Fiche indicateur Agriculture - 1 Date de dépassement d’un seuil de cumul de températures Evolution des dates de dépassement de seuils de cumul de températures pour les prairies Description de l’indicateur Territoire concerné Région Rhône-Alpes Type d’indicateur Indicateur d’impact Justification du choix Le repérage des stades phénologiques des prairies permet aux agriculteurs d’adapter les pratiques fourragères, selon la valeur de l’indicateur énergétique et la quantité de fourrage souhaitées. Dès que les tiges commencent à se développer, la proportion de cellulose augmente rapidement, diminuant d’autant la digestibilité de la matière organique, et par conséquent la digestibilité de l’énergie brute contenue dans le fourrage. Ainsi, une fauche précoce permettra de rentrer un fourrage avec une bonne valeur énergétique, mais en moins grande quantité ; une fauche plus tardive fournira un fourrage en plus grande quantité, mais plus fibreux et avec une valeur énergétique plus faible. Selon différentes études menées en France, le changement climatique pourrait se traduire par une avancée printanière du développement fourrager, une production estivale plus faible et le développement d’une production durant l’hiver. En influant sur la phénologie, le changement climatique impacterait donc l’organisation de la production fourragère annuelle. Pour les prairies, l’apparition des différents stades phénologiques est corrélée à certaines valeurs des cumuls de températures. Il est donc intéressant de suivre l’évolution des dates d’atteinte et de dépassement de ces seuils. Lien avec le SRCAE Rhône-Alpes Indicateur contribuant à répondre aux orientations : AD3 : Améliorer et diffuser la connaissance des effets du changement climatique pour notre région AG2 Promouvoir une agriculture et une sylviculture responsables et tournées vers l'avenir AG2.1. adapter l’agriculture régionale aux enjeux du changement climatique AG2.3 optimiser les pratiques culturales pour réduire l’impact et les émissions polluantes des activités agricoles Descriptif La phénologie est l’étude d’événements se produisant de manière périodique durant le cycle de croissance de la plante. Ces événements sont fortement influencés par les variations saisonnières du climat. La croissance d’une plante est ainsi jalonnée par des stades phénologiques, qui correspondent pour chacun d’entre eux à des modifications bien particulières de la forme de la plante. L'apparition des différents stades phénologiques des cultures fourragères servant à l’alimentation des animaux, impactant les pratiques de pâture et de fauche, peut être approchée à partir du cumul des températures. Le lien entre cumul des températures et apparition des stades phénologiques repose sur un principe physiologique, selon lequel, dans une plage de température donnée, la pousse de l’herbe dépend de la quantité de chaleur cumulée reçue par la plante. Dans cette plage de température, chaque stade phénologique des prairies est associé à un seuil de cumul de températures journalières, pour lequel on considère que la plante a atteint le stade phénologique considéré dès lors que le seuil est atteint. Dans le cadre de cette fiche, les stades phénologiques retenus concernant le développement des prairies sont les suivants : • l’épi 5 cm : stade où le futur épi est dans la gaine en cours de montaison, non sorti encore et à 5 cm du sol ; • l’épi 10 cm : stade où le futur épi est dans la gaine en cours de montaison, non sorti encore et à 10 cm du sol ; • l’épiaison ; • la floraison. Pour chacun de ces stades, le tableau ci-dessous, issu de l’INRA, récapitule