I) La compensation carbone volontaire, fonctionnement et
principes
Un consensus scientifique a été atteint sur la réalité du changement climatique, sur
la responsabilité de l’Homme dans l’élévation progressive de la température, et sur la
nécessité de limiter celle-ci au plus vite, cependant ,le débat sur les moyens a mettre
en œuvre pour le faire reste encore intense.
La compensation carbone s’inscrit précisément au nombre des instruments qui sont
à notre disposition pour tenter de résoudre le problème du réchauffement climatique,
ou du moins elle est présentée de cette façon.
S’appuyant sur l’idée que des gaz à effet de serre émis en des points différents du
globe ont un effet identique sur le réchauffement, ce système propose, à qui désire
améliorer son impact climatique, de financer des projets de réduction des émissions,
afin de contrebalancer ses propres rejets de GES.
Ce système se base sur l’idée que le mode de vie occidental, grand émetteur de
GES, ne peut être abandonné si facilement, par le simple fait de la bonne volonté et
propose donc une solution alternative permettant de faire cohabiter ce mode de vie
et les enjeux écologiques.
Les enjeux humains viennent donc se superposer aux enjeux climatiques, faisant du
réchauffement une question d’une complexité sans précédent. L’humanité paraît
chercher sa voie comme on cherche à sortir d’un labyrinthe, toutes les solutions
n’étant pas bonnes et toutes les voies prometteuses ne menant pas à la lumière.
La compensation carbone propose une porte de sortie, mais la question se pose de
savoir s’il s’agit véritablement de la bonne voie.
Il est tout d’abord nécessaire de comprendre le fonctionnement du système et les
différentes distinctions au sein même du marché du carbone avant de pouvoir
avancer sur les questionnements éthiques.