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Comment les climatosceptiques vous
manipulent.
vendredi 20 décembre 2013, par Pierre Courbe
Il y a quelques semaines, le Collectif climatosceptique « 15 vérités qui dérangent » [1] publiait un
communiqué de presse dans le but clairement affiché de décrédibiliser le travail du GIEC (Groupe
Intergouvernemental d’experts sur l’Evolution du Climat) en démontant son dernier rapport [2] Nous
avons souhaité analyser posément la prose de ce Collectif qui prétend faire « de la critique scientifique »
mais utilise surtout les techniques de la dialectique éristique (définie par Arthur Schopenhauer [3]l, qui y
a consacré un ouvrage, comme « l’art de la controverse, menée de telle manière qu’on ait toujours raison
») au service d’un positionnement idéologique.
Vous trouverez ci-dessous une analyse critique des 10 points développés dans le communiqué
du collectif. Nous terminerons par un résumé des techniques utilisées par le Collectif dans sa
communication.
Celles et ceux qui auraient suivi les différents épisodes au fur et à mesure de leur parution sur le site
d’IEW peuvent se rendre directement aux conclusions et au résumé des techniques en cliquant ici
« Argument 1. Le rapport du GIEC repose sur une méthodologie politique »
Il est surprenant d’entendre présenter ce rapport comme étant scientifique parce qu’il se base sur des
publications scientifiques. Ce n’est pas parce que le GIEC a analysé des milliers de publications
scientifiques que sa synthèse est une vérité absolue. De l’aveu même du GIEC, ce rapport est un «
jugement d’experts ». Ce sont en effet des experts qui ont effectué une analyse des publications
scientifiques choisies par eux parce qu’elles corroborent leur thèse de départ. De nombreuses
publications scientifiques sont ignorées parce qu’elles ne rentrent pas dans le canevas proposé par les
statuts du GIEC, qui exigent de se concentrer sur l’influence de l’homme (par opposition à celle de la
nature) sur le climat.
Notre analyse :
Très habilement, les auteurs laissent supposer au lecteur que le GIEC prétendrait détenir « la vérité
absolue » sur base d’un travail uniquement scientifique. Le rapport est donc un jugement d’experts « de
l’aveu même du GIEC » (l’expression laissant entendre qu’il s’agit de la confession d’une faute :
l’utilisation de ce type de vocabulaire se répète tout au long du document du Collectif). Fort habile, mais
ridicule, le document « Les principes régissant les travaux du GIEC » [4] est on ne peut plus clair à ce
sujet : « Comme le Groupe d’experts est un organe intergouvernemental, les documents qui en émanent
doivent être, d’une part, soumis à un contrôle scientifique par des pairs et, d’autre part, à un examen par
les gouvernements ». (point 3. Rôle)
Le Collectif ne se gêne pas pour verser, dès ce premier point, dans le procès d’intention en affirmant que
les publications analysées par le GIEC sont « choisies par eux parce qu’elles corroborent leur thèse de
départ ».
Par ailleurs, pour le collectif, il est honteux que les statuts du GIEC « exigent de se concentrer sur
l’influence de l’homme sur le climat ». Or, les principes régissant les travaux du GIEC sont, ici aussi,
parfaitement limpides pour qui les lit sans préjugé : « Le GIEC a pour mission d’évaluer, sans parti pris et
de façon méthodique, claire et objective, les informations d’ordre scientifique, technique et
socio-économique qui nous sont nécessaires pour mieux comprendre les fondements scientifiques des
risques liés au changement climatique d’origine humaine, cerner plus précisément les conséquences
possibles de ce changement et envisager d’éventuelles stratégies d’adaptation et d’atténuation ». (point 2.