les seuils de cumul de températures correspondant, pour différents types de prairies. Ce tableau précise aussi les caractéristiques des types de prairies, ainsi que des exemples d’espèces fourragères pouvant s’y rattacher. Type de Caractéristiques et exemples d’espèces fourragères prairie Épi 5 cm Épi 10 cm Épiaison Floraison A Espèces aptes à être pâturées précocement et fréquemment (Ray 400 Grass, Houlque laineuse) 500 700 900 B Espèces avec une phénologie moyennement précoce Paturin des Prés) 600 1 000 1 200 b Espèces avec une phénologie tardive (Agrotis commun, Paturin 900 commun) 1 000 1 400 1 600 C Espèces avec une phénologie moyennement précoce, une 800 productivité faible, et fournissant un fourrage doté d’une bonne valeur alimentaire (Fétuque rouge) 900 1 100 1 300 D Espèce avec une phénologie tardive, typique de milieux peu fertiles (Brachypode penné) 1 300 1 600 1 800 (Dactyle, 500 L'indicateur suivi vise à suivre les dates d'atteinte de ces seuils de cumuls de températures, corrélées aux dates d'apparition des différents stades phénologiques. Suivi de l’indicateur Couverture spatiale et temporelle d’observation Le choix a été fait de retenir une station d'observation par département, parmi celles disposant de séries quotidiennes de référence en températures minimale et maximale. Dans la mesure du possible, les points d'observation sont situés dans ou à proximité de zones de prairies. Le tableau ci-dessous récapitule les différentes stations retenues ainsi que leur altitude. Département Station retenue Altitude (en mètre) Ain Château Gaillard 250 m Ardèche Le Cheylard 450 m Drôme Montélimar 73 m Isère Monestier 800 m Loire Andrezieux Bouthéon 400 m Rhône Bron 197 m Savoie Bourg Saint Maurice 865 m 1/7 Fiche indicateur Agriculture - 1 Haute Savoie Thones 626 m Les observations sont faites sur la période commune de disponibilité des données, soit 1951-2013. 1. Evolution des dates d'apparition de certains stades phénologiques pour les prairies Les dates de début des stades phénologiques sont estimées en calculant les dates de dépassement de valeurs seuils des cumuls des températures (voir Description et Méthode de calcul de l'indicateur). Pour chacune des stations retenues en Rhône-Alpes, on dispose alors de l'évolution entre 1951 et 2013 des dates de dépassement des seuils de cumuls de températures et donc des débuts de stades phénologiques. Le test statistique de Mann Kendall, appliqué à l'ensemble de ces séries de données, permet d’examiner l’existence d’une tendance d'évolution de ces dates d'apparition des stades phénologiques. Les résultats du test montrent une tendance à une avancée, statistiquement significative, des dates de dépassement des seuils de cumuls de températures, pour plusieurs des stations retenues en Rhône-Alpes. Ceci correspond à une avancée en précocité des stades phénologiques des différentes prairies. Les cas pour lesquels le test ne détecte pas de tendance statistiquement significatives concerne les stations et les seuils suivants : Château Gaillard (seuils 400, 500 et 600), Le Cheylard (seuil 400), et Monestier (seuil 400). L'avancée des dates de dépassement des seuils de cumuls de températures sur la période 1951-2013 est ensuite estimée, en nombre de jours, au moyen d’une régression linéaire. Le tableau ci-dessous récapitule, pour chacune des stations suivies, la tendance observée et le cas échéant la valeur de l'avancée des dates d'apparition des stades phénologiques, en nombre de jours. Les calculs conduits de façon identique sur l’ensemble des stations, sont synthétisés dans le tableau suivant, qui indique la