RSEDATANEWS
L'économie circulaire devient réalité
Lors d'une interview à l'occasion d'une conférence à l'EBS, Anne de Bethencourt livre les idées-force d'une économie véritablement circulaire. La conscience collective a maintenant intégré l'idée que
la croissance classique - celle du PIB - ne peut être indéfinie et qu'elle ne peut plus croître de pair avec l'extraction des ressources naturelles. Le modèle linéaire de la production industrielle a fait
son temps : extraire, produire, consommer, jeter. Même si nous exploitons de mieux en mieux nos "gisements" dechets, nous confions encore à d'autres en aval le soin de retraiter ce que nous
avons produit en amont et continuons à penser gestion deschets plutôt que gestion des ressources.
Loin des discours réducteurs de décroissance économique, de pollueur-payeur ou d'économie deschets, les grandes idées de l'économie circulaire à impact positif font leur chemin. Imaginer les
produits comme des banques de mariaux, les éco-concevoir sans toxicités l'origine ("cradle to cradle") pour lessassembler en vue d'une seconde vie, penser à la fois en boucles techniques
et en boucles organiques, passer de la possession à l'usage : la tendance est en marche dans les entreprises.
Q. Par quel parcours êtes vous arrivée à cette conviction que des écosystèmes circulaires et bénéfiques
au niveau humain, écologique et financier sont possibles ?
Après un premier parcours dans le marketing & communication, j'ai rejoint en 2007 la Fondation Nicolas Hulot, avec lequel je travaillais depuis 2004 à l'élaboration du "Pacte Ecologique" qui a
marqué une transition dans les esprits : l'écologie passait d'une indifférence vaguement anxiogène à un défi passionnant, avec des propositions concrètes pour le monde citoyen et économique
comme le Grenelle de l'Environnement, la taxation du carbone, la création d'un ministère du développement durable... J'ai alors pris conscience de deux choses essentielles. Premièrement, le
problème est identif mais quelles sont les solutions, et comment faut-il les mettre en oeuvre ; et deuxièmement, le développement durable est aussi un chemin intérieur, un itinéraire spirituel qui
permet de penser de manière inclusive. La première ne va pas sans la deuxième. Depuis 2016, c'est dans cet esprit intérieur que je me consacre à la mise en oeuvre de solutions avec des
entreprises et des collectivités, en dissipant les craintes qui les freinent vers des objectifs ambitieux. J'y trouve un équilibre avec mes autres activités qui sont plus dans le domaine de la réflexion et
de la prospective.
Q. Le Cradle-to-Cradle a été unevélation pour vous. Pourquoi ?
L'ouvrage de Michael Braungart- paru il y a plus de vingt ans - a é en effet un choc. On parle depuis longtemps des déchets avec un vocabulaire minier : exploiter des "gisements". L'image est
compréhensible, mais celle qui reflète des écosystèmes circulaires et bénéfiques au niveau humain, écologique et financier, c'est celle d'un monde à l'image de la nature où il n'existe pas de
chets. Sans naïve et avec réalisme, c'est un objectif vers lequel il faut impérativement tendre car il est impossible d'imaginer une croissance infinie sur une planète où les ressources naturelles
sont limitées, mais il faut y réfchir d'une manière nouvelle.
Conceptuellement, il y a deux grandes boucles ou "cycles" autour de la plupart des produits : une boucle organique qui organise le cycle du produit d'usage vers ses composants chimiques qui se
bio-dégraderont en nutriments pour l'écosystème naturel, et une boucle technique qui organise le cycle des composants techniques comme des mariaux ou des emballages vers des nutriments
"techniques" pour des filières industrielles après-construction et recyclage. Cela suppose que les produits soient éco-conçus dès le départ pour entrer dans ces boucles circulaires : c'est déjà une
réalité pour certains produits d'entretien, bâtiments, revêtements de sol... Il faut aussi que, dès l'origine, ces produits soient exempts de polluants qu'il sera difficile deparer en vue d'un nouveau
cycle.
Et c'est tout bénéfice : pour notre environnement c'est à dire l'air intérieur de nos maisons, pour nos enfants avec la sauvegarde des ressources naturelles, et pour l'industriel qui s'assure dans le
temps une ressource primaire à un coût connu à l'avance. Et cela fait émerger de nouveaux modèles où tout le monde est gagnant : une moquette qu'un gestionnaire detiments peut louer à
l'année, le fabricant la récupérant en fin de vie pour lasassembler et la recycler, ou un forfait d'éclairage chiffré à l'intensité lumineuse voulue par le client : autant de sources de matières
premières secondaires dont la quantité et/ou la valeur est connue à l'avance.
Q. Aujourd'hui, vers quoi orientez-vous vos actions ?
Nous sommes trois associés (voir leurs fiches ci-dessous) dans trois entités qui fonctionnent en écosysme. Une activité de conseil avec Intégral Vision, pour "créer du positif" en accompagnant des
organisations et des collectivités vers des projets à forte ambition, en leur permettant en parallèle de faire le "chemin intérieur" dont je parlais plus haut. Une activité de diagnostic, de formation et
de labellisation avec EPEA autour du Cradle-to-Cradle, un label que nous sommes fiers de promouvoir car il a conservé son authenticité. Enfin, une start-up qui est une plateforme d'identification et
d'échange d'éco-matériaux, dans l'esprit des grandes "boucles" que j'ai déjàcrites.
LIENS DE L’ARTICLE
SITE WEB: Et vous ? Partagez votre vision avec nos lecteurs en répondant à notre portrait en 5 questions: https:///crm.rsedatanews.net/questionnaireproust
POUR APPROFONDIR LE SUJET
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par Pierre Sidem - 26 Avril 2017 - 921 mots - 0 Intervenants
INTERVIEW
INITIATIVES ECONOMIE CIRCULAIRE-RECYCLAGE
Au delà du recyclage, les idées-force d'une économie circulaire à impact positif font leur chemin avec le cradle-to-cradle. Décryptage avec Anne de Bethencourt, directrice associée d'Intégral
Vision et membre du CESE (en accès libre).
EUROPE FRANCE
>Voir la fiche INTEGRAL VISION - EPEA
>Voir la fiche CESE
>Voir la fiche de Bethencourt - Anne
>07/02/2017 Voir l'article Cradle to Cradle dans les revêtements de sol
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DÉCHETS
>L'empreinte carbone devient un critère de sélection pour les projets publics
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ECONOMIE CIRCULAIRE
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