Rôle)
Si le GIEC étudie les changements climatiques d’origine humaine, il ne fait bien évidement pas
l’hypothèse ridicule que tous les changements climatiques seraient d’origine humaine (ce que laisse
sous-entendre le Collectif). Tout en s’intéressant à l’ensemble des travaux relatifs au climat et aux
facteurs qui l’influencent, le GIEC se concentre sur les changements d’origine humaine d’une part parce
qu’il est apparu avec un degré de certitude croissante que le réchauffement climatique actuel était bien
dû principalement à une origine anthropique, et d’autre part car c’est à ceux-là que l’homme peut
répondre (il n’est guère facile d’influencer l’activité solaire…)
Avec ce premier point, le Collectif fait fort : d’emblée, il utilise dans un savant mélange les techniques
dialectiques de la diversion et de l’attaque ad hominem tout en utilisant un vocabulaire culpabilisant. Mais
on peine à trouver la grille d’analyse scientifique à laquelle il se réfère.
« Argument 2. Le rapport minimise le plateau de température depuis 15 ou 17 ans »
Depuis quelques années, des scientifiques n’ont de cesse de montrer que la température du monde
n’augmente pas. Trop longtemps cachée, cette vérité a éclaté au grand jour il y a quelques mois et
aujourd’hui elle ne peut plus être ignorée. Ne parvenant plus à masquer ce fait majeur, le GIEC tente par
des arguties sémantiques d’en minimiser la portée. Le plateau de températures observé depuis 15 ou 17
ans [5] est désigné, par le GIEC, comme une « réduction dans la tendance de réchauffement de surface »
(sic). Le GIEC tente ainsi de noyer le poisson par des formules alambiquées qui jouent sur des moyennes
décennales et n’expliquent en rien ce plateau, qui défie toutes les tentatives de modélisation du climat par
le GIEC.
Notre analyse :
Copieux mélange des genres, ce deuxième point est particulièrement pervers :
- La « vérité cachée qui éclate au grand jour » évoque inévitablement quelque complot honteux – ce qui
est toujours pratique pour jeter le discrédit sur une institution. Mais ne repose sur rien en l’occurrence.
- Alors qu’il est clairement établi que le GIEC évalue les travaux scientifiques (et ne fait donc pas de
modélisation), le Collectif affirme que le plateau de température « défie les tentatives de modélisation du
climat par le GIEC ». Cherchez l’erreur - ce n’en est pas une, mais une astuce consistant à associer le nom
du GIEC à une prétendue incompétence scientifique.
- Le « plateau » auquel il est fait référence est un parfait exemple de démarche non-scientifique. L’année
1998 a été particulièrement chaude en raison d’une manifestation très forte du phénomène El Nino par
lequel (pour faire simple) les océans restituent beaucoup de chaleur à l’atmosphère. Le choix, posé par
ceux qui mettent en avant ce « plateau », de l’année 1998 comme référence n’a rien d’innocent : si l’on
prend la suivante (1999, environ 0,2°C moins chaude), les conclusions que l’on peut tirer sont très
différentes. Les climatologues travaillent sur des moyennes pour éviter le genre d’erreurs que commet
intentionnellement le Collectif. En prenant en compte les moyennes sur des périodes de dix ans, le
réchauffement saute directement aux yeux [6].
- Les températures de surface dont il est question ici ne sont qu’un des indicateurs de l’état du système
climatique dont l’étude suppose la prise en compte de nombreux autres paramètres : température des
masses d’eau, état des glaciers, couverture neigeuse, niveau des mers, … C’est la mise en parallèle des
observations relatives à ces différents indicateurs qui permet de tirer des conclusions sur l’évolution du
climat.
- Pour la quasi stagnation des températures de surface observée de 1998 à 2012, divers phénomènes sont
sans doute à l’œuvre [7], dont des éruptions volcaniques et une baisse dans l’activité solaire (facteurs
souvent présentés comme déterminants par ceux qui remettent en cause la responsabilité humaine dans
les changements climatiques), de même qu’un stockage de la chaleur dans les océans (voir point 4
ci-dessous).