tendance observée et le cas échéant la valeur de l'avancée des dates d'apparition des stades phénologiques, exprimée en nombre de jours et obtenue au moyen d’une régression linéaire : Evolution observée des dates d’apparition des stades phénologiques en nombre de jours Département Station Type prairie Ain Château Gaillard Épi 5 cm Le Cheylard Montélimar -7,2 -8,8 B Pas d’évolution marquée Pas d’évolution marquée -8,8 -10,1 b -8,8 -8,8 -10,4 -10,5 C -7,7 -8,8 -9,4 -10,6 -10,6 -10,5 -10,6 A Pas d’évolution marquée -8,9 -8,4 -7,6 B -8,9 -7,7 -7,6 -8,0 b -7,6 -7,6 -8,3 -8,1 C -7,4 -7,6 -8,0 -8,5 -8,5 -8,1 -7,8 A -7,9 -8,0 -8,1 -8,1 B -8,0 -8,8 -9,1 -9,1 b -8,1 -9,1 -10,2 -10,2 C -8,5 -8,1 -9,0 -9,8 -9,8 -10,2 -10,0 D Isère Monestier A Pas d’évolution marquée -10,4 -10,0 -12,3 B -10,4 -9,8 -14,0 -14,2 b -12,3 -14,0 -15,7 -15,7 C -11,1 -12,3 -14,1 -14,7 -14,7 -15,7 -17,0 D Loire Andrezieux Bouthéon A -10,2 -10,2 -10,5 -12,3 B -10,2 -10,3 -13,3 -15,0 b -12,3 -13,3 -15,0 -16,7 C -11,4 -12,3 -14,1 -15,3 -15,3 -16,7 -17,2 D Rhône Bron A -8,4 -10,0 -9,9 -11,0 B -10,0 -9,1 -11,3 -12,2 b -11,0 -11,3 -13,1 -12,9 C -9,9 -11,0 -11,3 -12,7 -12,7 -12,9 -13,0 D Savoie Bourg Maurice Saint A -13,3 -13,6 -14,5 -15,2 B -13,6 -13,4 -16,3 -17,2 b -15,2 -16,3 -18,2 -19,3 C -14,8 -15,2 -16,9 -17,4 -17,4 -19,3 -20,4 D Haute Savoie Thones Floraison Pas d’évolution marquée Pas d’évolution marquée D Drôme Épiaison A D Ardèche Épi 10 cm A -14,8 -14,3 -15,2 -15,9 B -14,3 -14,9 -16,6 -17,5 b -15,9 -16,6 -18,5 -19,7 C -14,9 -15,9 -17,2 -17,2 -17,2 -19,7 -20,2 D 2. Evolution des écarts à moyenne 1981-2010, des dates d'apparition de certains stades phénologiques pour les prairies L’observation des dates d’apparition de certains stades phénologiques est faite en suivant l’évolution en nombre de jours, des écarts des dates d’atteinte des seuils de cumuls de températures correspondants à ces stades, avec la date moyenne sur 30 ans d’atteinte des seuils de cumuls de températures correspondants à ces mêmes stades. La période de 30 ans retenue est 1981-2010, par cohérence avec celle prise en référence pour les indicateurs climatiques de l’ORECC. A titre d’illustration, les graphiques suivants montrent l’évolution, pour une espèce précoce et pour une espèce tardive, des écarts à la moyenne 1981-2010, des dates d’atteinte des seuils de cumuls de températures correspondant à la présence d’épis de 5 cm et à la floraison. 2/7 Fiche indicateur Agriculture - 1 Epi 5 cm, variété précoce Epi 5 cm, variété tardive et Floraison, variété précoce Floraison, variété tardive Ecarts à la moyenne 1981-2010 Station de Chateau-Gaillard 30 Ecarts à la moyenne 1981-2010 Station de Le Che ylard 30 25 25 20 20 Nombre de jours 15 Nombre de jours Epi 5 cm, variété précoce Epi 5 cm, variété tardive Floraison, variété précoce Floraison, variété tardive 10 5 0 15 10 5 0 -5 -5 -10 -10 -15 -15 -20 -20 Année Année Epi 5 cm, variété précoce Ecarts à la moyenne 1981-2010 Station de Montélimar Floraison, variété tardive 25 Ecarts à la moyenne 1981-2010 Epi 5 cm, variété tardive Floraison, variété précoce 20 Station de M one stier 30 Epi 5 cm, variété précoce Epi 5 cm, variété tardive Floraison, variété précoce Floraison, variété tardive 20 Nombre de jours Nombre de jours 15 10 10 0 5 0 -10 -5 -20 -10 -30 -15 Année Année Ecarts à la moyenne 1981-2010 Station d'Andre zieux-Boutheon Epi 5 cm, variété précoce Ecarts à la moyenne 1981-2010 Epi 5 cm, variété tardive Floraison, variété précoce Station de Bron Floraison, variété tardive Epi 5 cm, variété tardive Floraison, variété précoce Floraison, variété tardive 40 30 25 30 20 20 Nombre