PRÉVENIR L’INSUFFISANCE RÉNALE
LES REINS
Les patients atteints d’insuffi sance rénale chronique
qui souhaitent bénéfi cier d’une greffe peuvent réaliser
un bilan pré-greffe complet au CHwapi. Les résultats
sont ensuite envoyés à l’hôpital universitaire qui doit
procéder à la transplantation. Comme l’explique Evelyne
DUTILLEUL, infi rmière au centre de dialyse :
« Les
patients sont encadrés autant que possible. Il m’arrive
d’accompagner des candidats à la greffe pour une jour-
née d’information dans un centre universitaire. »
Cet
encadrement spécifi que est d’autant plus le bienvenu
que la dialyse et l’éventualité d’une greffe bouleversent
inévitablement la vie de ces personnes. Celles-ci sont
d’abord inscrites sur une liste d’attente selon différents
critères (âge, urgence, etc.) ; elles attendent ensuite
la disponibilité d’un organe compatible et transplan-
table. Lorsque la greffe est réalisée, elles récupèrent
une fonction normale du rein, mais elles ne sont pas
encore guéries pour autant. Des médicaments, des
visites médicales et des examens sont encore néces-
saires. Une transplantation n’est donc pas synonyme
de guérison totale, le chemin reste encore long une fois
l’intervention réalisée. Durant les trois premiers mois
postopératoires, les patients sont suivis dans l’hôpital
universitaire où ils ont subi la greffe, passé ce délai, ils
peuvent être suivis au CHwapi, pour leurs consultations,
leurs prises de sang et leurs bilans postopératoires, en
alternance avec l’hôpital universitaire.
Si vous souffrez d’infections urinaires à répétition, si vous ou
l’un de vos proches souffrez de diabète et/ou d’hypertension,
n’hésitez pas à en parler à votre médecin traitant. Il est votre
premier interlocuteur et, si nécessaire, il vous recommandera
une prise de sang et une analyse d’urine pour détecter un
éventuel problème rénal.
V. GOSSART
Bien manger est capital pour les reins.
Raquel MONTES DELGADO, diététicienne
au service de Néphrologie du CHwapi,
le confi rme :
« On peut repousser
une dialyse de plusieurs mois voire
plusieurs années, en adoptant une
alimentation appropriée. »
Avant
d’en arriver à la dialyse, le régime
est pauvre en protéines, pauvre en
sel et il faut boire à sa soif, sans excès. Par contre, pendant
la dialyse, le patient n’urine pas ou peu et il doit boire beaucoup
moins. Le sel est toujours limité, mais le régime est hyper-pro-
téiné. Enfi n, pour le patient greffé, les trois premiers mois après
l’opération sont riches en protéines pour l’aider à cicatriser. Un
an après l’intervention, la meilleure alimentation de la personne
greffée est semblable à celle conseillée à toute personne en bonne
santé : une alimentation saine et équilibrée.
LA SANTÉ, C’EST DANS
L’ASSIETTE !
R. MONTES DELGADO
Pour ménager ses reins (et sa santé),
rien de tel que de remplir l’assiette
de légumes et de féculents, la viande
en moindre quantité. La sacro-sainte
recommandation du 1,5L d’eau par
jour est toujours de mise, ainsi que
l’activité physique quotidienne.
Des conseils simples, mais bénéfi ques
tant pour des reins solides que pour
la prévention du diabète. Bref, on
retient que se nourrir sainement, ce
n’est pas forcément faire régime,
et ça évite bien des problèmes…
de santé!
Les reins permettent entre autre de régu-
ler la tension et le niveau d’eau du corps,
mais aussi de fi ltrer et d’éliminer toutes
les toxines. Ils participent à la production
de globules rouges et ils régulent égale-
ment le métabolisme osseux. On parle
d’insuffi sance rénale lorsque les reins ne
fonctionnent plus correctement : ils perdent
alors leur pleine capacité à fi ltrer les toxines
de l’organisme et celles-ci passent dans le
sang. Il existe divers degrés d’insuffi sance
rénale, certains épisodiques, d’autres net-
tement plus sévères. Pour ces derniers,
selon le diagnostic médical, la dialyse ou
la transplantation s’imposent.