- Par ailleurs, le réchauffement ne fait aucun doute si on se base sur les observations scientifiques, et nul
besoin d’avoir recours aux modèles pour le constater.
« Argument 3. La causalité entre la croissance des émissions de CO2 depuis 1998 et
l’"augmentation" de température n’est pas soutenable »
De 1998 à nos jours, l’homme a émis le tiers de toutes les émissions humaines (anthropiques, selon le
terme consacré) de CO2 depuis le début de la Révolution industrielle. Or, pendant cette période, la
température s’est stabilisée. Il n’est pas possible de soutenir l’existence d’un rapport de causalité entre
cette croissance sans précédent des émissions de CO2, et la non-augmentation de la température.
Notre analyse :
Ayant bien préparé le terrain avec les deux premiers points, le Collectif assène sobrement cet argument
qui ébranle à première vue. Sauf que… Le climat planétaire est tout à la fois caractérisé par une grande
inertie, une grande variabilité interne et une forte sensibilité aux conditions dans lesquelles il se trouve
lors d’une « sollicitation ». Il se comporte dès lors plutôt comme un camion de 40 tonnes que comme une
voiture de sport : même en mettant les gaz à fond, on n’obtient pas nécessairement une accélération
immédiate, cela dépend de beaucoup de paramètres, dont le régime moteur.
De plus, comme signalé au point 2, les températures de surface ne sont qu’un des indicateurs de l’état du
système climatique, dont les différentes composantes possèdent leurs propres dynamiques. Tous les
symptômes d’une maladie ne se développent pas à la même vitesse. Quel médecin conclurait à la bonne
santé du patient au vu de sa faible fièvre alors que, par ailleurs, celui-ci aurait des vertiges, des nausées,
et des douleurs dans le ventre ? Rappelons donc que c’est la mise en parallèle des observations relatives
aux différents indicateurs (couverture neigeuse,
températures des masses d’eau, niveau des mers, état des glaciers, températures de l’atmosphère, ...) qui
permet de tirer des conclusions sur l’évolution du climat.
Dialectiquement parlant, ce point vise, en critiquant une erreur ponctuelle, réelle ou fantasmée
(fantasmée dans ce cas-ci), à porter atteinte à la crédibilité de l’ensemble de la production de «
l’adversaire ». Imaginez un élève brillant, ayant réussi son examen avec 99% des points. Vous focalisant
sur le fait qu’il a « tort » à 1%, vous laissez entendre qu’il ne peut avoir raison pour le reste, que donc tout
ce qu’il a répondu est faux, et qu’il s’agit dès lors d’un cancre. Ce genre de raisonnement ne peut
fonctionner que sur un terrain bien préparé (il n’intervient ici qu’après les deux premiers points) et sur un
aspect peu maîtrisé par celui qui écoute le discours.
« Argument 4. La théorie de la captation de la chaleur par les océans paraît, au mieux,
téméraire »
Ne sachant expliquer comment la température s’est stabilisée depuis 15 voire 17 ans, le GIEC propose
une parade surprenante : la chaleur supplémentaire serait captée par les océans (alors qu’il n’avait jamais
été question de cette captation dans les rapports précédents). Soudainement les océans se transforment
en trous noirs qui absorbent de l’énergie avant de la restituer dans les décennies ou les siècles à venir...
Cette thèse paraît d’autant plus téméraire que les mesures effectuées sur le contenu thermique des
océans sont entachées de marges d’erreur gigantesques, de loin supérieures aux valeurs obtenues. Pire,
de récents travaux indiquent que l’on a sous-estimé la perte d’énergie de la part des océans. Autrement
dit, les océans relachent plus d’énergie qu’on ne le pensait, ce qui veut dire qu’ils en accumulent
beaucoup moins que prévu.
Notre analyse :
Très proche du point précédent (partant sur les mêmes prémices et utilisant la même technique de
dialectique éristique), celui-ci vole cependant un peu plus bas.
