LA MARCHE VERS LA GUERRE 1936 à 1939 : L’AFFAILISSEMENT DES
Démocraties libérales et la montée des fascismes
Objectifs : - Montrer que la crise de 1929 est à l’origine de la montée des fascismes et de
l’affaiblissement des démocraties libérales.
- Montrer la relation qui existe entre les fascismes et la deuxième guerre mondiale.
INTRODUCTION
La crise de 1929 a engendré de profonds bouleversements sociaux et politiques qui ont
favori l’arrivée au pouvoir en Europe de partis fascistes, lesquels ont mené des politiques
expansionnistes, cause de la deuxième guerre mondiale. De leur côté, les grandes démocraties
ont les moyens de se montrer fermes à l’égard des dictatures. Cependant, elles manquent de la
clairvoyance et surtout de la volon nécessaires pour utiliser leurs moyens à temps. La crise
les pousse à replier sur elles-mêmes, donnant la latitude aux fascistes de poursuivre leurs
actions belliqueuses.
I- LA CRISE DE 1929 : UN DES FACTEURS DE LA MONTEE DES FASCISMES ET DE
L’ETABLISSEMENT DES REGIMES FASCISTES
À l’origine, le fascisme est un mouvement révolutionnaire qui a vu le jour en 1919 en Italie.
Son origine vient de la fondation après la Première Guerre mondiale, par Benito Mussolini,
d'un groupuscule appelé Fasci di combattimento (faisceaux de combat). Le mot fasci lui-
même est une férence à la Rome Antique où les faisceaux étaient le symbole de pouvoir.
En 1921, le fascisme est devenu parti politique et c’est ce nom que porte le gime politique
au pouvoir en Italie d’octobre 1922 à juillet 1943.Par extension, le mot «fascism a fini par
désigner toute forme de dictature nationaliste à prétention totalitaire. Les gimes fascistes
sont donc nationalistes et totalitaires.
Les États totalitaires se caractérisent par une emprise totale du pouvoir politique sur tous les
aspects de la vie d'une société. Ce sont des régimes dictatoriaux à parti unique toute
opposition est interdite et durement réprimée, le plus souvent par une police politique toute-
puissante. Les libertés individuelles sont supprimées et la population est tenue sous contrôle
non seulement par la terreur mais également par la censure et la propagande. L'économie, la
culture, les loisirs sont également contrôlés par ltat, et son chef charismatique fait le plus
souvent l'objet d'un culte de la personnalité. Ces États développent tous un projet de société
autour d'une idéologie forte qui les pousse également à l'impérialisme (volon de s'étendre
par la conquête ou les alliances et de constituer un empire).
A- En Italie
1- Les causes de la montée du fascisme italien : les frustrations et les troubles agraires et
industriels
a) Au sortir de la guerre, lItalie souffre d’abord d’une profonde crise morale et nationale. Les
principes wilsoniens du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes aboutissent à priver l’Italie
de la Dalmatie, de peuplement slave. Les trais de paix violent ainsi la promesse faite à
l’Italie en 1915 pour l’inciter à entrer en guerre. L’Italie ne reçoit que 10% des réparations,
n’a aucun mandat sur les ex-colonies allemandes ou turques et son gouvernement se voit
contraint de faire évacuer Fiume, occupée par les volontaires dirigés par d’Annunzio. La
propagande nationaliste dénonce la « victoire mutilée ».
b) Les troubles agraires. Les campagnes connaissent un problème agraire aigu : la terre
demeure aussi inégalement répartie qu’avant 1914. Or, 59% de la population active vivent en
campagne 4,5 millions de micro-propriétaires doivent se contenter de 3 millions
d’hectares, moins de 10% de la surface. L’essentiel de la terre est accapae par 500 000
propriétaires dont quelques milliers de latifundiaires dans le sud. Le sous-emploi endémique
réappart, et beaucoup de métayers ou d’ouvriers agricoles sexaspèrent de constater que le
gouvernement part oublier les promesses de partage des terres faites pendant le conflit. Les
paysans pauvres se regroupent spontanément en ligues agraires ; drapeau rouge en tête, ils
occupent les terres non cultivées. Les « conseils de fermes » qu’ils forment dès 1919
s’inspirent des soviets de Russie. Violence et pillages accompagnent ces démonstrations qui,
nées dans le Sud, gagnent progressivement le centre et le nord.
