. grippe aviaire) Prise de conscience d’un déficit d’organisation : cloisonnement et multiplicité des acteurs, planification insuffisante. Nécessaire anticipation en matière de santé publique. Emergence d’un nouveau concept: celui de sécurité sanitaire. Les objectifs Réduire la morbidité et la mortalité évitables liées aux comportements à risques. Réduire les menaces liées à l’environnement. Renforcer la protection des personnes et communautés. Les moyens Connaître les risques auxquels est exposée la population pour favoriser leur réduction en : développant l’EPS, prenant des mesures de protection, réglementant l’activité socioéconomique, mettant en place des programmes d’intervention coordonnés (vaccination, dépistage, prise en charge précoce). Les grands secteurs d’interventions o o o o Les déterminants comportementaux de santé : consommation de tabac, d’alcool et drogues… Les grandes pathologies : cancers, maladies cardiovasculaires, MST, maladies infectieuses… Les accidents de la vie courante, du travail, de la route. La sécurité de l’environnement. Questions Inégalités face aux risques. Risque de stigmatisation, de culpabilisation de certaines populations à risques : toxicomanes, porteurs VIH…) Restriction de la liberté individuelle. 26/05/2017 Ecole de puéricultrice Santé publique : Isabelle Gentilhomme L’éducation pour la santé Éduquer un patient=DIFFICILE Nécessite une pédagogie spécifique centrée sur les besoins et potentialités de la personne. L’éducation pour la santé = pas seulement des intérêts individuels, c’est également, intérêts collectifs, sociaux et économiques. L’éducation pour la santé Selon vous, l’éducation pour la santé, c’est… Réflexions sur… La posture de l’éducateur. Où vous situez vous ? Exercices… Selon vous, éduquer c’est… Selon vous, l’éducation nutritionnelle c’est… Définitions ÉDUQUER vient du latin : EDUCARE : élever, nourrir des plantes, des animaux, des hommes. Processus exogène L’éducation repose sur les apports extérieurs à l’individu. EDUCERE (EX DUCERE) : conduire hors de, tirer, faire sortir. Processus endogène L’éducation consiste à faire éclore les potentialités inhérentes à la personne. Larousse Action de développer les facultés physiques, intellectuelles et morales Petit Robert Mise en œuvre de moyens propres à assurer la formation et le développement d’un être humain Les nombreux synonymes Affiner, apprendre, apprivoiser, civiliser, conduire, cultiver, discipliner, dresser, dégrossir, développer, enseigner, entraîner, exercer, façonner, former, gouverner, guider, habituer, instruire, lettrer, nourrir, policer, polir, préparer, pétrir, soigner, styler, éclairer, élever. Définition de Charles HADJI * « … Intervenir dans le cours d’un développement, pour l’infléchir dans un sens jugé souhaitable… » « Il n’y a pas d’éducateur, il n’y a que des gens qui montrent aux autres comment ils font pour s’éduquer euxmêmes ». Jean Guiton Auteur de « l’évaluation des compétences » Tout éducateur a des intentions vis-à-vis des personnes auprès desquelles il travaille. Idée de « partenariat » où chacun serait à sa place : le professionnel dans une position d’humilité, (qui situe l’éducateur dans son rapport à autrui, non pas comme un technicien),et le patient comme sujet de droit. Acquérir des techniques de communication: savoir écouter, se faire comprendre, faciliter l'expression, aider à apprendre… Les buts « L’éducation pour la santé du patient a pour but que la personne qui consulte un professionnel des soins, quel que soit son état de santé, soit en mesure de contribuer elle-même à maintenir ou améliorer sa qualité de vie » (Brigitte Sandrin Berthon, Médecin de santé publique, Directrice du Cres LanguedocRoussillon Le choix de rechercher auprès du patient, de sa famille ou d’un groupe « le meilleur niveau de santé » (diagnostic IDE) est le résultat d’une DDS (analyse, identification des besoins ou problèmes, objectifs)* La démarche éducative = un des buts principal de l’exercice IDE S’intéresser aux conditions de vie des personnes, aux dynamiques qui font et défont la vie des groupes et des organisations. 