de jours Nombre de jours Epi 5 cm, variété précoce 10 0 -10 15 10 5 0 -5 -10 -20 -15 -30 -20 Année Année 3/7 Fiche indicateur Agriculture - 1 Ecarts à la moyenne 1981-2010 Station de Bourg Saint M aurice Epi 5 cm, variété précoce Ecarts à la moyenne 1981-2010 Epi 5 cm, variété tardive Floraison, variété précoce Station de Thone s Epi 5 cm, variété tardive Floraison, variété précoce Floraison, variété tardive Floraison, variété tardive 40 30 30 20 20 Nombre de jours Nombre de jours Epi 5 cm, variété précoce 10 0 -10 10 0 -10 -20 -20 -30 -30 Année Année Sur ces graphes on observe, pour toutes les stations retenues en Rhône-Alpes : • Une variabilité inter-annuelle importante des écarts entre les dates d’atteintes des seuils de cumuls de températures et la valeur moyenne entre 1981 et 2010 ; • Une évolution marquée à partir du début des années 90, avec une occurrence plus importante d’années où les dates de dépassements des seuils de cumuls de températures sont plus précoces par rapport à la date moyenne entre 1981 et 2010 ; cela correspondrait à une avancée en précocité des stades phénologiques ; • Aucune évolution particulière quant à l’amplitude des écarts. 3. Evolution de la date moyenne de dépassement des seuils de cumuls de températures Afin d’essayer de quantifier l’évolution des dates de dépassements des seuils de cumuls de températures, le tableau suivant présente les écarts entre les moyennes sur 30 ans entre 1981 et 2010 et les moyennes entre 1951 et 1980, pour toutes les stations observées, pour les 4 stades phénologiques retenus et pour les 5 types de prairies disponibles. Département Station Ain Ardèche Drôme Isère Loire Rhône Savoie Château Gaillard Le Cheylard Montélimar Monestier Andrezieux Bouthéon Bron Bourg Saint Maurice Écart en nombre de jours entre la date moyenne d’atteinte du seuil Type prairie de cumul de températures du stade phénologique considéré sur la période 1981-2010 et la même date sur la période 1951-1981 Épi 5 cm Épi 10 cm Épiaison Floraison A 4 4 4 5 B 4 6 5 4 b 5 5 5 4 C 6 5 5 5 D - 5 6 6 A 4 4 4 4 B 4 4 4 4 b 4 4 5 4 C 3 4 4 5 D - 5 6 5 A 4 4 6 7 B 4 5 8 8 b 4 6 8 8 C 4 4 8 8 D - 5 8 10 A 6 6 6 7 B 6 5 8 8 b 7 8 8 8 C 7 7 8 8 D - 8 8 10 A 6 6 8 7 B 6 6 8 9 b 7 8 9 9 C 6 7 9 9 D - 9 9 10 A 6 5 5 5 B 5 4 5 4 b 5 5 6 6 C 5 5 5 6 D - 6 5 7 A 6 7 7 7 B 7 6 8 8 b 7 8 9 9 C 7 7 8 8 4/7 Fiche indicateur Agriculture - 1 Haute Savoie Thones D - 8 9 10 A 8 8 7 9 B 8 8 8 9 b 9 8 10 10 C 7 9 9 9 D - 9 10 10 Dans ce tableau on observe que : • pour quasiment toutes les stations et tous les seuils de cumuls de températures (et donc l’apparition des stades phénologiques correspondants) il existe une avancée, statistiquement significative, des dates de dépassement des seuils de cumuls de températures ; • ces avancées en précocité vont de 3 à 10 jours entre les deux périodes de 30 ans et varient selon lest types de prairies, les stades phénologiques considérés et les stations observées ; • pour une station donnée, l’avancée des dates de dépassement de seuils de cumuls de températures est généralement d’autant plus marquée que l’on se situe dans des stades tardifs, ou que l’on considère des espèces avec une phénologie plutôt tardive ; • pour un type de prairie donné et un stade phénologique considéré, l’avancée des dates de dépassement de seuils de cumuls de températures est plus prononcée sur les trois stations situées plus en altitude (Thones, Bourg Saint Maurice, et Monestier), et pour Andrézieux Bouthéon, que sur les autres stations de plaine. 