c) Les troubles dans l’industrie. L’échec des négociations salariales dans la métallurgie
milanaise, puis le lock-out patronal en réponse à une grève générale de protestation, amènent
les ouvriers d’Afa Roméo à occuper leur usine le 28 août 1920. Rapidement, le mouvement
s’tend à tout le « triangle industriel » : Milan, Turin, nes. Les grévistes créent des
« conseils d’usine » qui gèrent la grève et prétendent se substituer au patronat.
2- Création du mouvement des « faisceaux de combat » et prise du pouvoir par le parti
fasciste
Benito Mussolini avait animé la campagne interventionniste de l’Italie à l’hiver 1914-1919
pour pousser l’Italie à entrer en guerre. Ayant récupéré toutes les frustrations italiennes, il
quitte le parti socialiste et crée en mars 1919 le mouvement des « faisceaux de combat » qui
n’a qu’un succès modeste. Les militants « fascistes » ne tardent pas à adopter la chemise noire
des « arditi » : ils portent le deuil des espérances de lItalie. Après avoir tiles leçons de ses
premiers échecs1, Mussolini se rapproche de la « confindunstria », l’organisation patronale
italienne qui accepte de financer les « squadri », c’est-à-dire les milices fascistes dès lors que
celles-ci se spécialisent dans la répression ouvrière.
Auréolés par leur fonction de protecteurs musclés de l’ordre, les fascistes progressent
rapidement au cours de l’année 1921 et fondent en novembre la « parti national fasciste ».
Celui-ci se dote d’un nouveau programme qui écarte les aspects gauchistes et pacifiques
adoptés en 1919 (désarmement général, suppression des sociétés anonymes…) et qui se veut
1 Quelques milliers d’adhérents en 1920 et aucun député avant 1921.
nationaliste et expansionniste2. Porté par la peur des possédants, le mouvement de Mussolini
est devenu au début de 1922 un parti e masse comptant 300 000 adhérents.
La grève générale de protestation contre les violences, lancée par les socialistes le 1er août
1922 est brisée par les fascistes. Fort de cette démonstration et assu de l’appui de la droite
et des industriels, Mussolini réclame le pouvoir et menace de marcher sur Rome si satisfaction
ne lui est pas donnée. Son ultimatum amène la démission du gouvernement. Le 29 août le roi
Victor Emmanuel III fait appel à Mussolini pour former le gouvernement.
3- Linstauration du totalitarisme en Italie
Mussolini obtient les pleins pouvoirs de l'Assemblée en novembre 1922 puis la majorité
absolue aux élections d'avril 1924 en créant un climat de violence par les Chemises Noires.
Mussolini durcit sa dictature après la mone de l'opposition suscie par l'assassinat du
dépu socialiste Matteotti qui avait dénonles fraudes et la violence fasciste.
En 1925-26, les lois fascistissimes abolissent la démocratie et le pouvoir appartient alors au
Duce. Un lien étroit existe alors entre le Parti fasciste qui devient le parti unique et dont les
responsables sont rassemblés au Grand Conseil et l'Etat : l'administration est épurée et une
police politique, l'OVRA (organisation de vigilance et de répression de l'antifascisme) est
créée. Les opposants sont pourchassés et déportés aux îles Lipari.
En 1926, le gouvernement lance plusieurs grandes batailles économiques : celles du blé, de
l'acier, pour l'assèchement des marécages ou pour une monnaie forte. L'Etat crée l'IRI,
l'Institut pour la reconstruction industrielle, qui permet de sauver les entreprises industrielles
par le rachat des actions. La voie autarcique est choisie pour sortir de la crise. La gve est
interdite et un seul syndicat est autorisé alors que les relations entre ouvriers et patrons sont
réglemenes par la Charte du travail qui instaure le corporatisme.
