de lambeaux d’ophiolites : les plus spectaculaires sont celles du Nord du Sultanat d’Oman, dîtes
« ophiolites du Semail », datées autour de 90 Ma par radiochronologie, et obduites autour de 80 Ma.
Le même océan est retrouvé dans les corps ophiolitiques iraniens, au sein du Zagros (ophiolites de
Neiriz et Kermanshah), et au niveau de la suture de Bitlis en Turquie. Des lambeaux témoignant de
lithosphères océaniques plus anciennes, mais mis en place au cours du même évènement d’obduction,
sont retrouvées au niveau de la suture de l’Indus-Tsangpo en Himalaya, avec notamment les corps de
Xigaze, Spontang, Nidar, dont les âges sont compris entre 120 et 170 Ma (l’Himalaya comprend
d’autres sutures ophiolitiques, issues de la fermeture de la Paléotéthys au début du Mésozoïque, qui
ne seront pas abordées dans cette dissertation). La Néotéthys était un océan formé lors de
l’éclatement de la Pangée, séparant le Gondwana au sud de la Laurasia au Nord. Le rifting à l’origine
de la Néotéthys débute au Permien, peu après la formation des trapps du Panjal en Inde.
Le cycle alpin est donc un cycle de Wilson débuté par l’ouverture d’un océan à la fin du Permien-
Trias, et sa disparition dès le Crétacé supérieur. Les orogènes associés au cycle alpin sont issus des
mouvements de convergence entre l’Eurasie et les plaques issues de la fragmentation du Gondwana
(Afrique, Arabie, Inde, Australie pour les principales). Les chaînes de montagne associées au cycle
alpin sont de nature diverses : chaîne de subduction (Makran), chaîne d’obduction (Oman), chaîne sur
systèmes décrochants (Pyrénées, Altyn Tagh) et chaînes de collision (Alpes, Zagros, Himalaya). Ces
orogènes sont à différents stades de leur évolution : la collision continentale n’a pas encore eu lieu au
niveau du Makran, alors qu’elle prit place autour de 50 Ma pour l’Himalaya ; et que la Mer Egée est
formée par l’étalement gravitaire d’une chaîne alpine structurée à l’Eocène. L’étude de ces différents
orogènes permet de mettre en évidence la structure de chaînes de montagne ayant subi différentes
réorganisations structurales, contrôlées par des rhéologies de la lithosphère continentale différentes.
La comparaison entre ces chaînes de montagnes permet aussi de mettre en évidence les modalités de
leur évolution en fonction des caractéristiques des processus de convergence impliqués et le degré de
couplage mécanique entre les plaques en collision.
D’autre part, le Cénozoïque a été une période de bouleversement climatique, marquant la transition
d’un climat de type « Greenhouse » au Mésozoïque, vers un climat de type « Icehouse », aboutissant à
la période glaciaire du Quaternaire. Cette période de transition climatique a été marquée par
l’apparition de calottes glaciaires aux deux pôles (au sud d’abord à l’Oligocène ; puis au nord à la fin
du Pliocène), et par l’apparition des régimes de mousson (entre 15 et 20 Ma). Le Tertiaire se
caractérise par la mise en place d’interactions complexes entre tectonique et climat : les variations
climatiques contrôlent les régimes de précipitation, et donc l’érosion des chaînes de montagne, ainsi
que la croissance des reliefs via les processus de compensation isostatique. La croissance des chaînes
de montagne influence en retour la géométrie des cellules atmosphériques, et peut créer des barrières
topographiques naturelles limitant la zone d’action des précipitations. Certains scénarii proposent que
l’érosion accrue des reliefs formés au Cénozoïque a joué le rôle de « pompe à CO2 » et précipité la
transition vers les conditions glaciaires du Cénozoïques (en diminuant l’effet de serre). Le rôle de la