Ce type de processus interfère fortement avec le processus Bethe Heitler (BH), dans lequel
un photon de rayonnement de freinage est émis par l’électron, qu’il soit incident ou diffusé.
(Figure 1 ) . L’amplitude d’un tel processus est relativement complexe à calculer, cependant
le fait d’imposer des conditions cinématiques telles que se placer en dessous du seuil de
production du pion, permet d’obtenir une amplitude réelle et ainsi de faciliter les calculs.
L’amplitude du processus peut être divisée en plusieurs termes. Un premier terme est
l’amplitude BH, cette amplitude est exactement calculable par l’électrodynamique quantique
et la connaissance des facteurs de formes du proton. Un deuxième terme, relatif au processus
VCS, est divisé en deux parties :
-Un premier terme qui est le terme de Born, calculable de manière exacte avec la QED.
-Un terme dit Non-Born, qui inclut tous les autres états intermédiaires possibles. Ce terme
dépend fortement de la structure interne du proton est paramétrisé par les polarisabilités
généralisées, c’est donc le terme intéressant pour cette physique.
Le terme Non-Born décomposé en multipoles permet d’extraire les polarisabilités. Un
multipole est caractérisé par 5 nombres quantiques (soient les moments angulaires orbitaux du
photon incident et diffusé, l’état de polarisation de ces mêmes photons et un nombre
caractéristique du retournement du spin du proton S). Une polarisabilité est définie dans la
limite où le photon final est d’impulsion nulle.
Les GPs sont fonction de l’impulsion du photon virtuel. A l’ordre le plus bas, on obtient six
GP indépendantes, dont deux, dites scalaire (S=0), sont les généralisations des polarisabilités
électrique α et magnétique β [4].
De nombreux modèles de structure du proton permettent une prédiction de ces nouvelles
observables, parmi ces modèles nous pouvons citer le modèle DR (ou relation de dispersion),
que nous avons largement utilisé pour notre étude [5]. Ce modèle a été notamment développé
par Barbara Pasquini pour les processus de diffusion Compton sur le proton. Il se base sur des
intégrales dispersives pour calculer les amplitudes VCS de type Non-Born.
En dessous du seuil de production du pion, les effets des GPs sont faibles. Ces effets étant
contenus dans le terme Non-Born, la section efficace dépend peu des GPs, l’effet de celles-ci
ne devient important que dans la région de la résonance Δ(1232). Le modèle DR a un
domaine de validité qui englobe cette région de l’électroproduction de photon, et justifie par
là son intérêt par rapport à d’autres modèles.
Il décrit notamment l’état intermédiaire «πN» de la réaction, et nécessite 4 paramètres pour
pouvoir calculer les observables qui nous intéressent. Deux d’entres eux sont les
polarisabilités a Q²=0, obtenus par les expériences RCS, les deux derniers sont des paramètres
libres qui sont contraints uniquement par les expériences VCS.
2.2 Dépendance en Q² des polarisabilités généralisées
Les polarisabilités généralisées sont assimilables aux facteurs de formes du proton déformé
par un champ électromagnétique statique. Les différents modèles permettant le calcul de
polarisabilités généralisées prédisent une dépendance de la polarisabilité électrique en Q² de
même type que le facteur de forme électrique du proton, c'est-à-dire de nature dipolaire. La
variation de la polarisabilité magnétique en fonction de Q² diffère sensiblement du facteur de
forme magnétique (lui aussi globalement dipolaire), ce résultat apparait comme non trivial. Ce
phénomène s’explique par la présence au sein du proton de deux types de magnétisme (Figure
2). Le premier d’entre eux correspond à l’alignement du moment magnétique du proton avec
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