- Le GIEC ne propose pas de « parade » : il avance, sur base des travaux scientifiques consultés, des
hypothèses. Parmi celles-ci, une redistribution de la chaleur dans les océans.
- L’eau emmagasine, par unité de volume, environ 4000 fois plus de chaleur (d’énergie) que l’air pour faire
monter sa température d’un degré. Ceci rend très complexe la détermination des modalités de captation
de la chaleur et des modifications de température, même pour une chaleur supplémentaire précisément
connue.
- Le réchauffement des océans n’est guère une nouveauté, contrairement à ce que laisse entendre le
Collectif. Ainsi, on sait depuis longtemps que ce réchauffement participe, du fait de la dilatation
thermique de l’eau, à la montée du niveau des mers.
- Les « marges d’erreurs gigantesques » et les « récents travaux » auxquels fait allusion le Collectif pour
en tirer une conclusion péremptoire (« les océans relâchent plus d’énergie qu’on ne le pensait ») ne sont
pas référencés, ce qui est assez peu compatible avec la « critique scientifique » que prétend mener le
Collectif.
« Argument 5. L’intervalle de température futur est de plus en plus incertain »
Le GIEC donne aujourd’hui une fourchette d’augmentation de la température de 1,5 à 4,5°C, alors qu’elle
était de 2 à 4,5°C dans le précédent rapport de 2007. On doit constater qu’au fil des rapports, les
fourchettes de température que propose le GIEC sont de plus en plus larges. Selon le GIEC, cela démontre
une meilleure compréhension du phénomène. Conclusion : mieux on comprend, plus grande est
l’incertitude.
Notre analyse :
Dialectiquement parlant, on se trouve plutôt ici dans le rayon de la généralisation et du raisonnement par
l’absurde. Le Collectif utilise sans vergogne des termes flous, sans les définir et sans prendre la peine d’en
préciser le domaine de validité, ce qui relève à la fois d’une certaine malhonnêteté intellectuelle et d’un
mépris certain pour le public auquel on s’adresse.
- Lorsqu’il parle « d’augmentation de température de 1,5 à 4,5°C », le Collectif se réfère en fait à la
sensibilité du climat à l’équilibre, définie par le GIEC comme la réponse du système climatique à un
forçage radiatif [8] constant sur plusieurs siècles. Il désigne donc les variations de la température à la
surface du globe annuelle moyenne à la suite d’un doublement de la concentration d’équivalent CO2 dans
l’atmosphère [9].
- Selon le cinquième rapport d’évaluation du GIEC, il est probable que la sensibilité du climat à l’équilibre
se situe entre 1,5 et 4,5 °C. Cette valeur est la même que celle des trois premiers rapports [10]. Seul le
quatrième rapport d’évaluation présentait une fourchette de 2 à 4,5°C. Il est donc parfaitement faux que «
au fil des rapports, les fourchettes de température que propose le GIEC sont de plus en plus larges » - ce
qu’affirme pourtant le Collectif avec un bel aplomb.
- Est fausse également l’affirmation selon laquelle le GIEC considérerait que cela « démontre une
meilleure compréhension du phénomène ». Il précise simplement que cette modification de la limite
inférieure par rapport au précédent rapport résulte (et non démontre) notamment d’une meilleure
compréhension de la sensibilité climatique et de données supplémentaires quant aux températures de
l’atmosphère et de l’océan.
- La dernière phrase (en gras) du Collectif peut interpeller à première vue (elle est là pour cela). Mais,
outre que l’incertitude ne s’est pas agrandie ici, il arrive, en sciences, que l’amélioration de la
compréhension des phénomènes s’accompagne d’une augmentation de l’incertitude. Si la dernière phrase
du Collectif ne déparerait pas la Une d’une revue de la presse à scandale, elle n’a pas sa place dans un
texte qui se réclame de la « critique scientifique ». On est ici en présence d’un argument dit ad auditores
en dialectique éristique, argument dont seul le spécialiste percevra le côté boiteux et qui sera d’autant
plus fort qu’il fera apparaître l’argumentation de la partie adverse sous un jour prétendument ridicule.
