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Avant-propos
L’Organe international de contrôle des stupéants (OICS) lance le Guide sur l’évaluation
des besoins de substances placées sous contrôle international à l’occasion du centenaire
de la Convention internationale de l’opium, premier traité international sur le contrôle
des drogues, signé à La Haye le 23 janvier 1912 et qui constituait la pierre angulaire
du contrôle international des drogues. L’usage illicite de drogues était un éau qui
touchait la plupart des régions du monde lorsque la Convention de 1912 a été adoptée.
Par la suite a été mis en place un système international de contrôle des drogues. Le
système actuel est basé sur les trois conventions sur le contrôle international des dro-
gues que sont la Convention unique sur les stupéants de 1961, telle que modiée par
le Protocole de 1972; la Convention sur les substances psychotropes de 1971 et la
Convention des Nations Unies contre le trac illicite de stupéants et de substances
psychotropes de 1988. Ce système a pour but de prévenir l’usage illicite des drogues,
ainsi que les risques qu’engendre un tel usage, tout en veillant à ce qu’une quantité
adéquate soit disponible pour le traitement de la douleur et des maladies mentales.
Le problème de l’inadéquation de la consommation de substances placées sous
contrôle international (trop élevée dans certains pays et trop faible dans d’autres) est
une question qui préoccupe l’OICS depuis de nombreuses années. En janvier 2011 a
été publié le Rapport de l’Organe international de contrôle des stupéants sur la dispo-
nibilité des drogues placées sous contrôle international: assurer un accès adéquat à des
ns médicales et scientiques1. Ce rapport analyse en détail la situation mondiale en ce
qui concerne la disponibilité des drogues placées sous contrôle international à des ns
médicales et scientiques et montre la disparité entre les diérentes régions du monde.
L’Australie, le Canada, les États-Unis d’Amérique et la Nouvelle-Zélande, en plus
de plusieurs pays européens, consomment 90 % des analgésiques disponibles dans le
monde. Dans certains de ces pays, on enregistre une surconsommation de certaines
substances placées sous contrôle, qui peut entraîner des problèmes de santé supplé-
mentaires ou aggraver un problème existant.
À l’inverse, 80 % de la population mondiale n’a que peu ou pas accès à ces médi-
caments, ce qui veut dire que de nombreuses personnes sourent inutilement. De
nombreux problèmes médicaux ne peuvent être soignés correctement sans les stupé-
ants qui sont utilisés, par exemple, pour traiter la douleur ou sans les substances
psychotropes servant à traiter les maladies mentales et neurologiques.
Les obstacles à une disponibilité adéquate des substances placées sous contrôle
international varient selon les pays, et il incombe aux autorités nationales de les recen-
ser et de prendre les mesures voulues pour les éliminer. Toutefois, l’OICS estime que
la première mesure à prendre est d’identier les besoins eectifs d’un pays en sub-
stances placées sous contrôle international an de régler le problème de la sous-
consommation tout en prévenant une surconsommation.
1Publication des Nations Unies, numéro de vente: F.11.XI.7.