climat.
- Pour la quasi stagnation des températures de surface observée de 1998 à 2012, divers phénomènes sont
sans doute à l’œuvre [7], dont des éruptions volcaniques et une baisse dans l’activité solaire (facteurs
souvent présentés comme déterminants par ceux qui remettent en cause la responsabilité humaine dans
les changements climatiques), de même qu’un stockage de la chaleur dans les océans (voir point 4
ci-dessous).
- Par ailleurs, le réchauffement ne fait aucun doute si on se base sur les observations scientifiques, et nul
besoin d’avoir recours aux modèles pour le constater.
« Argument 3. La causalité entre la croissance des émissions de CO2 depuis 1998 et
l’"augmentation" de température n’est pas soutenable »
De 1998 à nos jours, l’homme a émis le tiers de toutes les émissions humaines (anthropiques, selon le
terme consacré) de CO2 depuis le début de la Révolution industrielle. Or, pendant cette période, la
température s’est stabilisée. Il n’est pas possible de soutenir l’existence d’un rapport de causalité entre
cette croissance sans précédent des émissions de CO2, et la non-augmentation de la température.
Notre analyse :
Ayant bien préparé le terrain avec les deux premiers points, le Collectif assène sobrement cet argument
qui ébranle à première vue. Sauf que… Le climat planétaire est tout à la fois caractérisé par une grande
inertie, une grande variabilité interne et une forte sensibilité aux conditions dans lesquelles il se trouve
lors d’une « sollicitation ». Il se comporte dès lors plutôt comme un camion de 40 tonnes que comme une
voiture de sport : même en mettant les gaz à fond, on n’obtient pas nécessairement une accélération
immédiate, cela dépend de beaucoup de paramètres, dont le régime moteur.
De plus, comme signalé au point 2, les températures de surface ne sont qu’un des indicateurs de l’état du
système climatique, dont les différentes composantes possèdent leurs propres dynamiques. Tous les
symptômes d’une maladie ne se développent pas à la même vitesse. Quel médecin conclurait à la bonne
santé du patient au vu de sa faible fièvre alors que, par ailleurs, celui-ci aurait des vertiges, des nausées,
et des douleurs dans le ventre ? Rappelons donc que c’est la mise en parallèle des observations relatives
aux différents indicateurs (couverture neigeuse,
températures des masses d’eau, niveau des mers, état des glaciers, températures de l’atmosphère, ...) qui
permet de tirer des conclusions sur l’évolution du climat.
Dialectiquement parlant, ce point vise, en critiquant une erreur ponctuelle, réelle ou fantasmée
(fantasmée dans ce cas-ci), à porter atteinte à la crédibilité de l’ensemble de la production de «
l’adversaire ». Imaginez un élève brillant, ayant réussi son examen avec 99% des points. Vous focalisant
sur le fait qu’il a « tort » à 1%, vous laissez entendre qu’il ne peut avoir raison pour le reste, que donc tout
ce qu’il a répondu est faux, et qu’il s’agit dès lors d’un cancre. Ce genre de raisonnement ne peut
fonctionner que sur un terrain bien préparé (il n’intervient ici qu’après les deux premiers points) et sur un
aspect peu maîtrisé par celui qui écoute le discours.
« Argument 4. La théorie de la captation de la chaleur par les océans paraît, au mieux,
téméraire »
Ne sachant expliquer comment la température s’est stabilisée depuis 15 voire 17 ans, le GIEC propose
une parade surprenante : la chaleur supplémentaire serait captée par les océans (alors qu’il n’avait jamais
été question de cette captation dans les rapports précédents). Soudainement les océans se transforment
en trous noirs qui absorbent de l’énergie avant de la restituer dans les décennies ou les siècles à venir...
Cette thèse paraît d’autant plus téméraire que les mesures effectuées sur le contenu thermique des
océans sont entachées de marges d’erreur gigantesques, de loin supérieures aux valeurs obtenues. Pire,
de récents travaux indiquent que l’on a sous-estimé la perte d’énergie de la part des océans. Autrement
dit, les océans relachent plus d’énergie qu’on ne le pensait, ce qui veut dire qu’ils en accumulent