Des coûts qui vont plus que doubler à l’horizon 2030
Sous les hypothèses du scénario de référence, les coûts des soins de longue durée passent de
6,5 milliards en 2001 à quelque 15,3 milliards de francs en 2030. D’ici 25 ans, les dépenses auront
donc plus que doublé en termes réels, un résultat que corroborent les études internationales,
notamment l’étude réalisée sur mandat de la Commission européenne pour le Royaume-Uni,
l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne (Comas-Herrera
et al.
2003), et qui est également cohérent avec la
prévision réalisée par le réseau économie de l’OFAS (Fuhrer
et al.
2003).
Rôle limité de la démographie
Cette croissance doit en premier lieu être attribuée à la hausse des coûts par cas et ensuite
seulement au vieillissement de la population. L’accroissement du nombre de patients est en effet à
l’origine d’un peu plus du tiers (37%) de l’augmentation totale, alors que l’augmentation combinée
des prix et du volume de soins par patient est responsable des deux autres tiers. Un résultat similaire
est obtenu dans la prévision réalisée pour l’ensemble des coûts du système de santé (OFS 2005b)
où l’évolution démographique contribue à hauteur de 35% à la hausse totale des coûts en 2020.
Retarder la survenue de la dépendance fonctionnelle : un impact sensible sur les coûts
Les autres scénarios illustrent d’autres évolutions possibles des coûts et permettent de tester la
sensibilité de la projection de référence à des variations dans les trois principaux facteurs de
croissance des coûts.
La variante qui modifie le plus sensiblement les résultats est l’hypothèse d’un recul de l’âge auquel
survient le besoin en soins. L’impact est simulé en décalant le taux de recours aux EMS ou aux
SASD d’une durée égale au gain d’espérance de vie; ainsi pour un gain d’espérance de vie de un an,
la probabilité d’un homme de 80 ans d’entrer en EMS en 2000 devient celle d’un homme de 81 ans
en 2030. L’augmentation du nombre de patients se trouve ainsi sensiblement atténuée, en particulier
dans les EMS, ce qui se traduit par des coûts inférieurs de 2,2 milliards de francs (-14%) à
l’estimation de référence.
L’hypothèse ayant le deuxième plus fort impact est celle d’un ralentissement de la croissance des
coûts par patient. Supposer que l’on parvienne à limiter la croissance des coûts unitaires médicaux à
+1,5% par an au lieu des +2,6% retenus dans le scénario de référence diminue la prévision de
1,7 milliard (-11%). Pour 2030, celle-ci s’établit alors à 13,6 milliards au lieu des 15,3 milliards de
l’estimation de référence.
Enfin, envisager que la démographie subisse un vieillissement accentué ou au contraire atténué n’a
qu’un impact modéré sur les coûts. La différence n’est notable qu’après 2020 et se traduit en 2030
par une différence de +880 millions de francs (+6%) en cas de vieillissement accentué ou de -
480 millions (-3%) en cas de vieillissement atténué.