Cette publication est organisée en deux grandes parties. La première est consacrée à
l’examen de la situation économique de 2009 à travers l’analyse de l’évolution des
principaux agrégats et ratios de la comptabilité nationale. La seconde partie présente les
principaux tableaux de la comptabilité nationale.
CAUSES
DESCRIPTION
Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) Comptes Nationaux 2007-2009
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ARTICLE
Repli de l’économie sénégalaise en 2009
En 2009 au Sénégal, le taux de croissance économique est ressorti à son plus faible niveau
depuis 2002 : 2,2 %, après 3,2 % en 2008 et 4,9 % en 2007. Ces résultats proviennent des
Comptes nationaux provisoires de l’année 2009.
L’activité économique sénégalaise a subi les contrecoups de la crise économique mondiale.
Cette crise s’est notamment traduite par un repli des entrées touristiques, une diminution
des envois de fonds des émigrés et une réduction de l’investissement privé. À cela s’ajoutent
la décélération des services de télécommunications et le repli des activités de construction,
qui étaient des moteurs de la croissance avant 2008. Les échanges extérieurs de biens et
services se sont également resserrés en 2009 (+ 2,9 % contre 3,2 % en 2008).
Toutefois, la forte progression du secteur primaire, en particulier celle des sous-secteurs
agricole et des industries extractives, a permis de contenir la décélération du PIB.
Articles associés
- Le Sénégal subit le contrecoup de la crise mondiale
- Un repli sur tous les secteurs économiques
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CAUSES
Au Sénégal, le taux de croissance économique s’est établi à 2,2 % en 2009, après 3,2 % en
2008 et 4,9 % en 2007.
Le Sénégal n’a pas été épargné par la crise économique mondiale. Celle-ci a notamment
affecté le secteur touristique avec la baisse de 7,5 % des arrivées de touristes et les
transferts courants privés reçus qui se sont repliés de 8,2 % en 2009. L’investissement privé
a été également touché par la crise avec le recul de plus de 10 % des IDE (en valeur). Au
plan intérieur, certains secteurs porteurs de croissance, notamment les
télécommunications, ont connu un ralentissement assez marqué.
La crise mondiale
La crise économique et financière, apparue au cours du second semestre 2008, s’est
poursuivie durant le premier semestre 2009, plongeant l’économie mondiale en récession.
En effet, le Produit intérieur brut (PIB) el mondial a enregistré un recul d’environ 2 % en
2009, soit la baisse la plus importante depuis l’après-guerre
1
.
Le repli de l’activité économique mondiale en 2009, notamment celui des pays développés, a
entraîné une contraction de la demande de matières premières en provenance des pays
africains. En conséquence, le volume des exportations africaines a régressé de 2,5% (BAfD et
al.) et les prix de ces produits ont fortement chuté. L’Afrique a été aussi affectée par la
diminution des envois de fonds des émigrés (baisse de 6,6% selon la Banque mondiale),
consécutive à la détérioration des conditions de travail dans les pays d’accueil et par le
retrait des Investissements Directs Etrangers (IDE). En dépit de ces chocs négatifs, la région
semble avoir mieux résisté à la crise économique avec un taux de croissance économique
estimé à 2,5% (BAfD et al.). Néanmoins, ce taux est en recul de 3,5 points par rapport aux
1
Banque Africaine de Développement (BAfD), Organisation pour la Coopération et le Développement
Economique (OCDE), Commission Economique des Nations-unies pour l’Afrique (CEA), Perspectives
économiques en Afrique, Edition 2010 (ci-après désigné BAfD et al.).
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trois années précédentes la croissance économique s’était établie à environ 6% en
moyenne.
I. Les indicateurs macroéconomiques
La décélération de l’activité économique, amorcée depuis 2008, s’est poursuivie en 2009. Le
taux de croissance économique en termes réels a progressé de 2,2%, soit le plus faible
niveau depuis 2002 il n’a été que de 0,7%. Ce ralentissement de l’activité économique a
résulté essentiellement de la quasi stagnation du secteur tertiaire (+0,9%) qui représente
plus de 50% du PIB
2
. La valeur ajoutée du secteur secondaire s’est accrue de 3,0% et celle du
secteur primaire est demeurée soutenue (12,3%), en relation avec les bonnes performances
des activités agricoles et extractives.
L’année 2009 a été également marquée par un recul quasi généralisé des prix, étayé par la
baisse de 0,9% du déflateur du PIB, après deux années de forte hausse (5,3% en 2007 et
6,6% en 2008). Ce fléchissement est, en partie, lié au repli des cours mondiaux de produits
alimentaires de base et de produits énergétiques, après leur envolée en 2008. A cet égard,
les prix des produits à fort contenu d’importation, en particulier les produits alimentaires
céréaliers et ceux des produits pétroliers, ont sensiblement diminué en 2009. En outre, les
cours de l’acide phosphorique ont régressé de plus de 50%. Dans ce contexte, le PIB à prix
courants a connu une progression de 1,2%, en s’établissant à 6 023 milliards
3
. Toutefois, le
recul vis-à-vis du Reste du monde, de 40,3 milliards des transferts courants nets (714,1
milliards en 2009, après 754,4 milliards en 2008) et, dans une moindre mesure, celui des
revenus nets (-21,4 milliards en 2008 à -24,5 milliards en 2009) ont induit une diminution de
1,3% du Revenu National Disponible Brut (RNDB) (6 531 milliards en 2009, après 6 615
milliards en 2008).
Par ailleurs, la consommation finale en valeur a été relativement stable (5 584 milliards en
2008 contre 5 590 milliards en 2009). En conséquence, le taux d’épargne national s’est replié
de 1,7 point en se situant à 15,6% en 2009, après 17,3% en 2008.
2
Voir Encadré 1 pour la structure des ressources du PIB.
3
Sauf indication contraire, les montants sont exprimés en FCFA.
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La Formation Brute de Capital Fixe (FBCF), quant à elle, a enregistré une baisse de 11,4% en
valeur, imputable au recul des prix (-4,3%) et à la contraction du sous-secteur de la
construction de logements, en relation avec le recul des transferts de fonds des migrants. Il
en résulte une diminution du taux de FBCF qui s’est établi à 23,7% en 2009, après avoir
atteint 27,1% en 2008.
Les échanges extérieurs de biens et services ont été caractérisés, en 2009, par une
augmentation de 2,9% des exportations en volume (après 1,3% en 2008). Cet accroissement
est lié au relèvement des exportations de produits halieutiques, des huiles végétales, des
matériaux de construction et surtout de l’or. En revanche, l’évolution des importations en
volume a été relativement stable (0,6%).
Toutefois, ces variations sont survenues dans un contexte de forte baisse des prix du
commerce extérieur. En effet, les prix des importations ont régressé de 18,0%, entrainés
notamment par le repli des cours mondiaux du pétrole brut, du riz et du blé. Les prix des
exportations ont été, en particulier, affectés par la baisse des cours de l’acide phosphorique
et des produits pétroliers raffinés qui font partie des principaux produits exportés par le
Sénégal.
A cet égard, les exportations en valeur de biens et services se sont repliées de 10,9% en
2009, passant de 1 566 milliards en 2008 à 1 395 milliards en 2009, tandis que les
importations courantes ont chuté de 17,5% (2 593 en 2009, après 3143 milliards en 2008).
En conséquence, la balance des biens et services s’est améliorée avec un déficit de 1 198
milliards en 2009 (19,9% du PIB) contre 1 577 milliards FCFA en 2008 (26,5% du PIB).
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