
Aspects psychosociaux de la réadaptation cardiaque       15
Le  professionnel  de  l’exercice  certié  et  la  réadaptation 
cardiaque  :  Présentation  des  modules  avancés  de 
réadaptation cardiaque du Canada
Darren E. R. Warburton, Ph.D., PEC-SCPE 
Laboratoire de physiologie cardiovasculaire et de réadaptation, Université de la Colombie Bri-
tannique, Vancouver (C.-B.)
On a récemment réalisé une évaluation critique du 
Questionnaire sur l’aptitude à l’activité physique 
(Q AAP) et de l’Évaluation médicale de l’aptitude 
à  l’activité  physique  (X  AAP)1-3.  Ce  procédé 
(qui  comprend  l’examen  de  plus  de  500  000 
articles) a mené à la mise sur pied d’une nouvelle 
stratégie d’autorisation d’activité physique et de 
stratication des risques, ainsi qu’à l’élaboration 
des  nouveaux  questionnaires  Q  AAP+  et  eX 
AAP (version électronique, www.eparmedx.com) 
destinées  aux  populations  symptomatiques  et 
asymptomatiques de tous les âges3.
Les  diverses  analyses  systématiques  de  la 
documentation ont manifestement fait ressortir 
que les risques associés à l’inactivité physique sont 
nettement plus élevés que les risques temporaires 
observés après des périodes d’exercice intense à 
la  fois  chez les  populations  symptomatiques  et 
asymptomatiques,  et  ce,  peu  importe  l’âge.  Par 
ailleurs, chez la plupart des personnes touchées 
par une maladie chronique, si on omet de favoriser 
la participation à l’activité physique, le risque d’un 
événement  indésirable  ou  de  mort  prématuré 
augmente en èche4. En suivant cette approche 
factuelle,  on  a  élaboré  un  nouveau  continuum 
des  risques  dans  le  cadre  duquel  les  patients 
jugés  à  faible  risque  peuvent  faire  de  l’exercice 
à des intensités modérées avec un minimum de 
supervision, ceux à risque intermédiaire doivent 
faire  de  l’exercice  sous  la  surveillance  d’un 
professionnel de l’exercice certié, et ceux jugés 
à risque élevé doivent faire de l’exercice dans un 
milieu  sous  supervision  médicale  ayant recours 
à  un  professionnel  de  l’exercice  certié.1,3,4  Les 
constatations  provisoires  indiquent  que  cette 
nouvelle  stratégie  de  stratication  des  risques 
réduit  considérablement  les  obstacles  à  la 
participation à l’activité physique5.
Les  recherches  ont  en  outre  soutenu 
l’importance  du  recours  aux  professionnels 
de  l’exercice  certiés  dans  le  processus 
d’autorisation  de  la  participation  à  l’activité 
physique,  des  épreuves  d’effort  et  du 
conditionnement physique chez les populations 
symptomatiques  et  asymptomatiques1,3,4. 
Avec  l’arrivée  des  questionnaires  Q  AAP+ 
et  eX  AAP+,  le  professionnel  de  l’exercice 
certié  assume  une  responsabilité  encore  plus 
grande  pour  l’autorisation  de  la  participation 
à  l’activité  physique,  des  épreuves  d’effort  et 
du  conditionnement  physique.  Ainsi,  le  rôle 
du  professionnel  de  l’exercice  certié  et  les 
compétences essentielles requises dans le cadre de 
traitement de diverses maladies chroniques ont été 
évalués sous un angle critique6. La nécessité d’une 
certication  à  l’échelle  nationale,  de  formation 
clinique  avancée  (portant  sur  les  compétences 
essentielles générales et particulières), de stages 
cliniques et d’examens pratiques et écrits ofciels 
normalisés était bien établie. Le processus a plus 
particulièrement mis en lumière que les épreuves 
d’effort et le conditionnement physique en milieu 
clinique  ne  doivent  être  supervisés  que  par  un 
personnel compétent possédant une bonne base 
de  connaissances  en  physiologie  de  l’exercice, 
une  formation  avancée  en  électrocardiographie 
(ECG) et en surveillance de la tension artérielle 
pendant l’exercice, une connaissance poussée des 
réponses  normales  et  anormales  à  l’exercice  et 
une capacité éprouvée à répondre à une urgence6.
Les  recommandations  énonçaient  clairement 
la nécessité de suivre une formation avancée en 
matière de maladie chronique. En conséquence, 
le  Programme  santé  et  conditionnement 
physique de la Société canadienne de physiologie 
de l’exercice (SCPE) s’est associé à l’Association 
canadienne  de  réadaptation  cardiaque  (ACRC) 
pour créer des modules avancés de réadaptation 
cardiaque  (RC)  portant  sur les thèmes  suivants 
:  1)  ECG avancé, 2)  médication  et  exercice,  3) 
RC efcace. Ces modules avancés sont destinés 
aux professionnels de l’exercice certiés (dont les 
physiologistes de l’exercice certiés de la SCPE), 
aux  physiothérapeutes,  aux  inrmières  et  aux 
autres professionnels paramédicaux.
Les modules avancés partent du principe qu’une 
formation avancée en RC s’impose et s’appuient 
sur  les  directives  de  pratiques  exemplaires 
factuelles  énoncées  dans  les  Lignes  directrices 
canadiennes pour la réadaptation cardiaque et la 
prévention des maladies cardiovasculaires de