UNIVERSITE DE MONTRE� A L
FACULTE DES ARTS ET DES SCIENCES
PROGRAMME EN ÉTUDES AUTOCHTONES
AUT2001 INTRODUCTION AUX LANGUES AUTOCHTONES
Enseignant : Jacques Leroux
Trimestre d’automne 2015
Les vendredis de 13 h. à 16 h.
Pavillon 3200 Jean-Brillant, local B-3345
Bureau : C-3024
Pavillon Lionel-Groulx
Disponibilités : vendredi de 11 h. à midi
Adresse courriel: jacques.leroux@umontreal.ca
Descripteur
Introduction à l’étude des langues de la famille algonquienne à travers l’exploration de la
diversité dialectale et de la littérature écrite qui s’y rapporte. Apprentissage progressif des
notions linguistiques et grammaticales afférentes à la structure et à la fonction du mot ainsi
qu’à la construction de la phrase.
Objectifs pédagogiques
Ce cours s’adresse à des étudiants qui voudraient s’initier à la connaissance des langues
algonquiennes, de même qu’à ceux qui sauraient en parler une, mais qui voudraient mieux
les connaître sous l’éclairage de la linguistique. Il initiera l’étudiant à la connaissance des
composantes du mot et de la phrase : une langue comportant toujours un lexique (un
vocabulaire) et une grammaire (un ensemble de règles organisant la modification des mots
et leur agencement entre eux), il s’agira d’étudier les particularités de ces langues sur ces
plans linguistiques.
Nous nous intéresserons aussi à ces langues en regard des intérêts anthropologiques
qu’elles présentent, en nous penchant en particulier sur la mythologie et certains rituels.
Les étudiants seront aussi incités à faire des recherches sur les usages contemporains de
ces langues dans les communautés elles sont parlées. Le recours à des sites Internet
seront privilégiés en ce sens en fonction de thématiques qui pourraient porter par exemple
sur l’éducation, la santé, les loisirs, le monde animal, la toponymie et donc, en fait, sur des
sujets pour lesquels il sera relativement facile de se documenter.
Justification
2
Depuis quelques années, il ne se donne plus aucun cours sur les langues amérindiennes
dans les universités de Montréal et de Québec. Il a pourtant été montré par plusieurs
générations d’anthropologues œuvrant dans le champ des études algonquinistes que
l’analyse gagne considérablement en qualité et en profondeur lorsque le chercheur maîtrise
le vocabulaire des institutions qu’il étudie. À fortiori, cette connaissance est même
indispensable lorsqu’il travaille dans le champ de l’oralité sur la mythologie par
exemple ou sur des productions symboliques comme le rituel. Les chercheurs et les
praticiens de plusieurs disciplines auront aussi beaucoup à y gagner dans les domaines de
la santé, de la psychologie, du droit, ou encore des services sociaux, car en serrant au plus
près la pensée de leurs interlocuteurs dans les mots par lesquels elle s’élabore, ils seront en
meilleure position pour en restituer toute l’authenticité. Si ce cours ne vise pas la maîtrise
de la conversation, il permettra à tout le moins de reconnaître l’importance des mots et de
mieux savoir comment le système de la langue les relie.
Contenu
En proposant d’abord un survol des données historiques, géographiques et culturelles des
peuples qui parlent ces langues nous nous intéresserons surtout aux Cris, aux
Anicinapek (Ojibwas et Algonquins), aux Attikamekw et aux Innus. Les étudiants seront
dirigés vers les lectures pertinentes à la production des travaux de session. Seront ensuite
étudiées la phonologie des langues algonquiennes et les traditions locales de transcription
écrite. Le groupe nominal et les pronoms seront étudiés en identifiant les flexions qui en
modifient le sens et leurs fonctions lexicales, grammaticales ou syntaxiques. Le groupe
verbal sera traité en distinguant les genres animé et inanimé, les formes transitives et
intransitives, de même qu’en montrant les modifications que le verbe peut subir sur le plan
de la voix. Les rapports entre les propositions seront abordés en fonction du concept de
l’ «ordre » dans le même mouvement que seront présentés les modes et les temps propres
aux langues algonquiennes. La dernière partie du cours portera sur les « parties du
discours » (l’adjectif, la préposition, l’adverbe, etc.).
