© 2012 – Économie internationale, 9e édition
Économie internationale
9e édition
P. Krugman, M. Obstfeld, M. Melitz
G. Capelle-Blancard, M. Crozet
ISBN : 978-2-7440-7530-8
Chapitre 2 – Un aperçu du commerce mondial
Corrigés des activités
1. Le Canada et l’Australie sont (principalement) des pays anglophones avec des tailles de population
comparables (le Canada est cependant plus peuplé de 60 %). Toutefois, le commerce du Canada est deux
fois plus important, en proportion du PIB, que le commerce de l’Australie. Comment expliquez-vous cela ?
Nous avons vu que la taille économique (le PIB) n’est pas le seul déterminant important de l’ampleur des
échanges commerciaux ; la distance joue aussi un rôle essentiel. Étant donné sa situation géographique,
l’Australie est confrontée à des coûts du commerce élevés, tant à l’importation qu’à l’exportation. Comparée au
Canada, qui a pour voisin un grand pays (les États-Unis), l’économie australienne apparaît alors logiquement
moins ouverte au commerce international.
2. Le Mexique et le Brésil ont des structures de commerce très différentes. Le premier commerce principalement
avec les États-Unis, alors que le second commerce à parts égales avec les États-Unis et l’Union européenne.
Enfin, le poids du commerce international dans le PIB mexicain est beaucoup plus élevé. Expliquez ces
différences en vous appuyant sur le modèle de gravité.
Le Mexique est proche des États-Unis mais éloigné de l’Union européenne. Il est donc logique qu’il commerce
principalement avec les États-Unis. Le Brésil est éloigné de ces deux grandes économies, et son commerce
se partage donc entre les deux. Par ailleurs, le fait que le commerce international tienne une place
relativement importante dans l’économie mexicaine s’explique principalement par la proximité géographique
des États-Unis et la participation du Mexique à l’accord de libre-échange nord-américain (ALENA). De son
côté, le Brésil est bien plus éloigné de tous les grands marchés (Amérique du Nord, Europe, Asie de l’Est) et il
est membre d’un accord commercial régional incluant seulement de petits pays (MERCOSUR).
3. L’équation (2.1) stipule que le commerce entre deux pays est proportionnel au produit de leurs PIB. Cela veut-
il dire que si le PIB de tous les pays du monde doublait, le commerce mondial quadruplerait ?
Non, si le PIB de tous les pays doublait, le commerce mondial ne quadruplerait pas. Il ne ferait que doubler. .
Prenons un exemple simplifié pour comprendre pourquoi.
Supposons que le monde n’est constitué que de deux pays, A et B. Disons que le PIB du pays A est de
6 000 milliards d’euros, et que celui du pays B est de 4 000 milliards. Autrement dit, le PIB mondial est de
10 000 milliards d’euros et le pays A produit 60 % de cette richesse. Logiquement, si l’on considère pour
simplifier que tous les biens sont échangeables sans restriction, le pays A devrait recevoir 60 % de la
demande mondiale (cela revient, dans l’équation 2.1, à fixer à 1 le coefficient associé aux PIB).
Calculons maintenant le commerce mondial dans cette économie. Le pays A dispose de 60 % du commerce et
adresse 40 % de sa demande totale aux producteurs du pays B. Les exportations de B vers A valent donc
6 000 × 40 % = 2 400 milliards d’euros. De la même façon, le pays B a un revenu total de 4 000 milliards et en
dépense 60 % pour acheter des produits fabriqués en A. Les exportations de A vers B valent alors 4 000 ×
60 % = 2 400 milliards d’euros. Le commerce mondial vaut donc 2 400 + 2 400 = 4 800 milliards d’euros.