26/05/2017 Ecole de puéricultrice Santé publique : Isabelle Gentilhomme S’intéresser aux ressources nécessaires pour se protéger et promouvoir sa santé Considérer l’entourage social comme un support essentiel pour le changement, le reconnaître et le valoriser. Inscrire nos pratiques dans la lutte contre les discriminations et les inégalités. Nécessaire pour un individu de bénéficier d’un type d’éducation lui permettant de développer son potentiel et ses aptitudes. EPS = processus systématique d’apprentissage, continu, centré sur le patient. Objectif : ce n’est pas de lutter contre la maladie mais de promouvoir la santé Caractéristiques de l’éducation Reconnaître l’autonomie de l’autre C’est aider l’autre à vivre comme différent de soi et l’accompagner dans sa recherche d’autonomie Éduquer,c’est plus qu’informer. C’est savoir qui nous sommes… Établir une relation de « parité asymétrique » Créer une proximité, être ouvert sur l’autre différent de soi… L’éducation repose sur le dialogue, l’écoute, la négociation avec le sujet de soins et la construction d’un projet commun. Passer d’une démarche prescriptive et injonctive à une démarche de participation active du patient. Avoir du sens pour le patient Éducation sera possible… Si le patient y trouve un intérêt, un désir, une satisfaction voire du plaisir… S’il peut l’intégrer dans son projet de vie, à son avenir. S’il peut la situer par rapport à son histoire personnelle, familiale et culturelle… Accepter l’imprévisible Il n’y a pas d’éducation sans intention de faire exister l’imprévisible, le non imaginé. L’éducation est création et non façonnage. Laisser la place au désaccord, voire au rejet Savoir se remettre en question Réfléchir, dialoguer, argumenter avec le patient sur les solutions possibles Les méthodes éducatives Que recouvre le terme éducation ? Les conceptions de la démarche éducative varient selon les auteurs : Information Guidance Conseil Enseignement - apprentissage Sensibilisation et communication Techniques de modification de comportements Se pose la question du respect de la liberté du patient et de son autonomie de décision… Le modèle « traditionnel* » : Apport de connaissances → individu → modification des comportements Des actions d’information Objectif : Accroître les connaissances des patients et du grand public sur les maladies, leur prévention, leur traitement, l’organisation du système de soins. Moyens : Brochures d’accueil à l’hôpital Dépliants sur la MSN, allaitement, syndrome du bébé secoué… Fiches relatives à des examens médicaux…. 26/05/2017 Ecole de puéricultrice Santé publique : Isabelle Gentilhomme Des actions éducatives de proximité Objectif : Permettre aux personnes de s’approprier des informations et d’acquérir des aptitudes. Moyens : Entretiens individuels, activités de groupe, supports écrits ou audiovisuels… Travail d’accompagnement dans la durée Coordination des différents professionnels nécessaire Des actions de communication Objectif : Modifier les représentations* et les normes sociales* Renforcer l’image du patient acteur, sujet de son histoire de santé. Ex. : promotion de l’allaitement maternel, promotion de la santé du nourrisson et prévention de la MSN. La nature des méthodes L’information Limites : que les personnes informées ne changent pas forcément leur comportement face à la santé. La persuasion : Il s’agit de modifier le comportement de l’autre parfois par l’injonction. Limites: droit à la liberté des individus est brimé. L’éducation. Les avantages : libre choix de l’individu, responsabilité, liberté respectée. Les inconvénients : le changement ne touche qu’un nombre limité de personnes. Approches en EPS L’approche persuasive, volontariste, injonctive Doit faire changer les comportements d’un individu ou d’un groupe. Par ex : Fumer tue. Pour l’IPDE, c’est la prescription de comportements favorables à la santé de