Des exercices seront présentés par le professeur à partir de la quatrième séance. Il s’agira
de revenir sur des notions exposées dans les heures précédentes pour permettre à
l’étudiant de mettre en pratique ce qu’il en aura compris. Ces exercices pourront se faire en
groupe ou individuellement. Par exemple, il sera demandé de mettre au pluriel des mots
présentés au singulier, de mettre au passé des verbes exprimés au présent, ou encore de
définir en ses propres termes une notion grammaticale. Ces exercices permettront à
l’étudiant de se familiariser avec des éléments du vocabulaire des langues algonquiennes et
de mieux maîtriser les paradigmes de la grammaire, et donc de mieux les mémoriser.
Aucune notation n’est prévue pour ces exercices, mais des étudiants qui voudraient
proposer une recherche sur ces sujets pourront le faire.
Ces exercices seront présentés à la dernière heure du cours en alternance avec des exposés
portant sur les thématiques rattachées aux traditions orales.
3
Méthodes pédagogiques
et
modes d’évaluation
Les étudiants seront invités à produire trois examens-maisons portant sur un thème
connexe aux exposés magistraux : linguistique, traditions orales (mythes, rituels) ou autres
phénomènes relatifs à l’usage moderne des langues (enseignement, littérature, chansons,
vidéos, etc.). La production de ces travaux est planifiée en fonction d’un degré de
complexification croissant :
1) Le premier travail (à remettre le 25 septembre) consistera à repérer les ressources
écrites ou électroniques pertinentes en choisissant une thématique liée à un vocabulaire de
langue algonquienne (traditionnel ou moderne). Ce travail ne devrait pas excéder 3 pages et
comptera pour 15% de la note.
2) Le deuxième travail remettre au plus tard le 16 octobre) ne devrait pas excéder 5
pages et comptera pour 35% de la note. En poursuivant sa recherche sur la première
thématique ou en en choisissant une nouvelle, l’étudiant devra traiter d’une question
anthropologique ou sociologique relative à l’usage d’une langue algonquienne : thèmes d’un
vidéo, d’un film, des chansons d’un auteur-compositeur, d’un ouvrage de poésie ou de
littérature, thème relatif à la santé, au corps, au paysage, à des activités de chasse, de
tourisme, de muséologie, etc.. Le choix des sujets est extrêmement vaste, mais l’important
sera de bien situer le contexte dans lequel se manifeste le phénomène étudié et de faire
ressortir des éléments qui permettraient de le problématiser en fonction de certains
aspects socio-linguistiques : transmission des langues maternelles à l’école, difficultés de
traduire des concepts dans les domaines de la santé, de la psychologie, du droit, etc, ou, plus
positivement, art de faire connaître sa culture dans le domaine du tourisme, des arts…
3) Le troisième travail remettre au plus tard une semaine après le dernier cours, soit le
18 décembre) ne devrait pas excéder 8 pages et comptera pour 50% de la note. Il s’agira de
poursuivre sur un thème étudié précédemment ou d’en choisir un nouveau, en procédant
comme pour le deuxième travail, mais en augmentant un peu plus la profondeur de
l’exposé.
Dans chacun des travaux, identifiez bien les points suivants :
1) la tmatique que vous avez choisie (laquelle devrait ressortit dans le titre de votre
travail) ;
2) la (ou les) communautés(s) (ou noms de bande) autochtones qui sont liées à votre
recherche. Si elle ne porte pas sur une communauté spécifique, mais sur un phénomène
général comme, par exemple, les mots de la chasse ou de la pêche, indiquez bien de quelle
langue il s’agit (si possible de quel dialecte).
3) il sera très important de bien identifier les sources de votre documentation en indiquant
les adresses électroniques des sites consultés. Dans la mesure du possible, rapportez les
informations énoncées dans votre texte à la source d’où provient votre information. Pour
4
les articles de revues ou les livres, vous procéderez comme d’habitude. Pour les sites
Internet, indiquez la référence en créant une note qui apparaîtra à la fin de votre travail
(note de fin de document). Par exemple :
« L’objectif principal de mon travail est de recenser des auteurs autochtones importants dans
l’univers de la littérature. En consultant le site de Terres en vues1, j’ai aperçu les noms les noms
de Virginia Pésémapéo Bordeleau et Charles Coocco. La première est romancière, illustratrice
et poétesse ; le second a rédigé un recueil de poèmes, mais il est surtout connu comme
« porteur de pipe », c’est-à-dire qu’il est autorisé à pratiquer certaines cérémonies
spirituelles » (ibidem). En poursuivant mes recherches, j’ai découvert dans un compte rendu du
journal La Presse2 que V. P. Bordeleau a publié en 2013 un roman intitulé « L’amant du Lac ».
