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Zambie
2012
Zambie
Les perspectives de l'économie zambienne, soutenue par une croissance solide et une inflation à un chiffre,
restent favorables à moyen terme. L'économie devrait ainsi progresser à 6.9 % en 2012 pour s'établir à
7.3 % en 2013, avec une inflation qui devrait se maintenir à un chiffre à respectivement 8.0 et 8.5 %.
Le pays reste néanmoins vulnérable aux chocs externes, la lenteur de la reprise économique mondiale
pesant sur ses exportations stratégiques en minerais.
Le fort taux de chômage chez les jeunes ainsi que la lenteur des pouvoirs publics dans la lutte contre la
pauvreté pourraient également venir occulter les progrès rendus possibles par la croissance robuste et
l'inflation maîtrisée.
Vue d'ensemble
Largement aectée par les mauvais résultats du secteur minier, l'économie de la Zambie a ralenti, enregistrant
une croissance en repli à 6.6 % en 2011, contre 7.6 % en 2010. Néanmoins, les perspectives économiques à
moyen terme restent favorables, la croissance devant être stimulée par le développement durable de
l'agriculture, de la construction, des industries manufacturières, des transports et des communications, ainsi que
par un rebond dans l'activité minière. L'inflation devrait se maintenir à un chiffre, conséquence de la politique
monétaire prudente, alors que la politique de change vise à soutenir la compétitivité externe. La priorité à
moyen terme reste d'accroître le recouvrement des recettes intérieures, alors que les vastes projets de
développement des infrastructures nécessiteront des ressources supplémentaires. Les autorités prévoient de
recueillir 700 millions de dollars USD par un emprunt obligataire en 2012 pour combler le déficit de
financements dans les projets d'infrastructure. Les investissements dans les infrastructures devraient stimuler la
croissance de l'ordre de 2 points de pourcentage par an. Toutefois, la vulnérabilité de la Zambie aux chocs
externes et la lente reprise de l'économie mondiale, qui pourrait réduire la demande en exportations, risquent
de peser sur les perspectives économiques du pays. En outre, le gouvernement doit impérativement rassurer
les investisseurs après être revenu sur son projet de privatiser l'entreprise zambienne de télécommunications.
La lutte contre le chômage élevé des jeunes et la pauvreté reste une priorité absolue, alors que 60 % de la
population zambienne vit sous le seuil de pauvreté, même si l'on observe d'importantes disparités entre les
régions rurales et urbaines. L'insuffisance des offres d'emploi destinées aux jeunes explique en partie ce fort
niveau de pauvreté. Par rapport à la population active, 63 % des 15-19 ans en zones urbaines sont sans emploi,
un taux qui tombe à 48 % dans la tranche des 20-24 ans. Dans les régions rurales, 16 % des 15-19 ans et 7 %
des 20-24 ans sont au chômage, mais ces chiffres traduisent essentiellement l'emploi informel dans le secteur
agricole. Les disparités entre les sexes demeurent importantes. Avec près de 300 000 jeunes qui intègrent le
marché du travail chaque année, le gouvernement a adopté une Politique nationale de la jeunesse (National
Youth Policy ) et instauré un Fonds pour les jeunes entrepreneurs (Youth Enterprise Fund ), visant à promouvoir
l'activité commerciale pour la création d’emplois. Le gouvernement a également annoncé son projet de
transformer le Service national zambien (Zambian National Service) en un Service de formation de la jeunesse
(Zambian Youth Training Service ) ayant pour vocation de renforcer la formation professionnelle proposée aux
jeunes.
Perspectives économiques en Afrique 2012
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http://dx.doi.org/10.1787/888932624390
http://dx.doi.org/10.1787/888932605808
Figure 1 : Taux de croissance du PIB réel (Australe)
2010 : estimations ; 2011 et années suivantes : prévisions.
Tableau 1 : Indicateurs macro-économiques
2010 2011 2012 2013
Taux de croissance du PIB réel 7.6 6.6 6.9 7.3
Taux de croissance du PIB réel par habitant 4.8 3.7 3.9 4.2
Inflation IPC 8.5 8.7 8 8.5
Balance budgétaire % PIB -3 -2.6 -3.6 -3
Balance courante % PIB 3.6 5.4 3.6 4
2010 : estimations ; 2011 et années suivantes : prévisions.