L'Etat fasciste lance une politique nataliste. La population est étroitement surveillée et
soumise à la propagande. Elle est encadrée par des organisations dépendantes du Parti fasciste
dès son plus jeune âge (balila, avanguardista) dans le cadre des loisirs et du travail.
B- En Allemagne
1- La mone d’organisations nationalistes
Elle est essentiellement provoquée par deux facteurs :
Dune part les révoltes ouvrières. D’abord, celle du 4 janvier 1919 à Berlin. Elle est écrasée
par l’armée à l’appel du parti socialiste au pouvoir. Dautres insurrections provoquées par les
difficultés économiques éclatent par la suite à la Ruhr, la Hesse, la Bavière. Elles sont
écrasées lune après l’autre par larmée jusqu’en 1923.
Dautre part, les conditions du trai de Versailles que les Allemands considèrent comme un
« diktat ».
2 « LItalie doit réaffirmer son droit à réaliser sa pleine unité historique et géographique, même là où elle ne l’a
pas encore réalisée […] Elle doit imposer de façon solide et stable l’empire de la loi sur les peuples de
nationali différente annexés à lItalie. »
Il y a donc fleurissement des organisations d’extrême-droite qui sont portées à la fois par le
ressentiment nationaliste et l’inquiétude que suscite la poussée d’extrême gauche. Celles-ci,
aidées par l’armée, répriment s insurrections ouvrières. Parmi ces organisations, émerge le
« Parti national-socialiste des Travailleurs allemands » (NSDAP) en abrégé « nazi », fondé en
1919 par un ouvrier, Anton Drexler ; mais très vite Hitler e est devenu le principal dirigeant.
En mai 1921, les vainqueurs clament 132 milliards de marks-or au titre des réparations à
l’Allemagne. En janvier 1923, la Ruhr est occupée par la France pour contraindre
l’Allemagne à reprendre le versement des parations. La même année, Hitler envisage une
marche sur Berlin pour déloger le gouvernement socio-démocrate à l’imitation de la marche
sur Rome des fascistes de Mussolini en 1922. Les sections d’assaut (SA), groupe paramilitaire
du parti nazi, renversent le gouvernement bavarois. Mais, armée et police primèrent le
putsch ; Hitler et ses amis sont arrêtés et emprisonnés.
A partir de 1924, la crise est résolue avec les prêts bancaires américains et la stabilité
retrouvée ne sera remise à mal qu’en 1929.
2- Larrivée au pouvoir du parti nazi
Elle est rendue possible par plusieurs évènements :
- Le vacillement (décadence) de toute l’économie à la suite de la crise de 1929
- L’instabili gouvernementale, qui est, en plus, incapable de résoudre la crise
économique.
Cette crise va donc favoriser tous les extrémismes. Déçue, désoriene, l’opinion reporte ses
espoirs sur les communistes et les nazis. Aux élections de 1930, le parti nazi recueille
6 400 000 voix, soit huit fois le chiffre obtenu deux ans plus tôt ; passant de 12 à 107 députés.
En 1932, le nombre de députés nazis passe de 107 à 203. Mais, le pari nazi perd deux millions
de voix aux élections anticipées de novembre 1932. Ce sont les socialistes qui en triomphent.
Le président Hindenburg et son entourage sont alors hantés par une subversion sociale
provoquée par l’extme gauche. Le 30 janvier 1933, il nomme Hitler chancelier et le charge
de former le nouveau gouvernement du Reich.
3- Linstauration du totalitarisme en Allemagne
Hitler devenu chancelier dissout le Reichstag afin d'obtenir la majorité lors de nouvelles
élections. Le 27 vrier 1933, l'incendie du Reichstag, mis au compte des communistes, sert
de prétexte à l'interdiction du Parti communiste et à la suspension des libertés individuelles.