J’ai aussi écouté une entrevue qu’elle a donnée à l’émission Le radio magazine3 (diffusée en
Abitibi) où elle a parlé de son roman « L’enfant d’hiver » […] La présence du monde
autochtone dans son univers romanesque s’explique en parti de ce qu’elle est métisse et qu’elle
a longtemps cotoyé les Cris et les Algonquins durant son enfance en Abitibi [etc].
Quant à Charles Coocoo, il est Attikamek et il s’est fait remarquer pour ses talents de
communicateur, d’animateur et de conteur. Ainsi, dans un film tourné par le Wapikoni mobile4
(http://www.wapikoni.ca/films/otehi), il raconte l’histoire de son village en langue attikamek.
J’ai retenu ce qu’il dit à propos du mot « cœur » […] et d’un personnage vêtu d’une robe noire».
J’ai compris que ce dernier était un prêtre associé à l’ouverture d’ pensionnat améridien […] »
Notes :
1 (http://www.nativelynx.qc.ca/litterature/)
2 http://www.lapresse.ca/arts/livres/entrevues/201303/01/01-4626915-virginia-
pesemapeo-bordeleau-le-rouge-et-le-blanc.php
3 (Ici.radio-canada.ca/regions/abitibi/2014/09/19/001-roman-lancement-enfant-
hiver-abitibi-virginia-pesemapeo-bordeleau.shtml)
4 (http://www.wapikoni.ca/films/otehi)
*******
La suite du texte pourrait montrer qu’il existe des points communs entre les œuvres de
Virginia Pésémapéo Bordeleau et de Charles Coocoo ou sur tout autre sujet que vous
jugeriez intéressant et pertinent.
La note s’établira en fonction de la clarté de la documentation et de la description des faits
étudiés et surtout en fonction des habiletés que vous montrerez en établissant des liens
entre divers ordres de faits, c’est-à-dire, au fond, en élaborant un commentaire personnel.
Car, il faudra éviter de « copier-coller » sans élaborer de réflexion, aussi minime soit-elle.
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CONTENU DES SEANCES
1ère semaine : présentation d’ensemble
(4 septembre)
1.1. Matière à l’étude, activités d’apprentissage et modes d’évaluation.
1.2. Introduction à la documentation écrite sur les langues algonquiennes et
présentation du site internet EastCree.org.
2e semaine : histoire, géographie culturelle et linguistique
(11 septembre)
2.1 Le peuplement de l’Amérique et le processus de différenciation des cultures :
aperçu général et repérage des grandes familles culturelles.
2.2 Les concepts de langue, de dialecte et de famille linguistique.
2.3 Les membres de la famille linguistique algonquienne : repérage géographique.
Atelier consacré à l’identification des groupes de langue crie (qui
comprend les dialectes innus) sur le site Cree-Innu Linguistic Atlas et
introduction « sonore » aux variations dialectales parlées.
3e semaine : présentation de la documentation écrite sur les langues et les traditions
orales algonquiennes
(18 septembre)
3.1. Les ouvrages des missionnaires : dictionnaires bilingues et grammaires.
Appréciation de leur valeur et usages que l’on peut en faire.
3.2. Les principaux ouvrages modernes et les revues de linguistique algonquienne.
3.3 Les textes importants sur les traditions orales et la mythologie des peuples
algonquiens. Illustration par le récit anicinabe intitulé Ayacawe de quelques
analyses fondées sur le primat de certains mots ou signifiants dans la
cosmologie et la mythologie.
Lecture : VINCENT, Sylvie, 1982 : «La tradition orale montagnaise, comment
l'interroger?» Cahiers de Clio, no 70 : 5-26.
4e semaine : phonologie et procédures de transcription écrite
(25 septembre)
4.1. Distinction entre langues orales et langues écrites.
4.2 Les phonèmes des langues algonquiennes :
4.3.1 Les voyelles et leurs modes de réalisation phonique.
4.3.2 Les consonnes et leurs modes de réalisation phonique.
4.3. Usages des écritures syllabique et alphabétique.
4.4 Les traditions d’écriture alphabétique chez les peuples algonquiens du
Québec
Note : les données de cette séance seront assorties d’exercices faits à partir du site
EastCree.org.
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