Taux de crois s ance du PIB réel (%) Afrique aus trale - Taux de croissance du PIB réel (%) Afrique - Taux de croissance du PIB réel (%)
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
-2%
0%
2%
4%
6%
8%
Croissance réelle du PIB (%)
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http://dx.doi.org/10.1787/888932626366
Développements récents et perspectives
Tableau 2 : PIB par Secteur (en pourcentage du PIB)
2006 2010
Agriculture, foresterie, pêche et chasse 21.8 21
Agriculture, élevage, sylviculture et pêche - -
dont agriculture - -
Mines et extraction 4.5 3.8
dont pétrole - -
Industries manufacturières 11.2 9.1
Electricité, gaz et eau 3.3 3
Electricité, eau et assainissement - -
Construction 13.2 21.1
Vente en gros et de détail, hôtels et restaurants 21.4 17.5
dont hôtels et restaurants - -
Transports, entreposages et communications 4.6 4.1
Transport et stockage, information et communication - -
Finance, immobilier et services aux entreprises 10.3 9.6
Intermédiation financière, services immobiliers, services aux entreprises et autres services - -
Services des administrations publiques - -
Administration publique et défense, sécurité sociale, éducation, santé et travaux sociaux - -
Administration publique, éducation, santé 2.8 2.3
Administration publique, éducation, santé et autres services sociaux et personnels - -
Autres services communautaires, sociaux et personnels - -
Autres services 6.9 8.6
Produit intérieur brut aux prix de base / au coût des facteurs 100 100
Vente en gros et de détail, hôtels et restaurants - -
2010 : estimations ; 2011 et années suivantes : prévisions.
Largement aectée par les mauvais résultats du secteur minier, l'économie de la Zambie a ralenti, enregistrant
une croissance en repli à 6.6 % en 2011, contre 7.6 % en 2010. Avec plus de 70 % du PIB, l'agriculture, les
industries manufacturières, les transports et les communications, le commerce de gros et les échanges, ainsi que
la construction sont les secteurs ayant le plus contribué à la croissance. Après deux années consécutives de
croissance soutenue, le secteur minier s'est nettement contracté à 1.3 %, conséquence de la baisse de 2.2 %
dans la production de minerais.
Les perspectives à moyen terme restent néanmoins favorables, avec une croissance du PIB réel qui devrait
progresser à 6.9 % en 2012, puis à 7.3 % en 2012. La croissance sera soutenue par les progrès significatifs du
secteur de la construction, des industries manufacturières, des transports et des communications, ainsi que par
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un rebond dans l'activité minière. Hors culture du maïs, la croissance escomptée dans le secteur agricole
pourrait également dynamiser l'économie. Jusqu'à présent, la Zambie n'a pas trop ti de la dette de la crise
européenne, mais reste vulnérable aux risques résultant du ralentissement de l'économie mondiale qui pourrait
peser sur ses exportations. Représentant 21 % de l'économie, la production agricole demeure tributaire des
conditions climatiques, mais également de la diminution des précipitations.
Ces dernières années, le secteur agricole a bénéfic d'une croissance vigoureuse grâce à des récoltes
exceptionnelles depuis 2009, les denrées de base et le maïs occupant notamment le tout premier plan. La
production hors maïs n'est pas en reste et s'accélère même avec la diversification qui s'intensifie dans le secteur.
Même si l'agriculture devrait rester le principal moteur de croissance en 2012, la production sera
vraisemblablement en deçà du volume moyen de ces trois dernières années, essentiellement en raison du
retard des précipitations et des difficultés inhérentes aux infrastructures rurales qui continuent d‘entraver la
distribution des intrants agricoles en temps utile. Afin de combler les insuffisances de l'infrastructure, les
pouvoirs publics ont augmenté l'enveloppe budgétaire dévolue à l'agriculture en 2012 de 6.1 %, l'essentiel des
ressources venant financer le programme d'appui aux intrants agricoles (Farmer Input Support Programme),
ainsi que les achats de récoltes destinés à la réserve alimentaire stratégique. La modernisation du réseau
d'irrigation, ainsi que le développement de l'élevage, des pêcheries et de l'aquaculture figurent au nombre des
autres axes prioritaires que le pays doit développer.