4. Evolution de la durée entre l’atteinte des seuils de cumul de températures pour les épis de 5 cm et la floraison Cet indicateur vise à observer s’il existe une évolution de la durée entre la date d’atteinte du seuil minimal de cumul de températures pour l’apparition des épis de 5 cm et la date d’atteinte du seuil de cumul de températures correspondant à la floraison. Cette durée est obtenue par différence entre les deux dates précédentes. Elle est exprimée en nombre de jours. A titre d’illustration, l’évolution de cette durée entre 1951 et 2013 est représentée sur les graphes suivants, pour deux espèces de prairies : une plutôt précoce et une plutôt tardive et pour les 8 stations d’observations de Rhône-Alpes. Durée de présence des épis Durée de présence des épis Durée du cycle, variété précoce Durée du cycle, variété tardive Station Chateau-Gaillard 60 55 55 50 50 45 Nombre de jours Nombre de jours 45 Durée du cycle, variété précoce Durée du cycle, variété tardive Station Le Che ylard 40 40 35 35 30 30 25 25 20 20 Année Durée de présence des épis Année Durée de présence des épis Durée du cycle, variété précoce Durée du cycle, variété tardive Station de M onté lim ar Durée du cycle, variété précoce Durée du cycle, variété tardive Station de Monestier 65 50 60 45 55 50 Nombre de jours Nombre de jours 40 45 35 40 35 30 30 25 25 20 20 Année Année 5/7 Fiche indicateur Agriculture - 1 Durée de présence des épis Station d'Andrezieux-Boutheon Durée du cycle, variété précoce Durée du cycle, variété tardive Durée de présence des épis Durée du cycle, variété précoce Station de Bron Durée du cycle, variété tardive 60 55 55 50 50 45 45 Nombre de jours Nombre de jours 60 40 40 35 35 30 30 25 25 20 20 Année Année Station de Bourg Saint M aurice Durée du cycle, variété précoce Durée du cycle, variété tardive Durée de présence des épis Durée du cycle, variété précoce Durée du cycle, variété tardive Durée de présence des épis Station de Thone s 55 55 50 50 45 Nombre de jours 60 Nombre de jours 45 40 40 35 35 30 30 25 25 20 20 Année Année A la lecture de ces graphes on n’observe pas d’évolution de la durée entre les dates de dépassement des seuils de cumul de températures correspondant aux épis de 5 cm et à la floraison, pour les deux variétés de prairies considérées et pour les stations de Rhône-Alpes observées. Conclusion : En matière de phénologie des prairies, on observe, pour quasiment toutes les stations d’observation retenues en Rhône-Alpes, une avancée en précocité des stades phénologiques. Les avancées en précocité de la phénologie des prairies, semblent plus marquées pour des espèces à la phénologie tardive et pour les stations retenues situées plus en altitude et à Andrézieux Bouthéon. La durée entre l’apparition du premier stade observé (épis de 5 cm) et le stade de floraison semble par contre avoir peu évolué au cours des 60 dernières années. Construction de l’indicateur Méthode de calcul de l’indicateur L'indicateur Date de dépassement d'un seuil de cumul des températures est calculé à partir des seuils de cumul de températures caractérisant chaque stade phénologique et des températures journalières. Dans le cadre de cette fiche, les stades phénologiques retenus concernant le développement des prairies sont les suivants : • l’épi 5 cm : stade où le futur épi est dans la gaine en cours de montaison, non sorti encore et à 5 cm du sol ; • l’épi 10 cm : stade où le futur épi est dans la gaine en cours de montaison, non sorti encore et à 10 cm du sol ; • l’épiaison ; • la floraison. Pour chacun de ces stades, le tableau ci-dessous, issu de l’INRA, récapitule les seuils de cumul de températures correspondant, pour différents types de prairies. Ce