Volcans
+
Chamalières
CONFÉRENCE DÉBAT.
à
l'Institut théologique d'Auvergne
Concilierconflits et non violence
• Poursuivant sa série de
conférences sur le thème
Vivre les conflits, l'ITA a
reçu récemment Lama
Puntso, ancien moine
bouddhiste, et Philippe
Kloeckner, prêtre
catholique clermontois
(*).
E
n fonction de sa foi per-
sonnelle, chaque interve-
nant a développé son
point de vue sur la ques-
tion : «Vivreles conflits dans la
perspective de la non violence» .
Accorder une attention parti-
culière au respect de soi-même
ou
à
la considération d'autrui
est un trait caractéristique de la
religion bouddhiste, pour la-
quelle la non-violence est un
fondement essentiel. «Le
bouddhisme est un chemin de
libération et de rencontre avec
soi-même »a ditLama Puntso.
«Il s'appuie sur la méditation,
qui permet
à
l'individu de voir
ce qui le. motive à aller vers
l'autre» . Alors qu'une partie de
l'homme, émotionnelle, est mue
par les désirs ou les aversions,
l'autre est discernement, com-
passion, sagesse.
Le chemin qui mène au
Bouddha est caractérisé par la
non-violence. Or; cette attitude,
loin d'être naturelle, est subor-
donnée
à
la volonté de ne pas
être violent et, de ce fait, exige
un entraînement. La violence
est l'expression de pulsions in-
hérentes à l'homme, qu'il doit
dominer en faisant un travail
sur lui-même et·s'efforcer de
comprendre les besoins des
autres.
ce, qui prend le pouvoir quand
la parole est épuisée.
La méditation est aussi un fac-
teur clé du christianisme, mais
elle est différente de la médita-
tion bouddhiste. Si cette derniè-
re semble plus orientée sur soi-
même, introspective, la médita-
tion chrétienne est contempla-
tion et cherche
à
faire écho
à
la
Parole de Dieu, nécessaire car
elle éclaire la vie de l'homme.
Alors que, dans la religion
bouddhiste, qui n'est pas théis-
Deux conceptions
différentes
de la méditation
En ce sens, la communication
verbale ou non verbale est es-
sentielle pour pacifier la violen-
te, la non-violence s'exprime
quand l'homme décide de ne
pas se venger, la notion de par-
don n'existe pas. Or, pour le
Père Kloeckner, le sacrement du
pardon et l'écoute de la parole
de Dieu sont des points vitaux
du christianisme: «Il faut faire
son examen de conscience, re-
puiser à cette richesse de l'inté-
riorité, en liaison avec l'accom-
pagnement spirituel: pardon-
ner à l'autre, demander le
pardon de Dieu et recevoir son
pardon. Lhomme qui respecte
ces valeurs sort du pardon plus
fort qu'il ne l'était auparavant.
Cette démarche permet d'éviter
la dérive vers la violence.»
Même si les cheminements
pour privilégier la non-violence
sont différents, le Père Philippe
Kloeckner et Lama Puntso s'ac-
cordent sur un point. Le boudd-
histe comme
le
chrétien a un
chemin
à
faire :
«
un travail sur
soi pour apprivoise!' sa propre
violence» .•
(*)
Lama Puntso, moine bouddhiste
durant
10
ans, est actuellement laïc en-
seignant en France et en Europe et con-
sultant en entreprise. Philippe Kloecknér
est prêtre catholique de la paroisse
Saint-Luc,
à
Clermont, et enseignant en
théologie morale
à
l'ITA.
• Pratique.
Prochaine conférence de l'ITA :
Jeudi 12 mai
à
18 heures. Thème :"la mise en
scène du conflit: la violence et l'esprit du jeu
dans le sport", par Denis Muller, théologien et
éthicien, professeur
à
la faculté de théologie
protestante de Lausanne. lieu: 13 rue de
Richelieu, àChamalières. Contact :
Site WEB : http://ito·cotholique·clennont.cef.fr/