Les nazis obtiennent 44% des voix aux élections et Hitler se fait voter les pleins pouvoirs. Les
partis politiques, les syndicats sont interdits ; les opposants sont envoyés dans des camps de
concentration ; les SA de Röhm, aile gauche du Parti nazi, sont éliminés par les SS lors de la
Nuit des longs couteaux le 30 juin 1934. Hitler et ses compagnons prennent le contrôle de
l'Etat et le 2 août 1934, à la mort d'Hindenburg, Hitler se fait proclamer président du Reich
(décision plébiscitée à 90% par les Allemands).
L'idéologie repose sur " Ein Volk, ein Reich, ein Führer ". Le principe ein Volk, un seul
peuple s'appuie sur une prétendue supériorité de la race aryenne, sur l'antisémitisme. Les
Juifs sont persécus : boycott des magasins juifs dès 1933, lois de Nuremberg en 1935, Nuit
de Cristal le 9 novembre 1938. Ein Reich, un seul Etat s'appuie sur le pangermanisme du
XIXème siècle. Hitler veut réunir à l'Allemagne toutes les populations de langue et de sang
allemands. Il veut aussi étendre le territoire vers l'est : le Drang nach Osten. Le Reich est
centraliet l'administration est épurée. La terreur est maintenue par les SS et la Gestapo. Ein
Führer, un seul chef dispose de tous les pouvoirs. Les fonctionnaires et les militaires doivent
prêter serment de fidélité au hrer et la population lui doit obéissance.
Pour lutter contre le chômage très élevé, le ministre de l'économie, Schacht, lance
une politique de grands travaux (construction d'autoroutes, de logements sociaux).
L'Allemagne remet en route l'industrie d'armement en 1936. Elle opte comme l'Italie pour
l'autarcie.
L'adhésion au parti nazi augmente fortement entre 1933 et 1939 : on passe de 850 000 à 5, 3
millions de membres. Enfants et jeunes sont embrigadés par l'école, les loisirs et le sport et
beaucoup de jeunes appartiennent à la Hitlerjungend. La propagande menée par Goebbels est
omniprésente. Face à la suppression des libertés, des intellectuels, des scientifiques juifs ou
non quittent l'Allemagne.
II- L’APPLICATION DES POLITIQUES EXPANSIONNISTES DES REGIMES FASCISTES
CONDUISENT AUX ACTES DAGRESSION
La crise a frappé de plein fouet les économies italienne, allemande et japonaise. Pour ces
pays, trois questions cruciales3 se posent. Comment se procurer à l’étranger les matières
premières, sans devises pour les payer ? Comment donner du travail aux millions de chômeurs
sans se préoccuper de l’écoulement des marchandises produites ? Comment financer
la politique de relance sans entraîner une hausse des prix dont les Allemands, en particulier,
gardaient un souvenir terrifié ? Le réarmement et la conquête d’un espace vital furent trouvés
comme solutions.
A- LES VERTUS DU RéARMEMENT OU LE DéVELOPPEMENT DUNE éCONOMIE DE
guerre4 en temps de paix
Pour résorber le chômage massif, les gouvernements totalitaires se sont lancés tout d’abord
dans une politique de grands travaux : constructions d’autoroutes, drainage des gions
marécageuses, défrichements. Mais, c’est le réarmement qui assure à ces pays la reprise de
leur activité industrielle.
La production d’armements, l’orientation des biens de consommation vers l’armée, la
constitution des stocks de vêtements, de chaussures, d’aliments, de conserves permettent en
effet de résoudre une des contradictions fondamentales manifestées alors par le système
3 Déterminant au plus haut point Synonyme:cisif Synonyme: capital
4 Qui renvoie aux stratégies internes utilisées par les nations engagées pour financer l’effort de guerre, assurer la
bonne marche des industries voire leur reconversion- promouvoir le ravitaillement, mobiliser le corps social,
etc.
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