Annexe F Page 5 Révision du 30/10/2013
compatibles. Mais tout ce savant appareil n’est qu’une présentation des
règles de la physique quantique, à laquelle il n’apporte rien de plus.
D’autres ont essayé la démarche inverse, décidé à l’avance que dans un
monde où il y a des observables incompatibles, les propositions
élémentaires devaient satisfaire à certains axiomes logiques. Les ayant
posés, ils ont retrouvé le treillis précédent, mais au prix de deux
restrictions, qui en enlèvent l’intérêt : Les règles imposées aux
propositions élémentaires sont logiques, mais invérifiables. Le treillis
des sous-espaces de Hilbert, quoique non booléen, est plus particulier
que ce treillis très général; on ne peut donc à partir de ce dernier (et de
la logique spéciale, auquel il correspond) retrouver la physique
quantique. Cet argument technique renforce la position de principe,
prise dans le corps du texte, que la physique quantique doit utiliser la
logique classique (qui sait fort bien traiter des treillis) et la théorie
classique des probabilités (en 4-5); il faut seulement renoncer à la
possibilité (et même au sens) de mesurer simultanément deux
observables non compatibles.
Il est clair que l’algèbre des opérateurs bornés de H joue un rôle
essentiel : relations de commutation; fonctions d’opérateurs;
recherche d’E.C.0.C... Là encore, on peut essayer de partir
d’algèbres « naturelles », posées a priori, et de parvenir à l’espace
de Hilbert traditionnel. Les algèbres de Segal rendent bien compte
de la notion d’observables compatibles; mais elles sont trop
générales pour être utilisables. On peut se restreindre aux C*-
algèbres, aux très belles propriétés mathématiques. En particulier, le
célèbre théorème « GNS » permet de retrouver l’espace de Hilbert.
Mais une C*-algèbre est-elle plus naturelle, plus explicative, qu’un
espace de Hilbert?
D’autres ont insisté sur un théorème, lié, de Gleason ; celui-ci fait
des hypothèses simples sur la fonctionnelle qui, à partir d’un état
donné de l’espace de Hilbert, calcule la valeur moyenne de tout
observable ; il retrouve l’opérateur statistique (donc la stochasticité) et
la règle de Born ; utilisant une notion de convexité, il peut décomposer
cet opérateur « nucléaire » et retrouver les « états purs ». Mais ce beau
résultat, pas plus que des approches très générales de la convexité, ne