tableau précise aussi les caractéristiques des types de prairies, ainsi que des exemples d’espèces fourragères pouvant s’y rattacher. Type de prairie Caractéristiques et exemples d’espèces fourragères Épi 5 cm Épi 10 cm Épiaison Floraison A Espèces aptes à être pâturées précocement et fréquemment (Ray Grass, Houlque laineuse) 400 500 700 900 B Espèces avec une phénologie moyennement précoce (Dactyle, Paturin des Prés) 500 600 1 000 1 200 b Espèces avec une phénologie tardive (Agrotis commun, Paturin commun) 900 1 000 1 400 1 600 C Espèces avec une phénologie moyennement précoce, une productivité faible, et fournissant un 800 fourrage doté d’une bonne valeur alimentaire (Fétuque rouge) 900 1 100 1 300 D Espèce avec une phénologie tardive, typique de milieux peu fertiles (Brachypode penné) 1 300 1 600 1 800 Pour les prairies considérées, la plage de température pertinente à prendre en compte pour le calcul du cumul de températures est 0°C – 18°C. En effet pour ces plantes, dans une gamme de températures moyennes journalières comprises entre 0°C et 18°C, la croissance de la plante augmente en même temps que la température moyenne journalière. Pour des températures moyennes journalières négatives, on considère que la croissance de la plante ne peut pas s’opérer. Pour des températures moyennes journalières supérieures à 18°C, on considère que l’on arrive à un palier, qu’il n’y a plus d’accélération de la croissance. On considère de plus que la croissance des prairies ne démarre jamais avant le 1er février. Le calcul de l'indicateur est alors réalisé ainsi : sur la période du 1er février jusqu’à la date t d’une même année, on fait la somme des températures moyennes journalières, pour toutes les températures moyennes journalières comprises entre 0°C et 18°C, en prenant comme valeurs par défaut 0°C pour toutes les températures moyennes journalières négatives et 18°C pour toutes les températures moyennes journalières supérieures à 18°C. On détermine ensuite la date à laquelle cette somme atteint les seuils retenus. Les écarts à la moyenne sont obtenus en faisant la différence, pour chaque année et pour chaque seuil de cumul de températures considéré, entre la date 6/7 Fiche indicateur Agriculture - 1 d’atteinte du seuil de l’année et la date moyenne d’atteinte de ce même seuil sur les années comprises entre 1981 et 2010. Unité de mesure Nombre de jours Détenteur des données source Les données utilisées pour la production des indicateurs sont fournies par Météo France. Producteur des données source Les données météorologiques utilisées sont produites par Météo-France Recul temporel des données Toutes les stations choisies présentent le même recul temporel, c’est-à-dire la même période pour laquelle on dispose de données, soit 1951-2013. Les données disponibles présentent un recul historique d’au moins 30 ans. Fiabilité de l’indicateur Les données sur les dates estimatives de début des stades phénologiques sont calculées à partir de séries quotidiennes de référence en température minimale et maximale fournies par Météo France. Ces dernières correspondent à des données pour lesquelles on considère les distorsions d’origine non climatique (déplacement du point de mesure) comme minimes par rapport aux évolutions climatiques en cours. Producteur de l’indicateur ORECC Rhône-Alpes Actualisation de l’indicateur Indicateur suivi par l’ORECC depuis 2014 Dernière mise à jour de la fiche Décembre 2014 Périodicité d’actualisation Actualisation annuelle Perspective pour l’indicateur Suivi annuel sur les années à venir Indicateur disponible sur http://orecc.rhonealpes.fr 7/7