« Argument 6. Peut-on se tromper sur une partie, et avoir raison sur le tout ? »
Le GIEC parle peu de la période 1998-2012, dont ses modèles ne parviennent pas à rendre compte, mais il
prétend que ses modèles ne se trompent pas pour la durée de 1951 à 2012 ! Cette période 1951-2012
inclut également un intervalle allant de 1951 jusqu’en 1975, où les températures sont restées stables
voire en légère diminution, ce que les modèles ne sont parvenus à simuler qu’en attribuant à l’atmosphère
de cette période une quantité d’aérosols qu’aucune observation n’a corroboré. Étrangement, le GIEC
soutient que sur des périodes beaucoup plus longues on peut accorder une « très haute confiance aux
modèles ».
Notre analyse :
Fait peu courant en dialectique éristique (où l’on avance généralement masqué) : le Collectif annonce ici
clairement la ficelle qu’il utilise : jeter le discrédit sur une partie pour rejeter l’ensemble. Il a peut-être
considéré cela utile du fait que, contrairement à son affirmation, le GIEC ne se trompe pas sur une partie
(voir les commentaires des points 3 et 4 ci-dessus).
- Sur la période 1950 à 1975, les températures n’ont pas été « en légère diminution ». Selon les données
disponibles sur le site de la NASA , les températures moyennes annuelles ont varié dans une fourchette de
0,36°C avec une légère tendance … à la hausse : l’augmentation des températures (moyennes glissantes
sur 5 ans) sur ces 25 années a été de 0,07°C.
- Le Collectif (qui est décidément en mal d’arguments) revient, pour terminer, avec la confusion court
terme – long terme déjà introduite au point 2 et qui ignore la notion d’horizon prédictif [11]. L’horizon
prédictif de la climatologie se déploie à partir de quelques dizaines d’années (30 ans typiquement). On
peut aujourd’hui vérifier la fiabilité des modélisations réalisées il y a 30 à 40 ans – mais aucun
climatologue ne prétendrait pouvoir modéliser le climat année après année : cela n’aurait tout simplement
pas de sens. Lorsque, atteint d’une maladie bénigne, je respecte les prescriptions de mon médecin, je suis
sûr (à 95%) de guérir dans les dix jours ; mais rien ne me permet de prédire mon état de santé le
lendemain.
« Argument 7. L’impact d’un doublement des émissions de CO2 est totalement
imprévisible »
Selon le GIEC dans un scénario de croissance de 1% l’an des émissions de CO2, lorsque la concentration
en CO2 dans l’atmosphère aura doublé, c’est-à-dire lorsqu’elle atteindra 800 ppm [3], la température
augmentera dans une gamme de 1,0°C à 2,5°C (avec une haute confiance) et très probablement pas plus
que 3°C [12]. Quelle est, en fin de compte, la prévision de fourchette d’augmentation, pour un doublement
de la concentration en CO2 : 1,5-4,5°C ou 1,0°C-2,5°C ? Intervient ici un distinguo subtil qu’on n’explique
évidemment pas aux décideurs auxquels le résumé s’adresse. Les modélisateurs du GIEC considèrent
qu’une grande partie de la chaleur due à l’effet de serre est emmagasinée dans l’océan profond, et que
celle-ci demeurera captive pendant plusieurs siècles voire plus d’un millénaire. La fourchette 1,5°C-4,5°C,
c’est pour dans 300, 500 ou 1000 ans ! En 2100, nous serons loin d’atteindre un tel niveau, et donc nous
nous situerions bien en dessous de cette fourchette.
Alors, si l’objectif politique est de maintenir la hausse de température en dessous de 2°C, il est urgent de
ne rien faire !
Notre analyse :
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