un rebond dans l'activité minière. Hors culture du maïs, la croissance escomptée dans le secteur agricole
pourrait également dynamiser l'économie. Jusqu'à présent, la Zambie n'a pas trop pâti de la dette de la crise
européenne, mais reste vulnérable aux risques résultant du ralentissement de l'économie mondiale qui pourrait
peser sur ses exportations. Représentant 21 % de l'économie, la production agricole demeure tributaire des
conditions climatiques, mais également de la diminution des précipitations.
Ces dernières années, le secteur agricole a bénéficié d'une croissance vigoureuse grâce à des récoltes
exceptionnelles depuis 2009, les denrées de base et le maïs occupant notamment le tout premier plan. La
production hors maïs n'est pas en reste et s'accélère même avec la diversification qui s'intensifie dans le secteur.
Même si l'agriculture devrait rester le principal moteur de croissance en 2012, la production sera
vraisemblablement en deçà du volume moyen de ces trois dernières années, essentiellement en raison du
retard des précipitations et des difficultés inhérentes aux infrastructures rurales qui continuent d‘entraver la
distribution des intrants agricoles en temps utile. Afin de combler les insuffisances de l'infrastructure, les
pouvoirs publics ont augmenté l'enveloppe budgétaire dévolue à l'agriculture en 2012 de 6.1 %, l'essentiel des
ressources venant financer le programme d'appui aux intrants agricoles (Farmer Input Support Programme),
ainsi que les achats de récoltes destinés à la réserve alimentaire stratégique. La modernisation du réseau
d'irrigation, ainsi que le développement de l'élevage, des pêcheries et de l'aquaculture figurent au nombre des
autres axes prioritaires que le pays doit développer.
Le secteur de l'extraction minière et de l’exploitation des carrières a vu sa production reculer de 0.7 % en 2011,
alors que les incertitudes qui planaient sur l'issue des élections présidentielles ont contribué à reporter des
décisions d'investissements dans des projets de grande envergure. La production de cuivre a ainsi reculé de
2.2 %. Les élections s'étant déroulées sans entrave, l'investissement minier devrait désormais reprendre, sauf
évolution défavorable au plan international. Le secteur minier devrait donc progresser pour atteindre
respectivement 10.6 % et 10.3 % en 2012 et 2013.
Le secteur du BTP a joué un rôle déterminant dans la croissance de la Zambie ces dernières années et
représente quelque 21.1 % de l'économie en 2011. Le rebond dans l'activité minière et l'augmentation des
dépenses publiques dans les infrastructures devraient stimuler le secteur de la construction, avec un taux de
croissance moyen de 17 % en 2012 et en 2013.
Le secteur des transports et des communications est en perte de vitesse avec une croissance à 12.7 % en 2011,
contre 15 % en 2010, un ralentissement essentiellement imputable aux défaillances du réseau ferroviaire et à la
lenteur des progrès plus lente dans le transport aérien et les communications. En 2012, le secteur pourrait
enregistrer des résultats plus mauvais encore, alors que l'abandon du projet de privatisation de Zamtel est
susceptible de refroidir les investisseurs et de peser sur leurs décisions.
La perspective d'une croissance soutenue en Zambie dépend d’une diversification accrue de son économie en
dehors du secteur minier. Les industries manufacturières sont particulièrement déterminantes pour la croissance
à long terme du pays, ainsi que pour sa stratégie en matière d'emploi. En 2011, les industries manufacturières
ont enregistré une croissance de 5 %, conforme aux prévisions du secteur. Elles n'ont toutefois représenté que
9.1 % de l'économie, en baisse par rapport aux 11.2 % observés en 2006. La croissance a surtout été tirée par
des investissements accrus, notamment dans l'industrie agroalimentaire, en réponse à la gestion prudente de
l'économie et aux réformes commerciales.
Si la Zambie veut voir ses industries manufacturières et ses autres secteurs se développer durablement, le pays
devra renforcer l'accès à des moyens de financement abordables et poursuivre ses réformes structurelles afin
d'encourager la participation du secteur privé. Les forts taux d'intérêt continuent d’entraver l'accès au crédit,
notamment pour les petites entreprises. Afin de réduire les taux de prêt, les pouvoirs publics ont abaissé l'impôt
sur les sociétés dans le secteur bancaire de 40 à 35 %. La banque centrale a par ailleurs allégé l'obligation de
constituer des réserves légales en ramenant le taux de 8 à 5 %, afin de permettre aux banques commerciales
de dégager des ressources supplémentaires pour le prêt au secteur privé. Néanmoins, dans le même temps, les
pouvoirs publics ont augmenté la dotation minimale en fonds propres à 104 milliards de kwachas zambiens
(ZMK) pour les banques locales et à 520 milliards ZMK pour les banques étrangères, contre 12 milliards ZMK
auparavant pour l'ensemble du secteur.
À la suite de l'expiration en juin 2011 de l'accord de Facilité élargie de crédit (FEC) conclu avec le Fonds
monétaire international (FMI), la Zambie a entamé des pourparlers en vue d'obtenir un nouvel accord. Dans le
cadre de la FEC, les résultats économiques et la gestion publique de la Zambie ont été jugés satisfaisants et
conformes aux critères de référence convenus. En conséquence, la Banque mondiale a réintégré la Zambie dans
la tranche inférieure de la catégorie des pays à revenus intermédiaires et lui a attribué la note de crédit 'B+'
donnée par Fitch et par Standard and Poor’s. La Zambie doit à tout prix consolider ces acquis pour que la
croissance profite à tous les secteurs économiques.