JE VEUX SAUVER DES VIES
Si vous souhaitez sauver des vies par un don
d’organes, rien de plus simple : il vous suffi t de
vous rendre dans votre administration communale
et de remplir un formulaire de consentement.
Et si vous changez d’avis, vous retournez à la
commune pour remplir le même formulaire en
mentionnant que vous ne souhaitez plus donner
vos organes. Cette démarche est totalement
gratuite.
FAIRE UN DON
D’ORGANES
De manière générale, une per-
sonne vivante ne peut se déclarer
donneuse d’organe pour celui
ou celle qui en aurait besoin. De
cette façon, on évite des dérives
potentielles comme toute forme
de commerce. Par contre, si un
proche d’un patient en attente
de greffe rénale est candidat à
la greffe, moyennant l’accord du
patient, des tests de compatibilité
peuvent être effectués. Si tout le
permet, l’opération pourra avoir lieu.
Concrètement, sans l’opposition
signifi ée de la personne décédée
cérébralement, la loi permet de
lui prélever un, voire plusieurs
organes. Pour constater légale-
ment la mort cérébrale et déclarer
la personne décédée, la présence
de trois médecins est requise.
Pour établir cet état, le personnel
médical réalise deux examens :
un électroencéphalogramme qui
permet de détecter la présence
ou l’absence totale d’activité au
niveau cérébral et un angioscan-
ner cérébral qui montre si le sang
circule ou non dans le cerveau. Si
ces deux examens sont négatifs,
la mort cérébrale est déclarée, et
si le patient n’a pas clairement
manifesté son refus d’être donneur
d’organes, il sera considéré comme
donneur potentiel. Le médecin
pourra alors aborder la question
du don d’organes avec la famille.
En cas d’opposition, aucun organe
ne sera prélevé. C’est un moment
bien évidemment douloureux
pour la famille du défunt, et un
choix souvent diffi cile à prendre.
Voilà pourquoi, il peut être utile
de manifester, de son vivant, sa
volonté auprès de la commune.
Le CHwapi ne pratique pas de
greffe, mais il peut intervenir dans
le processus de don d’organe.
«
Dès que nous diagnostiquons une
mort cérébrale, »
explique le Dr
SIMONET, médecin réanimateur et
anesthésiste au Centre Hospitalier
de Wallonnie picarde,
« nous pré-
venons les centres universitaires
avec qui nous travaillons. Nous
leur envoyons des tubes de sang
de la personne en mort cérébrale
afi n de vérifi er la compatibilité de
ce donneur potentiel avec des
patients en attente de greffe. »
La
coordination du processus est quant
à elle assurée par Eurotransplant
qui dispose d’une liste de patients
en attente de greffe au niveau
européen. Par ailleurs, l’équipe
médicale du donneur ne connaît
jamais l’identité du receveur, et
inversement.
« Par contre, nous
avons des nouvelles. On nous dit
que l’organe a sauvé un adulte ou
un enfant… »
Bref, que vous donniez une partie
de vous à un être cher ou que vous
vous déclariez donneur à votre
mort, dans les deux cas, cela reste
un acte noble, un geste de don,
une chance de redonner la vie !
Ils sont nombreux à souhaiter une greffe, mais les possibilités ne sont pas légion. Pour qu’un
patient puisse recevoir un rein, il faut qu’une autre personne le lui donne. Même si la Belgique est
championne du monde du don d’organes, beaucoup attendent encore l’appel qui leur promettra
une seconde vie. Xavier TRANCHANT est né deux fois. Il y a 58 ans et voici deux ans, lorsqu’il a
été greffé. Avant cela, il a vécu cinq années de dialyse péritonéale.
« Après cinq ans, j’étais tout
gris, je ne pouvais même plus aller au fond de mon jardin, je n’avais plus de force. »
Et un jour
l’appel est arrivé. Le lendemain sa vie (re)commençait, 12 jours plus tard il conduisait sa voiture.