l’enfant d’un point de vue professionnel. L’approche « cognitive » Permet à l’individu par le biais de l’information de se saisir de ce qui lui semble important pour sa santé. Par ex : Vous voulez arrêter de fumer, Tabac Info Services peut vous aider. Pour l’IPDE : viser l’appropriation des savoirs du professionnel par les parents. L’approche responsabilisante A partir de l’expérience de l’individu ou du groupe, c’est pouvoir modifier ses croyances, ses représentations, son comportement à l’égard du problème de santé. Par ex : « Les antibiotiques, c’est pas automatique ». Pour l’IPDE, cette approche fait appel à la responsabilité des parents dans les comportements qu’ils ont adoptés. L’approche participative Vise la motivation et la participation pour entraîner un changement de comportement. Pour nous, professionnels et parents ne sont plus dans une relation de face à face : ils sont partenaires. Développer l’éducation du patient suppose : La prise en compte globale des besoins* du patient (en plus de sa santé) dans toutes ses dimensions: o Individuelle o Familiale o Culturelle o Professionnelle o Sociale 26/05/2017 Ecole de puéricultrice Santé publique : Isabelle Gentilhomme Les intentions o L’EPS privilégiera la démarche participative. o Elle garantit une adéquation des programmes aux besoins et demandes des personnes concernées. o Elle exige un regard tolérant et respectueux sur des valeurs non-conformes aux nôtres. Quels repères pour l’éducation pour la santé ? o Une grande prudence dans la mobilisation de la peur, de la culpabilité. o Une attention au désir, au plaisir des personnes comme mobilisateurs de leur énergie. o Un regard et des pratiques qui construisent, confortent, renforcent l’estime que les personnes ont d’elles même, la confiance qu’elles ont dans leurs capacités. o Une attention aux émotions mobilisées par le champ de la santé. Les thèmes o La nutrition, le tabac, la contraception, les accidents, les vaccinations, l’accès aux soins, le sida, le cancer, les allergies… o Le corps : relation bronchite chronique et tabac o Attitudes personnelles dans le champ de la santé : connaître les gestes qui sauvent. o Système de santé : où et quand se faire vacciner? o Politique de santé : info sur la législation sur la publicité en matière d’alcool. o Environnement et facteurs socio-économiques : accidents domestiques, saturnisme. o Système social (services autres que sanitaires): associations de consommateurs Les groupes cibles Les jeunes, les femmes enceintes, les personnes âgées dépendantes, les personnes en situation de précarité… Type Relais Public cible Médias Population générale Masse (TV, presse, radio, Internet…) Intermédiaire Associations Individu Professionnels de santé Famille, école,travail, groupes à risques… Patients, usagers EPIDEMIOLOGIE La révolution de la santé Selon l’OMS, le système de soins français est l’un des meilleurs au monde. Plus longue espérance de vie à la naissance après les Japonais. Chiffres flatteurs, mais réalité plus contrastée : Des inégalités sociales et territoriales de santé persistent (alors que l’état de santé moyen de la population s’améliore, la France se situe dans le peloton de queue des pays industrialisés). une mortalité prématurée élevée*, beaucoup de DC évitables avant 65 ans surtout chez les hommes : cancers liés à l’alccol, au tabac un taux de suicide qui augmente, notamment chez les jeunes, 7 000 à 8 000 morts par an sur les routes 18 000 morts par an par accident domestique, 90 000 décès par an liés à la consommation d’alcool ou de tabac Natalité : En 2006, la France devient le premier pays d’Europe en matière de fécondité : 2 enfants par femme 63 millions 735 Français 830 000 naissances en 2006 (contre 530 000 décès) Forte implication des femmes dans la vie active avec un taux d’activité de 80 % pour les femmes de 25 à 49 ans En France, 22% de P.A de plus de 60 ans Espérance de vie : 77 ans pour les hommes et 84 ans pour les femmes 26/05/2017 Ecole de puéricultrice