Le secteur de l'extraction minière et de l’exploitation des carrières a vu sa production reculer de 0.7 % en 2011,
alors que les incertitudes qui planaient sur l'issue des élections présidentielles ont contribué à reporter des
décisions d'investissements dans des projets de grande envergure. La production de cuivre a ainsi recu de
2.2 %. Les élections s'étant déroulées sans entrave, l'investissement minier devrait désormais reprendre, sauf
évolution défavorable au plan international. Le secteur minier devrait donc progresser pour atteindre
respectivement 10.6 % et 10.3 % en 2012 et 2013.
Le secteur du BTP a joué un rôle déterminant dans la croissance de la Zambie ces dernières années et
représente quelque 21.1 % de l'économie en 2011. Le rebond dans l'activi minière et l'augmentation des
dépenses publiques dans les infrastructures devraient stimuler le secteur de la construction, avec un taux de
croissance moyen de 17 % en 2012 et en 2013.
Le secteur des transports et des communications est en perte de vitesse avec une croissance à 12.7 % en 2011,
contre 15 % en 2010, un ralentissement essentiellement imputable aux défaillances du réseau ferroviaire et à la
lenteur des progrès plus lente dans le transport aérien et les communications. En 2012, le secteur pourrait
enregistrer des résultats plus mauvais encore, alors que l'abandon du projet de privatisation de Zamtel est
susceptible de refroidir les investisseurs et de peser sur leurs décisions.
La perspective d'une croissance soutenue en Zambie dépend d’une diversification accrue de son économie en
dehors du secteur minier. Les industries manufacturières sont particulièrement déterminantes pour la croissance
à long terme du pays, ainsi que pour sa stratégie en matière d'emploi. En 2011, les industries manufacturières
ont enregistré une croissance de 5 %, conforme aux prévisions du secteur. Elles n'ont toutefois représenté que
9.1 % de l'économie, en baisse par rapport aux 11.2 % observés en 2006. La croissance a surtout été tirée par
des investissements accrus, notamment dans l'industrie agroalimentaire, en réponse à la gestion prudente de
l'économie et aux réformes commerciales.
Si la Zambie veut voir ses industries manufacturières et ses autres secteurs se développer durablement, le pays
devra renforcer l'accès à des moyens de financement abordables et poursuivre ses réformes structurelles afin
d'encourager la participation du secteur privé. Les forts taux d'intérêt continuent d’entraver l'accès au crédit,
notamment pour les petites entreprises. Afin de réduire les taux de prêt, les pouvoirs publics ont abaissé l'impôt
sur les sociétés dans le secteur bancaire de 40 à 35 %. La banque centrale a par ailleurs allégé l'obligation de
constituer des réserves légales en ramenant le taux de 8 à 5 %, afin de permettre aux banques commerciales
de dégager des ressources supplémentaires pour le prêt au secteur privé. Néanmoins, dans le même temps, les
pouvoirs publics ont augmenté la dotation minimale en fonds propres à 104 milliards de kwachas zambiens
(ZMK) pour les banques locales et à 520 milliards ZMK pour les banques étrangères, contre 12 milliards ZMK
auparavant pour l'ensemble du secteur.
À la suite de l'expiration en juin 2011 de l'accord de Facili élargie de crédit (FEC) conclu avec le Fonds
monétaire international (FMI), la Zambie a entades pourparlers en vue d'obtenir un nouvel accord. Dans le
cadre de la FEC, les résultats économiques et la gestion publique de la Zambie ont été jugés satisfaisants et
conformes aux critères de référence convenus. En conséquence, la Banque mondiale a réintégré la Zambie dans
la tranche inférieure de la catégorie des pays à revenus intermédiaires et lui a attribué la note de crédit 'B+'
donnée par Fitch et par Standard and Poor’s. La Zambie doit à tout prix consolider ces acquis pour que la
croissance profite à tous les secteurs économiques.
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