« En dialyse, on observe la vie. Après la greffe, on la vit ! »
Lorsqu’on demande à Xavier ce que
représente pour lui cet organe, l’émotion est palpable :
« Je n’aime pas dire merci, parce que
cela signifie tirer un trait.
X. TRANCHANT
CODE ROUGE : si Eurotransplant a des patients en code rouge,
c’est-à-dire des personnes qui doivent être greffées dans les 48h
pour une question de vie ou de mort, alors ce sont elles qui seront
prioritaires et qui seront greffées. L’équipe médicale du receveur
viendra alors chercher l’organe en avion, le prélèvera et repartira
pour le greffer.
LA BELGIQUE, CHAMPIONNE DU DON D’ORGANES
… proportionnellement en tout cas. Malheureusement,
ce n’est pas suffi sant.
Les chiffres pour la Belgique :
• 1234 personnes sont en attente d’un organe au 1er janvier 2012,
• 910 transplantations d’organes provenant de donneurs décédés
ont été réalisées en 2011.
• Nous sommes plus de 10 000 000 d’habitants en Belgique.
Source : Eurotransplant.org
ATHLÈTE, MÊME APRÈS
LA TRANSPLANTATION !
Après la greffe, on peut pratiquer du
sport (de haut niveau s’il vous plait !).
La preuve avec les Jeux Olympiques des
transplantés qui réunissent des greffés de
60 pays. Ils peuvent pratiquer du sport,
partager leurs expériences et montrer
ainsi au monde qu’on peut revivre nor-
malement. L’association sportive belge
des transplantés et dialysés y participe !
Infos : http://www.asbtd.be
COUP D’ŒIL
L’asbl SDO (Sensibilisation au
don d’organes), originaire de
Wallonie picarde, a pour mission
de promouvoir la démarche que
chaque citoyen peut faire pour
manifester sa volonté d’être
donneur.
Pour sensibiliser le public au
besoin constant de donneurs
d’organes, SDO s’adresse aussi
bien aux 10-12 ans qu’aux
adultes. Elle organise chaque
année diverses activités dans la
région, mais aussi dans toutes
les autres régions de Belgique,
selon les demandes.
Infos :
http://www.sdoasbl.com
« LA PLUS BELLE PREUVE DE SOLIDARITÉ HUMAINE »
Chaque jour j’y pense, 100% des choses que je fais, je les dois
à mon donneur, sans lui je ne serai plus là. Alors, je lui rends
hommage comme je le peux. J’ai un profond respect pour lui. »
Ancien fumeur, Xavier avoue qu’il n’oserait plus allumer une ciga-
rette par respect pour son donneur. Pour lui, tous ceux qui aiment
la vie doivent donner leurs organes,
« c’est la plus belle preuve de
solidarité humaine ».
Parce que la dialyse bouleverse la vie sociale
des patients, une assistante sociale se tient à
leur disposition.
« Ils pensent aux frais que
cela va occasionner, aux relations familiales
qui vont être modifi ées. Je suis là pour les
écouter, leur apporter un soutien et surtout
les accompagner selon leur situation sociale.
C’est toute l’organisation d’une vie qui est à
revoir ! »
explique Valentine GOSSART, assistante
sociale au centre de dialyse. Elle les aide dans
leurs démarches sociales et administratives
telles que mutualité, employeur, et peut, au
besoin, également convoquer la famille pour
l’aider à s’organiser (revoir la situation au domicile, ...). Entre elle et les
patients, des relations se créent :
« Je deviens un relais, ils viennent me
voir spontanément. »
Pour les candidats à la greffe, la situation est
similaire, elle oriente et répond aux questions, souvent d’ordre fi nancier
« pour éviter que ces patients refusent la greffe exclusivement pour des
questions d’argent. Il est clair qu’une transplantation coûte cher, mais des
aides sont envisageables, il ne faut pas baisser les bras. »